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<div class="capturedImage floatright" style="width: 182px">[[File:Angelika-Balabanova-1917.jpg|right|182px|Angelika-Balabanova-1917.jpg]]</div>  
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<div class="capturedImage floatright" style="vertical-align: middle;  width: 182px">[[File:Angelika-Balabanova-1917.jpg|right|182px|Angelika-Balabanova-1917.jpg]]</div>  
'''Angelica Balabanova''' ou '''Angelica Balabanoff''' (1878-1965) en russe Анжелика Балабанова, était une militante [[marxiste|marxiste]] qui milita dans de nombreux pays différents et connut le passage de la [[social-démocratie|social-démocratie]] au [[communisme|communisme]] avant de s'éloigner de celui-ci.{{#set:Date=07-05-1878|Date fin=25-11-1965}}
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'''Angelica Balabanova''' ou '''Angelica Balabanoff''' (1878-1965) en russe Анжелика Балабанова, était une militante [[Marxiste|marxiste]] qui milita dans de nombreux pays différents et connut le passage de la [[Social-démocratie|social-démocratie]] au [[Communisme|communisme]] avant de s'éloigner de celui-ci.{{#set:Date=07-05-1878|Date fin=25-11-1965}}
    
== Biographie ==
 
== Biographie ==
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Angelica Balabanova naît le 7 mai 1878 à Tchernihiv, dans l'Ukraine actuelle, alors dans l'[[Empire_tsariste|Empire tsariste]]. Elle grandit dans une famille aisée, d'origine juive. Rapidement, elle veut rompre avec ce milieu.
 
Angelica Balabanova naît le 7 mai 1878 à Tchernihiv, dans l'Ukraine actuelle, alors dans l'[[Empire_tsariste|Empire tsariste]]. Elle grandit dans une famille aisée, d'origine juive. Rapidement, elle veut rompre avec ce milieu.
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Angelica Balabanova découvrit les idées révolutionnaires à l'université de Bruxelles, où elle étudiait. Après son installation à Rome, elle commença à organiser les travailleurs de l'industrie textile et adhéra au [[Parti_socialiste_italien|Parti socialiste italien]] en 1900. Elle y fréquenta des personnalités telles que [[Antonio_Labriola|Antonio Labriola]], [[Giacinto_Menotti_Serrati|Giacinto Menotti Serrati]], [[Benito_Mussolini|Benito Mussolini]] (alors socialiste) et [[Filippo_Turati|Filippo Turati]] et écrivit des articles pour le quotidien socialiste ''[[Avanti!|Avanti!]]''. Elle participa aussi à cette époque à l'organisation de conférences internationales de femmes socialistes, avec [[Clara_Zetkin|Clara Zetkin]].
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Angelica Balabanova découvrit les idées révolutionnaires à l'université de Bruxelles, où elle étudiait. Après son installation à Rome, elle commença à organiser les travailleurs de l'industrie textile et adhéra au [[Parti_socialiste_italien|Parti socialiste italien]] en 1900. Elle y fréquenta des personnalités telles que [[Antonio_Labriola|Antonio Labriola]], [[Giacinto_Menotti_Serrati|Giacinto Menotti Serrati]], [[Benito_Mussolini|Benito Mussolini]] (alors socialiste) et [[Filippo_Turati|Filippo Turati]] et écrivit des articles pour le quotidien socialiste ''[[Avanti!|Avanti!]]''. Elle participa aussi à cette époque à l'organisation de conférences internationales de femmes socialistes, avec [[Clara_Zetkin|Clara Zetkin]]. [[Rosa_Luxemburg|Rosa Luxemburg]] et [[Angelica_Balabanova|Angelica Balabanova]] étaient les deux seules femmes du [[Bureau_socialiste_international|Bureau socialiste international]].
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En 1904, à Lugano (Suisse italienne), [[Angelica_Balabanova|Angelica Balabanova]] et [[Maria_Giudice|Maria Giudice]] fondent le journal ''Su, compagne!'' (''Debout camarades!''), tourné vers les ouvrières. Elle écrit dans ses mémoires :
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''«[Nous] étions hostiles à toute forme de «féminisme». Nous estimions que la lutte pour l'émancipation des femmes ne constituait qu'un des aspects du combat pour l'émancipation de l'humanité. (...) Nous voulions faire comprendre aux femmes - surtout aux ouvrières - qu'elles n'avaient pas à lutter contre les hommes, mais avec eux contre l'ennemi commun : la société capitaliste.»''<ref>Angelica Balabanoff, ''Ma vie de rebelle'', 1938 (publié en français en 1981)</ref>
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[[Helene_Deutsch|Helene Deutsch]], disciple de [[Sigmund_Freud|Sigmund Freud]], qui la rencontre en 1910, au Congès de Copenhague, restera marquée par cette femme respectée par ses pairs qui milita pour ceux qui n’avaient pas été touchés par les idéaux socialistes, notamment les cheminots italiens<ref>Gilles Tréhel. Helene Deutsch, Rosa Luxemburg, Angelica Balabanoff. L’Information Psychiatrique, 86, n°4, p. 339-346</ref>.
 
