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Fait significatif, les [[Cosaques|cosaques]], d’ordinaire à la pointe de la répression, laissent tranquille les manifestants, et certains discutent avec eux et se font ovationner par la foule. Beaucoup de cosaques étaient usés et voulaient avant tout rentrer chez eux, dans leurs terres aux marges de l'Empire russe. La 4<sup>e</sup> compagnie du régiment Pavlovski a même ouvert le feu sur la police montée.
 
Fait significatif, les [[Cosaques|cosaques]], d’ordinaire à la pointe de la répression, laissent tranquille les manifestants, et certains discutent avec eux et se font ovationner par la foule. Beaucoup de cosaques étaient usés et voulaient avant tout rentrer chez eux, dans leurs terres aux marges de l'Empire russe. La 4<sup>e</sup> compagnie du régiment Pavlovski a même ouvert le feu sur la police montée.
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Des ouvrières interpellaient les troupes, s’agrippaient aux fusils et demandaient aux soldats de les rejoindre. Une scène décrite par [[Trotsky |Trotsky ]]: ''« Les soldats s’émeuvent, se sentent tout penauds, s’entre-regardent avec anxiété, hésitent encore ; l’un d’eux, enfin, se décide avant les autres et les baïonnettes se relèvent dans un mouvement de repentir au-dessus des épaules des assaillants, le barrage s’ouvre, l’air retentit de hourras joyeux et reconnaissants, les soldats sont entourés, de toutes parts s’élèvent des discussions, des reproches, des appels. »''
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Des ouvrières interpellaient les troupes, s’agrippaient aux fusils et demandaient aux soldats de les rejoindre. Une scène décrite par [[Trotsky|Trotsky ]]: ''« Les soldats s’émeuvent, se sentent tout penauds, s’entre-regardent avec anxiété, hésitent encore ; l’un d’eux, enfin, se décide avant les autres et les baïonnettes se relèvent dans un mouvement de repentir au-dessus des épaules des assaillants, le barrage s’ouvre, l’air retentit de hourras joyeux et reconnaissants, les soldats sont entourés, de toutes parts s’élèvent des discussions, des reproches, des appels. »''
    
En revanche des [[Junkers|junkers]] (élèves officiers) ont tiré sur la foule, faisant de nombreux morts.
 
En revanche des [[Junkers|junkers]] (élèves officiers) ont tiré sur la foule, faisant de nombreux morts.
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=== Le double pouvoir ===
 
=== Le double pouvoir ===
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Les comités de régiment devaient bien être tolérés par les officiers, comme les [[Comités_d'usine|comités d'usine]] par les patrons, ou les [[Soviets|soviets]] par les [[Doumas_municipales|Douma]]. Le rapport de force était trop en leur faveur. Parmi les soldats, qui sont en majorité des paysans [[conscription|conscrits]], ce sont les [[Socialistes-révolutionnaires|socialistes-révolutionnaires]] (SR) qui sont hégémoniques. Les délégués SR des différents comités de régiment élisent des comités d'armée, avec lesquels l'Etat-major est obligé de composer.
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Les comités de régiment devaient bien être tolérés par les officiers, comme les [[Comités_d'usine|comités d'usine]] par les patrons, ou les [[Soviets|soviets]] par les [[Doumas_municipales|Douma]]. Le rapport de force était trop en leur faveur. Parmi les soldats, qui sont en majorité des paysans [[Conscription|conscrits]], ce sont les [[Socialistes-révolutionnaires|socialistes-révolutionnaires]] (SR) qui sont hégémoniques. Les délégués SR des différents comités de régiment élisent des comités d'armée, avec lesquels l'Etat-major est obligé de composer.
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Les ouvriers ([[POSDR|social-démocrates]] dans leur grande majorité), qui voulaient fortement resserrer leur alliance avec les soldats, étaient aussi pour cette raison plus attirés par les [[menchéviks|menchéviks]] qui étaient sur la même ligne.
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Les ouvriers ([[POSDR|social-démocrates]] dans leur grande majorité), qui voulaient fortement resserrer leur alliance avec les soldats, étaient aussi pour cette raison plus attirés par les [[Menchéviks|menchéviks]] qui étaient sur la même ligne.
    
