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C'est ce poids croissant qui a permis au stalinisme de se présenter de grès ou de force comme la continuateur de [[Lénine|Lénine]], en calomniant tout opposant comme [[Trotsky|Trotsky]] et l'[[Opposition_de_gauche_(URSS)|Opposition de gauche]].
C'est ce poids croissant qui a permis au stalinisme de se présenter de grès ou de force comme la continuateur de [[Lénine|Lénine]], en calomniant tout opposant comme [[Trotsky|Trotsky]] et l'[[Opposition_de_gauche_(URSS)|Opposition de gauche]].
En 1937-1938 Staline ouvre un grand procès contre les partisans de [[Boukharine|Boukharine]], qu'il fait appeler le procès du « bloc des droitiers et des trotskistes »<ref>[https://www.cairn.info/loadimg.php?FILE=DEC_DIALI/DEC_BLANC_1979_01/DEC_BLANC_1979_01_0083/DEC_BLANC_1979_01_0083_0002.jpg En Une de L'Humanité du 1er mars 1938]</ref>.
En 1937-1938 Staline ouvre un grand procès contre les partisans de [[Boukharine|Boukharine]], qu'il fait appeler le procès du « bloc des droitiers et des trotskistes »<ref>[https://www.cairn.info/loadimg.php?FILE=DEC_DIALI/DEC_BLANC_1979_01/DEC_BLANC_1979_01_0083/DEC_BLANC_1979_01_0083_0002.jpg En Une de L'Humanité du 1er mars 1938]</ref>.
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=== Stalinisme et Opposition de gauche en URSS ===
=== Stalinisme et Opposition de gauche en URSS ===
Le stalinisme a cherché à théoriser ses politiques d'abandon de la révolution internationale, voire contre-révolutionnaires. L'exemple le plus frappant en est la théorie du "[[Socialisme_dans_un_seul_pays|socialisme dans un seul pays]]".
Le stalinisme a cherché à théoriser ses politiques d'abandon de la révolution internationale, voire contre-révolutionnaires. L'exemple le plus frappant en est la théorie du "[[Socialisme_dans_un_seul_pays|socialisme dans un seul pays]]".
=== La « Troisième période » (1928-1935) ===
=== La « Troisième période » (1928-1935) ===
En 1928 l'Internationale opère un brusque revirement, qui sera nommé la politique ''« [[Classe_contre_classe|classe contre classe]] »'', ou ''« [[Troisième_période|troisième période]] »''. Toutes les sections de l'IC reçoivent la consigne de passer immédiatement à l'[[Agitation|agitation]] et action révolutionnaire. En Chine, les communistes repliés dans les campagnes proclament de petites républiques soviétiques (sans aucune auto-organisation des masses). En Europe, cela se traduit surtout par une attitude [[Sectaire|sectaire]] envers les partis [[Social-démocrates|social-démocrates]], que les PC vont désormais qualifier de ''« [[Social-fascistes|social-fascistes]] »''. Ils refusent tout [[Front_unique|front unique]], et en particulier refusent d'organiser une riposte de classe face aux attaques des groupes [[Fascistes|fascistes]]. Cette politique désastreuse sera en grande partie responsable de la victoire des nazis en 1932. C'est cette échec menant à la destruction du mouvement ouvrier allemande qui convainc Trotski que l'Internationale ne peut plus être redressée et qu'une [[Quatrième_internationale|Quatrième internationale]] doit être fondée.
En 1928 l'Internationale opère un brusque revirement, qui sera nommé la politique ''« [[Classe_contre_classe|classe contre classe]] »'', ou ''« [[Troisième_période|troisième période]] »''. Toutes les sections de l'IC reçoivent la consigne de passer immédiatement à l'[[Agitation|agitation]] et action révolutionnaire.<ref>Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1930/01/300108_1.htm La troisième période d'erreurs de l'Internationale Communiste]'', 8 janvier 1930</ref> En Chine, les communistes repliés dans les campagnes proclament de petites républiques soviétiques (sans aucune auto-organisation des masses).
