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{{InfoCalendrierJulien}} [[File:October-rev1a.jpg|right|381x237px|October-rev1a.jpg]]La '''révolution d'Octobre''' marque la seconde phase de la [http://wikirouge.net/Révolution_russe_(1917) Révolution russe] de 1917, après la [[Révolution_de_février|révolution de février]]. Son point d'orgue est l'[[Insurrection_d'octobre|insurrection du 24-25 octobre]] (n.s. 7 novembre). Appuyé sur les [[Soviets|soviets]], le [[Parti_bolchévik|parti bolchévik]] de [[Lénine|Lénine]] et [[Trotsky|Trotsky]] réussit à donner une direction politique de classe qui mène en Octobre à la première vraie [[Révolution_socialiste|révolution prolétarienne]], qui engendre une [[Vague_révolutionnaire_de_1917-1923|vague révolutionnaire en Europe]]. Mais l'échec de cette vague isolera la jeune [[URSS|URSS]] et favorisera la [[Bureaucratisation_de_l'Etat_soviétique|bureaucratisation du nouveau régime]] et l'émergence du [[Stalinisme|stalinisme]].
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{{InfoCalendrierJulien}} [[File:October-rev1a.jpg|right|381x237px|October-rev1a.jpg]]La '''révolution d'Octobre''' marque la seconde phase de la [http://wikirouge.net/Révolution_russe_(1917) Révolution russe] de 1917, après la [[Révolution_de_février|révolution de février]]. Son point d'orgue est l'[[Insurrection_d'octobre|insurrection du 24-25 octobre]] (n.s. 6-7 novembre). Appuyé sur les [[Soviets|soviets]], le [[Parti_bolchévik|parti bolchévik]] de [[Lénine|Lénine]] et [[Trotsky|Trotsky]] réussit à donner une direction politique de classe qui mène en Octobre à la première vraie [[Révolution_socialiste|révolution prolétarienne]], qui engendre une [[Vague_révolutionnaire_de_1917-1923|vague révolutionnaire en Europe]]. Mais l'échec de cette vague isolera la jeune [[URSS|URSS]] et favorisera la [[Bureaucratisation_de_l'Etat_soviétique|bureaucratisation du nouveau régime]] et l'émergence du [[Stalinisme|stalinisme]].
    
== Contexte ==
 
== Contexte ==
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{{Article détaillé|Révolution de Février}}
 
{{Article détaillé|Révolution de Février}}
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Les grèves et manifestations insurrectionnelles à Petrograd de février ont poussé le tsar à abdiquer le 2 mars (n.s 15 mars). Un [[Gouvernement_provisoire_russe|gouvernement provisoire]] est alors formé autour du Prince Lvov, membre du [[Parti_constitutionnel_démocratique|parti Constitutionnel Démocratique]] (KD), le principal [[Parti_de_la_bourgeoisie|parti de la bourgeoisie]]. Le 2 mars également, le [[Soviet_de_Petrograd|soviet de Petrograd]] est formé, et des soviets d'ouvriers et de soldats se forment rapidement dans les grandes villes (et à partir d'avril dans les campagnes). Dans les [[Soviets|soviets]] (''« conseils »'', en russe) les classes populaires se réunissent pour discuter mais aussi pour [[Autogestion|autogérer]] toute une partie de la vie locale. Il y a donc une situation de [[Double_pouvoir|double pouvoir]], même si le soviet de Petrograd, présidé par le [[Menchévik|menchévik]] [[Tchkhéidzé|Tchkhéidzé]], donne sa confiance au gouvernement provisoire. [[Kerensky|Kerensky]] ([[Troudovik|troudovik]]), à la fois ministre du gouvernement et vice-président du soviet, assure la liaison.
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Les grèves et manifestations insurrectionnelles à Petrograd de février ont poussé le tsar à abdiquer le 2 mars. Un [[Gouvernement_provisoire_russe|gouvernement provisoire]] est alors formé autour du Prince Lvov, membre du [[Parti_constitutionnel_démocratique|parti Constitutionnel Démocratique]] (KD), le principal [[Parti_de_la_bourgeoisie|parti de la bourgeoisie]]. Le 2 mars également, le [[Soviet_de_Petrograd|soviet de Petrograd]] est formé, et des soviets d'ouvriers et de soldats se forment rapidement dans les grandes villes (et à partir d'avril dans les campagnes). Dans les [[Soviets|soviets]] (''« conseils »'', en russe) les classes populaires se réunissent pour discuter mais aussi pour [[Autogestion|autogérer]] toute une partie de la vie locale. Il y a donc une situation de [[Double_pouvoir|double pouvoir]], même si le soviet de Petrograd, présidé par le [[Menchévik|menchévik]] [[Tchkhéidzé|Tchkhéidzé]], donne sa confiance au gouvernement provisoire. [[Kerensky|Kerensky]] ([[Troudovik|troudovik]]), à la fois ministre du gouvernement et vice-président du soviet, assure la liaison.
    
