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=== Formation des interrayons ===
 
=== Formation des interrayons ===
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Le groupe interrayons est fondé en novembre 1913 par&nbsp;un menchevik, N. M. Egorov et trois bolcheviks ([[Konstantin_Iouréniev|K. Iouréniev]], A. M. Novosyolov et E. M. Adamovich). Yurenev était le leader informel de l'organisation jusqu'en mai 1917, sauf pour un an entre février 1915 et février 1916, où est en prison pour ''«&nbsp;activités subversives&nbsp;»''.<br/> <br/> Politiquement, ils défendent le principe de reconstruciton d'un parti ouvert à tous les [[internationalistes|internationalistes]]. Ils sont adversaires résolus du [[défensisme|défensisme]] menchevique, et méfiants à l'égard des principes d'organisation des bolcheviks. Lénine considère qu'ils ont une position ''«&nbsp;[[centriste|centriste]]&nbsp;»'' entre [[bolcheviks|bolcheviks]] et [[mencheviks|mencheviks]].
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Le groupe interrayons est fondé en novembre 1913 par&nbsp;un menchevik, N. M. Egorov et trois bolcheviks ([[Konstantin_Iouréniev|K. Iouréniev]], A. M. Novosyolov et E. M. Adamovich). Yurenev était le leader informel de l'organisation jusqu'en mai 1917, sauf pour un an entre février 1915 et février 1916, où est en prison pour ''«&nbsp;activités subversives&nbsp;»''.<br/> <br/> Politiquement, ils défendent le principe de reconstruciton d'un parti ouvert à tous les [[Internationalistes|internationalistes]]. Ils sont adversaires résolus du [[Défensisme|défensisme]] menchevique, et méfiants à l'égard des principes d'organisation des bolcheviks. Lénine considère qu'ils ont une position ''«&nbsp;[[Centriste|centriste]]&nbsp;»'' entre [[Bolcheviks|bolcheviks]] et [[Mencheviks|mencheviks]].
    
Le groupe interrayon publie un journal, [[Vpériod|''Vpériod'']], qui est interdit en 1915.
 
Le groupe interrayon publie un journal, [[Vpériod|''Vpériod'']], qui est interdit en 1915.
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Les interrayons étaient actifs à Petrograd pendant la révolution. Le 27 février (ancien style), ils saisissent une imprimerie et publient le premier tract appelant à un soulèvement armé. Le soir même, le [[Soviet_de_Petrograd|Soviet de Petrograd]] se forme, et les interrayons se voient attribuer un siège à son presidium, contre deux sièges pour chaque parti socialiste national&nbsp;: les [[Bolcheviks|bolcheviks]], les [[Mencheviks|mencheviks]] et les [[Socialistes-révolutionnaires|socialistes-révolutionnaires]].
 
