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En 1917, les marins de la flotte de la Baltique furent très tôt gagnés aux sentiments révolutionnaires. Ils étaient en permanent état d'insubordination contre leurs supérieurs.
 
En 1917, les marins de la flotte de la Baltique furent très tôt gagnés aux sentiments révolutionnaires. Ils étaient en permanent état d'insubordination contre leurs supérieurs.
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C’est dans les eaux finnoises que se tenait la plus grosse partie de la flotte, comptant au total jusqu'à 70 000 marins ; en outre, en Finlande, était cantonné un corps d'armée, et l'usine du port d'Helsingfors occupait jusqu'à 10 000 ouvriers russes.
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C’est dans les eaux finnoises que se tenait la plus grosse partie de la flotte, comptant au total jusqu'à 70 000 marins ; en outre, en Finlande, était cantonné un corps d'armée, et l'usine du port d'Helsingfors occupait jusqu'à 10 000 ouvriers russes.
    
=== Journées de juillet ===
 
=== Journées de juillet ===
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Rapidement, ils se tournent vers les [[Bolchéviks|bolchéviks]]. Mais la majorité ne sont pas des membres du parti, et sont dans un état d'esprit ''« [[Anarchiste|anarchiste]] »''. Ils sont moteurs des [[Journées_de_juillet_1917|manifestations armées de juillet]], que le [[Parti_bolchévik|parti bolchévik]] essayait de freiner car la situation n'était pas mûre : [[Petrograd|Petrograd]] aurait pu être prise, mais le reste du pays n'aurait pas suivi, et cela aurait signifié un échec comme celui de la [[Commune_de_Paris_(1871)|Commune de Paris]].
 
Rapidement, ils se tournent vers les [[Bolchéviks|bolchéviks]]. Mais la majorité ne sont pas des membres du parti, et sont dans un état d'esprit ''« [[Anarchiste|anarchiste]] »''. Ils sont moteurs des [[Journées_de_juillet_1917|manifestations armées de juillet]], que le [[Parti_bolchévik|parti bolchévik]] essayait de freiner car la situation n'était pas mûre : [[Petrograd|Petrograd]] aurait pu être prise, mais le reste du pays n'aurait pas suivi, et cela aurait signifié un échec comme celui de la [[Commune_de_Paris_(1871)|Commune de Paris]].
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La pression des matelots et des soldats était tellement irrésistible qu'à Helsingfors (aujours'hui Helsinki) même le comité des [[socialistes-révolutionnaires|socialistes-révolutionnaires]] (SR) se prononça contre la [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|coalition]], en suite de quoi tous les organes soviétiques de la flotte et de l'armée, en Finlande, exigèrent unanimement que le [[Comité_exécutif_central_panrusse|comité exécutif central]] prit le pouvoir en main. Pour appuyer leur revendication, les hommes de la Baltique étaient prêts à avancer, à n'importe quel moment, vers l'estuaire de la Neva ; ce qui les retenait, cependant, c'était la crainte d'affaiblir la ligne de défense maritime et de faciliter à la flotte allemande une attaque sur Cronstadt et Petrograd.
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La pression des matelots et des soldats était tellement irrésistible qu'à Helsingfors (aujours'hui Helsinki) même le comité des [[Socialistes-révolutionnaires|socialistes-révolutionnaires]] (SR) se prononça contre la [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|coalition]], en suite de quoi tous les organes soviétiques de la flotte et de l'armée, en Finlande, exigèrent unanimement que le [[Comité_exécutif_central_panrusse|comité exécutif central]] prit le pouvoir en main. Pour appuyer leur revendication, les hommes de la Baltique étaient prêts à avancer, à n'importe quel moment, vers l'estuaire de la Neva ; ce qui les retenait, cependant, c'était la crainte d'affaiblir la ligne de défense maritime et de faciliter à la flotte allemande une attaque sur Cronstadt et Petrograd.
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La dure répression qui s'ensuivit, ainsi que le travail d'explication des bolchéviks, fit beaucoup progresser le niveau de conscience politique et organisationnelle des marins. [[Trotsky|Trotsky]] cite par exemple ce rapport du délégué d'Helsingfors (aujourd'hui Helsinki) à la fin de juillet : 
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La dure répression qui s'ensuivit. Le 7 juillet, le gouvernement décide de dissoudre le Tsentrobalt (Direction des soviets de la flotte de la Baltique). Mais cette répression, ainsi que le travail d'explication des bolchéviks, fit beaucoup progresser le niveau de conscience politique et organisationnelle des marins. [[Trotsky|Trotsky]] cite par exemple ce rapport du délégué d'Helsingfors (aujourd'hui Helsinki) à la fin de juillet : 
 
