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[[File:Logo-SFIO.png|right|Logo-SFIO.png]]La '''Section française de l’Internationale ouvrière''' ('''SFIO''') est un parti socialiste français, qui a existé sous ce nom de 1905 à 1969. Il a dès l'origine été un parti [[réformiste|réformiste]].
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[[File:Logo-SFIO.png|right|Logo-SFIO.png]]La '''Section française de l’Internationale ouvrière''' ('''SFIO''') est un parti socialiste français, qui a existé sous ce nom de 1905 à 1969. Il a dès l'origine été un parti [[Réformiste|réformiste]].
    
En 1969, elle devient le [[Parti_socialiste_(France)|Parti socialiste]], lors du [[Congrès_d'Issy-les-Moulineaux_(PS)|congrès d'Issy-les-Moulineaux]] où elle s'associe avec l'[[Union_des_clubs_pour_le_renouveau_de_la_gauche|Union des clubs pour le renouveau de la gauche]].
 
En 1969, elle devient le [[Parti_socialiste_(France)|Parti socialiste]], lors du [[Congrès_d'Issy-les-Moulineaux_(PS)|congrès d'Issy-les-Moulineaux]] où elle s'associe avec l'[[Union_des_clubs_pour_le_renouveau_de_la_gauche|Union des clubs pour le renouveau de la gauche]].
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==== Division en cinq tendances (1882-1901) ====
 
==== Division en cinq tendances (1882-1901) ====
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[[File:Jules Guesde Nadar.jpg|right|194x254px]]Une structure socialiste unitaire est créée en 1878&nbsp;: la [[Fédération_des_travailleurs_socialistes_de_France|Fédération du parti des travailleurs socialistes de France]] (FPTSF). Mais les congrès de 1880 et 1881 voient s'affirmer la désunion des socialistes. À partir de 1882, ils créent plusieurs partis représentant cinq grandes tendances du [[Socialisme|socialisme]]<ref>{{Ouvrage|langue=|auteur1=Roucaute Yves|titre=Histoire Socialistes, de la commune de Paris à nos jours|lieu=Paris|éditeur=Le Drappier|année=1987|pages totales=453|isbn=9782876400139|lire en ligne=|consulté le=5 mars 2016|passage=}}.</ref>&nbsp;:
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[[File:Jules Guesde Nadar.jpg|right|194x254px|Jules Guesde Nadar.jpg]]Une structure socialiste unitaire est créée en 1878&nbsp;: la [[Fédération_des_travailleurs_socialistes_de_France|Fédération du parti des travailleurs socialistes de France]] (FPTSF). Mais les congrès de 1880 et 1881 voient s'affirmer la désunion des socialistes. À partir de 1882, ils créent plusieurs partis représentant cinq grandes tendances du [[Socialisme|socialisme]]<ref>{{Ouvrage|langue=|auteur1=Roucaute Yves|titre=Histoire Socialistes, de la commune de Paris à nos jours|lieu=Paris|éditeur=Le Drappier|année=1987|pages totales=453|isbn=9782876400139|lire en ligne=|consulté le=5 mars 2016|passage=}}.</ref>&nbsp;:
    
*Les [[Possibilisme|possibilistes]]&nbsp;: lors de la séparation au congrès Saint-Étienne en 1882, Jules Guesde propose le vote du programme «&nbsp;minimal&nbsp;» (partiellement rédigé par [[Karl_Marx|Marx]]). La vision de [[Paul_Brousse|Paul Brousse]] est différente&nbsp;: il s’agit de fractionner le but en plusieurs étapes pour le rendre possible. Le municipalisme est la base du mouvement possibiliste, c'est ce qui correspond à la vision communiste de [[Karl_Marx|Marx]]. Jusqu'en 1890, la Fédération des travailleurs socialistes étend son influence vers les pays de la Loire, mais elle subit une scission avec les allemanistes. Cette érosion est due à l'évolution politique&nbsp;: les possibilistes sont désormais devenus républicains. La FTSF regroupe les artisans et les professions libérales.  
 