Les interrayons étaient actifs à Petrograd pendant la révolution. Le 27 février (ancien style), ils saisissent une imprimerie et publient le premier tract appelant à un soulèvement armé. Le soir même, le [[Soviet_de_Petrograd|Soviet de Petrograd]] se forme, et les interrayons se voient attribuer un siège à son presidium, contre deux sièges pour chaque parti socialiste national&nbsp;: les [[Bolcheviks|bolcheviks]], les [[Mencheviks|mencheviks]] et les [[Socialistes-révolutionnaires|socialistes-révolutionnaires]].
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Les interrayons sont parmi les seuls à défendre l'idée que les [[soviets|soviets]] doivent constituer un organe de pouvoir concurrent au [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement bourgeois]], comme le prévoyait [[Trotsky|Trotsky]] dès 1905. Mais [[Chliapnikov|Chliapnikov]] et les métallo qu'il dirige sont proches de ces positions. Les premiers numéros de la [[Pravda|''<span style="">Pravda</span>'']] dénoncent le gouvernement provisoire comme «&nbsp;un gouvernement de capitalistes et de grands propriétaires&nbsp;». Selon Chliapnikov, début mars les interrayons étaient sur le point de fusionner avec les bolchéviks.
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Les interrayons sont parmi les seuls à défendre l'idée que les [[Soviets|soviets]] doivent constituer un organe de pouvoir concurrent au [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement bourgeois]], comme le prévoyait [[Trotsky|Trotsky]] dès 1905. Mais [[Chliapnikov|Chliapnikov]] et les métallo qu'il dirige sont proches de ces positions. Les premiers numéros de la [[Pravda|''Pravda'']] dénoncent le gouvernement provisoire comme «&nbsp;un gouvernement de capitalistes et de grands propriétaires&nbsp;». Selon Chliapnikov, début mars les interrayons étaient sur le point de fusionner avec les bolchéviks.
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Mais l'arrivée de quelques dirigeants exilés à Petrograd, dont [[Kamenev|Kamenev]] et [[Staline|Staline]], provoque un tournant dans la ligne de la [[Pravda|''Pravda'']], qui s'aligne globalements sur les [[menchéviks|menchéviks]] et donnent&nbsp;aux [[soviets|soviets]] un rôle de simple pression sur le [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement]]. Les interrayons s'éloignent.
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Mais l'arrivée de quelques dirigeants exilés à Petrograd, dont [[Kamenev|Kamenev]] et [[Staline|Staline]], provoque un tournant dans la ligne de la [[Pravda|''Pravda'']], qui s'aligne globalements sur les [[Menchéviks|menchéviks]] et donnent&nbsp;aux [[Soviets|soviets]] un rôle de simple pression sur le [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement]]. Les interrayons s'éloignent.
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Les divisions créées ou révélées par le soutien à la guerre ont fait évoluer l'objectif initial d'unification des interrayons. Le 12 avril 1917, ils refusent de participer à une conférence d'unification menchévique (de fait dominée par les [[défensistes|défensistes]]). A l'inverse ils se retrouvent de plus en plus proches des bolchéviks après le retour de Lénine, qui avec ses Thèses d'avril se retrouve sur la même position qu'eux : ''«&nbsp;tout le pouvoir aux soviets&nbsp;»''.
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Les divisions créées ou révélées par le soutien à la guerre ont fait évoluer l'objectif initial d'unification des interrayons. Le 12 avril 1917, ils refusent de participer à une conférence d'unification menchévique (de fait dominée par les [[Défensistes|défensistes]]). A l'inverse ils se retrouvent de plus en plus proches des bolchéviks après le retour de Lénine, qui avec ses Thèses d'avril se retrouve sur la même position qu'eux&nbsp;: ''«&nbsp;tout le pouvoir aux soviets&nbsp;»''.
    
La publication de [[Vperiod|''Vperiod'']] reprend de juin à août 1917 en tant qu'organe du Comité interrayon de Saint-Pétersbourg des social-démocrates unis (Internationalistes). Huit numéros sont publiés été mis hors.
 
La publication de [[Vperiod|''Vperiod'']] reprend de juin à août 1917 en tant qu'organe du Comité interrayon de Saint-Pétersbourg des social-démocrates unis (Internationalistes). Huit numéros sont publiés été mis hors.
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Pour de nombreux sociaux-démocrates exilés de retour en avril-juin 1917, le groupe interrayon paraît alors le meilleur groupe à rejoindre. Un certain nombre de militants de premier plan le rejoint à ce moment-là, comme [[Léon_Trotsky|Trotsky]] (revenu le 5 mai), des militants liés à lui depuis plusieurs années ([[Adolf_Joffé|Joffé]], [[Dmitry_Manouilsky|Manouilsky]], [[Anatoli_Lounatcharski|Lounatcharski]], [[Moïsseï_Ouritski|Ouritski]], [[David_Riazanov|Riazanov]],&nbsp;[[Mikhail_Pokrovsky|Pokrovski]]...), d'anciens bolchéviks ([[Lev_Karakhan|Karakhan]]...), des [[menchéviks_internationalistes|menchéviks internationalistes]] ([[Sergey_Osipovich_Ezhov|Ezhov]], [[V._Volodarski|Volodarski]]...)...
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Pour de nombreux sociaux-démocrates exilés de retour en avril-juin 1917, le groupe interrayon paraît alors le meilleur groupe à rejoindre. Un certain nombre de militants de premier plan le rejoint à ce moment-là, comme [[Léon_Trotsky|Trotsky]] (revenu le 5 mai), des militants liés à lui depuis plusieurs années ([[Adolf_Joffé|Joffé]], [[Dmitry_Manouilsky|Manouilsky]], [[Anatoli_Lounatcharski|Lounatcharski]], [[Moïsseï_Ouritski|Ouritski]], [[David_Riazanov|Riazanov]],&nbsp;[[Mikhail_Pokrovsky|Pokrovski]]...), d'anciens bolchéviks ([[Lev_Karakhan|Karakhan]]...), des [[Menchéviks_internationalistes|menchéviks internationalistes]] ([[Sergey_Osipovich_Ezhov|Ezhov]], [[V._Volodarski|Volodarski]]...)...
    