Mais le gouvernement provisoire ne veut prendre aucune mesure trop radicale, pas même la proclamation de la République. Il refuse les revendications des soviets ([[Pacifisme|la paix]], [[Réforme_agraire|la terre aux paysans]], [[Journée_de_8_heures|la journée de 8 heures]]...), renvoyant la responsabilité à une future Assemblée constituante, tout en affirmant qu'il est impossible de la convoquer tant que des millions d'électeurs [[Guerre_de_1914-1918|sont au front]]. La situation est donc [[Situation_révolutionnaire|toujours révolutionnaire]]. Les forces monarchistes ayant été dissoutes, les [[Parti_KD|KD]] se retrouvent à l'extrême droite, face une opposition entièrement constituée de ''« socialistes »'' (même si le premier parti, le parti [[Socialistes-révolutionnaires|Socialiste-Révolutionnaire]], est davantage une force petite-bourgeoise).
 
Mais le gouvernement provisoire ne veut prendre aucune mesure trop radicale, pas même la proclamation de la République. Il refuse les revendications des soviets ([[Pacifisme|la paix]], [[Réforme_agraire|la terre aux paysans]], [[Journée_de_8_heures|la journée de 8 heures]]...), renvoyant la responsabilité à une future Assemblée constituante, tout en affirmant qu'il est impossible de la convoquer tant que des millions d'électeurs [[Guerre_de_1914-1918|sont au front]]. La situation est donc [[Situation_révolutionnaire|toujours révolutionnaire]]. Les forces monarchistes ayant été dissoutes, les [[Parti_KD|KD]] se retrouvent à l'extrême droite, face une opposition entièrement constituée de ''« socialistes »'' (même si le premier parti, le parti [[Socialistes-révolutionnaires|Socialiste-Révolutionnaire]], est davantage une force petite-bourgeoise).
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{{Article détaillé|Journées de juillet 1917}}
 
{{Article détaillé|Journées de juillet 1917}}
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[[File:EmeutesPetrograd1917.jpg|thumb|right|334x226px|Dispersion de la foule sur la perspective Nevski, pendant les journées de juillet.]]Entre février et juillet, l’impopularité de la guerre et la lassitude gagnent du terrain, notamment parmi les ouvriers à qui l'on refuse la [[Journée_de_8_heures|journée de 8 heures]] au nom de l'effort de guerre. Début juin, les bolcheviks sont majoritaires dans le soviet ouvrier de Petrograd. Le 14 juin, le gouvernement provisoire annonce des élections pour l'[[Assemblée_constituante_(Russie)|Assemblée constituante]] pour le 12 novembre (n.s 25 novembre).
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[[File:EmeutesPetrograd1917.jpg|thumb|right|334x226px|Dispersion de la foule sur la perspective Nevski, pendant les journées de juillet.]]Entre février et juillet, l’impopularité de la guerre et la lassitude gagnent du terrain, notamment parmi les ouvriers à qui l'on refuse la [[Journée_de_8_heures|journée de 8 heures]] au nom de l'effort de guerre. Début juin, les bolcheviks sont majoritaires dans le soviet ouvrier de Petrograd. Le 14 juin, le gouvernement provisoire annonce des élections pour l'[[Assemblée_constituante_(Russie)|Assemblée constituante]] pour le 12 novembre.
    
L’échec militaire de l’« offensive Kerensky » de juillet entraîne une déception générale. L’armée entre en décomposition, les soldats refusent de monter en première ligne, les désertions se multiplient. Les 3 et 4 juillet, les soldats stationnés à Petrograd refusent de repartir au front. Rejoints par les ouvriers, ils manifestent pour exiger des dirigeants du soviet de la ville qu’il prenne le pouvoir.
 
L’échec militaire de l’« offensive Kerensky » de juillet entraîne une déception générale. L’armée entre en décomposition, les soldats refusent de monter en première ligne, les désertions se multiplient. Les 3 et 4 juillet, les soldats stationnés à Petrograd refusent de repartir au front. Rejoints par les ouvriers, ils manifestent pour exiger des dirigeants du soviet de la ville qu’il prenne le pouvoir.
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=== Ebullition populaire et essor des bolchéviks ===
 