En Europe, cela se traduit surtout par une attitude [[Sectaire|sectaire]] envers les partis [[Social-démocrates|social-démocrates]], que les PC vont désormais qualifier de ''« [[Social-fascistes|social-fascistes]] »''. Ils refusent tout [[Front_unique|front unique]], et en particulier refusent d'organiser une riposte de classe face aux attaques des groupes [[Fascistes|fascistes]]. Cette politique désastreuse sera en grande partie responsable de la victoire des nazis en 1932. C'est cette échec menant à la destruction du mouvement ouvrier allemande qui convainc Trotski que l'Internationale ne peut plus être redressée et qu'une [[Quatrième_internationale|Quatrième internationale]] doit être fondée.
=== Les fronts populaires ===
=== Les fronts populaires ===
[[Staline|Staline]] fait faire un nouveau zigzag à l'Internationale à partir de 1935 avec la ligne des [[Fronts_populaires|fronts populaires]]. Craignant directement pour la survie de l'URSS, il promeut l'alliance des forces antifascistes (qu'elles soient communistes, social-démocrates, bourgeoises...), et sur le plan diplomatique il flatte ''« le camp des démocraties »'' contre les Etats fascistes. Pour s'allier à leur bourgeoisie nationale, les PC vont épouser son [[Nationalisme|nationalisme]] : ainsi le [[PCF|PCF]] reprend la [[Marseillaise|''Marseillaise'']] et le [[Drapeau_bleu_blanc_rouge|drapeau bleu blanc rouge]]... Cet alignement conduit également les PC de France et d'Angleterre à mettre en veilleuse la dénonciation de l'[[Impérialisme_français|impérialisme français]] et [[Impérialisme_anglais|anglais]]...
[[Staline|Staline]] fait faire un nouveau zigzag à l'Internationale à partir de 1935 avec la ligne des [[Fronts_populaires|fronts populaires]]. Craignant directement pour la survie de l'URSS, il promeut l'alliance des forces antifascistes (qu'elles soient communistes, social-démocrates, bourgeoises...), et sur le plan diplomatique il flatte ''« le camp des démocraties »'' contre les Etats fascistes. Pour s'allier à leur bourgeoisie nationale, les PC vont épouser le [[Nationalisme|nationalisme]], mettre en veilleuse la dénonciation de l'[[Impérialisme_français|impérialisme français]] et [[Impérialisme_anglais|anglais]]...
Ainsi en France le tournant à 180° du [[PCF|PCF]] est spectaculaire. ''L'Humanité'' publie le 15 mai 1935 un communiqué suite à la visite de Laval à Moscou : ''« M. Staline comprend et approuve pleinement la politique de défense nationale faite par la France pour maintenir sa force armée au niveau de sa sécurité »''. Alors que ''L'Humanité'' était engagée dans une campagne [[antimilitariste|antimilitariste]] contre le gouvernement, elle devient brusquement patriote. Elle reprend la [[Marseillaise|''Marseillaise'']] et le [[Drapeau_bleu_blanc_rouge|drapeau bleu blanc rouge]]... Elle abandonne du jour au lendemain sa ligne ''« classe contre classe »'', et vantera bientôt le rapprochement non seulement avec la SFIO mais aussi avec le Parti radical (parti de gouvernement appuyé sur la [[petite-bourgeoisie|petite-bourgeoisie]]), dans le cadre du [[Front_populaire_(France)|Front populaire]]. Lorsqu'éclatera la [[Juin_1936_en_France|grève générale de juin 1936]], le [[PCF|PCF]] et la [[CGT|CGT]] feront tout pour calmer les ouvriers.