<blockquote>''«&nbsp;Sur les petites unités navales, c'est l'influence des socialistes-révolutionnaires qui prédomine&nbsp;; mais sur les grands vaisseaux de guerre, croiseurs et cuirassés, tous les matelots sont ou bien des bolcheviks ou bien des sympathisants. Tel était (et précédemment aussi) l'état d'esprit des matelots sur le Pétropavlovsk et sur le République, et après les 3-5 juillet, sont venus à nous le Gangout, le Sébastopol, le Rurik, l'Andreï Pervozvanny, le Diana, le Gromoboï, l'India. Ainsi nous avons dans les mains une formidable force de combat… Les événements du 3 au 5 juillet ont beaucoup appris aux matelots, leur montrant qu'il ne suffisait pas d'être dans un certain état d'esprit pour atteindre le but.&nbsp;»<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/hrrusse/hrr35.htm Histoire de la révolution russe - 35. Les masses exposées aux coups]'', 1930</ref>''</blockquote>  
 
<blockquote>''«&nbsp;Sur les petites unités navales, c'est l'influence des socialistes-révolutionnaires qui prédomine&nbsp;; mais sur les grands vaisseaux de guerre, croiseurs et cuirassés, tous les matelots sont ou bien des bolcheviks ou bien des sympathisants. Tel était (et précédemment aussi) l'état d'esprit des matelots sur le Pétropavlovsk et sur le République, et après les 3-5 juillet, sont venus à nous le Gangout, le Sébastopol, le Rurik, l'Andreï Pervozvanny, le Diana, le Gromoboï, l'India. Ainsi nous avons dans les mains une formidable force de combat… Les événements du 3 au 5 juillet ont beaucoup appris aux matelots, leur montrant qu'il ne suffisait pas d'être dans un certain état d'esprit pour atteindre le but.&nbsp;»<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/hrrusse/hrr35.htm Histoire de la révolution russe - 35. Les masses exposées aux coups]'', 1930</ref>''</blockquote>  
 
=== Putsch de Kornilov ===
 
=== Putsch de Kornilov ===
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La Flotte est devenu un des principaux bastions des bolchéviks. Au moment du [[Congrès_des_soviets_de_la_région_du_Nord|Congrès des soviets de la région du Nord]], qui est une revue des forces avant l'[[Insurrection_d'Octobre|insurrection d'Octobre]], les marins du Nord sont très bien représentés. Les [[Parti_SR|SR]] présents parmi les matelots et les soldats de ces régions étaient tous des SR de gauche et se distinguaient très peu des bolchéviks.
 