=== Ebullition populaire et essor des bolchéviks ===
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La défaite du [[Putsch_de_Kornilov|putsch]] retourne la situation. La [[Réaction|réaction]] baisse la tête face aux masses armées. Les bolcheviks peuvent sortir de leur semi-clandestinité, les prisonniers politiques, dont Trotsky, sont libérés par les marins de Kronstadt. Les bolchéviks, qui étaient en première ligne contre Kornilov, sortent grandis par rapport au gouvernement Kerensky. Les soviets reprennent de l'autonomie et les bolchéviks y prennent de plus en plus d’importance, et remettent au centre le mot d'ordre ''« tout le pouvoir aux soviets »''. Des soviets et des [[Syndicats_dans_la_révolution_russe|syndicats]] se rangent du côté des bolcheviks.Le nombre des délégués bolchéviks augmente, mais les idées bolchéviques circulent encore plus vite : des décisions radicales commencent à remonter de régions où ils ne sont pas présents. Le rapport de forces permet à présent aux bolchéviks de prendre la parole sur le front lors des meetings de soldat. Le 31 août, le soviet de Petrograd devient bolchévik, et le 30 septembre il élit à sa présidence [[Trotski|Trotski]] (qui vient de rejoindre les bolchéviks). Le soviet de Moscou passe également aux bolchéviks.
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La défaite du [[Putsch_de_Kornilov|putsch]] retourne la situation. La [[Réaction|réaction]] baisse la tête face aux masses armées. Les bolcheviks peuvent sortir de leur semi-clandestinité, les prisonniers politiques, dont Trotsky, sont libérés par les marins de Kronstadt. Les bolchéviks, qui étaient en première ligne contre Kornilov, sortent grandis par rapport au gouvernement Kerensky. Les soviets reprennent de l'autonomie et les bolchéviks y prennent de plus en plus d’importance, et remettent au centre le mot d'ordre ''« tout le pouvoir aux soviets »''. Des soviets et des [[Syndicats_dans_la_révolution_russe|syndicats]] se rangent du côté des bolcheviks.Le nombre des délégués bolchéviks augmente, mais les idées bolchéviques circulent encore plus vite : des décisions radicales commencent à remonter de régions où ils ne sont pas présents. Le rapport de forces permet à présent aux bolchéviks de prendre la parole sur le front lors des meetings de soldat. Les bolchéviks prennent la majorité au [[soviet_de_Petrograd|soviet de Petrograd]] le 31 août ([[Trotsky|Trotsky]] en devient président le 25 septembre) et au [[soviet_de_Moscou|soviet de Moscou]] 5 septembre.
    
Aux élections municipales de Moscou, entre juin et septembre, les SR passent de 375 000 suffrages à 54 000, les mencheviks de 76 000 à 16 000, les KD de 109 000 à 101 000, alors que les bolcheviks passent de 75 000 à 198 000 voix. Le mot d’ordre « tout le pouvoir aux soviets » dépasse largement les bolcheviks et est repris par des ouvriers SR ou mencheviks. Le 31 août, le soviet de Petrograd et 126 soviets de province votent une résolution en faveur du pouvoir des soviets. Pour une courte période, Lénine envisage la possibilité d’une transition pacifique vers un gouvernement des soviets.
 
Aux élections municipales de Moscou, entre juin et septembre, les SR passent de 375 000 suffrages à 54 000, les mencheviks de 76 000 à 16 000, les KD de 109 000 à 101 000, alors que les bolcheviks passent de 75 000 à 198 000 voix. Le mot d’ordre « tout le pouvoir aux soviets » dépasse largement les bolcheviks et est repris par des ouvriers SR ou mencheviks. Le 31 août, le soviet de Petrograd et 126 soviets de province votent une résolution en faveur du pouvoir des soviets. Pour une courte période, Lénine envisage la possibilité d’une transition pacifique vers un gouvernement des soviets.
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Le 14 septembre (n.s 27 septembre), une « [[Conférence_démocratique_(Russie)|conférence démocratique]] » est convoquée à l'initiative des conciliateurs, qui veulent limiter les tendances autoritaires de Kérensky, tout en poursuivant la [[Collaboration_de_classe|collaboration de classe]]. Elle proclame enfin la [[République|République]], et créé un [[Préparlement_(Russie)|Préparlement]]. Les KD sont écartés car trop discrédités, mais d'autres représentants des [[Classes_possédantes|classes possédantes]] sont présents. Le Comité central du Parti bolchévik est divisé sur la participation à ce Préparlement, mais le congrès du parti se prononce finalement pour, contre l’avis de Trotsky et Lénine pour qui l'insurrection est à l'ordre du jour. Finalement, lors de la première et dernière session le 7 octobre (n.s 20 octobre), les bolchéviks quittent le Préparlement avec fracas.
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Le 14 septembre, une « [[Conférence_démocratique_(Russie)|conférence démocratique]] » est convoquée à l'initiative des conciliateurs, qui veulent limiter les tendances autoritaires de Kérensky, tout en poursuivant la [[Collaboration_de_classe|collaboration de classe]]. Elle proclame enfin la [[République|République]], et créé un [[Préparlement_(Russie)|Préparlement]]. Les KD sont écartés car trop discrédités, mais d'autres représentants des [[Classes_possédantes|classes possédantes]] sont présents. Le Comité central du Parti bolchévik est divisé sur la participation à ce Préparlement, mais le congrès du parti se prononce finalement pour, contre l’avis de Trotsky et Lénine pour qui l'insurrection est à l'ordre du jour. Finalement, lors de la première et dernière session le 7 octobre, les bolchéviks quittent le Préparlement avec fracas.
    