=== Fusion avec les bolchéviks ===
 
=== Fusion avec les bolchéviks ===
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Dès le lendemain de son arrivée, devant le soviet de Pétrograd, Trotsky prend position aussi nettement que Lénine pour «&nbsp;tout le pouvoir aux soviets&nbsp;», et conclut : «&nbsp;Vive la révolution russe, prologue de la révolution mondiale !&nbsp;». Le 7 mai, à une réception organisée par l'organisation interrayons et les bolcheviks en son honneur, il déclare qu'il a définitivement rompu avec son vieux rêve d'unification de tous les socialistes et que la nouvelle Internationale ne peut se construire qu'à partir d'une rupture totale avec le social-chauvinisme. Dès le 10, il rencontre Lénine.
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Dès le lendemain de son arrivée, devant le soviet de Pétrograd, Trotsky prend position aussi nettement que Lénine pour «&nbsp;tout le pouvoir aux soviets&nbsp;», et conclut&nbsp;: «&nbsp;Vive la révolution russe, prologue de la révolution mondiale&nbsp;!&nbsp;». Le 7 mai, à une réception organisée par l'organisation interrayons et les bolcheviks en son honneur, il déclare qu'il a définitivement rompu avec son vieux rêve d'unification de tous les socialistes et que la nouvelle Internationale ne peut se construire qu'à partir d'une rupture totale avec le social-chauvinisme. Dès le 10, il rencontre Lénine.
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Peu de choses, désormais, séparent les deux hommes, et ils le savent. Lénine est pressé de gagner au parti Trotsky et ses compagnons. Il a déjà proposé d'en faire le rédacteur en chef de la ''[[Pravda|Pravda]], ''mais n'a pas été suivi. En tout cas, il lui demande d'entrer dans le parti et offre, sans conditions, à Trotsky et à ses amis, des responsabilités à la direction de l'organisation et à la rédaction de la ''Pravda. ''L'amour-propre, certaines réticences, peut-être de ses compagnons, retiennent Trotsky. Il a sans doute plus que Lénine le souvenir des querelles passées et pourtant dépassées. Il souligne que le parti bolchevique s'est «&nbsp;débolchevisé&nbsp;», qu'il a acquis une optique internationale, et que rien ne les sépare plus. Mais c'est précisément pour cela qu'il voudrait le voir changer d'étiquette. «&nbsp;Je ne peux pas me considérer moi-même comme un bolchevik&nbsp;». Il souhaite un congrès de fondation et un titre nouveau pour un parti nouveau, enterrant définitivement le passé. Lénine ne peut accepter de faire une pareille concession à l'amour-propre de Trotsky&nbsp; : il est fier'''du parti et de sa tradition, tient à ménager aussi l'amour-propre des [[vieux-bolcheviks|vieux-bolcheviks]] déjà passablement étrillés en avril, qui lui reprochent, à lui, son ralliement à Trotsky, et considèrent toujours ce dernier comme un adversaire personnel.
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Peu de choses, désormais, séparent les deux hommes, et ils le savent. Lénine est pressé de gagner au parti Trotsky et ses compagnons. Il a déjà proposé d'en faire le rédacteur en chef de la ''[[Pravda|Pravda]], ''mais n'a pas été suivi. En tout cas, il lui demande d'entrer dans le parti et offre, sans conditions, à Trotsky et à ses amis, des responsabilités à la direction de l'organisation et à la rédaction de la ''Pravda. ''L'amour-propre, certaines réticences, peut-être de ses compagnons, retiennent Trotsky. Il a sans doute plus que Lénine le souvenir des querelles passées et pourtant dépassées. Il souligne que le parti bolchevique s'est «&nbsp;débolchevisé&nbsp;», qu'il a acquis une optique internationale, et que rien ne les sépare plus. Mais c'est précisément pour cela qu'il voudrait le voir changer d'étiquette. «&nbsp;Je ne peux pas me considérer moi-même comme un bolchevik&nbsp;». Il souhaite un congrès de fondation et un titre nouveau pour un parti nouveau, enterrant définitivement le passé. Lénine ne peut accepter de faire une pareille concession à l'amour-propre de Trotsky&nbsp;&nbsp;: il est fier du parti et de sa tradition, tient à ménager aussi l'amour-propre des [[Vieux-bolcheviks|vieux-bolcheviks]] déjà passablement étrillés en avril, qui lui reprochent, à lui, son ralliement à Trotsky, et considèrent toujours ce dernier comme un adversaire personnel.
    
