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[[File:ArgentEvolution.png|right|367x131px|ArgentEvolution.png]]La '''monnaie''' (ou l''''argent''') est une [[Marchandise|marchandise]] particulière qui sert de vecteur à l'échange marchand. Elle existe depuis longtemps car elle a été nécessaire, sous une forme ou sous une autre, pour faciliter la distribution de la [[Production|production]]. L'image "canonique" que l'on retient, c'est celle de ses supports célèbres que sont l'[[Or|or]] et l'[[Argent_(métal)|argent]].
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<div class="capturedImage floatright" style="vertical-align: middle;  width: 367px">[[File:ArgentEvolution.png|right|367x131px|ArgentEvolution.png]]</div>
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La '''monnaie''' (ou l''''argent''') est une [[Marchandise|marchandise]] particulière qui sert de vecteur à l'échange marchand. Elle existe depuis longtemps car elle a été nécessaire, sous une forme ou sous une autre, pour faciliter la distribution de la [[Production|production]]. L'image "canonique" que l'on retient, c'est celle de ses supports célèbres que sont l'[[Or|or]] et l'[[Argent_(métal)|argent]].
    
== Fonctions sociales de l'argent ==
 
== Fonctions sociales de l'argent ==
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Par la suite et encore aujourd'hui, la monnaie a continué à évoluer vers davantage de dématérialisation. La dématérialisation permet de fixer des conventions plus arbitraires et plus pratiques. Mais elle a nécessité que l'économie de marché s'étende et se consolide, et que des Etats soient capables d'assurer la crédibilité de leur monnaie sur l'ensemble de leur territoire (au delà des particularismes) et dans la durée. Cela a commencé notamment avec les billets (papier-monnaie), qui dans un premier temps n'étaient conçus que comme des titres permettant de désigner une valeur correspondante de pièces. L'Etat (via sa banque centrale) devait donc assurer la convertibilité en or (système de l'étalon or, ou du double étalon or - argent).
 
Par la suite et encore aujourd'hui, la monnaie a continué à évoluer vers davantage de dématérialisation. La dématérialisation permet de fixer des conventions plus arbitraires et plus pratiques. Mais elle a nécessité que l'économie de marché s'étende et se consolide, et que des Etats soient capables d'assurer la crédibilité de leur monnaie sur l'ensemble de leur territoire (au delà des particularismes) et dans la durée. Cela a commencé notamment avec les billets (papier-monnaie), qui dans un premier temps n'étaient conçus que comme des titres permettant de désigner une valeur correspondante de pièces. L'Etat (via sa banque centrale) devait donc assurer la convertibilité en or (système de l'étalon or, ou du double étalon or - argent).
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Mais ce système [[étalon-or|étalon-or]] a posé de nombreux problèmes techniques aux gouvernements bourgeois, en particulier lorsque le taux officiel qu'ils voulaient fixer (ou maintenir) arbitrairement a fortement divergé du taux réel.
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Mais ce système [[Étalon-or|étalon-or]] a posé de nombreux problèmes techniques aux gouvernements bourgeois, en particulier lorsque le taux officiel qu'ils voulaient fixer (ou maintenir) arbitrairement a fortement divergé du taux réel.
    
[[Marx|Marx]] faisait le commentaire suivant en 1859&nbsp;:
 
[[Marx|Marx]] faisait le commentaire suivant en 1859&nbsp;:
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L'économie des sociétés pré-capitalistes n'avait par définition pas le [[Capital|capital]]-argent comme fondement. Basées sur l'[[Agriculture|agriculture]], elles comprenaient une part plus ou moins grande d'[[Artisanat|artisanat]] et de [[Commerce|commerce]] entre les différentes peuples, mais qui ne permettaient que la circulation de la [[Production|production]] existante. Dans ces conditions, il pouvait arriver fréquemment que l'argent ait un effet néfaste sur ces sociétés. En mettant la main sur de fortes quantités de monnaie, un individu et même un peuple peut s'approprier une partie de la [[Richesse|richesse]] de ses voisins, mais cela n'a aucun effet stimulant sur l'[[Économie|économie]]. Au contraire, en injectant une somme de numéraire totalement décorrélée aux capacités de production, cela a un effet fortement désorganisateur, "dissolvant" dans les mots de [[Marx|Marx]]&nbsp;:
 