Il est également sorti de la « conférence démocratique » un nouveau gouvernement de coalition, caractérisé par les bolchéviks comme un gouvernement de guerre civile contre les masses.
 
Il est également sorti de la « conférence démocratique » un nouveau gouvernement de coalition, caractérisé par les bolchéviks comme un gouvernement de guerre civile contre les masses.
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Au même moment, les différents peuples opprimés de l’empire tsariste déchu se soulèvent eux aussi. Le renversement de la monarchie leur a apporté l'égalité des droits civiques, mais n’a pas apporté de réelle libération nationale. Les [[Parti_KD|KD]] ont perpétué la domination grand-russe, malgré leurs promesses antérieures. Les conciliateurs locaux, proches de la population, vont souvent plus loin dans les revendications que ne le veut le pouvoir central et conserveront plus longtemps leur base. Les bolchéviks sont peu présents parmi les minorités opprimées, mais la faillite des gouvernements de coalition sur la [[Question_nationale|question nationale]] comme sur les autres, provoque le plus souvent de la bienveillance à son égard, d’autant plus quand il y a coïncidence des antagonismes sociaux et nationaux.
 
Au même moment, les différents peuples opprimés de l’empire tsariste déchu se soulèvent eux aussi. Le renversement de la monarchie leur a apporté l'égalité des droits civiques, mais n’a pas apporté de réelle libération nationale. Les [[Parti_KD|KD]] ont perpétué la domination grand-russe, malgré leurs promesses antérieures. Les conciliateurs locaux, proches de la population, vont souvent plus loin dans les revendications que ne le veut le pouvoir central et conserveront plus longtemps leur base. Les bolchéviks sont peu présents parmi les minorités opprimées, mais la faillite des gouvernements de coalition sur la [[Question_nationale|question nationale]] comme sur les autres, provoque le plus souvent de la bienveillance à son égard, d’autant plus quand il y a coïncidence des antagonismes sociaux et nationaux.
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La guerre continue à faire rage et est une [[Paix_de_Brest-Litovsk|question politique majeure]]. Le 3 septembre, les Allemands ont pris Riga. Début Octobre, ils sont aux portes de Petrograd. Les possédants si ''« patriotes »'' haïssent la capitale rouge à tel point qu'ils espèrent la voir écrasée. La [[Flotte_de_la_Baltique|Flotte de la Baltique]], dominée par les [[Bolchéviks|bolchéviks]], défend le bastion ouvrier tout en lançant des appels révolutionnaires aux Allemands et en se préparant à renverser les [[Classe_dirigeante|classes dirigeantes]] russes. Tout ce que tente [[Kerensky|Kerensky]] pour hausser le ton se retourne contre lui : il ordonne la dissolution du [[Tsentroflot|Tsentroflot]] et doit reculer 3 jours après, il envoie les troupes contre le [[Soviet_de_Tachkent|Soviet de Tachkent]] et y déclenche une grève générale, il fait face à une grève [[Vikjel|des cheminots]] pourtant dirigés par les [[conciliateurs|conciliateurs]]...
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La guerre continue à faire rage et est une [[Paix_de_Brest-Litovsk|question politique majeure]]. Le 3 septembre, les Allemands ont pris Riga. Début Octobre, ils sont aux portes de Petrograd. Les possédants si ''« patriotes »'' haïssent la capitale rouge à tel point qu'ils espèrent la voir écrasée. La [[Flotte_de_la_Baltique|Flotte de la Baltique]], dominée par les [[Bolchéviks|bolchéviks]], défend le bastion ouvrier tout en lançant des appels révolutionnaires aux Allemands et en se préparant à renverser les [[Classe_dirigeante|classes dirigeantes]] russes. Tout ce que tente [[Kerensky|Kerensky]] pour hausser le ton se retourne contre lui : il ordonne la dissolution du [[Tsentroflot|Tsentroflot]] et doit reculer 3 jours après, il envoie les troupes contre le [[Soviet_de_Tachkent|Soviet de Tachkent]] et y déclenche une grève générale, il fait face à une grève [[Vikjel|des cheminots]] pourtant dirigés par les [[Conciliateurs|conciliateurs]]...
    
== La révolution et l'insurrection d'Octobre ==
 
== La révolution et l'insurrection d'Octobre ==
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=== Les préparatifs de l’insurrection ===
 
