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Après le [[Krach financier de 1929|Krach financier de 1929]] , le [[Chômage|chômage]] explose aux Etats-Unis, passant de 3,2% de la population active en 1929 à 25% en 1933. Dans le même temps, le [[Salaire|salaire]] moyen diminua de 20% dans l' [[Industrie|industrie]] et le nombre de syndiqués chuta considérablement, à 2 millions de travailleurs, moitié moins qu’en 1920. Les dirigeants de l’ [[American Federation of Labor|American Federation of Labor]] (AFL), la seule centrale syndicale de l’époque, ne faisaient pas grand chose pour défendre leurs adhérents, pour la simple raison que, pour l'écrasante majorité, ils étaient dans la poche des patrons.  
[[Krach financier de 1929|Krach financier de 1929]]
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explose aux Etats-Unis, passant de 3,2% de la population active en 1929 à 25% en 1933. Dans le même temps, le
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moyen diminua de 20% dans l'
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et le nombre de syndiqués chuta considérablement, à 2 millions de travailleurs, moitié moins qu’en 1920. Les dirigeants de l’
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[[American Federation of Labor|American Federation of Labor]]
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(AFL), la seule centrale syndicale de l’époque, ne faisaient pas grand chose pour défendre leurs adhérents, pour la simple raison que, pour l'écrasante majorité, ils étaient dans la poche des patrons.
      
Puis, le vent commença à tourner. En 1932 et 1933 les travailleurs commencèrent à se défendre et le nombre de [[Grèves|grèves]] augmenta. Roosevelt, le nouveau Président [[Parti démocrate (USA)|démocrate]], chercha à devancer la vague ouvrière en lançant son “[[New Deal|New Deal]]” qui, à côté d’une augmentation de dépenses étatiques pour créer des emplois, imposait des Labor Boards (“Commissions Ouvrières”) dont la tâche était de trouver des “compromis” lors des conflits du travail, en imposant notamment des périodes sans grève lors d’un conflit.  
 
Puis, le vent commença à tourner. En 1932 et 1933 les travailleurs commencèrent à se défendre et le nombre de [[Grèves|grèves]] augmenta. Roosevelt, le nouveau Président [[Parti démocrate (USA)|démocrate]], chercha à devancer la vague ouvrière en lançant son “[[New Deal|New Deal]]” qui, à côté d’une augmentation de dépenses étatiques pour créer des emplois, imposait des Labor Boards (“Commissions Ouvrières”) dont la tâche était de trouver des “compromis” lors des conflits du travail, en imposant notamment des périodes sans grève lors d’un conflit.  
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En retour, les [[travailleurs|travailleurs]] avaient le droit de “s’organiser dans les [[Syndicats|syndicats]] de leur choix”. Sans garantie légale pour l’appuyer, ce droit avait plus l’aspect d’une tromperie qu’autre chose. Mais face à un patronat résolument antisyndical, il pouvait offrir une ouverture aux [[militants|militants]] pour reconstruire un mouvement syndical. Ce fut la voie que suivirent les trotskystes de Minneapolis.  
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En retour, les [[Travailleurs|travailleurs]] avaient le droit de “s’organiser dans les [[Syndicats|syndicats]] de leur choix”. Sans garantie légale pour l’appuyer, ce droit avait plus l’aspect d’une tromperie qu’autre chose. Mais face à un patronat résolument antisyndical, il pouvait offrir une ouverture aux [[Militants|militants]] pour reconstruire un mouvement syndical. Ce fut la voie que suivirent les trotskystes de Minneapolis.  
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== Les événements ==
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== Les événements ==
    
=== Les origines de la lutte  ===
 
=== Les origines de la lutte  ===
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En l’espace de six mois, Minneapolis, de ville totalement dominée par les patrons, se transforma en ville de syndiqués. Dans le même temps la Local 574 était passée de 70 syndiqués à 7.000, et elle était contrôlée démocratiquement par la base.  
 
