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Le décret du 28 mai 1918, qui étend la collectivisation à toute l’économie, réintègre les socialisations spontanées dans le cadre des nationalisations. De nombreux exemples d’initiatives ouvrières sombrant dans les tracasseries administratives sont cités, aussi bien par [[Voline|Voline]] que par [[Kollontai|Kollontai]]. Progressivement, les directions des entreprises sont nommées par le [[Vesenkha|Vesenkha]] ou ses déclinaisons régionales, c’est-à-dire par le PC. A la fin de 1920, sur 2051 entreprises importantes, 1783 étaient déjà sous contrôle uninominal.
 
Le décret du 28 mai 1918, qui étend la collectivisation à toute l’économie, réintègre les socialisations spontanées dans le cadre des nationalisations. De nombreux exemples d’initiatives ouvrières sombrant dans les tracasseries administratives sont cités, aussi bien par [[Voline|Voline]] que par [[Kollontai|Kollontai]]. Progressivement, les directions des entreprises sont nommées par le [[Vesenkha|Vesenkha]] ou ses déclinaisons régionales, c’est-à-dire par le PC. A la fin de 1920, sur 2051 entreprises importantes, 1783 étaient déjà sous contrôle uninominal.
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Cette politique déclenchera de nombreuses oppositions dans le parti bolchévik ([[Kommunist|Kommunist]], [[Opposition_ouvrière|Opposition ouvrière]]...) et des contestations ouvrières, même au coeur révolutionnaire de Petrograd. Une lutte s'engange entre les comités d'usine et les organes de planification qui se mettent vraiment en place en juin 1918. Mais la guerre civile a un effet désagrégateur sur les comités, ne serait-ce que parce que de janvier à juin 1918, à Petrograd, le nombre de salariés au travail est passé de 340 000 à 145 000. L'obéissance va assez rapidement prendre le dessus, même des grèves ont lieu dans les grands centres entre 1919 et 1921.
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Cette politique déclenchera de nombreuses oppositions dans le parti bolchévik ([[Kommunist|Kommunist]], [[Opposition_ouvrière|Opposition ouvrière]]...) et des contestations ouvrières, même au coeur révolutionnaire de Petrograd. Une lutte s'engage entre les comités d'usine et les organes de planification qui se mettent vraiment en place en juin 1918. Mais la guerre civile a un effet désagrégateur sur les comités, ne serait-ce que parce que de janvier à juin 1918, à Petrograd, le nombre de salariés au travail est passé de 340 000 à 145 000. L'obéissance va assez rapidement prendre le dessus, même des grèves ont lieu dans les grands centres entre 1919 et 1921.
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Une des questions sensibles fut également la question du rôle des «&nbsp;spécialistes&nbsp;» (souvent des [[bourgeois|bourgeois]] ou [[petit-bourgeois|petit-bourgeois]]). La grande majorité des bolchéviks étaient d'accord pour chercher à les rallier au nouveau régime, et estimaient leurs compétences nécessaires, notamment dans l'[[industrie|industrie]]. Mais leur rôle de spécialiste (même «&nbsp;technique&nbsp;») sous le capitalisme correspondait aussi souvent à une position sociale hiérarchique par rapport aux ouvriers. Ainsi reproduire la [[division_du_travail|division du travail]] risquait d'aller de pair avec la reproduction de la subordination dans les usines. C'est ce danger que dénonçaient des bolchéviks oppositionnels comme l'[[Opposition_ouvrière|Opposition ouvrière]]. La majorité réaffirme sa position au 9<sup>e</sup> congrès (1920) :
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« Le Congrès oblige tous les membres du Parti à combattre sans merci cette conception erronée selon laquelle la classe ouvrière serait capable de résoudre tous les problèmes sans l’assistance, dans les cas les plus importants, de spécialistes de l’école bourgeoise. Les éléments démagogiques qui spéculent sur des préjugés de cette sorte le plus répandus chez les plus arriérés de nos travailleurs ne peuvent avoir de place dans les rangs du parti du socialisme scientifique. »
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Des courants [[Libertaires|libertaires]]<ref>Maurice Brinton, [http://monde-nouveau.net/IMG/pdf/les_bolcheviks_et_le_contrle_ouvrier_-_1917-1921_-_maurice_brinton_2_.pdf ''Les bolcheviks et le contrôle ouvrier 1917-1921''], Revue ''Autogestion et socialisme'' n°24-25, septembre-décembre 1973</ref> ou de la [[Gauche_communiste|gauche communiste]] ont critiqué le pouvoir bolchévik pour n'avoir pas réellement instauré la gestion ouvrière, mais seulement un contrôle ouvrier devenu concrètement la gestion par l'[[Etat_ouvrier|Etat ouvrier]], dans une logique [[Substitutiste|substitutiste]].
 
Des courants [[Libertaires|libertaires]]<ref>Maurice Brinton, [http://monde-nouveau.net/IMG/pdf/les_bolcheviks_et_le_contrle_ouvrier_-_1917-1921_-_maurice_brinton_2_.pdf ''Les bolcheviks et le contrôle ouvrier 1917-1921''], Revue ''Autogestion et socialisme'' n°24-25, septembre-décembre 1973</ref> ou de la [[Gauche_communiste|gauche communiste]] ont critiqué le pouvoir bolchévik pour n'avoir pas réellement instauré la gestion ouvrière, mais seulement un contrôle ouvrier devenu concrètement la gestion par l'[[Etat_ouvrier|Etat ouvrier]], dans une logique [[Substitutiste|substitutiste]].
  

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