=== Les préparatifs de l’insurrection ===
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Dans les villes, beaucoup d’ouvriers se mettent en [[Grève|grève]], mais les plus avancés considèrent déjà ce mode d’action comme dépassé et se rallient à l’objectif de l’[[Insurrection|insurrection]]. Mais les débats sur cette question sont tendus dans le parti bolchévik. Les opposants, principalement [[Kamenev|Kamenev]] et [[Zinoviev|Zinoviev]], mais qui se retrouvent à tous les échelons du parti, croient encore possible une transition institutionnelle vers le pouvoir des soviets. Ils veulent attendre le [[Congrès_des_soviets|Congrès des soviets]] (20 octobre a.s), voire l’[[Assemblée_constituante_(Russie)|Assemblée constituante]] (12 novembre a.s).
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Dans les villes, beaucoup d’ouvriers se mettent en [[Grève|grève]], mais les plus avancés considèrent déjà ce mode d’action comme dépassé et se rallient à l’objectif de l’[[Insurrection|insurrection]]. Mais les débats sur cette question sont tendus dans le parti bolchévik. Les opposants, principalement [[Kamenev|Kamenev]] et [[Zinoviev|Zinoviev]], mais qui se retrouvent à tous les échelons du parti, croient encore possible une transition institutionnelle vers le pouvoir des soviets. Ils veulent attendre le [[Congrès_des_soviets|Congrès des soviets]] (20 octobre), voire l’[[Assemblée_constituante_(Russie)|Assemblée constituante]] (12 novembre).
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Après s’être battu pendant plusieurs semaines contre le Comité central bolchévik (comme en avril), Lénine parvient, le 10 octobre (a.s), à rallier une majorité à une motion qui met à l’ordre du jour immédiat la préparation de l’insurrection. Elle est prévue initialement pour le 15 octobre (a.s), avant le congrès des soviets. L'idée est de ne pas attendre que les classes dominantes prennent l'initiative car elle ne se laissera pas faire, et également de mettre les conciliateurs devant le fait accompli pour les forcer à choisir le camp des soviets. Zinoviev et Kamenev paniquent et craignent qu’une insurrection fasse perdre aux bolchéviks la confiance des masses. Ils dénoncent ''« l'[[Aventurisme|aventurisme]] »'', et vont jusqu’à rompre la [[Centralisme_démocratique|discipline du parti]] en livrant dans des journaux les plans de l'insurrection. Kerensky la voit bien venir mais se retrouve largement impuissant.
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Après s’être battu pendant plusieurs semaines contre le Comité central bolchévik (comme en avril), Lénine parvient, le 10 octobre, à rallier une majorité à une motion qui met à l’ordre du jour immédiat la préparation de l’insurrection. Elle est prévue initialement pour le 15 octobre, avant le congrès des soviets. L'idée est de ne pas attendre que les classes dominantes prennent l'initiative car elle ne se laissera pas faire, et également de mettre les conciliateurs devant le fait accompli pour les forcer à choisir le camp des soviets. Zinoviev et Kamenev paniquent et craignent qu’une insurrection fasse perdre aux bolchéviks la confiance des masses. Ils dénoncent ''« l'[[Aventurisme|aventurisme]] »'', et vont jusqu’à rompre la [[Centralisme_démocratique|discipline du parti]] en livrant dans des journaux les plans de l'insurrection. Kerensky la voit bien venir mais se retrouve largement impuissant.
    
[[File:Octoberrevolution 198.jpg|right|346x400px|Octoberrevolution 198.jpg]]Les bolchéviks consacrent leur énergie à l’agitation en faveur du pouvoir aux soviets. Les orateurs manquent (Lénine est toujours réfugié en Finlande, Kamenev et Zinoviev s’opposent à la ligne…), mais l’agitation est efficace dans les masses, et Trotsky en particulier joue un rôle clé. La [[Dualité_de_pouvoir|dualité de pouvoir]] est à un point de basculement. Dans la capitale, la question est ''« qui dirige les bandes d'hommes armées »'', c'est-à-dire le fondement de l'[[Etat|Etat]]. Le soviet de Pétrograd décide la création d’un [[Comité_militaire_révolutionnaire|Comité militaire révolutionnaire]] (avec à sa tête un jeune [[SR_de_gauche|SR de gauche]], [[Pavel_Lasimir|Lasimir]]), qui coordonne les soldats fidèles aux soviets. Une section de [[Garde_rouge|gardes rouges]] (ouvriers armés) est également créée. Le gouvernement s’inquiète, et réclame les troupes de Pétrograd pour le front. Mais la délégation du soviet tient tête et refuse.
 
[[File:Octoberrevolution 198.jpg|right|346x400px|Octoberrevolution 198.jpg]]Les bolchéviks consacrent leur énergie à l’agitation en faveur du pouvoir aux soviets. Les orateurs manquent (Lénine est toujours réfugié en Finlande, Kamenev et Zinoviev s’opposent à la ligne…), mais l’agitation est efficace dans les masses, et Trotsky en particulier joue un rôle clé. La [[Dualité_de_pouvoir|dualité de pouvoir]] est à un point de basculement. Dans la capitale, la question est ''« qui dirige les bandes d'hommes armées »'', c'est-à-dire le fondement de l'[[Etat|Etat]]. Le soviet de Pétrograd décide la création d’un [[Comité_militaire_révolutionnaire|Comité militaire révolutionnaire]] (avec à sa tête un jeune [[SR_de_gauche|SR de gauche]], [[Pavel_Lasimir|Lasimir]]), qui coordonne les soldats fidèles aux soviets. Une section de [[Garde_rouge|gardes rouges]] (ouvriers armés) est également créée. Le gouvernement s’inquiète, et réclame les troupes de Pétrograd pour le front. Mais la délégation du soviet tient tête et refuse.
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La seule tâche qui reste est donc la prise du Palais d’hiver. Parmi les bolchéviks, on commence à s’agacer du retard : il faut que l’action soit menée avant l’ouverture du Congrès des soviets. Le dispositif de défense du Palais d’hiver est en déliquescence, les junkers et les cosaques ne savent pas quelle attitude adopter. Dans la nuit, suite à une canonnade purement démonstra­tive de l’Aurore, le Palais d’hiver tombe sans combat, et le gouverne­ment est arrêté, à l’exception de [[Kérensky|Kérensky]] qui a réussi à s’enfuir vers le front.
 
