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=== Mars 1920&nbsp;: putsch militaire et "gouvernement ouvrier"<br>  ===
 
=== Mars 1920&nbsp;: putsch militaire et "gouvernement ouvrier"<br>  ===
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En mars 1920, estimant que la répression conduite par Noske créé les bonnes conditions, des généraux lancent un [[Putsch de Kapp|putsch]] et portent Wolfgang Kapp au pouvoir. Le drapeau impérial est hissé, les journaux et libertés suspendus, l'état de siège proclamé. Le gouvernement, prévenu à l’avance, n’a rien fait: les ministres sociaux-démocrates prennent la fuite. Or, en l’absence de [[Paul Lévi|Lévi]], emprisonné, la direction du [[KPD|KPD]] publie un tract suicidaire qui appelle les travailleurs "à ne pas lever le petit doigt pour la défense de la République".  
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En mars 1920, estimant que la répression conduite par Noske créé les bonnes conditions, des généraux lancent un [[Putsch de Kapp|putsch]] et portent Wolfgang Kapp au pouvoir. Le drapeau impérial est hissé, les journaux et libertés suspendus, l'état de siège proclamé. Le gouvernement, prévenu à l’avance, n’a rien fait: les ministres sociaux-démocrates prennent la fuite. Or, en l’absence de [[Paul Levi|Paul Levi]], emprisonné, la direction du [[KPD|KPD]] publie un tract suicidaire qui appelle les travailleurs "à ne pas lever le petit doigt pour la défense de la République".  
    
C'est l’appareil des syndicats qui va se dresser contre le [[Putsch de Kapp|putsch de Kapp]]. Le dirigeant syndical Legien, pilier du [[SPD|SPD]], perçoit avec la menace de restauration celle de la perte de tous ses privilèges. Le lendemain, la centrale syndicale lance un appel à la grève générale, suivie des social-démocrates majoritaires qui n’ont pas pris la fuite et des indépendants ([[USPD|USPD]]). Dès le 14 mars, Berlin est paralysé par la grève, un comité central unitaire voit le jour, puis dans tout le pays les ouvriers se soulèvent, s’arment. Le 17, Kapp s’enfuit, balayé par la puissance de combat de la classe ouvrière. La grève générale ne va pas cependant s'arrêter là, d'autant que les dirigeants syndicaux n'appellent pas à la reprise car ils veulent des garanties. Comme lors de tout mouvement d’ampleur de la [[Classe ouvrière|classe ouvrière]], c’est la question du pouvoir qui est posée.<br>  
 
C'est l’appareil des syndicats qui va se dresser contre le [[Putsch de Kapp|putsch de Kapp]]. Le dirigeant syndical Legien, pilier du [[SPD|SPD]], perçoit avec la menace de restauration celle de la perte de tous ses privilèges. Le lendemain, la centrale syndicale lance un appel à la grève générale, suivie des social-démocrates majoritaires qui n’ont pas pris la fuite et des indépendants ([[USPD|USPD]]). Dès le 14 mars, Berlin est paralysé par la grève, un comité central unitaire voit le jour, puis dans tout le pays les ouvriers se soulèvent, s’arment. Le 17, Kapp s’enfuit, balayé par la puissance de combat de la classe ouvrière. La grève générale ne va pas cependant s'arrêter là, d'autant que les dirigeants syndicaux n'appellent pas à la reprise car ils veulent des garanties. Comme lors de tout mouvement d’ampleur de la [[Classe ouvrière|classe ouvrière]], c’est la question du pouvoir qui est posée.<br>  
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=== 1921&nbsp;: le fiasco gauchiste de "l'action de mars" <br>  ===
 
