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[[File:800px-Prawda.16.3.1917.png|right|350x350px|800px-Prawda.16.3.1917.png]]La'''''  Pravda '''''(la Vérité) était le journal du [[Parti_bolchévik|Parti bolchévik]] crée par [[Vladimir_Ilitch_Lénine|Lénine]] le 5 mai (22 avril a.s.) 1912, il était destiné à influencer avec les idées [[Marxistes|marxistes]] de grandes masses d’ouvriers et de paysans, dont la conscience de classe commençait à s’éveiller.
 
[[File:800px-Prawda.16.3.1917.png|right|350x350px|800px-Prawda.16.3.1917.png]]La'''''  Pravda '''''(la Vérité) était le journal du [[Parti_bolchévik|Parti bolchévik]] crée par [[Vladimir_Ilitch_Lénine|Lénine]] le 5 mai (22 avril a.s.) 1912, il était destiné à influencer avec les idées [[Marxistes|marxistes]] de grandes masses d’ouvriers et de paysans, dont la conscience de classe commençait à s’éveiller.
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Elle a dû paraître sous le nom de '''''Rabotchi pout''''' (Voix des travailleurs) du 3 septembre au 26 octobre (a.s).
    
== Origines ==
 
== Origines ==
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Lénine cherchait à moduler les publications pour toucher différentes cibles. En avril 1914, il propose de créer un supplément intersyndical, créer des suppléments régionaux, développer la section étrangère du''Pout Pravdy'' («&nbsp;La voie de la vérité&nbsp;»), mettre en œuvre une ''Pravda du soir'' à un kopeck, afin de cibler au mieux, à la fois les «&nbsp;ouvriers conscients&nbsp;», les «&nbsp;ouvriers du rang&nbsp;» et «&nbsp;l’homme de masse&nbsp;». Lénine estimera que la période permet également d’envisager que les lecteurs du ''Pout Pravdy'' participent plus activement «&nbsp;à la correspondance, à la direction du journal, à sa diffusion. Il faut obtenir que les ouvriers participent systématiquement au travail de la rédaction&nbsp;».<ref>Lénine, ''Du passé de la presse ouvrière en Russie'', avril 1914</ref>
 