*Les [[Possibilisme|possibilistes]]&nbsp;: lors de la séparation au congrès Saint-Étienne en 1882, Jules Guesde propose le vote du programme «&nbsp;minimal&nbsp;» (partiellement rédigé par [[Karl_Marx|Marx]]). La vision de [[Paul_Brousse|Paul Brousse]] est différente&nbsp;: il s’agit de fractionner le but en plusieurs étapes pour le rendre possible. Le municipalisme est la base du mouvement possibiliste, c'est ce qui correspond à la vision communiste de [[Karl_Marx|Marx]]. Jusqu'en 1890, la Fédération des travailleurs socialistes étend son influence vers les pays de la Loire, mais elle subit une scission avec les allemanistes. Cette érosion est due à l'évolution politique&nbsp;: les possibilistes sont désormais devenus républicains. La FTSF regroupe les artisans et les professions libérales.  
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==== Marche vers l'unité&nbsp;: les deux partis socialistes (1901-1905) ====
 
==== Marche vers l'unité&nbsp;: les deux partis socialistes (1901-1905) ====
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[[File:JeanJaurès.jpg|right]]En 1901, deux mouvements socialistes s'opposent&nbsp;:
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[[File:JeanJaurès.jpg|right|JeanJaurès.jpg]]En 1901, deux mouvements socialistes s'opposent&nbsp;:
    
*une «&nbsp;gauche&nbsp;», clairement révolutionnaire, avec [[Édouard_Vaillant|Édouard Vaillant]] et [[Jules_Guesde|Jules Guesde]]&nbsp;;  
 
*une «&nbsp;gauche&nbsp;», clairement révolutionnaire, avec [[Édouard_Vaillant|Édouard Vaillant]] et [[Jules_Guesde|Jules Guesde]]&nbsp;;  
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[[Albert_Willm|Albert Willm]] aurait joué un rôle notable en 1905 dans le choix du sigle du Parti SFIO&nbsp;:
 
[[Albert_Willm|Albert Willm]] aurait joué un rôle notable en 1905 dans le choix du sigle du Parti SFIO&nbsp;:
 
<blockquote>«&nbsp;L’avocat Albert Willm, du [[Parti_ouvrier_socialiste_révolutionnaire|Parti ouvrier socialiste révolutionnaire]] (POSR), aurait alors voulu marquer la préoccupation ouvriériste du courant [[Allemaniste|allemaniste]] et obtenu l’adjonction d’ ''ouvrière''. Là se trouve l’explication de la présence incongrue de l’expression ''Internationale ouvrière'' alors qu'à l’époque tous les textes officiels traduits en français se réfèrent aux décisions de l’Internationale socialiste<ref>''L'Ours (L'Office Universitaire de Recherche Socialiste)'', consultable sur http://www.lours.org/default.asp?pid=404.</ref>.&nbsp;»</blockquote>  
 
<blockquote>«&nbsp;L’avocat Albert Willm, du [[Parti_ouvrier_socialiste_révolutionnaire|Parti ouvrier socialiste révolutionnaire]] (POSR), aurait alors voulu marquer la préoccupation ouvriériste du courant [[Allemaniste|allemaniste]] et obtenu l’adjonction d’ ''ouvrière''. Là se trouve l’explication de la présence incongrue de l’expression ''Internationale ouvrière'' alors qu'à l’époque tous les textes officiels traduits en français se réfèrent aux décisions de l’Internationale socialiste<ref>''L'Ours (L'Office Universitaire de Recherche Socialiste)'', consultable sur http://www.lours.org/default.asp?pid=404.</ref>.&nbsp;»</blockquote>  
[[File:Carte-SFIO-Jaurès.jpg|right|376x284px]]Ce rassemblement est à la fois une victoire des révolutionnaires et une victoire des jauressiens. En effet, ils représentent le tiers de la direction, même si [[Jean_Jaurès|Jaurès]] lui-même n'y siège pas, car les élus ne peuvent en être membre. À l'inverse des autres partis socialistes européens, la SFIO est un parti peu centralisé, laissant une grande autonomie à ses élus et aux échelons locaux. Sa direction ne dispose que de maigres moyens humains et financiers d'autant que, contrairement à ses homologues britannique et allemand, elle ne peut s'appuyer sur les organisations syndicales, lesquelles défendent leur [[Indépendance_syndicale|indépendance]] (la [[Charte_d'Amiens|Charte d'Amiens]] est adoptée par la [[Confédération_générale_du_travail|CGT]] en 1906). Dans ces conditions, le secrétaire général [[Louis_Dubreuilh|Louis Dubreuilh]] n'exerce qu'une fonction administrative et c'est le chef du groupe parlementaire et directeur du quotidien ''[[L'Humanité|L'Humanité]]'', [[Jean_Jaurès|Jaurès]], qui apparait comme le véritable chef du parti.
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[[File:Carte-SFIO-Jaurès.jpg|right|376x284px|Carte-SFIO-Jaurès.jpg]]Ce rassemblement est à la fois une victoire des révolutionnaires et une victoire des jauressiens. En effet, ils représentent le tiers de la direction, même si [[Jean_Jaurès|Jaurès]] lui-même n'y siège pas, car les élus ne peuvent en être membre. À l'inverse des autres partis socialistes européens, la SFIO est un parti peu centralisé, laissant une grande autonomie à ses élus et aux échelons locaux. Sa direction ne dispose que de maigres moyens humains et financiers d'autant que, contrairement à ses homologues britannique et allemand, elle ne peut s'appuyer sur les organisations syndicales, lesquelles défendent leur [[Indépendance_syndicale|indépendance]] (la [[Charte_d'Amiens|Charte d'Amiens]] est adoptée par la [[Confédération_générale_du_travail|CGT]] en 1906). Dans ces conditions, le secrétaire général [[Louis_Dubreuilh|Louis Dubreuilh]] n'exerce qu'une fonction administrative et c'est le chef du groupe parlementaire et directeur du quotidien ''[[L'Humanité|L'Humanité]]'', [[Jean_Jaurès|Jaurès]], qui apparait comme le véritable chef du parti.
    