La seule tâche qui reste est donc la prise du Palais d’hiver. Parmi les bolchéviks, on commence à s’agacer du retard : il faut que l’action soit menée avant l’ouverture du Congrès des soviets. Le dispositif de défense du Palais d’hiver est en déliquescence, les junkers et les cosaques ne savent pas quelle attitude adopter. Dans la nuit, suite à une canonnade purement démonstra­tive de l’Aurore, le Palais d’hiver tombe sans combat, et le gouverne­ment est arrêté, à l’exception de [[Kérensky|Kérensky]] qui a réussi à s’enfuir vers le front.
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La prise de Moscou fut plus violente, et dura du 28 octobre au 2 novembre (a.s). Les bolchéviks occupent le Kremlin puis la direction locale hésite et signe une trêve avec les autorités [[Socialistes-révolutionnaires|SR]] locales avant d’évacuer le bâtiment. Les troupes gouvernementales en profitent alors pour abattre à la mitrailleuse 300 [[Gardes_rouges|gardes rouges]] désarmés, sous les ordres du maire [[Socialistes-révolutionnaires|SR]] [[Vadim_Roudnev|Roudnev]]. Les SR s'associent à des monarchistes pour mener une sanglante répression. Il faudra une semaine de combats acharnés avant que les bolcheviks, conduits par [[Boukharine|Boukharine]], ne s’emparent finalement de la ville.
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La prise de Moscou fut plus violente, et dura du 28 octobre au 2 novembre. Les bolchéviks occupent le Kremlin puis la direction locale hésite et signe une trêve avec les autorités [[Socialistes-révolutionnaires|SR]] locales avant d’évacuer le bâtiment. Les troupes gouvernementales en profitent alors pour abattre à la mitrailleuse 300 [[Gardes_rouges|gardes rouges]] désarmés, sous les ordres du maire [[Socialistes-révolutionnaires|SR]] [[Vadim_Roudnev|Roudnev]]. Les SR s'associent à des monarchistes pour mener une sanglante répression. Il faudra une semaine de combats acharnés avant que les bolcheviks, conduits par [[Boukharine|Boukharine]], ne s’emparent finalement de la ville.
    
=== Congrès des soviets et premières mesures révolutionnaires ===
 
=== Congrès des soviets et premières mesures révolutionnaires ===
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{{Article détaillé|Sovnarkom|Assemblée constituante russe de 1918}}
 