L'économie des sociétés pré-capitalistes n'avait par définition pas le [[Capital|capital]]-argent comme fondement. Basées sur l'[[Agriculture|agriculture]], elles comprenaient une part plus ou moins grande d'[[Artisanat|artisanat]] et de [[Commerce|commerce]] entre les différentes peuples, mais qui ne permettaient que la circulation de la [[Production|production]] existante. Dans ces conditions, il pouvait arriver fréquemment que l'argent ait un effet néfaste sur ces sociétés. En mettant la main sur de fortes quantités de monnaie, un individu et même un peuple peut s'approprier une partie de la [[Richesse|richesse]] de ses voisins, mais cela n'a aucun effet stimulant sur l'[[Économie|économie]]. Au contraire, en injectant une somme de numéraire totalement décorrélée aux capacités de production, cela a un effet fortement désorganisateur, "dissolvant" dans les mots de [[Marx|Marx]]&nbsp;:
<blockquote>''«&nbsp;A Rome et en Grèce, etc. l'argent apparut tout d'abord ingénuement et sous une forme peu développée dans ses deux premières fonctions d'étalon et de moyen de circulation. Mais lorsque le commerce s'y développa ou, comme chez les Romains, que les conquêtes firent entrer des flots d'argent, bref, subitement, à un niveau donné du développement économique, l'argent apparut nécessairement sous sa [fonction d'accumulation], et sous une forme d'autant plus élaborée que l'ancienne communauté était ébranlée. Mais, comme nous l'avons vu, pour agir sur la production, l'argent, dans sa troisième fonction, ne doit pas seulement être la condition préalable de la circulation, mais encore son résultat, et qui plus est, en tant que condition préalable, il doit en être un élément immanent et doit être posé par elle. Chez les Romains par exemple, où l'argent provenait du pillage du monde entier, ce n'est pas le cas. De la simple notion de l'argent, il ressort qu'il ne peut constituer un élément développé de la production que si le travail salarié existe déjà ; mais alors, loin de dissoudre la forme sociale, et la condition de son développement et un rouage du développement de toutes les forces productives, matérielles aussi bien qu'intellectuelles.&nbsp;»''<ref name="grundrisse" /></blockquote>  
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<blockquote>''«&nbsp;A Rome et en Grèce, etc. l'argent apparut tout d'abord ingénuement et sous une forme peu développée dans ses deux premières fonctions d'étalon et de moyen de circulation. Mais lorsque le commerce s'y développa ou, comme chez les Romains, que les conquêtes firent entrer des flots d'argent, bref, subitement, à un niveau donné du développement économique, l'argent apparut nécessairement sous sa [fonction d'accumulation], et sous une forme d'autant plus élaborée que l'ancienne communauté était ébranlée. Mais, comme nous l'avons vu, pour agir sur la production, l'argent, dans sa troisième fonction, ne doit pas seulement être la condition préalable de la circulation, mais encore son résultat, et qui plus est, en tant que condition préalable, il doit en être un élément immanent et doit être posé par elle. Chez les Romains par exemple, où l'argent provenait du pillage du monde entier, ce n'est pas le cas. De la simple notion de l'argent, il ressort qu'il ne peut constituer un élément développé de la production que si le travail salarié existe déjà&nbsp;; mais alors, loin de dissoudre la forme sociale, et la condition de son développement et un rouage du développement de toutes les forces productives, matérielles aussi bien qu'intellectuelles.&nbsp;»''<ref name="grundrisse" /></blockquote>  
 
Marx établit une analogie entre les antiques et un individu non [[Capitaliste|capitaliste]], donc n'étant pas a priori dans un rapport d'auto-accumulation de l'argent, qui serait lui aussi fortement "dissolu" par une grande quantité d'argent (un prolétaire gagnant au loto par exemple)&nbsp;:
 
Marx établit une analogie entre les antiques et un individu non [[Capitaliste|capitaliste]], donc n'étant pas a priori dans un rapport d'auto-accumulation de l'argent, qui serait lui aussi fortement "dissolu" par une grande quantité d'argent (un prolétaire gagnant au loto par exemple)&nbsp;:
 
<blockquote>''«&nbsp;Aujourd'hui encore, un individu peut entrer par hasard en possession d'une somme considérable d'argent, et celle-ci peut agir de manière aussi dissolvante sur lui que sur les anciennes communautés.&nbsp;»''</blockquote>  
 
<blockquote>''«&nbsp;Aujourd'hui encore, un individu peut entrer par hasard en possession d'une somme considérable d'argent, et celle-ci peut agir de manière aussi dissolvante sur lui que sur les anciennes communautés.&nbsp;»''</blockquote>  
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On retrouve cette idée généreuse et utopique d'abolir l'argent d'un seul coup chez [[Babeuf|Babeuf]].
 
On retrouve cette idée généreuse et utopique d'abolir l'argent d'un seul coup chez [[Babeuf|Babeuf]].
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En revanche on retrouve l'idée d'une nécessaire période de transition chez divers courants socialistes révolutionnaires, comme chez [[Emile_Pouget|Emile Pouget]], un des fondateurs du [[Syndicalisme_révolutionnaire|syndicalisme révolutionnaire]], qui écrivait dans un écrit d'anticipation&nbsp;:
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''« Le vieil homme ne put, d’emblée, faire litière de ses préjugés et des vestiges du passé persistèrent. Tandis que certains produits de première nécessité étaient mis, sans restriction, à la disposition de tous, d’autres continuèrent à s’échanger suivant le mode ancien. La notion de valeur persista et la monnaie conserva en partie sa fonction transactionnelle, avec cette restriction qu’elle fut limitée aux échanges. L’or avait perdu sa puissance de « capital » et ses détenteurs n’avaient plus possibilité de le faire fructifier. &nbsp;»'' <span>​</span>''<ref>Émile Pouget, [https://archeosf.publie.net/reserve-revolution-de-demain-emile-pouget-1909-partie-4/ ''Que nous réserve la révolution de demain ?''], in ''Touche à tout'', n°6 à n°8, juin-août 1909</ref>''<span>​</span>
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== Vocabulaire ==
 
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