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On s'inquitétait alors particulièrement d'une prise de Petrograd par les Allemands, qui aurait porté un coup dur au coeur révolutionnaire, et que le gouvernement aurait pu mettre à profit. Ce danger-là s'est éloigné par la suite, mais Lénine en voyait bien d'autres, en cas d'inaction. Plus globalement, dans cette période, Lénine critiquait constamment sur la gauche le comité central, qui accorde trop d'attention au [[Comité_exécutif_central_panrusse|Comité exécutif conciliateur]], à la [[Conférence_démocratique_(Russie)|Conférence démocratique]], et aux bavardages parlementaires en général, et ne s'occupe pas assez activement de préparer les masses à l'insurrection.
 
On s'inquitétait alors particulièrement d'une prise de Petrograd par les Allemands, qui aurait porté un coup dur au coeur révolutionnaire, et que le gouvernement aurait pu mettre à profit. Ce danger-là s'est éloigné par la suite, mais Lénine en voyait bien d'autres, en cas d'inaction. Plus globalement, dans cette période, Lénine critiquait constamment sur la gauche le comité central, qui accorde trop d'attention au [[Comité_exécutif_central_panrusse|Comité exécutif conciliateur]], à la [[Conférence_démocratique_(Russie)|Conférence démocratique]], et aux bavardages parlementaires en général, et ne s'occupe pas assez activement de préparer les masses à l'insurrection.
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Pendant la [[Conférence_démocratique_(Russie)|Conférence démocratique]] (14-22 septembre), Lénine propose de cerner le bâtiment et prendre le pouvoir. Le [[Comité_central_bolchévik|Comité central]] repousse unanimement la proposition, pour des raisons différentes&nbsp;: certains sont contre l'insurrection en général, d'autres ([[Trotsky|Trotsky]]) considèrent que ce n'est pas le moment. Le comité central repousse même l'idée de [[Boycott|boycott]] du [[Pré-parlement_(Russie)|pré-parlement]] issu de la Conférence<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/09/vil19170922b.htm Notes d'un publiciste]'', 22-23-24 septembre 1917</ref>.
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Pendant la [[Conférence_démocratique_(Russie)|Conférence démocratique]] (14-22 septembre), Lénine propose de cerner le bâtiment et prendre le pouvoir. Le [[Comité_central_bolchévik|Comité central]] repousse unanimement la proposition, pour des raisons différentes&nbsp;: certains sont contre l'insurrection en général, d'autres ([[Trotsky|Trotsky]]) considèrent que ce n'est pas le moment. Le comité central repousse même au début l'idée de [[Boycott|boycott]] du [[Pré-parlement_(Russie)|pré-parlement]] issu de la Conférence<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/09/vil19170922b.htm Notes d'un publiciste]'', 22-23-24 septembre 1917</ref>.
    
=== ''«&nbsp;La crise est mûre&nbsp;»'' ===
 
=== ''«&nbsp;La crise est mûre&nbsp;»'' ===
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Dans une partie privée de sa lettre du 29 destinée au Comité central, [[Lénine|Lénine]] dénonçait le courant ''«&nbsp; en faveur de l'attente du Congrès des Soviets et hostile à la prise immédiate du pouvoir, hostile à l'insurrection immédiate&nbsp;»''. Il conclut en menaçant de démissionner pour être libre de faire de la propagande dans le parti. En effet il y avait de fortes réticences. [[Zinoviev|Zinoviev]] et [[Kamenev|Kamenev]] renouvelaient leur opposition aux [[Thèses_d'avril|thèses d'avril]], affirmant que la prise du pouvoir par la classe ouvrière était impossible. [[Trotsky|Trotsky]] était pour l'insurrection mais préconisait d'attendre le [[Deuxième_congrès_des_soviets|Congrès des soviets]], alors prévu le 20 octobre. Lénine répondait qu'attendre officiellement le Congrès pour décider de la question du pouvoir revenait à annoncer publiquement la date de l'insurrection. ''«&nbsp;On réunira les cosaques pour le jour sottement "fixé" (...) On peut prendre le pouvoir aujourd'hui, mais du 20 au 29 octobre, on ne vous le laissera pas prendre&nbsp;»''.
 