{{Article détaillé|Sovnarkom|Assemblée constituante russe de 1918}}
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Le Sovnarkom était initialement composé uniquement de bolchéviks, ce qui avait été approuvé par le <abbr class="abbr" title="Deuxième">2<sup>e</sup></abbr> Congrès des Soviets. Mais ce point a soulevé de violents débats et a failli mener à la scission le parti bolchévik. [[Lénine|Lénine]] et [[Trotsky|Trotsky]] étaient les plus fermement opposés à la participation des autres ''«&nbsp;partis socialistes&nbsp;»'', en qui ils n'avaient aucune confiance. Le compromis trouvé est que les négociations se poursuivront, et finalement des [[SR_de_gauche|SR de gauche]] entreront au Sovnarkom en décembre. Mais après leurs attentats de juillet 1918, les SR de gauche seront interdits, et les bolchéviks seront définitivement seuls au pouvoir.
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Le Sovnarkom était initialement composé uniquement de bolchéviks, ce qui avait été approuvé par le <abbr title="Deuxième" class="abbr">2<sup>e</sup></abbr> Congrès des Soviets. Mais ce point a soulevé de violents débats et a failli mener à la scission le parti bolchévik. [[Lénine|Lénine]] et [[Trotsky|Trotsky]] étaient les plus fermement opposés à la participation des autres ''«&nbsp;partis socialistes&nbsp;»'', en qui ils n'avaient aucune confiance. Le compromis trouvé est que les négociations se poursuivront, et finalement des [[SR_de_gauche|SR de gauche]] entreront au Sovnarkom en décembre. Mais après leurs attentats de juillet 1918, les SR de gauche seront interdits, et les bolchéviks seront définitivement seuls au pouvoir.
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Par ailleurs, les élections pour la Constituante, prévues depuis juin, devaient avoir lieu le le 12 novembre (n.s. 25). Espérant une validation du système soviétique, les bolchéviks décident de maintenir le processus constituant. Le Sovnarkom élu par le Congrès des soviet d'Octobre était donc officiellement un gouvernement provisoire, jusqu'à la réunion de l'Assemblée constituante en janvier 1918.
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Par ailleurs, les élections pour la Constituante, prévues depuis juin, devaient avoir lieu le le 12 novembre. Espérant une validation du système soviétique, les bolchéviks décident de maintenir le processus constituant. Le Sovnarkom élu par le Congrès des soviet d'Octobre était donc officiellement un gouvernement provisoire, jusqu'à la réunion de l'Assemblée constituante en janvier 1918.
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Mais les résultats ne donnèrent qu'une minorité aux bolcheviks et SR de gauche. Malgré la nette majorité bolchévique dans les villes et parmi les soldats, les campagnes votent pour des notables SR.&nbsp;La rupture des [[SR_de_gauche|SR de gauche]] ne s'était pas encore clairement matérialisée dans bien des endroits. Lors de la réunion de la Constituante le 5 janvier (n.s. 18), ces notables SR font voter avec les menchéviks l'abolition des mesures depuis Octobre... Pourtant le 3<sup>e</sup> [[Congrès_des_soviets|congrès des soviets]] qui se réunit aussi en janvier 1918 prouve que la paysannerie soutient les mesures (le [[Partage_des_terres|partage des terres]] avant tout)&nbsp;: les SR de droite n'ont même pas 1% des délégués. Refusant la légitimité de cette Constituante réactionnaire, les bolchéviks et les SR de gauche décident alors de la dissoudre, et de faire du Congrès des Soviets l'organe dirigeant du pays.
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Mais les résultats ne donnèrent qu'une minorité aux bolcheviks et SR de gauche. Malgré la nette majorité bolchévique dans les villes et parmi les soldats, les campagnes votent pour des notables SR.&nbsp;La rupture des [[SR_de_gauche|SR de gauche]] ne s'était pas encore clairement matérialisée dans bien des endroits. Lors de la réunion de la Constituante le 5 janvier, ces notables SR font voter avec les menchéviks l'abolition des mesures depuis Octobre... Pourtant le 3<sup>e</sup> [[Congrès_des_soviets|congrès des soviets]] qui se réunit aussi en janvier 1918 prouve que la paysannerie soutient les mesures (le [[Partage_des_terres|partage des terres]] avant tout)&nbsp;: les SR de droite n'ont même pas 1% des délégués. Refusant la légitimité de cette Constituante réactionnaire, les bolchéviks et les SR de gauche décident alors de la dissoudre, et de faire du Congrès des Soviets l'organe dirigeant du pays.
    
=== Défense face à la contre-révolution ===
 
=== Défense face à la contre-révolution ===
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{{Article détaillé|Premi%C3%A8res_mesures_du_gouvernement_sovi%C3%A9tique#R.C3.A9pression_politique{{!}}Répression politique|Premi%C3%A8res_mesures_du_gouvernement_sovi%C3%A9tique#La_question_de_la_libert.C3.A9_de_la_presse{{!}}Liberté de la presse}}
 
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[[File:Octoberrevolution 54.jpg|right|333x388px|Octoberrevolution 54.jpg]]Lors de l'insurrection du 7 novembre (n.s) à Petrograd, de nombreuses régions sont encore contrôlées par des forces réactionnaires même si la lutte de classe les met sur la sellette.&nbsp;La bourgeoisie par l’intermédiaire de son parti, le parti KD, et de ses relais dans l’armée et l'appareil d’État, s’efforce de rétablir son pouvoir par la violence. Les fonctionnaires de Petrograd se sont mis en grève pour protester. Le 9 novembre, Lénine appelle les soldats à s’opposer à toute tentative contre-révolutionnaire des officiers, à élire des représentants et engager directement des [[Paix_de_Brest-Litovsk|négociations d’armistice]].
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[[File:Octoberrevolution 54.jpg|right|333x388px|Octoberrevolution 54.jpg]]Lors de l'[[insurrection_d'Octobre|insurrection du 25 octobre]] à Petrograd, de nombreuses régions sont encore contrôlées par des forces réactionnaires même si la lutte de classe les met sur la sellette.&nbsp;La bourgeoisie par l’intermédiaire de son parti, le parti KD, et de ses relais dans l’armée et l'appareil d’État, s’efforce de rétablir son pouvoir par la violence. Les fonctionnaires de Petrograd se sont mis en grève pour protester. Le 9 novembre, Lénine appelle les soldats à s’opposer à toute tentative contre-révolutionnaire des officiers, à élire des représentants et engager directement des [[Paix_de_Brest-Litovsk|négociations d’armistice]].
    