Mais les socialistes [[Conciliateurs|conciliateurs]] ([[Menchéviks|menchéviks]] et [[Parti_SR|SR]]) faisaient tout pour calmer les esprits.
 
Mais les socialistes [[Conciliateurs|conciliateurs]] ([[Menchéviks|menchéviks]] et [[Parti_SR|SR]]) faisaient tout pour calmer les esprits.
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A la mi-avril, l’Organisation militaire bolchevique publie le premier numéro de ''Soldatskaia pravda'' (« La Vérité du soldat »), tiré à 50 000 exemplaires dont la moitié est distribuée à Pétrograd et l’autre moitié envoyée au front. A la fin juin, les cellules de l’Organisation militaire, constituées au niveau du régiment ou de la compagnie, comprennent 2000 membres de la garnison, tandis que 4000 autres appartiennent à l’organisation large dénommée « Club Pravda ». L'Organisation militaire bolchévique fut très impliquée dans les [[Journées_de_juillet_1917|journées de juillet]], malgré l'avis du [[Comité_central_bolchévik|Comité central]].
 
A la mi-avril, l’Organisation militaire bolchevique publie le premier numéro de ''Soldatskaia pravda'' (« La Vérité du soldat »), tiré à 50 000 exemplaires dont la moitié est distribuée à Pétrograd et l’autre moitié envoyée au front. A la fin juin, les cellules de l’Organisation militaire, constituées au niveau du régiment ou de la compagnie, comprennent 2000 membres de la garnison, tandis que 4000 autres appartiennent à l’organisation large dénommée « Club Pravda ». L'Organisation militaire bolchévique fut très impliquée dans les [[Journées_de_juillet_1917|journées de juillet]], malgré l'avis du [[Comité_central_bolchévik|Comité central]].
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Du 16 au 23&nbsp;juin se tient la Première conférence pan-russe des organisations militaires bolcheviques. Selon [[Podvoïsky|Podvoïsky]], ses délégués y représentent 26 000 membres du parti de 43 fronts et 17 regroupements de l’arrière. Un compte rendu publié le 17&nbsp;juin note que ''« partout s’élèvent des voix de camarades soldats qui disent que le moment est venu d’un combat décisif, homme à homme, pour le pouvoir. »'' Dans ses mémoires, Podvoïsky indique que ''«&nbsp;des délégués de la garnison de Pétrograd montaient à la tribune pour demander que l’on arrête avec cet ordre du jour et que la conférence se transforme en état-major opérationnel pour la prise du pouvoir&nbsp;»''.
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[[Lénine|Lénine]] prend la parole le 20&nbsp;juin. Il affirme que ''« nous devons être très attentifs et prudents (…) ne pas tomber dans des provocations (…) Dans leur majorité, les masses hésitent mais croient toujours dans les SR et les mencheviks (…) Pour conquérir le pouvoir sérieusement, pas avec des méthodes blanquistes, le parti prolétarien doit lutter afin de gagner en influence de l’intérieur des soviets, en expliquant aux masses jour après jour en quoi leurs illusions petite-bourgeoises sont erronées. » ''Il rappelle que la situation en province et sur le front ne correspond pas à celle qui semble prévaloir à Pétrograd, que dans leur majorité les masses n’ont pas achevé leur expérience avec les réformistes, que pour prendre le pouvoir il est indispensable d’être soutenu par une majorité. Une participante, [[Maria_Sulimova|Sulimova]], note que''« ses positions ont désappointé et même mécontenté une grande partie de la conférence »,'' ont été reçues par ces ''« têtes brûlées »'' comme un ''« seau d’eau froide ».''
    
=== Cronstadt ===
 
=== Cronstadt ===

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