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=== Fusion avec les bolchéviks ===
 
=== Fusion avec les bolchéviks ===
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Dès le lendemain de son arrivée, devant le soviet de Pétrograd, Trotsky prend position aussi nettement que Lénine pour « tout le pouvoir aux soviets », et conclut : « Vive la révolution russe, prologue de la révolution mondiale ! ». Le 7 mai, à une réception organisée par l'organisation interrayons et les bolcheviks en son honneur, il déclare qu'il a définitivement rompu avec son vieux rêve d'unification de tous les socialistes et que la nouvelle Internationale ne peut se construire qu'à partir d'une rupture totale avec le social-chauvinisme. Dès le 10, il rencontre Lénine.
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Dès le lendemain de son arrivée à Petrograd le 5 mai, devant le [[soviet_de_Pétrograd|soviet de Pétrograd]], Trotsky prend position aussi nettement que Lénine pour ''« [[tout_le_pouvoir_aux_soviets|tout le pouvoir aux soviets]] »'', et conclut : ''« Vive la révolution russe, prologue de la révolution mondiale ! »''. Le 7 mai, à une réception organisée par l'organisation interrayons et les bolcheviks en son honneur, il déclare qu'il a définitivement rompu avec son vieux rêve d'unification de tous les socialistes et que la nouvelle Internationale ne peut se construire qu'à partir d'une rupture totale avec le [[social-chauvinisme|social-chauvinisme]]. Dès le 10, il rencontre Lénine.
 
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''«&nbsp;Jusqu'à mon adhésion formelle au Parti, je pris part à l'élabo­ration d'une série de décisions et de documents portant l'estam­pille du Parti. Le seul motif qui me fit retarder de trois mois mon adhésion au Parti fut le désir d'accélérer la fusion des bol­cheviks avec les meilleurs éléments de l'organisation interrayonniste et, en général, avec les internationalistes révolutionnaires. Je menais cette politique avec l'entier assentiment de Lénine. (...)&nbsp;Les ouvriers interrayonnistes gar­daient encore une très grande méfiance à l'égard de la politique d'organisation du Comité de Petrograd. Voici ce que j 'avais répliqué dans mon article : "L'esprit de cercle, héritage du passé, existe encore; mais, pour qu'il diminue, les interrayon­nistes doivent cesser de mener un existence isolée, à part". »<ref>Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1924/09/19240915i.htm Les leçons d'Octobre]'', 1924</ref>''
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Peu de choses, désormais, séparent les deux hommes, et ils le savent. Lénine est pressé de gagner au parti Trotsky et ses compagnons. Il a déjà proposé d'en faire le rédacteur en chef de la ''[[Pravda|Pravda]], ''mais n'a pas été suivi. En tout cas, il lui demande d'entrer dans le parti et offre, sans conditions, à Trotsky et à ses amis, des responsabilités à la direction de l'organisation et à la rédaction de la ''Pravda. ''L'amour-propre, certaines réticences, peut-être de ses compagnons, retiennent Trotsky. Il a sans doute plus que Lénine le souvenir des querelles passées et pourtant dépassées. Il souligne que le parti bolchevique s'est «&nbsp;débolchevisé&nbsp;», qu'il a acquis une optique internationale, et que rien ne les sépare plus. Mais c'est précisément pour cela qu'il voudrait le voir changer d'étiquette. «&nbsp;Je ne peux pas me considérer moi-même comme un bolchevik&nbsp;». Il souhaite un congrès de fondation et un titre nouveau pour un parti nouveau, enterrant définitivement le passé. Lénine ne peut accepter de faire une pareille concession à l'amour-propre de Trotsky&nbsp;&nbsp;: il est fier du parti et de sa tradition, tient à ménager aussi l'amour-propre des [[Vieux-bolcheviks|vieux-bolcheviks]] déjà passablement étrillés en avril, qui lui reprochent, à lui, son ralliement à Trotsky, et considèrent toujours ce dernier comme un adversaire personnel.
 
