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=== Pendant la révolution russe ===
 
=== Pendant la révolution russe ===
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C'est le [[Bolcheviks|parti bolchevik]] qui met en avant cette revendication pour la première fois. Un mois avant la [[Révolution_d'Octobre|Révolution d'Octobre]], Lénine exposa cette mesure dans sa brochure [[La_catastrophe_imminente_et_les_moyens_de_la_conjurer|''La catastrophe imminente et les moyens de la conjurer'']] en raison du sabotage économique, de la famine menaçante et de l'inaction gouvernementale qui ne souhaite pas toucher à la ''« sacro-sainte propriété privée »'' :
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C'est le [[Bolcheviks|parti bolchevik]] qui met en avant cette revendication pour la première fois. Un mois avant la [[Révolution_d'Octobre|Révolution d'Octobre]], [[Lénine|Lénine]] exposa cette mesure dans sa brochure [[La_catastrophe_imminente_et_les_moyens_de_la_conjurer|''La catastrophe imminente et les moyens de la conjurer'']] en raison du sabotage économique, de la famine menaçante et de l'inaction gouvernementale qui ne souhaite pas toucher à la ''« sacro-sainte propriété privée »'' :
 
<blockquote>la mesure de lutte fondamentale, essentielle, propre à conjurer la catastrophe et la famine […], c’est le contrôle, la surveillance, le recensement, la réglementation par l’État&nbsp;; la répartition rationnelle de la main d’œuvre dans la production et la distribution des produits, l’économie des forces populaires, la suppression de tout gaspillage de ces forces, qu’il faut ménager. Le contrôle, la surveillance, le recensement, voilà le premier mot de la lutte contre la catastrophe et la famine. Personne ne le conteste, tout le monde en convient. Mais c’est justement ce qu’on ne fait pas, de crainte d’attenter à la toute-puissance des grands propriétaires fonciers et des capitalistes, aux profits démesurés, inouïs, scandaleux qu’ils réalisent sur la vie chère et les fournitures de guerre (et presque tous «&nbsp;travaillent&nbsp;» aujourd’hui, directement ou indirectement, pour la guerre) profits que tout le monde connaît, que tout le monde peut constater et au sujet desquels tout le monde pousse des «&nbsp;oh&nbsp;!&nbsp;» et des «&nbsp;ah&nbsp;!&nbsp;». Et l’État ne fait absolument rien pour établir un contrôle, une surveillance et un recensement tant soit peu sérieux.</blockquote>  
 
<blockquote>la mesure de lutte fondamentale, essentielle, propre à conjurer la catastrophe et la famine […], c’est le contrôle, la surveillance, le recensement, la réglementation par l’État&nbsp;; la répartition rationnelle de la main d’œuvre dans la production et la distribution des produits, l’économie des forces populaires, la suppression de tout gaspillage de ces forces, qu’il faut ménager. Le contrôle, la surveillance, le recensement, voilà le premier mot de la lutte contre la catastrophe et la famine. Personne ne le conteste, tout le monde en convient. Mais c’est justement ce qu’on ne fait pas, de crainte d’attenter à la toute-puissance des grands propriétaires fonciers et des capitalistes, aux profits démesurés, inouïs, scandaleux qu’ils réalisent sur la vie chère et les fournitures de guerre (et presque tous «&nbsp;travaillent&nbsp;» aujourd’hui, directement ou indirectement, pour la guerre) profits que tout le monde connaît, que tout le monde peut constater et au sujet desquels tout le monde pousse des «&nbsp;oh&nbsp;!&nbsp;» et des «&nbsp;ah&nbsp;!&nbsp;». Et l’État ne fait absolument rien pour établir un contrôle, une surveillance et un recensement tant soit peu sérieux.</blockquote>  
Le contrôle ouvrier généralisé est envisagé comme une mesure consécutive à la prise du [[Pouvoir_politique|pouvoir politique]]. Il est alors urgent de faire tourner des entreprises qui pourtant restent sous la direction des capitalistes. Le contrôle ouvrier est alors nécessaire pour combattre le sabotage.&nbsp;Avant la prise du pouvoir politique, le contrôle ouvrier, voire l’administration ouvrière, étaient déjà effectifs dans certaines entreprises. Mais leur généralisation ne pouvait être opérée par aucun [[Gouvernement_bourgeois|gouvernement bourgeois]], fut-ce sous la pression. Au mieux, cela aurait signifié un contrôle [[Bureaucratique|bureaucratique]] du gouvernement sur les masses.
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Le contrôle ouvrier généralisé est envisagé comme une mesure consécutive à la prise du [[Pouvoir_politique|pouvoir politique]]. Il est alors urgent de faire tourner des entreprises qui pourtant restent sous la direction des capitalistes. Le contrôle ouvrier est alors nécessaire pour combattre le sabotage.&nbsp;Avant la prise du pouvoir politique, le contrôle ouvrier, voire l’administration ouvrière, étaient déjà effectifs dans certaines entreprises.
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Le 23 octobre le [[Soviet_de_Moscou|Soviet de Moscou]] adopte, sur proposition des [[comités_d'usine|comités d'usine]], le "Décret révolutionnaire n°1" : les ouvriers et les employés dans les fabriques et les usines ne peuvent être désormais embauchés ou congédiés que du consentement des comités d'usine. Dans l'esprit des bolchéviks qui proposaient cette mesure, la résistance inévitable du gouvernement entraînerait un conflit ouvert. L'[[Insurrection_d'Octobre_1917|insurrection de Petrograd]] donna une raison plus immédiate au soulèvement.
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Mais leur généralisation ne pouvait être opérée par aucun [[Gouvernement_bourgeois|gouvernement bourgeois]], fut-ce sous la pression. Au mieux, cela aurait signifié un contrôle [[Bureaucratique|bureaucratique]] du gouvernement sur les masses.
    
