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== Le congrès des soviets de la région du Nord ==
 
== Le congrès des soviets de la région du Nord ==
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Le congrès réunit 150 délégués venus de 23 points différents : de Petrograd et de sa périphérie, de Moscou, de Cronstadt, de Helsingfors et de Reval. Avec ces coeurs ouvriers, ces forteresses maritimes, la flotte de la Baltique et ces garnisons des environs de Petrograd, ce congrès était de fait un coup majeur porté par les bolchéviks, même si le Comité exécutif central déclara que le congrès du Nord était une conférence particulière. Une poignée de délégués [[Mencheviks|mencheviks]] ne participa point aux travaux du Congrès, n'y assistant ''« qu'à titre d'information »''.
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Le congrès réunit 150 délégués venus de 23 points différents : de Petrograd et de sa périphérie, de Moscou, de Cronstadt, de Helsingfors (aujourd'hui Helsinki) et de Reval (aujourd'hui Tallinn). Avec ces coeurs ouvriers, ces forteresses maritimes, la [[flotte_de_la_Baltique|flotte de la Baltique]] et ces garnisons des environs de Petrograd, ce congrès était de fait un coup majeur porté par les bolchéviks, même si le Comité exécutif central déclara que le congrès du Nord était une conférence particulière. Une poignée de délégués [[Mencheviks|mencheviks]] ne participa point aux travaux du Congrès, n'y assistant ''« qu'à titre d'information »''.
    
Ouvert par [[Vladimir_Antonov-Ovseïenko|Antonov]], le Congrès, auquel on avait donné à dessein une nuance militaire, eut lieu sous la présidence du sous-lieutenant [[Krylenko|Krylenko]], le meilleur agitateur du parti sur le front, futur commandant en chef des troupes bolchevistes. Le rapport politique de [[Trotsky|Trotsky]] portait essentiellement sur la tentative nouvelle faite par le gouvernement pour éloigner de Petrograd les régiments révolutionnaires : le Congrès ne permettra pas ''« de désarmer Petrograd et d'étouffer le Soviet »''. La question de la garnison de Petrograd est un élément du problème fondamental du pouvoir.
 
Ouvert par [[Vladimir_Antonov-Ovseïenko|Antonov]], le Congrès, auquel on avait donné à dessein une nuance militaire, eut lieu sous la présidence du sous-lieutenant [[Krylenko|Krylenko]], le meilleur agitateur du parti sur le front, futur commandant en chef des troupes bolchevistes. Le rapport politique de [[Trotsky|Trotsky]] portait essentiellement sur la tentative nouvelle faite par le gouvernement pour éloigner de Petrograd les régiments révolutionnaires : le Congrès ne permettra pas ''« de désarmer Petrograd et d'étouffer le Soviet »''. La question de la garnison de Petrograd est un élément du problème fondamental du pouvoir.
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La résolution proposée par Trotsky dit : ''« L'heure est venue où c'est seulement par une marche audacieuse et unanime de tous les soviets que peut être résolue la question du pouvoir central. »'' Cet appel à peine masqué à l'insurrection est adopté à l'unanimité sauf 3 abstentions.
 
La résolution proposée par Trotsky dit : ''« L'heure est venue où c'est seulement par une marche audacieuse et unanime de tous les soviets que peut être résolue la question du pouvoir central. »'' Cet appel à peine masqué à l'insurrection est adopté à l'unanimité sauf 3 abstentions.
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[[Mikhaïl_Lachévitch|Lachévitch]] appelait les soviets à s'assurer, d'après l'exemple de Petrograd, des garnisons locales. Le délégué letton Peterson promit pour la défense du Congrès des soviets quarante mille chasseurs lettons. La déclaration de Peterson, accueillie avec enthousiasme, n'était pas le moins du monde de la phrase. Quelques jours après, le soviet des régiments lettons proclama ceci : ''« C'est seulement une insurrection populaire... qui rendra possible le passage du pouvoir aux mains des soviets. »'' La radio des vaisseaux de guerre répandit, le 13, dans tout le pays, l'appel du Congrès du Nord à se préparer au Congrès panrusse des soviets. ''« Soldats, matelots, paysans, ouvriers ! Votre devoir est de surmonter tous les obstacles... »''
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[[Mikhaïl_Lachévitch|Lachévitch]] appelait les soviets à s'assurer, d'après l'exemple de Petrograd, des garnisons locales. Le délégué letton Peterson promit pour la défense du Congrès des soviets quarante mille chasseurs lettons. La déclaration de Peterson, accueillie avec enthousiasme, n'était pas le moins du monde de la phrase. Quelques jours après, le soviet des régiments lettons proclama ceci : ''« C'est seulement une insurrection populaire... qui rendra possible le passage du pouvoir aux mains des soviets. »'' La radio des vaisseaux de guerre répandit, le 13, dans tout le pays, l'appel du Congrès du Nord à se préparer au Congrès panrusse des soviets. ''« Soldats, matelots, paysans, ouvriers ! Votre devoir est de surmonter tous les obstacles... »''
    
== Suites immédiates ==
 
== Suites immédiates ==
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Aux délégués bolchevistes du Congrès du Nord, le Comité central du parti proposa de ne point quitter Petrograd dans l'attente du tout prochain Congrès des soviets. Certains délégués, sur mandat du Bureau élu par le Congrès, se rendirent dans les organisations de l'armée et les soviets de localités pour faire des rapports, en d'autres termes pour préparer la province à l'insurrection. Le [[Comité_exécutif_central_panrusse|Comité exécutif central]] vit alors à côté de lui un puissant appareil qui s'appuyait sur Petrograd et Moscou, qui s'entretenait avec le pays par l'intermédiaire des stations d'émission des dreadnoughts et qui était prêt à se substituer, le moment venu, à l'organe suprême déjà vétuste des soviets, pour convoquer le Congrès. Il se sentit alors forcé de changer de tactique, et de tenter de regrouper toutes ses forces pour que les socialistes [[conciliateurs|conciliateurs]] soient les plus nombreux possibles [[Deuxième_congrès_des_soviets|au congrès]].
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Aux délégués bolchevistes du Congrès du Nord, le Comité central du parti proposa de ne point quitter Petrograd dans l'attente du tout prochain Congrès des soviets. Certains délégués, sur mandat du Bureau élu par le Congrès, se rendirent dans les organisations de l'armée et les soviets de localités pour faire des rapports, en d'autres termes pour préparer la province à l'insurrection. Le [[Comité_exécutif_central_panrusse|Comité exécutif central]] vit alors à côté de lui un puissant appareil qui s'appuyait sur Petrograd et Moscou, qui s'entretenait avec le pays par l'intermédiaire des stations d'émission des dreadnoughts et qui était prêt à se substituer, le moment venu, à l'organe suprême déjà vétuste des soviets, pour convoquer le Congrès. Il se sentit alors forcé de changer de tactique, et de tenter de regrouper toutes ses forces pour que les socialistes [[Conciliateurs|conciliateurs]] soient les plus nombreux possibles [[Deuxième_congrès_des_soviets|au congrès]].
    
== Notes et sources ==
 
== Notes et sources ==

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