Mais dans les semaines qui suivent, effectivement, Trotsky, bon gré, mal gré, devient aux yeux des masses, dont il est l'orateur préféré, un véritable bolchevik. Il est en prison, après les manifestations armées de juillet, avec une pléiade de bolcheviks, anciens et nouveaux, que le deuxième gouvernement provisoire, auquel les mencheviks participent, a jetés en prison et accusés à la fois d'être agents de l'Allemagne et d'avoir préparé une insurrection armée.
 
Mais dans les semaines qui suivent, effectivement, Trotsky, bon gré, mal gré, devient aux yeux des masses, dont il est l'orateur préféré, un véritable bolchevik. Il est en prison, après les manifestations armées de juillet, avec une pléiade de bolcheviks, anciens et nouveaux, que le deuxième gouvernement provisoire, auquel les mencheviks participent, a jetés en prison et accusés à la fois d'être agents de l'Allemagne et d'avoir préparé une insurrection armée.
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Les interrayons (avec environ 4000 membres) fusionnent avec les bolcheviks au 6<sup>e</sup> Congrès du POSDR, dit ''«&nbsp;congrès d'unification&nbsp;»'', qui se tient du 26 juillet à début août. Cette organisation est alors officiellement distincte de celle des menchéviks.
 
Les interrayons (avec environ 4000 membres) fusionnent avec les bolcheviks au 6<sup>e</sup> Congrès du POSDR, dit ''«&nbsp;congrès d'unification&nbsp;»'', qui se tient du 26 juillet à début août. Cette organisation est alors officiellement distincte de celle des menchéviks.
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Beaucoup des anciens interrayons joueront un rôle important pendant la [[Révolution_d'Octobre|Révolution d'Octobre]], et la [[Guerre_civile_russe|guerre civile]].
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Beaucoup des anciens interrayons joueront un rôle important pendant la [[Révolution_d'Octobre|Révolution d'Octobre]], et la [[Guerre_civile_russe|guerre civile]]. Lors du Comité central du 10 octobre, où Lénine parvint à faire voter la ligne de l'insurrection, il raconte qu'il ''«&nbsp;avait eu peur de l'opportunisme de la part des internationalistes unificateurs, mais cela s'était dissipé&nbsp;»''. Il s'agissait des ex interrayons ([[Ioffé|Ioffé]],[[_Ouritsky|Ouritsky]], [[Sokolnikov|Sokolnikov]]). Mais en réalité ils se rangèrent du côté de Lénine, tandis que c'étaient deux [[vieux_bolchéviks|vieux bolchéviks]], [[Zinoviev|Zinoviev]] et [[Kamenev|Kamenev]], qui votaient contre. Comme il le raconte : ''«&nbsp;cela m'a beaucoup chagriné&nbsp;»''.
    
Le comité de rédaction de [[Vperiod|''Vperiod'']] est modifié, et le n°9 de la revue paraît en tant qu'organe du Comité central du POSDR (b). La publication est arrêté en septembre 1917 sur décision du Comité central.
 
Le comité de rédaction de [[Vperiod|''Vperiod'']] est modifié, et le n°9 de la revue paraît en tant qu'organe du Comité central du POSDR (b). La publication est arrêté en septembre 1917 sur décision du Comité central.

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