=== Une revendication de l'Internationale communiste ===
 
=== Une revendication de l'Internationale communiste ===
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Pour la majorité derrière [[Lénine|Lénine]] et [[Trotsky|Trotsky]], le prolétariat n'est pas encore capable de gérer lui même, directement, la production. Pour cette raison, ils doivent utiliser les compétences des anciens techniciens ou administrateurs, en exerçant un contrôle ouvrier sur eux.
 
Pour la majorité derrière [[Lénine|Lénine]] et [[Trotsky|Trotsky]], le prolétariat n'est pas encore capable de gérer lui même, directement, la production. Pour cette raison, ils doivent utiliser les compétences des anciens techniciens ou administrateurs, en exerçant un contrôle ouvrier sur eux.
 
<blockquote>''«&nbsp;On peut s'emparer des usines avec l'aide de la Garde rouge; mais pour les gérer de nouvelles prémisses juridiques et administratives sont nécessaires; il faut aussi des connaissances, des habitudes, des organismes appropriés. Tout cela rend nécessaire une période d'apprentissage. Durant cette période le prolétariat a intérêt à laisser la gestion entre les mains d'une administration expérimentée tout en la forçant à ouvrir tous ses livres de compte et en instaurant un contrôle vigilant sur toutes ses liaisons et ses actions.&nbsp;»''<ref name="TK1932">Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1932/01/320127o.htm La révolution allemande et la bureaucratie stalinienne]'', janvier 1932</ref></blockquote>  
 
<blockquote>''«&nbsp;On peut s'emparer des usines avec l'aide de la Garde rouge; mais pour les gérer de nouvelles prémisses juridiques et administratives sont nécessaires; il faut aussi des connaissances, des habitudes, des organismes appropriés. Tout cela rend nécessaire une période d'apprentissage. Durant cette période le prolétariat a intérêt à laisser la gestion entre les mains d'une administration expérimentée tout en la forçant à ouvrir tous ses livres de compte et en instaurant un contrôle vigilant sur toutes ses liaisons et ses actions.&nbsp;»''<ref name="TK1932">Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1932/01/320127o.htm La révolution allemande et la bureaucratie stalinienne]'', janvier 1932</ref></blockquote>  
Pour la majorité communiste, la gestion ouvrière est équivalente à la gestion par l'Etat ouvrier. C'est ce que défendront aussi bien [[Lénine|Lénine]] que [[Trotsky|Trotsky]], notamment au sujet de la gestion des entreprises, qu'ils considéraient comme une affaire de spécialistes pour laquelle il fallait privilégier la direction unipersonnelle à la [[collégialité|direction collégiale]].<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/t_c/t_c_10.htm Terrorisme et communisme]'', 1920</ref>
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Pour la majorité communiste, la gestion ouvrière est équivalente à la gestion par l'Etat ouvrier. C'est ce que défendront aussi bien [[Lénine|Lénine]] que [[Trotsky|Trotsky]], notamment au sujet de la gestion des entreprises, qu'ils considéraient comme une affaire de spécialistes pour laquelle il fallait privilégier la direction unipersonnelle à la [[Collégialité|direction collégiale]].<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/t_c/t_c_10.htm Terrorisme et communisme]'', 1920</ref>
    
Des courants [[Libertaires|libertaires]]<ref>Maurice Brinton, [http://monde-nouveau.net/IMG/pdf/les_bolcheviks_et_le_contrle_ouvrier_-_1917-1921_-_maurice_brinton_2_.pdf ''Les bolcheviks et le contrôle ouvrier 1917-1921''], Revue ''Autogestion et socialisme'' n°24-25, septembre-décembre 1973</ref> ou de la [[Gauche_communiste|gauche communiste]] ont critiqué le pouvoir bolchévik pour n'avoir pas réellement instauré la gestion ouvrière, mais seulement un contrôle ouvrier devenu concrètement la gestion par l'[[Etat_ouvrier|Etat ouvrier]], dans une logique [[Substitutiste|substitutiste]].
 
Des courants [[Libertaires|libertaires]]<ref>Maurice Brinton, [http://monde-nouveau.net/IMG/pdf/les_bolcheviks_et_le_contrle_ouvrier_-_1917-1921_-_maurice_brinton_2_.pdf ''Les bolcheviks et le contrôle ouvrier 1917-1921''], Revue ''Autogestion et socialisme'' n°24-25, septembre-décembre 1973</ref> ou de la [[Gauche_communiste|gauche communiste]] ont critiqué le pouvoir bolchévik pour n'avoir pas réellement instauré la gestion ouvrière, mais seulement un contrôle ouvrier devenu concrètement la gestion par l'[[Etat_ouvrier|Etat ouvrier]], dans une logique [[Substitutiste|substitutiste]].

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