Dans une partie privée de sa lettre du 29 destinée au Comité central, [[Lénine|Lénine]] dénonçait le courant ''«&nbsp; en faveur de l'attente du Congrès des Soviets et hostile à la prise immédiate du pouvoir, hostile à l'insurrection immédiate&nbsp;»''. Il conclut en menaçant de démissionner pour être libre de faire de la propagande dans le parti. En effet il y avait de fortes réticences. [[Zinoviev|Zinoviev]] et [[Kamenev|Kamenev]] renouvelaient leur opposition aux [[Thèses_d'avril|thèses d'avril]], affirmant que la prise du pouvoir par la classe ouvrière était impossible. [[Trotsky|Trotsky]] était pour l'insurrection mais préconisait d'attendre le [[Deuxième_congrès_des_soviets|Congrès des soviets]], alors prévu le 20 octobre. Lénine répondait qu'attendre officiellement le Congrès pour décider de la question du pouvoir revenait à annoncer publiquement la date de l'insurrection. ''«&nbsp;On réunira les cosaques pour le jour sottement "fixé" (...) On peut prendre le pouvoir aujourd'hui, mais du 20 au 29 octobre, on ne vous le laissera pas prendre&nbsp;»''.
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Le 5 octobre, le Comité central décida de quitter le préparlement lors de son ouverture, le 9. [[Trotsky|Trotsky]] y fait une déclaration de sortie qui se termine par ''«&nbsp;Vive la lutte directe et ouverte pour le pouvoir révolutionnaire dans le pays&nbsp;!&nbsp;»'' Ce jour également est lancée la création du [[Comité_militaire_révolutionnaire|Comité militaire révolutionnaire]] (CMR) de Petrograd.
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Le 5 octobre, le Comité central décide finalement de quitter le préparlement lors de son ouverture, le 9. [[Trotsky|Trotsky]] y fait une déclaration de sortie qui se termine par ''«&nbsp;Vive la lutte directe et ouverte pour le pouvoir révolutionnaire dans le pays&nbsp;!&nbsp;»'' Ce jour également est lancée la création du [[Comité_militaire_révolutionnaire|Comité militaire révolutionnaire]] (CMR) de Petrograd.
    
=== Le Comité central du 10 octobre ===
 
=== Le Comité central du 10 octobre ===
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Des religieux réactionnaires et des [[Cosaques|cosaques]] fixèrent le même jour une procession dans les rues, certains espérant sans doute créer une provocation. [[John_Reed|J. Reed]] témoigne du renforcement de la sécurité&nbsp;: ''«&nbsp;Il devint dès lors peu facile d'entrer à l'Institut Smolny, le système des laissez-passer était modifié à des intervalles de quelques heures, car des espions pénétraient constamment à l'intérieur&nbsp;»''.
 
Des religieux réactionnaires et des [[Cosaques|cosaques]] fixèrent le même jour une procession dans les rues, certains espérant sans doute créer une provocation. [[John_Reed|J. Reed]] témoigne du renforcement de la sécurité&nbsp;: ''«&nbsp;Il devint dès lors peu facile d'entrer à l'Institut Smolny, le système des laissez-passer était modifié à des intervalles de quelques heures, car des espions pénétraient constamment à l'intérieur&nbsp;»''.
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[[File:Octoberrevolution 198.jpg|right|304x369px]] La Conférence de la garnison du 21 discuta de la préparation du 22 et confirma l'hégémonie des révolutionnaires. Dans la journée on apprit que la procession était annulée sur pression des autorités.
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[[File:Octoberrevolution 198.jpg|right|304x369px|Octoberrevolution 198.jpg]] La Conférence de la garnison du 21 discuta de la préparation du 22 et confirma l'hégémonie des révolutionnaires. Dans la journée on apprit que la procession était annulée sur pression des autorités.
    
Le chef de l'Etat-major de l'arrondissement de Petrograd refuse de voir ses ordres validés par le CMR. Celui-ci déclare alors publiquement&nbsp;: ''«&nbsp; Ayant rompu avec la garnison organisée de la capitale, l'Etat-major devient l'instrument direct des forces contre-révolutionnaires&nbsp;»''. Le CMR annonce qu'il a désormais le contrôle de la garnison pour protéger la ville de la contre-révolution.
 