=== 1921&nbsp;: le fiasco gauchiste de "l'action de mars" <br>  ===
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En mars 1921, le PC allemand, sous la pression des Bela Kun et autres proches de Zinoviev, fait une terrible rechute gauchiste. Lors de son Comité Central des 16 et 17 mars, l'un de ses dirigeants s'exclame même&nbsp;: "de ce jour, nous brisons avec la tradition du parti. Jusqu’à maintenant, nous avions attendu et maintenant nous prenons l’initiative, nous forçons la révolution". Non content de rompre avec sa tradition, c’est le parti même qui va être près de se briser. L’occasion va venir vite. Le gouvernement saxon social-démocrate décide d’envoyer la police occuper des secteurs miniers, bastions communistes, officiellement pour désarmer les bandes qui y sévissent, en réalité pour ôter aux ouvriers les armes qu'ils avaient prises lors du [[putsch de Kapp|putsch de Kapp]]. En quête d'une occasion (prête pour cela y compris à monter des provocations, escomptant que la répression s'en suivant galvanise les masses), la direction du PC allemand décide en majorité d'utiliser cette intervention militaire. [[Die Rote Fahne|Die Rote Fahne]] somme les ouvriers sociaux-démocrates de choisir leur camp ("qui n'est pas avec moi est contre moi"). Le 22 mars, le PC, conjointement avec le [[KAPD|KAPD]] gauchiste, appelle à la [[grève générale|grève générale]] en Saxe, puis (à la veille de la fermeture des usines pour Pâques&nbsp;!) dans toute l’Allemagne le 24 mars. Une semaine durant, les communistes vont essayer d’entraîner les autres travailleurs, sans succès. Au contraire, "l’action de mars" dresse les autres travailleurs contre les communistes, isole ces derniers. Les manifestations convoquées avec le KAPD sont squelettiques. Dans les entreprises, une répression terrible va s’abattre contre les militants communistes qui se sont ainsi isolés et exposés aux coups du patronat qui les licencie à tour de bras, les jetant dans la misère, ou directement dans les prisons. En quelques mois, les effectifs du VKPD vont fondre de 350 000 à 150 000. Ce n'est pas tout. S'ensuit une terrible crise de direction. [[Paul Levi|Paul Levi]] avait démissionné - [[Lénine|Lénine]] s’en était indigné - peu auparavant de la présidence du VKPD pour protester contre les méthodes des émissaires de l'Internationale. Dès avril, Levi critique publiquement dans une brochure "l'action de mars", démontrant au passage que la "centrale" (l’exécutif) du Parti cherchait par tout moyen – y compris la provocation - à passer à "l’offensive". Pour les communistes allemands durement éprouvés pour être entrés en grève seule, c'est un coup de couteau dans le dos. Levi est exclu. Une grande partie de la direction prend sa défense (notamment [[Clara Zetkin|Clara Zetkin]], vieille militante [[spartakiste|spartakiste]]). De l’autre côté se manifeste une "gauche" du parti revendiquant fièrement la catastrophe de mars ([[Ruth Fischer|Ruth Fischer]]). Le parti est profondément divisé, quoique officiellement soudé dans la défense de "l’offensive".  
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En mars 1921, le PC allemand, sous la pression des Bela Kun et autres proches de Zinoviev, fait une terrible rechute gauchiste. Lors de son Comité Central des 16 et 17 mars, l'un de ses dirigeants s'exclame même&nbsp;: "de ce jour, nous brisons avec la tradition du parti. Jusqu’à maintenant, nous avions attendu et maintenant nous prenons l’initiative, nous forçons la révolution". Non content de rompre avec sa tradition, c’est le parti même qui va être près de se briser. L’occasion va venir vite. Le gouvernement saxon social-démocrate décide d’envoyer la police occuper des secteurs miniers, bastions communistes, officiellement pour désarmer les bandes qui y sévissent, en réalité pour ôter aux ouvriers les armes qu'ils avaient prises lors du [[Putsch de Kapp|putsch de Kapp]]. En quête d'une occasion (prête pour cela y compris à monter des provocations, escomptant que la répression s'en suivant galvanise les masses), la direction du PC allemand décide en majorité d'utiliser cette intervention militaire. [[Die Rote Fahne|Die Rote Fahne]] somme les ouvriers sociaux-démocrates de choisir leur camp ("qui n'est pas avec moi est contre moi"). Le 22 mars, le PC, conjointement avec le [[KAPD|KAPD]] gauchiste, appelle à la [[Grève générale|grève générale]] en Saxe, puis (à la veille de la fermeture des usines pour Pâques&nbsp;!) dans toute l’Allemagne le 24 mars. Une semaine durant, les communistes vont essayer d’entraîner les autres travailleurs, sans succès. Au contraire, "l’action de mars" dresse les autres travailleurs contre les communistes, isole ces derniers. Les manifestations convoquées avec le KAPD sont squelettiques. Dans les entreprises, une répression terrible va s’abattre contre les militants communistes qui se sont ainsi isolés et exposés aux coups du patronat qui les licencie à tour de bras, les jetant dans la misère, ou directement dans les prisons. En quelques mois, les effectifs du VKPD vont fondre de 350 000 à 150 000. Ce n'est pas tout. S'ensuit une terrible crise de direction. [[Paul Levi|Paul Levi]] avait démissionné - [[Lénine|Lénine]] s’en était indigné - peu auparavant de la présidence du VKPD pour protester contre les méthodes des émissaires de l'Internationale. Dès avril, Levi critique publiquement dans une brochure "l'action de mars", démontrant au passage que la "centrale" (l’exécutif) du Parti cherchait par tout moyen – y compris la provocation - à passer à "l’offensive". Pour les communistes allemands durement éprouvés pour être entrés en grève seule, c'est un coup de couteau dans le dos. Levi est exclu. Une grande partie de la direction prend sa défense (notamment [[Clara Zetkin|Clara Zetkin]], vieille militante [[Spartakiste|spartakiste]]). De l’autre côté se manifeste une "gauche" du parti revendiquant fièrement la catastrophe de mars ([[Ruth Fischer|Ruth Fischer]]). Le parti est profondément divisé, quoique officiellement soudé dans la défense de "l’offensive".
    
== Conquête de la majorité et défaite sans combat  ==
 
== Conquête de la majorité et défaite sans combat  ==

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