Lénine cherchait à moduler les publications pour toucher différentes cibles. En avril 1914, il propose de créer un supplément intersyndical, créer des suppléments régionaux, développer la section étrangère du''Pout Pravdy'' («&nbsp;La voie de la vérité&nbsp;»), mettre en œuvre une ''Pravda du soir'' à un kopeck, afin de cibler au mieux, à la fois les «&nbsp;ouvriers conscients&nbsp;», les «&nbsp;ouvriers du rang&nbsp;» et «&nbsp;l’homme de masse&nbsp;». Lénine estimera que la période permet également d’envisager que les lecteurs du ''Pout Pravdy'' participent plus activement «&nbsp;à la correspondance, à la direction du journal, à sa diffusion. Il faut obtenir que les ouvriers participent systématiquement au travail de la rédaction&nbsp;».<ref>Lénine, ''Du passé de la presse ouvrière en Russie'', avril 1914</ref>
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Lorsque le mouvement ouvrier commença à reprendre de la vigueur en 1916, le parti comptait à peine 5000 militants dans ses rangs, tous très jeunes (entre 18 et 30 ans). Ces hommes et ces femmes étaient l’avant-garde ouvrière révolutionnaire que Lénine aspirait à construire et qui, tout au long de 1917, organisèrent des centaines de milliers d’ouvriers dans les usines et les soviets, en préparation de l’insurrection. La Pravda se transforma en «&nbsp;tribun du peuple&nbsp;» et en organisateur collectif durant tout le processus révolutionnaire.
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Lorsque le mouvement ouvrier commença à reprendre de la vigueur en 1916, le parti comptait à peine 5000 militants dans ses rangs, tous très jeunes (entre 18 et 30 ans). Ces hommes et ces femmes étaient l’[[avant-garde|avant-garde]] ouvrière révolutionnaire que [[Lénine|Lénine]] aspirait à construire et qui, tout au long de 1917, organisèrent des centaines de milliers d’ouvriers dans les usines et les soviets, en préparation de l’insurrection.
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== De février à octobre 1917 ==
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La''Pravda ''a reparu le 5 mars. Elle réclame «&nbsp;des négociations avec les prolétaires des pays étrangers […] pour mettre fin'''au massacre&nbsp;», position incontestablement internationaliste, sensiblement différente cependant de la ligne [[défaitiste|défaitiste]] développée par Lénine depuis 1914, et adoptée par le comité central en émigration.
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Le 13 mars, les dirigeants déportés, libérés par la révolution, arrivent à Pétrograd : [[Mouranov|Mouranov]], [[Kamenev|Kamenev]], [[Staline|Staline]] reprennent la direction de l'organisation bolchevique. Un tournant se produit dans la ligne politique de la ''Pravda, ''dont Staline prend désormais la direction. Les bolcheviks se rallient à la thèse des [[mencheviks|mencheviks]] suivant laquelle il faut désormais que les révolutionnaires russes poursuivent la guerre afin de défendre leurs récentes conquêtes démocratiques contre l'agression de l'[[impérialisme_allemand|impérialisme allemand]]. Kamenev rédige plusieurs articles ouvertement défensistes, écrivant notamment qu'«&nbsp;un peuple libre répond aux balles par des balles&nbsp;». A la fin du mois, une conférence bolchevique adopte cette ligne, malgré quelques résistances : elle décide, sur proposition de Staline, que le rôle des soviets est de «&nbsp;soutenir le gouvernement provisoire dans son action aussi longtemps qu'il marche dans la vole de satisfaire la classe ouvrière&nbsp;». En fait, de simples nuances séparent ces positions de celles des mencheviks qui sont aussi partisans d'un «&nbsp;soutien conditionnel&nbsp;». Rien d'étonnant, dans ces conditions, à ce que la même conférence, le I° avril, sur la proposition de Kamenev et Staline, accepte d'envisager la réunification de tous les social-démocrates que leur propose, au nom du comité d'organisation, le menchevik Tséretelli. La vieille conception conciliatrice semble l'emporter.
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La Pravda se transforma en «&nbsp;tribun du peuple&nbsp;» et en organisateur collectif durant tout le processus révolutionnaire.
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=== Rabotchi pout ===
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[[File:RabotchiPout.jpg|right]]Après les [[Journées_de_juillet_1917|journées de juillet]] et la dure répression qui frappe les bolchéviks, la ''Pravda'' est interdite. Elle est remplacée par une multitude de feuilles clandestines. A partir du 3 septembre, les bolchéviks publient à nouveau un quotidien légal avec un autre titre, le ''Rabotchi pout'' (''«&nbsp;Voix des travailleurs&nbsp;»''). Il en paraîtra 46 numéros.
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Le 23, le comité place ses délégués auprès de toutes les unités militaires dont les délégués viennent d'ailleurs de faire savoir qu'ils ne reconnaissent plus le gouvernement provisoire.
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Dans la nuit du 23 au 24 octobre, le gouvernement tente de frapper les bolchéviks en fermant leur imprimerie. Aussitôt, le [[Comité_militaire_révolutionnaire|Comité militaire révolutionnaire]] envoie un détachement qui rouvre l'imprimerie''.''
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Le 26 octobre 1917, au lendemain de l'insurrection, la ''Pravda'' peut reparaître.
    