La Flotte est devenu un des principaux bastions des bolchéviks. Au moment du [[Congrès_des_soviets_de_la_région_du_Nord|Congrès des soviets de la région du Nord]], qui est une revue des forces avant l'[[Insurrection_d'Octobre|insurrection d'Octobre]], les marins du Nord sont très bien représentés. Les [[Parti_SR|SR]] présents parmi les matelots et les soldats de ces régions étaient tous des SR de gauche et se distinguaient très peu des bolchéviks.
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Un des leaders [[bolchéviks|bolchéviks]] de la flotte était [[Vladimir_Antonov-Ovseïenko|Antonov-Ovseïenko]]. Déjà comme jeune officier, il avait participé au soulèvement de Sebastopol en 1905. Il témoigne de l'état d'esprit d'alors dans ses Mémoires :
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Un des leaders [[Bolchéviks|bolchéviks]] de la flotte était [[Vladimir_Antonov-Ovseïenko|Antonov-Ovseïenko]]. Déjà comme jeune officier, il avait participé au soulèvement de Sebastopol en 1905. Il témoigne de l'état d'esprit d'alors dans ses Mémoires&nbsp;:
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<blockquote>''«&nbsp;A Helsingfors, au comité du parti – raconte-t-il - nous comprenions la nécessité de patienter et de nous préparer sérieusement. Nous avions aussi des instructions en ce sens du comité central. Mais nous avions parfaitement conscience de l'inéluctabilité d'une explosion et nous regardions avec anxiété du côté de Piter.&nbsp;»''</blockquote>  
''«&nbsp;A Helsingfors, au comité du parti – raconte-t-il - nous comprenions la nécessité de patienter et de nous préparer sérieusement. Nous avions aussi des instructions en ce sens du comité central. Mais nous avions parfaitement conscience de l'inéluctabilité d'une explosion et nous regardions avec anxiété du côté de Piter.&nbsp;»''
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En septembre, l'armée allemande menace sérieusement de prendre [[Petrograd|Petrograd]] et du même coup la flotte de la Baltique. Parlant franchement dans le journal libéral moscovite&nbsp;''Outra Rossii''&nbsp;(Le Matin&nbsp;russe), [[Mikhail_Rodzianko|Mikhail Rodzianko]] (ex leader de la [[Douma_d'État_de_l'Empire_russe|Douma]]) s'en réjouissait plutôt&nbsp;: ''«&nbsp;Il y a là des vaisseaux absolument pervertis&nbsp;»''.
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En septembre, l'armée allemande menace sérieusement de prendre [[Petrograd|Petrograd]] et du même coup la flotte de la Baltique. Parlant franchement dans le journal libéral moscovite&nbsp;''Outra Rossii''&nbsp;(Le Matin&nbsp;russe), [[Mikhail_Rodzianko|Mikhail Rodzianko]] (ex leader de la [[Douma_d'État_de_l'Empire_russe|Douma]]) s'en réjouissait plutôt : ''«&nbsp;Il y a là des vaisseaux absolument pervertis&nbsp;»''.
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En septembre, le congrès des marins s'adresse au [[Comité_exécutif_central_pan-russe|Comité exécutif central]] et lui demande d'éliminer [[Kerensky|Kerensky]] des rangs du gouvernement provisoire, ''«&nbsp;un personnage qui déshonorait et ruinait par son chantage politique éhonté la grande révolution&nbsp;»''. Le comité régional de l'armée, de la flotte et des ouvriers russes en Finlande, agissant comme un pouvoir, mit l’embargo sur les chargements gouvernementaux. Kérensky menaça de faire arrêter les commissaires des soviets. La réponse : ''«&nbsp;Le comité régional accepte avec calme le défi du gouvernement provisoire.&nbsp;»'' Kérensky ne répondit rien. La flotte de la Baltique se trouvait déjà en état d'insurrection.
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En septembre, le congrès des marins s'adresse au [[Comité_exécutif_central_pan-russe|Comité exécutif central]] et lui demande d'éliminer [[Kerensky|Kerensky]] des rangs du gouvernement provisoire, ''«&nbsp;un personnage qui déshonorait et ruinait par son chantage politique éhonté la grande révolution&nbsp;»''. Le comité régional de l'armée, de la flotte et des ouvriers russes en Finlande, agissant comme un pouvoir, mit l’embargo sur les chargements gouvernementaux. Kérensky menaça de faire arrêter les commissaires des soviets. La réponse&nbsp;: ''«&nbsp;Le comité régional accepte avec calme le défi du gouvernement provisoire.&nbsp;»'' Kérensky ne répondit rien. La flotte de la Baltique se trouvait déjà en état d'insurrection.
    
=== Après Octobre ===
 
=== Après Octobre ===

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