Dans la [[Révolution_espagnole|Révolution espagnole]] (1936-1939), les staliniens (qui sont au départ faiblement implantés mais qui bénéficient de l'appui de l'Etat soviétique) font un bloc acritique avec les bourgeois démocrates contre les franquistes, allant pour leur plaire jusqu'à désamorcer l'élan socialiste révolutionnaire et à assassiner des leaders anarchistes et [[POUM|poumistes]]. Or l'élan révolutionnaire était le seul qui pouvait donner aux masses la combativité suffisante pour vaincre le fascisme.
Dans la [[Révolution_espagnole|Révolution espagnole]] (1936-1939), les staliniens (qui sont au départ faiblement implantés mais qui bénéficient de l'appui de l'Etat soviétique) font un bloc acritique avec les bourgeois démocrates contre les franquistes, allant pour leur plaire jusqu'à désamorcer l'élan socialiste révolutionnaire et à assassiner des leaders anarchistes et [[POUM|poumistes]]. Or l'élan révolutionnaire était le seul qui pouvait donner aux masses la combativité suffisante pour vaincre le fascisme.
Le régime totalitaire stalinien et ses relais à l'échelle mondiale vont se faire une spécialité de transformer la réalité à leur guise et de calmonier leurs opposants.
Le régime totalitaire stalinien et ses relais à l'échelle mondiale vont se faire une spécialité de transformer la réalité à leur guise et de calmonier leurs opposants.
<span class="st">En 1929, la [[Pravda|''Pravda'']] titre sur « Mister Trotski au ''service'' de la bourgeoisie britannique ».</span>
<span class="st">En 1929, la [[Pravda|''Pravda'']] titre sur « Mister Trotski au ''service'' de la bourgeoisie britannique ».</span>
<span class="st">Le 20 juin 1937, paraît dans ''L'Humanité'' un article de George Soria, </span>''« Le trotskisme au service de Hitler »''<span class="st">qui invite que le [[POUM|POUM]] préparerait un complot avec les franquistes. Le même Soria récidive dans le numéro du 25 septembre en titrant </span>''« Le trotskisme au service de Franco »''<span class="st">.</span>
<span class="st">Le 20 juin 1937, paraît dans ''L'Humanité'' un article de George Soria, </span>''« Le trotskisme au service de Hitler »''<span class="st">qui invite que le [[POUM|POUM]] préparerait un complot avec les franquistes. Le même Soria récidive dans le numéro du 25 septembre en titrant </span>''« Le trotskisme au service de Franco »''<span class="st">.</span>
[[L'Humanité|''L'Humanité'']] du 20 avril 1934 affiche en première page ''« La fraction trotskiste dans le camp de la contre-révolution »''<ref>https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k404980f</ref>.
[[L'Humanité|''L'Humanité'']] du 20 avril 1934 affiche en première page ''« La fraction trotskiste dans le camp de la contre-révolution »''<ref>https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k404980f</ref>.
=== Domination sociale ===
=== Domination sociale ===
La société sous Staline était bien sûr brutale (des millions de morts...), mais aussi profondément inégalitaire. La particularité par rapport aux sociétés capitalistes, était que cette inégalité ne se basait pas vraiment sur des différences de revenus, car les écarts sont restés relativement faibles depuis la révolution, même s'ils ont grandi. En revanche, les dirigeants de la production étatisée, c'est à dire la [[nomenklatura|bureaucratie (ou Nomenklatura)]], s'est arrogée de grands privilèges dans l'accès aux biens.
La société sous Staline était bien sûr brutale (des millions de morts...), mais aussi profondément inégalitaire. La particularité par rapport aux sociétés capitalistes, était que cette inégalité ne se basait pas vraiment sur des différences de revenus, car les écarts sont restés relativement faibles depuis la révolution, même s'ils ont grandi. En revanche, les dirigeants de la production étatisée, c'est à dire la [[Nomenklatura|bureaucratie (ou Nomenklatura)]], s'est arrogée de grands privilèges dans l'accès aux biens.
Staline justifiait cet état de fait par une des formules lapidaires et pseudo-léninistes dont il avait le secret :
Staline justifiait cet état de fait par une des formules lapidaires et pseudo-léninistes dont il avait le secret :