== Après la Révolution d'Octobre ==
 
== Après la Révolution d'Octobre ==
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Après la [[révolution_d'Octobre_1917|révolution d'Octobre 1917]], Lénine continue de penser que le rôle de la presse est central. Dans la ''Pravda'' du 20 septembre 1918, il écrivait :
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Après la [[Révolution_d'Octobre_1917|révolution d'Octobre 1917]], Lénine continue de penser que le rôle de la presse est central. Dans la ''Pravda'' du 20 septembre 1918, il écrivait&nbsp;:
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<blockquote>«&nbsp;La presse bourgeoise du ‘‘bon vieux temps de la bourgeoisie’’ ne touchait pas au ‘‘saint des saints’’, à la situation intérieure des fabriques et des entreprises privées. Cette coutume répondait aux intérêts de la bourgeoisie. Nous devons nous en défaire radicalement. Ce ''n’est pas'' encore chose faite. Le caractère de nos journaux ''ne change pas'' encore autant qu’il le devrait dans une société qui passe du capitalisme au socialisme […]. Nous ne savons pas nous servir des journaux pour soutenir la lutte des classes, comme le faisait la bourgeoisie […]. Nous ne faisons pas une guerre sérieuse, impitoyable, vraiment révolutionnaire, aux porteurs ''véritables'' du mal. Nous faisons peu ''l’éducation des masses'' par des exemples vivants et concrets, pris dans tous les domaines de la vie&nbsp;; or, c’est la tâche essentielle de la presse lors du passage du capitalisme au communisme. Nous prêtons peu d’attention à la vie ''quotidienne'' des fabriques, des campagnes, des régiments, là où s’édifie la vie nouvelle plus qu’ailleurs, où il faut accorder le plus d’attention, faire de la publicité, critiquer au grand jour, stigmatiser les défauts, appeler à suivre le bon exemple. Moins de tapage politique. Moins de ratiocinations d’intellectuels. Se tenir plus près de la vie. Prêter plus d’attention à la façon dont la masse ouvrière et paysanne fait ''réellement'' œuvre ''novatrice'' dans son effort quotidien''&nbsp;''»</blockquote>  
« La presse bourgeoise du ‘‘bon vieux temps de la bourgeoisie’’ ne touchait pas au ‘‘saint des saints’’, à la situation intérieure des fabriques et des entreprises privées. Cette coutume répondait aux intérêts de la bourgeoisie. Nous devons nous en défaire radicalement. Ce ''n’est pas'' encore chose faite. Le caractère de nos journaux ''ne change pas'' encore autant qu’il le devrait dans une société qui passe du capitalisme au socialisme […]. Nous ne savons pas nous servir des journaux pour soutenir la lutte des classes, comme le faisait la bourgeoisie […]. Nous ne faisons pas une guerre sérieuse, impitoyable, vraiment révolutionnaire, aux porteurs ''véritables'' du mal. Nous faisons peu ''l’éducation des masses'' par des exemples vivants et concrets, pris dans tous les domaines de la vie&nbsp;; or, c’est la tâche essentielle de la presse lors du passage du capitalisme au communisme. Nous prêtons peu d’attention à la vie ''quotidienne'' des fabriques, des campagnes, des régiments, là où s’édifie la vie nouvelle plus qu’ailleurs, où il faut accorder le plus d’attention, faire de la publicité, critiquer au grand jour, stigmatiser les défauts, appeler à suivre le bon exemple. Moins de tapage politique. Moins de ratiocinations d’intellectuels. Se tenir plus près de la vie. Prêter plus d’attention à la façon dont la masse ouvrière et paysanne fait ''réellement'' œuvre ''novatrice'' dans son effort quotidien''&nbsp;''»
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== Notes et sources ==
 
== Notes et sources ==
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Fabien Granjon, [https://www.contretemps.eu/vladimir-ilitch-lenine-parti-presse-culture-revolution/ ''Vladimir Ilitch Lénine&nbsp;: parti, presse, culture & révolution''], Revue Contretemps, 16 mars 2015
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*Pierre Broué, [https://www.marxists.org/francais/broue/works/1963/00/broue_pbolch.htm ''Le parti bolchévique''], 1963
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*Fabien Granjon, [https://www.contretemps.eu/vladimir-ilitch-lenine-parti-presse-culture-revolution/ ''Vladimir Ilitch Lénine&nbsp;: parti, presse, culture & révolution''], Revue Contretemps, 16 mars 2015  
    
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