Peu de choses, désormais, séparent les deux hommes, et ils le savent. Lénine est pressé de gagner au parti Trotsky et ses compagnons. Il a déjà proposé d'en faire le rédacteur en chef de la ''[[Pravda|Pravda]], ''mais n'a pas été suivi. En tout cas, il lui demande d'entrer dans le parti et offre, sans conditions, à Trotsky et à ses amis, des responsabilités à la direction de l'organisation et à la rédaction de la ''Pravda. ''L'amour-propre, certaines réticences, peut-être de ses compagnons, retiennent Trotsky. Il a sans doute plus que Lénine le souvenir des querelles passées et pourtant dépassées. Il souligne que le parti bolchevique s'est «&nbsp;débolchevisé&nbsp;», qu'il a acquis une optique internationale, et que rien ne les sépare plus. Mais c'est précisément pour cela qu'il voudrait le voir changer d'étiquette. «&nbsp;Je ne peux pas me considérer moi-même comme un bolchevik&nbsp;». Il souhaite un congrès de fondation et un titre nouveau pour un parti nouveau, enterrant définitivement le passé. Lénine ne peut accepter de faire une pareille concession à l'amour-propre de Trotsky&nbsp;&nbsp;: il est fier du parti et de sa tradition, tient à ménager aussi l'amour-propre des [[Vieux-bolcheviks|vieux-bolcheviks]] déjà passablement étrillés en avril, qui lui reprochent, à lui, son ralliement à Trotsky, et considèrent toujours ce dernier comme un adversaire personnel.
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Les interrayons (avec environ 4000 membres) fusionnent avec les bolcheviks au 6<sup>e</sup> Congrès du POSDR, dit ''«&nbsp;congrès d'unification&nbsp;»'', qui se tient du 26 juillet à début août. Cette organisation est alors officiellement distincte de celle des menchéviks.
 
Les interrayons (avec environ 4000 membres) fusionnent avec les bolcheviks au 6<sup>e</sup> Congrès du POSDR, dit ''«&nbsp;congrès d'unification&nbsp;»'', qui se tient du 26 juillet à début août. Cette organisation est alors officiellement distincte de celle des menchéviks.
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Beaucoup des anciens interrayons joueront un rôle important pendant la [[Révolution_d'Octobre|Révolution d'Octobre]], et la [[Guerre_civile_russe|guerre civile]]. Lors du Comité central du 10 octobre, où Lénine parvint à faire voter la ligne de l'insurrection, il raconte qu'il ''«&nbsp;avait eu peur de l'opportunisme de la part des internationalistes unificateurs, mais cela s'était dissipé&nbsp;»''. Il s'agissait des ex interrayons ([[Ioffé|Ioffé]],[[_Ouritsky|Ouritsky]], [[Sokolnikov|Sokolnikov]]). Mais en réalité ils se rangèrent du côté de Lénine, tandis que c'étaient deux [[vieux_bolchéviks|vieux bolchéviks]], [[Zinoviev|Zinoviev]] et [[Kamenev|Kamenev]], qui votaient contre. Comme il le raconte : ''«&nbsp;cela m'a beaucoup chagriné&nbsp;»''.
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Beaucoup des anciens interrayons joueront un rôle important pendant la [[Révolution_d'Octobre|Révolution d'Octobre]], et la [[Guerre_civile_russe|guerre civile]]. Lors du Comité central du 10 octobre, où Lénine parvint à faire voter la ligne de l'insurrection, il raconte qu'il ''«&nbsp;avait eu peur de l'opportunisme de la part des internationalistes unificateurs, mais cela s'était dissipé&nbsp;»''. Il s'agissait des ex interrayons ([[Ioffé|Ioffé]],[[Ouritsky|Ouritsky]], [[Sokolnikov|Sokolnikov]]). Mais en réalité ils se rangèrent du côté de Lénine, tandis que c'étaient deux [[Vieux_bolchéviks|vieux bolchéviks]], [[Zinoviev|Zinoviev]] et [[Kamenev|Kamenev]], qui votaient contre. Comme il le raconte&nbsp;: ''«&nbsp;cela m'a beaucoup chagriné&nbsp;»''.
    
Le comité de rédaction de [[Vperiod|''Vperiod'']] est modifié, et le n°9 de la revue paraît en tant qu'organe du Comité central du POSDR (b). La publication est arrêté en septembre 1917 sur décision du Comité central.
 
Le comité de rédaction de [[Vperiod|''Vperiod'']] est modifié, et le n°9 de la revue paraît en tant qu'organe du Comité central du POSDR (b). La publication est arrêté en septembre 1917 sur décision du Comité central.

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