La SFIO prend position contre la politique coloniale et le [[Nationalisme|nationalisme]] [[Belliciste|belliciste]]. Cependant il y a encore des divergences sur les questions d'actualité. La rupture entre Vaillant et Guesde intervient dès 1906, quand la majorité accepte la [[Charte_d'Amiens|résolution du congrès d'Amiens]] sur l'indépendance syndicale. Mais c'est sur la question de la guerre que la rupture intervient nettement. Jaurès, suivant la doctrine de l'Internationale, en appelle à la [[Grève_générale|grève générale]], voire à l'insurrection, afin de prévenir ou d'arrêter le conflit. Guesde pense lui que la guerre peut détruire le [[Capitalisme|capitalisme]], et redoute que la grève affaiblisse les pays les plus industrialisés, ceux où l'organisation ouvrière serait plus forte. C'est une des raisons pour lesquelles les idées de Guesde sont de moins en moins approuvées par les adhérents SFIO qui se rangent du côté de Jaurès.
 
La SFIO prend position contre la politique coloniale et le [[Nationalisme|nationalisme]] [[Belliciste|belliciste]]. Cependant il y a encore des divergences sur les questions d'actualité. La rupture entre Vaillant et Guesde intervient dès 1906, quand la majorité accepte la [[Charte_d'Amiens|résolution du congrès d'Amiens]] sur l'indépendance syndicale. Mais c'est sur la question de la guerre que la rupture intervient nettement. Jaurès, suivant la doctrine de l'Internationale, en appelle à la [[Grève_générale|grève générale]], voire à l'insurrection, afin de prévenir ou d'arrêter le conflit. Guesde pense lui que la guerre peut détruire le [[Capitalisme|capitalisme]], et redoute que la grève affaiblisse les pays les plus industrialisés, ceux où l'organisation ouvrière serait plus forte. C'est une des raisons pour lesquelles les idées de Guesde sont de moins en moins approuvées par les adhérents SFIO qui se rangent du côté de Jaurès.
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=== Années 1920 ===
 
