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Le 2 mars 1917 (n.s : 15 mars), Nicolas II renonce au trône en faveur de son frère, le grand-duc Mikhaïl Alexandrovitch Romanov. Devant la protestation populaire, celui-ci renonce à la couronne le lendemain. En 5 jours, sans avoir pu offrir la moindre résistance, [[Tsarisme|l'Ancien Régime russe]] s'écroule comme un château de cartes.
 
Le 2 mars 1917 (n.s : 15 mars), Nicolas II renonce au trône en faveur de son frère, le grand-duc Mikhaïl Alexandrovitch Romanov. Devant la protestation populaire, celui-ci renonce à la couronne le lendemain. En 5 jours, sans avoir pu offrir la moindre résistance, [[Tsarisme|l'Ancien Régime russe]] s'écroule comme un château de cartes.
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Ce premier épisode de la révolution a fait plus de 1400 morts à Petrograd, en majorité parmi les manifestants. Mais la chute rapide et inattendue du régime suscite dans le pays une vague d'enthousiasme et d'émancipation. Une frénésie de prises de parole gagne toutes les couches de la société. Les meetings sont quotidiens et les orateurs se succèdent sans fin. Défilés et manifestations se multiplient. Des dizaines de milliers de lettres, d’adresses, de pétitions sont envoyées chaque semaine de tous les points du territoire pour faire connaître les soutiens, les doléances ou les revendications du peuple. Elles sont en particulier adressées au [[soviet_de_Petrograd|soviet de Petrograd]]. Dans l’armée, le [[Prikaze_n°1|prikaze n°1]] (ordre du jour) émis par le soviet de Petrograd interdit les brimades humiliantes des officiers et instaure pour les soldats les droits de réunion, de pétition et de presse. À Moscou, des travailleurs obligeaient leur patron à apprendre les fondements du futur droit ouvrier ; à Odessa, les étudiants dictaient à leur professeur le nouveau programme d’histoire des civilisations ; à Petrograd les acteurs se substituaient au directeur du théâtre et choisissaient le prochain spectacle. Des enfants revendiquaient même le droit d’apprendre la boxe pour pouvoir se faire entendre des grands. Dans cette période où toute forme d’autorité est rejetée, Lénine décrivait la Russie comme le ''« pays le plus libre du monde »''.
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Ce premier épisode de la révolution a fait plus de 1400 morts à Petrograd, en majorité parmi les manifestants. Mais la chute rapide et inattendue du régime suscite dans le pays une vague d'enthousiasme et d'émancipation. Une frénésie de prises de parole gagne toutes les couches de la société. Les meetings sont quotidiens et les orateurs se succèdent sans fin. Défilés et manifestations se multiplient. Des dizaines de milliers de lettres, d’adresses, de pétitions sont envoyées chaque semaine de tous les points du territoire pour faire connaître les soutiens, les doléances ou les revendications du peuple. Elles sont en particulier adressées au [[Soviet_de_Petrograd|soviet de Petrograd]]. Dans l’armée, le [[Prikaze_n°1|prikaze n°1]] (ordre du jour) émis par le soviet de Petrograd interdit les brimades humiliantes des officiers et instaure pour les soldats les droits de réunion, de pétition et de presse. À Moscou, des travailleurs obligeaient leur patron à apprendre les fondements du futur droit ouvrier ; à Odessa, les étudiants dictaient à leur professeur le nouveau programme d’histoire des civilisations ; à Petrograd les acteurs se substituaient au directeur du théâtre et choisissaient le prochain spectacle. Des enfants revendiquaient même le droit d’apprendre la boxe pour pouvoir se faire entendre des grands. Dans cette période où toute forme d’autorité est rejetée, Lénine décrivait la Russie comme le ''« pays le plus libre du monde »''.
    
Le Soviet était aux yeux de cette masse l'expression organisée de sa défiance à l'égard de tous ceux qui l'avaient opprimée. Les typos surveillaient jalousement le texte des articles composés, les cheminots contrôlaient avec inquiétude et vigilance les trains militaires, les télégraphistes apportaient une attention nouvelle à la lecture des télégrammes, les soldats s'interrogeaient entre eux du regard au moindre geste suspect d'un officier, les ouvriers expulsaient de l'usine le contremaître [[Cent-Noir|Cent-Noir]] et mettaient en observation le directeur libéral.
 
Le Soviet était aux yeux de cette masse l'expression organisée de sa défiance à l'égard de tous ceux qui l'avaient opprimée. Les typos surveillaient jalousement le texte des articles composés, les cheminots contrôlaient avec inquiétude et vigilance les trains militaires, les télégraphistes apportaient une attention nouvelle à la lecture des télégrammes, les soldats s'interrogeaient entre eux du regard au moindre geste suspect d'un officier, les ouvriers expulsaient de l'usine le contremaître [[Cent-Noir|Cent-Noir]] et mettaient en observation le directeur libéral.
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Dès le 1<sup>er</sup> mars, le comité provisoire de la Douma s'occupa de la formation d'un cabinet ministériel, à partir des personnalités que le Bloc progressiste avait mis en avant de nombreuses fois pour demander un gouvernement de coalition au Tsar. La seule personnalité nouvelle, reflet de la pression des masses, était [[Kérensky|Kérensky]].
 
Dès le 1<sup>er</sup> mars, le comité provisoire de la Douma s'occupa de la formation d'un cabinet ministériel, à partir des personnalités que le Bloc progressiste avait mis en avant de nombreuses fois pour demander un gouvernement de coalition au Tsar. La seule personnalité nouvelle, reflet de la pression des masses, était [[Kérensky|Kérensky]].
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Le Conseil de l'Industrie et du Commerce, dès le 2 mars, ''«&nbsp;s'inclina devant le haut fait de la Douma d'Empire&nbsp;»''. Les [[zemstvos|zemstvos]] et les municipalités s'engagèrent dans la même voie. Le 10 mars, le Conseil de la Noblesse unifiée appelait tous les hommes russes ''«&nbsp;à serrer les rangs autour du gouvernement provisoire, actuellement le seul pouvoir légal en Russie&nbsp;»''. Aussitôt, les institutions et les organes des classes possédantes commencèrent à condamner la [[dualité_de_pouvoir|dualité du pouvoir]], attribuant la responsabilité des désordres aux soviets.
    
== Positions des social-démocrates ==
 
== Positions des social-démocrates ==

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