[[Helene_Deutsch|Helene Deutsch]], disciple de [[Sigmund_Freud|Sigmund Freud]], qui la rencontre en 1910, au Congès de Copenhague, restera marquée par cette femme respectée par ses pairs qui milita pour ceux qui n’avaient pas été touchés par les idéaux socialistes, notamment les cheminots italiens<ref>Gilles Tréhel. Helene Deutsch, Rosa Luxemburg, Angelica Balabanoff. L’Information Psychiatrique, 86, n°4, p. 339-346</ref>.
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Pendant la [[Première_Guerre_mondiale|Première Guerre mondiale]], elle fit partie de la minorité socialiste demeurée [[internationaliste|internationaliste]]. Elle réclama notamment l'exclusion de Mussolini lorsque celui-ci, qu'elle avait contribué à former politiquement, adopta des positions interventionnistes. Elle diffusa parmi les socialistes italiens les idées du journal de [[Trotsky|Trotsky]], ''[[Nache_Slovo|Nache Slovo]]'', dont elle traduisait les articles<ref>[[Alfred Rosmer]], ''Le mouvement ouvrier pendant la Première Guerre mondiale'', tome 1, p. 249. {{ISBN|2-9507463-0-6}}</ref>. Elle participa à la [[Conférence_de_Zimmerwald|conférence de Zimmerwald]] en 1915 et fut désignée comme secrétaire de l'organisation créée à cette occasion en raison de sa connaissance des langues européennes. Vivant en Suède, pays neutre, elle fréquenta la gauche socialiste suédoise, dont le futur militant communiste [[Ture_Nerman|Ture Nerman]].
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Pendant la [[Première_Guerre_mondiale|Première Guerre mondiale]], elle fit partie de la minorité socialiste demeurée [[Internationaliste|internationaliste]]. Elle réclama notamment l'exclusion de Mussolini lorsque celui-ci, qu'elle avait contribué à former politiquement, adopta des positions interventionnistes. Elle diffusa parmi les socialistes italiens les idées du journal de [[Trotsky|Trotsky]], ''[[Nache_Slovo|Nache Slovo]]'', dont elle traduisait les articles<ref>[[Alfred Rosmer]], ''Le mouvement ouvrier pendant la Première Guerre mondiale'', tome 1, p. 249. {{ISBN|2-9507463-0-6}}</ref>. Elle participa à la [[Conférence_de_Zimmerwald|conférence de Zimmerwald]] en 1915 et fut désignée comme secrétaire de l'organisation créée à cette occasion en raison de sa connaissance des langues européennes. Vivant en Suède, pays neutre, elle fréquenta la gauche socialiste suédoise, dont le futur militant communiste [[Ture_Nerman|Ture Nerman]].
    