=== Années 1920 ===
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[[File:Leon blum.jpg|right]]Les années 1919 et 1920 marquent un [[Vague_révolutionnaire_de_1917-1923|développement important du mouvement ouvrier]], la [[Confédération_générale_du_travail|CGT]] multiplie par deux ses effectifs en 1919. La SFIO aborde les [[Élections_législatives_françaises_de_1919|élections législatives de novembre 1919]] assez sereinement, elle présente un nouveau programme rédigé par [[Léon_Blum|Léon Blum]] qui renvoie la perspective révolutionnaire en disant «&nbsp;elle viendra à son heure historique&nbsp;». Dès mars 1919, des grèves démarrent dans les mines, le textile et dans les banques. Ces grèves provoquent de fortes pressions sur la SFIO, où deux franges s'affrontent&nbsp;: les «&nbsp;[[Conférence_de_Zimmerwald|zimmerwaldiens]]&nbsp;» et la SFIO réformiste. Cependant, la SFIO refuse d'appeler à la [[Grève_générale|grève générale]]. En février 1920, au congrès de Strasbourg, les adhérents acceptent à 92&nbsp;% le retrait de la SFIO de la [[Deuxième_Internationale|Deuxième Internationale]], discréditée par son attitude favorable à la guerre.
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[[File:Leon blum.jpg|right|Leon blum.jpg]]Les années 1919 et 1920 marquent un [[Vague_révolutionnaire_de_1917-1923|développement important du mouvement ouvrier]], la [[Confédération_générale_du_travail|CGT]] multiplie par deux ses effectifs en 1919. La SFIO aborde les [[Élections_législatives_françaises_de_1919|élections législatives de novembre 1919]] assez sereinement, elle présente un nouveau programme rédigé par [[Léon_Blum|Léon Blum]] qui renvoie la perspective révolutionnaire en disant «&nbsp;elle viendra à son heure historique&nbsp;». Dès mars 1919, des grèves démarrent dans les mines, le textile et dans les banques. Ces grèves provoquent de fortes pressions sur la SFIO, où deux franges s'affrontent&nbsp;: les «&nbsp;[[Conférence_de_Zimmerwald|zimmerwaldiens]]&nbsp;» et la SFIO réformiste. Cependant, la SFIO refuse d'appeler à la [[Grève_générale|grève générale]]. En février 1920, au congrès de Strasbourg, les adhérents acceptent à 92&nbsp;% le retrait de la SFIO de la [[Deuxième_Internationale|Deuxième Internationale]], discréditée par son attitude favorable à la guerre.
    
==== Scission entre communistes et socialistes ====
 
==== Scission entre communistes et socialistes ====
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En 1924, une union se forme entre [[Parti_républicain,_radical_et_radical-socialiste|radicaux]], SFIO et républicains-socialistes. Ils passent un accord électoral, le [[Cartel_des_Gauches|Cartel des gauches]]. Ils veulent le retour de la défense de la [[Laïcité|laïcité]], une défense des lois sociales, une politique financière plus juste avec des aides où l'on privilégie le [[Prolétariat|prolétariat]], et aussi une politique d'alliance avec la [[Société_des_Nations|Société des Nations]] (SDN). Ce cartel est dénoncé, à l'intérieur de la SFIO, par une partie de l'aile gauche, menée par [[Jean_Zyromski|Jean Zyromski]]<ref name="Zyromski"> [http://www.dailymotion.com/video/xyx7kb_zyromski-dans-l-histoire-de-la-sfio_news Film Vidéo « Zyromski, Parcours dans l'histoire de la SFIO »].</ref> et [[Alexandre_Marie_Desrousseaux|Bracke]] qui dénoncent l'accord avec un [[Parti_bourgeois|parti bourgeois]], le parti radical, et luttent pour l’[[Indépendance_de_classe|indépendance de classe]] de la SFIO. En mai 1924, le Cartel des gauches remporte la victoire aux élections avec 328 sièges sur 582.
 
En 1924, une union se forme entre [[Parti_républicain,_radical_et_radical-socialiste|radicaux]], SFIO et républicains-socialistes. Ils passent un accord électoral, le [[Cartel_des_Gauches|Cartel des gauches]]. Ils veulent le retour de la défense de la [[Laïcité|laïcité]], une défense des lois sociales, une politique financière plus juste avec des aides où l'on privilégie le [[Prolétariat|prolétariat]], et aussi une politique d'alliance avec la [[Société_des_Nations|Société des Nations]] (SDN). Ce cartel est dénoncé, à l'intérieur de la SFIO, par une partie de l'aile gauche, menée par [[Jean_Zyromski|Jean Zyromski]]<ref name="Zyromski"> [http://www.dailymotion.com/video/xyx7kb_zyromski-dans-l-histoire-de-la-sfio_news Film Vidéo « Zyromski, Parcours dans l'histoire de la SFIO »].</ref> et [[Alexandre_Marie_Desrousseaux|Bracke]] qui dénoncent l'accord avec un [[Parti_bourgeois|parti bourgeois]], le parti radical, et luttent pour l’[[Indépendance_de_classe|indépendance de classe]] de la SFIO. En mai 1924, le Cartel des gauches remporte la victoire aux élections avec 328 sièges sur 582.
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[[File:Radicaux1924-CartelDesDroites.jpg|center|519x376px]]
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[[File:Radicaux1924-CartelDesDroites.jpg|center|519x376px|Radicaux1924-CartelDesDroites.jpg]]
    