Dès le 12 novembre, Kerensky tente une contre-attaque à l'aide des Cosaques du général <span class="mw-disambig">Krasnov</span>. Ces derniers sont appuyés à Petrograd même par une mutinerie des [[Junkers|junkers]], avec des SR à leur tête. Les junkers sont rapidement défaits par les [[Gardes_rouges|gardes rouges]]. Arrivés à <span class="nowrap">20 km</span> de la capitale, les cosaques se heurtent à leur tour aux gardes rouges et subissent de lourdes pertes.
 
Dès le 12 novembre, Kerensky tente une contre-attaque à l'aide des Cosaques du général <span class="mw-disambig">Krasnov</span>. Ces derniers sont appuyés à Petrograd même par une mutinerie des [[Junkers|junkers]], avec des SR à leur tête. Les junkers sont rapidement défaits par les [[Gardes_rouges|gardes rouges]]. Arrivés à <span class="nowrap">20 km</span> de la capitale, les cosaques se heurtent à leur tour aux gardes rouges et subissent de lourdes pertes.
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Le [[Sovnarkom|Sovnarkom]] est donc obligé de prendre des mesures fermes face à la [[Contre-révolution|contre-révolution]]. Pour les [[Bolchéviks|bolchéviks]], cela fait partie des leçons de la [[Commune_de_Paris_(1871)|Commune de Paris]], et de ce que [[Marx|Marx]] appelait la [[Dictature_du_prolétariat|dictature du prolétariat]]. [[Lénine|Lénine]] opposait la [[Terreur_rouge|terreur rouge]] en réaction à la [[Terreur_blanche|terreur blanche]], par analogie avec la [[Terreur_(Révolution_française)|terreur]] [[Jacobins|jacobine]].
 
Le [[Sovnarkom|Sovnarkom]] est donc obligé de prendre des mesures fermes face à la [[Contre-révolution|contre-révolution]]. Pour les [[Bolchéviks|bolchéviks]], cela fait partie des leçons de la [[Commune_de_Paris_(1871)|Commune de Paris]], et de ce que [[Marx|Marx]] appelait la [[Dictature_du_prolétariat|dictature du prolétariat]]. [[Lénine|Lénine]] opposait la [[Terreur_rouge|terreur rouge]] en réaction à la [[Terreur_blanche|terreur blanche]], par analogie avec la [[Terreur_(Révolution_française)|terreur]] [[Jacobins|jacobine]].
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Dès le lendemain du 7 novembre (n.s), sept journaux bourgeois de Petrograd sont interdits, dont celui du<span class="reference-text">[[Parti_KD|parti KD]].</span> Des journaux n'hésitaient pas à appeler à la résistance armée au ''«&nbsp;coup de force des agents du Kaiser&nbsp;»''. <span class="reference-text">[[Lénine|Lénine]] rappellera&nbsp;: ''«&nbsp;N'avait-on pas interdit les journaux tsaristes après le renversement du tsarisme&nbsp;?&nbsp;»''.</span> De nombreuses protestations s'élèvent cependant, y compris parmi les SR de gauche et les bolchéviks. Quand il devient clair que les dirigeants du parti KD sont activement impliqués dans les tentatives contre-révolutionnaires, ils sont arrêtés (décembre). Une police politique, la [[Tcheka|Tcheka]], est aussi fondée en décembre 1917.
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Dès la nuit du 25-26, sept journaux bourgeois de Petrograd sont interdits, dont celui du <span class="reference-text">[[Parti_KD|parti KD]].</span> Des journaux n'hésitaient pas à appeler à la résistance armée au ''«&nbsp;coup de force des agents du Kaiser&nbsp;»''. <span class="reference-text">[[Lénine|Lénine]] rappellera&nbsp;: ''«&nbsp;N'avait-on pas interdit les journaux tsaristes après le renversement du tsarisme&nbsp;?&nbsp;»''.</span> De nombreuses protestations s'élèvent cependant, y compris parmi les SR de gauche et les bolchéviks. Quand il devient clair que les dirigeants du parti KD sont activement impliqués dans les tentatives contre-révolutionnaires, ils sont arrêtés (décembre). Une police politique, la [[Tcheka|Tcheka]], est aussi fondée en décembre 1917.
    
Les partis socialistes conservent plus longtemps leur presse. La presse légale [[Menchevique|menchevique]] ne disparaît qu’entre 1919 et 1921, celle des [[Anarchistes|anarchistes]] hostiles au régime en 1921, celle des [[SR_de_gauche|SR de gauche]] dès juillet 1918 du fait de leurs attentats.
 
Les partis socialistes conservent plus longtemps leur presse. La presse légale [[Menchevique|menchevique]] ne disparaît qu’entre 1919 et 1921, celle des [[Anarchistes|anarchistes]] hostiles au régime en 1921, celle des [[SR_de_gauche|SR de gauche]] dès juillet 1918 du fait de leurs attentats.

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