Le chef de l'Etat-major de l'arrondissement de Petrograd refuse de voir ses ordres validés par le CMR. Celui-ci déclare alors publiquement&nbsp;: ''«&nbsp; Ayant rompu avec la garnison organisée de la capitale, l'Etat-major devient l'instrument direct des forces contre-révolutionnaires&nbsp;»''. Le CMR annonce qu'il a désormais le contrôle de la garnison pour protéger la ville de la contre-révolution.
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Plus tard, des [[Junkers|junkers]] commencent à tirer vers la place, que personne n'occupe encore. Cela renforce l'attentisme des assaillants, qui attendent les matelots de Cronstadt. Ce délai permit à quelques renforts cosaques d'arriver (malgré de fortes frictions parmi eux), puis 40 chevaliers de Saint-Georges, et enfin un [[Bataillons_de_femmes|bataillon de choc féminin]].
 
Plus tard, des [[Junkers|junkers]] commencent à tirer vers la place, que personne n'occupe encore. Cela renforce l'attentisme des assaillants, qui attendent les matelots de Cronstadt. Ce délai permit à quelques renforts cosaques d'arriver (malgré de fortes frictions parmi eux), puis 40 chevaliers de Saint-Georges, et enfin un [[Bataillons_de_femmes|bataillon de choc féminin]].
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[[File:Octoberrevolution 28.jpg|right|375x408px]]Finalement, les matelots de [[Cronstadt|Cronstadt]] arrivent, puis 5 vaisseaux de guerre de la [[Flotte_de_la_Baltique|flotte de la Baltique]]. A présent le palais est encerclé avec plus de forces qu'il n'en faut. Après 18h, le siège du Palais est vraiment étanche. [[Vladimir_Antonov-Ovseïenko|Antonov]] fit transmettre au Palais un ultimatum&nbsp;: ''«&nbsp;Rendez-vous et désarmez la garnison du palais d'Hiver&nbsp;; dans le cas contraire, la forteresse et les vaisseaux de guerre ouvriront le feu&nbsp;; vingt minutes pour réfléchir&nbsp;»''. Les ministres décident de ne pas répondre, et de demander l'aide de la [[Douma_de_Petrograd|Douma municipale]].
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[[File:Octoberrevolution 28.jpg|right|375x408px|Octoberrevolution 28.jpg]]Finalement, les matelots de [[Cronstadt|Cronstadt]] arrivent, puis 5 vaisseaux de guerre de la [[Flotte_de_la_Baltique|flotte de la Baltique]]. A présent le palais est encerclé avec plus de forces qu'il n'en faut. Après 18h, le siège du Palais est vraiment étanche. [[Vladimir_Antonov-Ovseïenko|Antonov]] fit transmettre au Palais un ultimatum&nbsp;: ''«&nbsp;Rendez-vous et désarmez la garnison du palais d'Hiver&nbsp;; dans le cas contraire, la forteresse et les vaisseaux de guerre ouvriront le feu&nbsp;; vingt minutes pour réfléchir&nbsp;»''. Les ministres décident de ne pas répondre, et de demander l'aide de la [[Douma_de_Petrograd|Douma municipale]].
    
Une demi-heure plus tard, un détachement soviétique investit sans rencontrer de résistance l’Etat-major, accolé au Palais d'Hiver. Le remplaçant de Polkovnikov, qui avait été déchu un peu plus tôt, démissionne. On éteignit les lumières dans le Palais. Une fusillade fit les premiers morts de l'insurrection. L'electricien du Palais sabote la défense en allumant les lumières, ce qui expose les junkers.
 
Une demi-heure plus tard, un détachement soviétique investit sans rencontrer de résistance l’Etat-major, accolé au Palais d'Hiver. Le remplaçant de Polkovnikov, qui avait été déchu un peu plus tôt, démissionne. On éteignit les lumières dans le Palais. Une fusillade fit les premiers morts de l'insurrection. L'electricien du Palais sabote la défense en allumant les lumières, ce qui expose les junkers.

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