Le premier gouvernement est celui de Édouard Herriot (Gouvernement Édouard Herriot 1, du 14 juin 1924 au 10 avril 1925). Il n'y a aucun ministre socialiste. La SFIO n'ose pas [[Ministérialisme|entrer au gouvernement]], de peur des critiques sur leur gauche. Herriot fait passer quelques réformes, mais se heurte au ''«&nbsp;[[Mur_de_l'argent|mur de l'argent]]&nbsp;»''. [[Aristide_Briand|Aristide Briand]] va se charger de la politique étrangère. Il essuie malgré tout un échec important sur sa politique laïque, à cause de l'opposition de l'église&nbsp;; Édouard Herriot voulait à nouveau supprimer l'ambassade du [[Vatican|Vatican]], et le [[Concordat_en_Alsace-Moselle|Concordat en Alsace-Moselle]].
 
Le premier gouvernement est celui de Édouard Herriot (Gouvernement Édouard Herriot 1, du 14 juin 1924 au 10 avril 1925). Il n'y a aucun ministre socialiste. La SFIO n'ose pas [[Ministérialisme|entrer au gouvernement]], de peur des critiques sur leur gauche. Herriot fait passer quelques réformes, mais se heurte au ''«&nbsp;[[Mur_de_l'argent|mur de l'argent]]&nbsp;»''. [[Aristide_Briand|Aristide Briand]] va se charger de la politique étrangère. Il essuie malgré tout un échec important sur sa politique laïque, à cause de l'opposition de l'église&nbsp;; Édouard Herriot voulait à nouveau supprimer l'ambassade du [[Vatican|Vatican]], et le [[Concordat_en_Alsace-Moselle|Concordat en Alsace-Moselle]].
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Après le rapprochement dans la rue, il y a une alliance entre les partis&nbsp;: dès juillet 1934 la SFIO et le parti communiste mettent de côté leurs querelles pour gagner les élections de 1936. Le 27 juillet 1934, les socialistes et les communistes font un pacte d’unité et d’action. Mais cependant, les radicaux n’acceptent de s’allier avec les communistes qu’en mai 1935, la France signant un accord avec l’[[Union_des_républiques_socialistes_soviétiques_URSS|Union des républiques socialistes soviétiques URSS]]. Le 14 juillet 1935, les radicaux signent le «&nbsp;ralliement populaire&nbsp;», celui-ci est célébré comme un événement national.
 
Après le rapprochement dans la rue, il y a une alliance entre les partis&nbsp;: dès juillet 1934 la SFIO et le parti communiste mettent de côté leurs querelles pour gagner les élections de 1936. Le 27 juillet 1934, les socialistes et les communistes font un pacte d’unité et d’action. Mais cependant, les radicaux n’acceptent de s’allier avec les communistes qu’en mai 1935, la France signant un accord avec l’[[Union_des_républiques_socialistes_soviétiques_URSS|Union des républiques socialistes soviétiques URSS]]. Le 14 juillet 1935, les radicaux signent le «&nbsp;ralliement populaire&nbsp;», celui-ci est célébré comme un événement national.
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[[File:Tract-sfio-1936.jpg|center]]En janvier 1936, les différents partis se mettent d’accord sur le fameux programme «&nbsp;pain, paix, liberté&nbsp;». Ce programme de [[Front_populaire_(France)|Front populaire]] permet de gagner les élections de 1936, remportées par [[Léon_Blum|Léon Blum]]. Cette victoire électorale est accueillie durant les mois de mai et juin par de grandes grèves spontanées, avec plus de 2 millions de grévistes. C’est une grève de pression politique, avec des [[Occupations_d’usines|occupations d’usines]].
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[[File:Tract-sfio-1936.jpg|center|Tract-sfio-1936.jpg]]En janvier 1936, les différents partis se mettent d’accord sur le fameux programme «&nbsp;pain, paix, liberté&nbsp;». Ce programme de [[Front_populaire_(France)|Front populaire]] permet de gagner les élections de 1936, remportées par [[Léon_Blum|Léon Blum]]. Cette victoire électorale est accueillie durant les mois de mai et juin par de grandes grèves spontanées, avec plus de 2 millions de grévistes. C’est une grève de pression politique, avec des [[Occupations_d’usines|occupations d’usines]].
    