Angelica Balabanova rejoignit le [[Parti_bolchévique|parti bolchévique]] russe en 1917. Elle joua un rôle notable dans les premières années de l'[[Internationale_communiste|Internationale communiste]], travaillant avec [[Lénine|Lénine]], [[Trotsky|Trotsky]], [[Grigori_Zinoviev|Zinoviev]] et [[Christian_Rakovsky|Rakovsky]]. [[Victor_Serge|Victor Serge]], qui la fréquenta à l'Exécutif de l'Internationale, la décrit ainsi&nbsp;: ''«&nbsp;Menue, son fin visage déjà maternel entouré d'un double bandeau de cheveux noirs, répandant autour d'elle une extrême gentillesse, Angelica Balabanova espérait encore une Internationale aérée, généreuse et quelque peu romantique<ref>[[Victor Serge]], ''Mémoires d'un révolutionnaire'', coll. Bouquins, p. 588. {{ISBN|2-221-09250-3}}</ref>.&nbsp;»'' Elle accueilli [[Emma_Goldman|Emma Goldman]] lors de son passage à Moscou en 1920 et lui permis de rencontrer Lénine<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Emma Goldman|titre=L'Agonie de la Révolution. Mes deux années en Russie (1920 - 1921)|passage=p 55, 62, etc.|lieu=|éditeur=les nuits rouges|date=2017|pages totales=336|isbn=|lire en ligne=}}</ref>. De plus en plus critique envers les méthodes de la [[Tchéka|Tchéka]] et la répression, elle quitta la Russie en 1922 avec l'accord de Lénine, qui estimait son intégrité et son intransigeance, et rejoignit en Italie ceux des socialistes qui, derrière Serrati, refusaient de se soumettre à certaines exigences du [[Komintern|Komintern]].
 
Angelica Balabanova rejoignit le [[Parti_bolchévique|parti bolchévique]] russe en 1917. Elle joua un rôle notable dans les premières années de l'[[Internationale_communiste|Internationale communiste]], travaillant avec [[Lénine|Lénine]], [[Trotsky|Trotsky]], [[Grigori_Zinoviev|Zinoviev]] et [[Christian_Rakovsky|Rakovsky]]. [[Victor_Serge|Victor Serge]], qui la fréquenta à l'Exécutif de l'Internationale, la décrit ainsi&nbsp;: ''«&nbsp;Menue, son fin visage déjà maternel entouré d'un double bandeau de cheveux noirs, répandant autour d'elle une extrême gentillesse, Angelica Balabanova espérait encore une Internationale aérée, généreuse et quelque peu romantique<ref>[[Victor Serge]], ''Mémoires d'un révolutionnaire'', coll. Bouquins, p. 588. {{ISBN|2-221-09250-3}}</ref>.&nbsp;»'' Elle accueilli [[Emma_Goldman|Emma Goldman]] lors de son passage à Moscou en 1920 et lui permis de rencontrer Lénine<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Emma Goldman|titre=L'Agonie de la Révolution. Mes deux années en Russie (1920 - 1921)|passage=p 55, 62, etc.|lieu=|éditeur=les nuits rouges|date=2017|pages totales=336|isbn=|lire en ligne=}}</ref>. De plus en plus critique envers les méthodes de la [[Tchéka|Tchéka]] et la répression, elle quitta la Russie en 1922 avec l'accord de Lénine, qui estimait son intégrité et son intransigeance, et rejoignit en Italie ceux des socialistes qui, derrière Serrati, refusaient de se soumettre à certaines exigences du [[Komintern|Komintern]].
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*''Sozialismus als Weltanschauung'' (Socialism as a Worldview). Berlin: Dt. Freidenkerverband, c. 1932.  
 
*''Sozialismus als Weltanschauung'' (Socialism as a Worldview). Berlin: Dt. Freidenkerverband, c. 1932.  
 
*''Caduti per noi, caduti per voi'' (Fallen for Us, Fallen for You). New York: Edizione "La Fiaccola," c. 1935.  
 
*''Caduti per noi, caduti per voi'' (Fallen for Us, Fallen for You). New York: Edizione "La Fiaccola," c. 1935.  
*''My Life as a Rebel.'' London: Hamish Hamilton, 1938. Traduit et édité en français en 1981 : ''Ma vie de rebelle'', Editions Balland  
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*''My Life as a Rebel.'' London: Hamish Hamilton, 1938. Traduit et édité en français en 1981&nbsp;: ''Ma vie de rebelle'', Editions Balland  
 
*''Traitor: Benito Mussolini and his "Conquest" of Power.'' New York: G. Popolizio, c. 1942 / (''Il traditore Mussolini'') Roma-Milano, Avanti!, 1945.  
 
*''Traitor: Benito Mussolini and his "Conquest" of Power.'' New York: G. Popolizio, c. 1942 / (''Il traditore Mussolini'') Roma-Milano, Avanti!, 1945.  
 
*''Tears.'' New York, E. Laub / Chicago: Jay Bass, 1943.  
 
*''Tears.'' New York, E. Laub / Chicago: Jay Bass, 1943.  
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[[Category:Marxistes]] [[Category:Italie]] [[Category:Russie / URSS]]
 
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