En l’espace de six mois, Minneapolis, de ville totalement dominée par les patrons, se transforma en ville de syndiqués. Dans le même temps la Local 574 était passée de 70 syndiqués à 7.000, et elle était contrôlée démocratiquement par la base.  
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== Enseignements ==
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== Enseignements ==
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=== L'auto-organisation sur une base de classe ===
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=== L'auto-organisation sur une base de classe ===
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L’axe fondamental de la politique des révolutionnaires était de s’appuyer avant tout sur l’auto-organisation des travailleurs, la [[démocratie ouvrière|démocratie ouvrière]] et la défense organisée du mouvement. Ces leçons sont toujours fondamentales pour les travailleurs du monde entier. L’organisation démocratique de la grève, exprimée à travers les assemblées générales dont les décisions étaient souveraines, permit à tous les militants d’être actifs durant la grève. Le contrôle de la base sur la grève fut aussi exprimé par le comité de grève, élu et révocable. Enfin, à travers leur Organizing Committee, les trotskystes ont permis à la base de s’organiser au sein du syndicat aux côtés de, et, si nécessaire, opposés à, la direction officielle.  
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L’axe fondamental de la politique des révolutionnaires était de s’appuyer avant tout sur l’auto-organisation des travailleurs, la [[Démocratie ouvrière|démocratie ouvrière]] et la défense organisée du mouvement. Ces leçons sont toujours fondamentales pour les travailleurs du monde entier. L’organisation démocratique de la grève, exprimée à travers les assemblées générales dont les décisions étaient souveraines, permit à tous les militants d’être actifs durant la grève. Le contrôle de la base sur la grève fut aussi exprimé par le comité de grève, élu et révocable. Enfin, à travers leur Organizing Committee, les trotskystes ont permis à la base de s’organiser au sein du syndicat aux côtés de, et, si nécessaire, opposés à, la direction officielle.  
    
Dans le combat, la Local 574 a compris l’importance de la défense et de l’extension de la grève. Chaque acte de brutalité rencontrait une riposte similaire et était utilisé afin de mobiliser le soutien d’autres secteurs. La Women’s Auxiliary jouait un rôle fondamental en organisant le soutien de la grève et en étendant le mouvement.  
 
Dans le combat, la Local 574 a compris l’importance de la défense et de l’extension de la grève. Chaque acte de brutalité rencontrait une riposte similaire et était utilisé afin de mobiliser le soutien d’autres secteurs. La Women’s Auxiliary jouait un rôle fondamental en organisant le soutien de la grève et en étendant le mouvement.  
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En dirigeant le mouvement, les révolutionnaires ont montré que le syndicalisme, s’il veut vraiment défendre l’intérêt des travailleurs, doit être basé sur la [[lutte de classe|lutte de classe]] et non pas sur la collaboration de classe. Enfin, dans la meilleure tradition du syndicalisme révolutionnaire, les travailleurs de Minneapolis ont montré ce que les travailleurs peuvent gagner s’ils combattent les patrons en se fiant seulement à leurs propres besoins et intérêts.  
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En dirigeant le mouvement, les révolutionnaires ont montré que le syndicalisme, s’il veut vraiment défendre l’intérêt des travailleurs, doit être basé sur la [[Lutte de classe|lutte de classe]] et non pas sur la collaboration de classe. Enfin, dans la meilleure tradition du syndicalisme révolutionnaire, les travailleurs de Minneapolis ont montré ce que les travailleurs peuvent gagner s’ils combattent les patrons en se fiant seulement à leurs propres besoins et intérêts.  
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=== Le rôle d'une direction révolutionnaire ===
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=== Le rôle d'une direction révolutionnaire ===
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A Minneapolis, l’intervention des [[trotskistes|trotskistes]] a permis non seulement de changer radicalement la situation, mais aussi de montrer à la masse des travailleurs que les directions syndicales n’étaient pas capables de faire gagner les travailleurs et qu’il faudrait une direction révolutionnaire.  
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A Minneapolis, l’intervention des [[Trotskistes|trotskistes]] a permis non seulement de changer radicalement la situation, mais aussi de montrer à la masse des travailleurs que les directions syndicales n’étaient pas capables de faire gagner les travailleurs et qu’il faudrait une direction révolutionnaire.  
    