Sous la pression des grèves, le Front populaire procède à plusieurs réformes en faveur des travailleurs comme la semaine de 40 heures, l’instauration de deux semaines de [[Congés_payés|congés payés]] et une augmentation des salaires de 7 à 15&nbsp;%. Cependant la situation économique reste mauvaise, la production baisse. Dès septembre, la hausse des prix est supérieure à la hausse des salaires, Blum est obligé de dévaluer le [[Franc_français|franc]] et en même temps, il décide de faire une pause dans les réformes.
 
Sous la pression des grèves, le Front populaire procède à plusieurs réformes en faveur des travailleurs comme la semaine de 40 heures, l’instauration de deux semaines de [[Congés_payés|congés payés]] et une augmentation des salaires de 7 à 15&nbsp;%. Cependant la situation économique reste mauvaise, la production baisse. Dès septembre, la hausse des prix est supérieure à la hausse des salaires, Blum est obligé de dévaluer le [[Franc_français|franc]] et en même temps, il décide de faire une pause dans les réformes.
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[[File:JeunesGardesSocialistes1937.jpg|right|242x332px]]En faisant cette pause, il perd la confiance des socialistes et des ouvriers. La deuxième cause de son renversement est que le Front populaire refuse d’intervenir pour aider militairement la [[Seconde_République_espagnole|République espagnole]], qui est confrontée au [[Guerre_d'Espagne|coup d’État franquiste]]. Léon Blum, cédant aux centristes radicaux mais surtout à d’autres pressions, décide de ne pas s’engager dans cette guerre. La troisième cause est les pressions [[Antisémites|antisémites]] de la part des journaux de l’extrême-droite, car Léon Blum est [[Juifs|juif]].
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[[File:JeunesGardesSocialistes1937.jpg|right|242x332px|JeunesGardesSocialistes1937.jpg]]En faisant cette pause, il perd la confiance des socialistes et des ouvriers. La deuxième cause de son renversement est que le Front populaire refuse d’intervenir pour aider militairement la [[Seconde_République_espagnole|République espagnole]], qui est confrontée au [[Guerre_d'Espagne|coup d’État franquiste]]. Léon Blum, cédant aux centristes radicaux mais surtout à d’autres pressions, décide de ne pas s’engager dans cette guerre. La troisième cause est les pressions [[Antisémites|antisémites]] de la part des journaux de l’extrême-droite, car Léon Blum est [[Juifs|juif]].
    
Le centriste radical [[Édouard_Daladier|Édouard Daladier]] va aussi critiquer le gouvernement alors qu’il en fait lui-même partie&nbsp;: le parti radical refuse ainsi les pleins pouvoirs à Léon Blum en juin 1937. C’est la fin du Front populaire, même si l’assemblée élue reste en place pour voter la confiance au gouvernement Daladier et ne sera pas renouvelée au déclenchement de la [[Seconde_Guerre_mondiale|Seconde Guerre mondiale]] lors de la défaite de 1940.
 
Le centriste radical [[Édouard_Daladier|Édouard Daladier]] va aussi critiquer le gouvernement alors qu’il en fait lui-même partie&nbsp;: le parti radical refuse ainsi les pleins pouvoirs à Léon Blum en juin 1937. C’est la fin du Front populaire, même si l’assemblée élue reste en place pour voter la confiance au gouvernement Daladier et ne sera pas renouvelée au déclenchement de la [[Seconde_Guerre_mondiale|Seconde Guerre mondiale]] lors de la défaite de 1940.
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! rowspan="2" | Année<ref>Résultats de 1967 et 1968 obtenus avec le [[Parti républicain, radical et radical-socialiste|Parti radical]] au sein de la FGDS.</ref>
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| [[Opposition_(politique)|Opposition]]
 
| [[Opposition_(politique)|Opposition]]
 
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Les résultats de 1967 et 1968 sont obtenus avec le [[Parti_républicain,_radical_et_radical-socialiste|Parti radical]] au sein de la FGDS.
    
=== Élections présidentielles ===
 
=== Élections présidentielles ===
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== Logo ==
 
== Logo ==
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{{Article détaillé|Symbole des trois flèches}}
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La SFIO n'avait pas de véritable logo à l'origine. Elle utilisait le [[drapeau_rouge|drapeau rouge]] principalement, ou le symbole du soleil se levant à l'horizon, sans standardisation.
    
L'insigne aux trois flèches est créé par [[Serge_Tchakhotine|Serge Tchakhotine]] et d'abord utilisé par le [[Front_d'airain|Front d'airain]] (''Eiserne Front''), organisation de défense antifasciste allemande créée en 1931&nbsp;: sa fonction première est de barrer la [[Croix_gammée|croix gammée]] sur les murs et les affiches<ref name="Burrin">{{Article |langue= |auteur1=[[Philippe Burrin]] |titre=Poings levés et bras tendus. la contagion des symboles au temps du front populaire |périodique=[[Vingtième Siècle : Revue d'histoire]] |volume=11 |numéro=1 |date=1986 |pages=5-20 |issn= |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/xxs_0294-1759_1986_num_11_1_1481 |consulté le=8 octobre 2016 |id= }}.</ref>. Il est adopté par le [[Parti_social-démocrate_d'Allemagne|Parti social-démocrate d'Allemagne]] à l'été 1932<ref name="Burrin" /> et apparaît en France en 1934, en provenance d'Autriche, mais ne devient l'insigne de la SFIO qu'à la Libération<ref name="Cépède" />. Hormis l'inclinaison des flèches à 45° et l'orientation des pointes à gauche vers le bas, le logo n'a jamais été standardisé<ref name="Cépède">{{Article|auteur=Frédéric Cépède|titre=Le poing et la rose, la saga d’un logo|périodique=[[Vingtième Siècle : Revue d'histoire]]|date=1996|volume=|numéro=49|pages=18-30|url texte=http://www.persee.fr/doc/xxs_0294-1759_1996_num_49_1_3481}}.</ref>. Après avoir abandonné ce logo à sa création en 1969, le [[Parti_socialiste_(France)|Parti socialiste]] le remplace par la [[Rose_(fleur)#La_rose_dans_l’Histoire|rose au poing]] après le [[Congrès_d'Épinay|congrès d'Épinay]] de 1971<ref name="Cépède" />.
 
L'insigne aux trois flèches est créé par [[Serge_Tchakhotine|Serge Tchakhotine]] et d'abord utilisé par le [[Front_d'airain|Front d'airain]] (''Eiserne Front''), organisation de défense antifasciste allemande créée en 1931&nbsp;: sa fonction première est de barrer la [[Croix_gammée|croix gammée]] sur les murs et les affiches<ref name="Burrin">{{Article |langue= |auteur1=[[Philippe Burrin]] |titre=Poings levés et bras tendus. la contagion des symboles au temps du front populaire |périodique=[[Vingtième Siècle : Revue d'histoire]] |volume=11 |numéro=1 |date=1986 |pages=5-20 |issn= |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/xxs_0294-1759_1986_num_11_1_1481 |consulté le=8 octobre 2016 |id= }}.</ref>. Il est adopté par le [[Parti_social-démocrate_d'Allemagne|Parti social-démocrate d'Allemagne]] à l'été 1932<ref name="Burrin" /> et apparaît en France en 1934, en provenance d'Autriche, mais ne devient l'insigne de la SFIO qu'à la Libération<ref name="Cépède" />. Hormis l'inclinaison des flèches à 45° et l'orientation des pointes à gauche vers le bas, le logo n'a jamais été standardisé<ref name="Cépède">{{Article|auteur=Frédéric Cépède|titre=Le poing et la rose, la saga d’un logo|périodique=[[Vingtième Siècle : Revue d'histoire]]|date=1996|volume=|numéro=49|pages=18-30|url texte=http://www.persee.fr/doc/xxs_0294-1759_1996_num_49_1_3481}}.</ref>. Après avoir abandonné ce logo à sa création en 1969, le [[Parti_socialiste_(France)|Parti socialiste]] le remplace par la [[Rose_(fleur)#La_rose_dans_l’Histoire|rose au poing]] après le [[Congrès_d'Épinay|congrès d'Épinay]] de 1971<ref name="Cépède" />.

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