Comme l’a dit [[James Cannon|James Cannon]], huit ans plus tard :  
 
Comme l’a dit [[James Cannon|James Cannon]], huit ans plus tard :  
<blockquote>“Je ne pense pas qu’il y avait une différence importante entre les grévistes de Minneapolis et ceux qui étaient impliqués dans une centaine d’autres grèves partout dans le pays à cette époque. Presque toutes les grèves ont été menées de façon très militante par les travailleurs. La différence était dans la direction et la politique de la grève. Dans presque toutes les autres grèves le militantisme des travailleurs de base était freiné d’en haut. Les dirigeants se sont laissés impressionner par le gouvernement, par les journaux, par l’Eglise et par un tas d’autres choses. (...) Toute grève moderne exige une direction politique. Les grèves de cette époque ont amené le gouvernement, ses institutions au coeur de chaque situation. (...) Le mouvement ouvrier moderne doit être dirigé politiquement parce que, à chaque pas, il est confronté au gouvernement. Nos gars étaient prêts à cela, parce qu’ils étaient politiques, inspirés par des conceptions politiques (...) Ils ne croyaient en rien et en personne, à l’exception de la politique de la lutte de classe et de la capacité des travailleurs de gagner à travers leur force de masse et la solidarité.” </blockquote>
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<blockquote>“Je ne pense pas qu’il y avait une différence importante entre les grévistes de Minneapolis et ceux qui étaient impliqués dans une centaine d’autres grèves partout dans le pays à cette époque. Presque toutes les grèves ont été menées de façon très militante par les travailleurs. La différence était dans la direction et la politique de la grève. Dans presque toutes les autres grèves le militantisme des travailleurs de base était freiné d’en haut. Les dirigeants se sont laissés impressionner par le gouvernement, par les journaux, par l’Eglise et par un tas d’autres choses. (...) Toute grève moderne exige une direction politique. Les grèves de cette époque ont amené le gouvernement, ses institutions au coeur de chaque situation. (...) Le mouvement ouvrier moderne doit être dirigé politiquement parce que, à chaque pas, il est confronté au gouvernement. Nos gars étaient prêts à cela, parce qu’ils étaient politiques, inspirés par des conceptions politiques (...) Ils ne croyaient en rien et en personne, à l’exception de la politique de la lutte de classe et de la capacité des travailleurs de gagner à travers leur force de masse et la solidarité.” </blockquote>  
=== Le combat dans les syndicats de masse ===
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=== Le combat dans les syndicats de masse ===
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Fait significatif, tout cela s’est déroulé au sein du syndicat le plus conservateur qui existait au sein d’une fédération syndicale extrêmement conservatrice. Ni l’un ni l’autre n’avait une tradition d’organisation des travailleurs non-qualifiés, tous les deux étaient largement minoritaires au sein de la [[classe ouvrière|classe ouvrière]], dont la majorité écrasante était non-syndiquée.
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Fait significatif, tout cela s’est déroulé au sein du syndicat le plus conservateur qui existait au sein d’une fédération syndicale extrêmement conservatrice. Ni l’un ni l’autre n’avait une tradition d’organisation des travailleurs non-qualifiés, tous les deux étaient largement minoritaires au sein de la [[Classe ouvrière|classe ouvrière]], dont la majorité écrasante était non-syndiquée.  
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Et pourtant, les révolutionnaires ont reconnu qu’ils ne pouvaient pas contourner les syndicats, par exemple en créant un syndicat rouge, pour la simple raison que, malgré leur direction plus que pourrie, celle-ci serait capable de reprendre l’initiative si une direction alternative n’avait pas été construite sur la base de la démocratie ouvrière, permettant à la masse de travailleurs de mettre leurs dirigeants à l’épreuve.<br>
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Et pourtant, les révolutionnaires ont reconnu qu’ils ne pouvaient pas contourner les syndicats, par exemple en créant un syndicat rouge, pour la simple raison que, malgré leur direction plus que pourrie, celle-ci serait capable de reprendre l’initiative si une direction alternative n’avait pas été construite sur la base de la démocratie ouvrière, permettant à la masse de travailleurs de mettre leurs dirigeants à l’épreuve.<br>  
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== Suites ==
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== Suites ==
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La grève de Minneapolis de 1934 fut un signe avant-coureur de la vague de luttes ouvrières qui secouèrent les Etats-Unis dans la deuxième moitié des années 1930.
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La grève de Minneapolis de 1934 fut un signe avant-coureur de la vague de luttes ouvrières qui secouèrent les Etats-Unis dans la deuxième moitié des années 1930.  
    
== Notes et sources<br>  ==
 
== Notes et sources<br>  ==
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http://en.wikipedia.org/wiki/Minneapolis_Teamsters_Strike_of_1934  
 
http://en.wikipedia.org/wiki/Minneapolis_Teamsters_Strike_of_1934  
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[[Catégorie:Histoire]] [[Catégorie:États-Unis]]
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[[Catégorie:Histoire]][[Catégorie:États-Unis]][[Catégorie:Page_à_retravailler]]

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