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=== Avant la révolution de 1917 ===
 
=== Avant la révolution de 1917 ===
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Boukharine est né à Moscou le 9 octobre 1888 dans une école primaire où enseignaient ses parents<ref name="test">On trouve un récit vivant de son enfance dans le roman inachevé ''Vremena'' (''Comment tout a commencé'', en anglais, ''How it All Began'') qu'il écrivait en prison peu avant son exécution.</ref>. Très bon élève, passionné d’histoire naturelle, de mathématiques, de littérature et de peinture, il est admis dans un des ''gimnaziya'' [lycées] de Moscou les plus réputés, comme le Premier lycée classique de Moscou. Sa vie politique commence à l’âge de seize ans (1904) dans des cercles de discussion proches des sociaux-démocrates. Il participe au [[Révolution_de_1905|mouvement révolutionnaire de 1905]] avec les étudiants de l’université de Moscou. En 1906, il adhère au [[POSDR|POSDR]]<ref>Parti ouvrier social-démocrate de Russie, le parti dont la fraction bolchevique se transformera en Parti communiste en 1917.</ref>. Il a presque dix-huit ans et il est déjà un révolutionnaire professionnel bolchevik. En 1907, avec [[Grigori_Sokolnikov|Grigori Sokolnikov]], il organise un congrès de la jeunesse et des étudiants sociaux-démocrates. Avec [[Ilya_Ehrenbourg|Ilya Ehrenbourg]], il anime une grève dans une fabrique de papiers muraux. À vingt ans, en 1908, il est membre du Comité du parti de Moscou. Très actif à l’université et dans la ville de Moscou, il est rapidement pisté par la police politique et ses indicateurs. Arrêté deux fois, en 1909 et en 1910, il passe six mois en prison avant d’être envoyé en exil à Onéga, dans la province d’Arkhangelsk. Il s’en échappe le 30 août 1911 et réapparaît à Hanovre, où il reste quelque temps avant de se rendre à Cracovie en 1912 pour une première rencontre avec [[Lénine|Lénine]]. Pendant son exil, il se marie avec une camarade de parti moscovite, Nadejda Mikhaïlovna Loukina, et poursuit ses études d’économiste à Vienne (il suit les cours de [[Eugen_von_Böhm-Bawerk|Böhm-Bawerk]] et [[Friedrich_von_Wieser|Wieser]]) et il y écrit ''L’Économie politique du rentier'', une critique logique et sociologique du marginalisme néo-classique. Au moment de la déclaration de guerre, en août 1914, il est expulsé vers la Suisse (il étudie [[Léon_Walras|Léon Walras]] à Lausanne). Il se rend ensuite en Suède et enfin aux États-Unis. Il participe ainsi pendant près de six ans aux débats et aux querelles des exilés russes.
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Boukharine est né à Moscou le 9 octobre 1888 dans une école primaire où enseignaient ses parents<ref name="test">On trouve un récit vivant de son enfance dans le roman inachevé ''Vremena'' (''Comment tout a commencé'', en anglais, ''How it All Began'') qu'il écrivait en prison peu avant son exécution.</ref>. Très bon élève, passionné d’histoire naturelle, de mathématiques, de littérature et de peinture, il est admis dans un des ''gimnaziya'' [lycées] de Moscou les plus réputés, comme le Premier lycée classique de Moscou. Sa vie politique commence à l’âge de seize ans (1904) dans des cercles de discussion proches des sociaux-démocrates. Il participe au [[Révolution_de_1905|mouvement révolutionnaire de 1905]] avec les étudiants de l’université de Moscou. En 1906, il adhère au [[POSDR|POSDR]]. Il a presque dix-huit ans et il est déjà un révolutionnaire professionnel bolchevik. En 1907, avec [[Grigori_Sokolnikov|Grigori Sokolnikov]], il organise un congrès de la jeunesse et des étudiants sociaux-démocrates. Avec [[Ilya_Ehrenbourg|Ilya Ehrenbourg]], il anime une grève dans une fabrique de papiers muraux. À vingt ans, en 1908, il est membre du Comité du parti de Moscou. Très actif à l’université et dans la ville de Moscou, il est rapidement pisté par la police politique et ses indicateurs. Arrêté deux fois, en 1909 et en 1910, il passe six mois en prison avant d’être envoyé en exil à Onéga, dans la province d’Arkhangelsk. Il s’en échappe le 30 août 1911 et réapparaît à Hanovre, où il reste quelque temps avant de se rendre à Cracovie en 1912 pour une première rencontre avec [[Lénine|Lénine]]. Pendant son exil, il se marie avec une camarade de parti moscovite, Nadejda Mikhaïlovna Loukina, et poursuit ses études d’économiste à Vienne (il suit les cours de [[Eugen_von_Böhm-Bawerk|Böhm-Bawerk]] et [[Friedrich_von_Wieser|Wieser]]) et il y écrit ''L’Économie politique du rentier'', une critique logique et sociologique du marginalisme néo-classique. Au moment de la déclaration de guerre, en août 1914, il est expulsé vers la Suisse (il étudie [[Léon_Walras|Léon Walras]] à Lausanne). Il se rend ensuite en Suède et enfin aux États-Unis. Il participe ainsi pendant près de six ans aux débats et aux querelles des exilés russes.
    
Le premier contact direct avec Lénine est assez difficile car il ne parvient pas à le convaincre que Malinovski, chef de la fraction bolchevique des députés à la Douma, est en fait un policier qui espionne le parti, mais il sait vite se faire reconnaître comme un économiste marxiste et un critique compétent, publié régulièrement dans les journaux sociaux-démocrates. En 1913, c’est lui que Lénine sollicite pour aider un Géorgien de passage à Vienne, [[Joseph_Staline|Joseph Staline]], afin de rédiger un article sur ''Le Marxisme et la question nationale''. Dans les premières années de la guerre mondiale des controverses multiples opposent Boukharine à Lénine. D’abord au cours de la conférence de Berne (où les bolcheviks débattent de la «&nbsp;transformation de la guerre impérialiste en guerre civile&nbsp;») lorsque Boukharine pose à sa manière des questions politiques particulières (Quelle alliance tactique avec la petite bourgeoisie&nbsp;? Qui peut-on rassembler dans une nouvelle internationale&nbsp;? Etc.). La querelle s’envenime ensuite principalement sur l’importance de la question nationale (Boukharine, comme [[Karl_Radek|Karl Radek]] ou [[Rosa_Luxemburg|Rosa Luxemburg]], ne voit aucune raison de soutenir le droit des nations à l’autodétermination quand la révolution mondiale est à l’ordre du jour) et sur la conception marxiste de l’État, car Boukharine, en travaillant sur l’État impérialiste, a redécouvert la nécessité révolutionnaire de «&nbsp;briser&nbsp;» l’État pour réussir la révolution. Lénine ne le rejoindra qu’en préparant son livre sur ''L’État et la Révolution'', à la veille de la révolution d’Octobre. En attendant le «&nbsp;vieux&nbsp;» chef des bolcheviks condamne «&nbsp;l’économisme&nbsp;» et le «&nbsp;semi anarchisme&nbsp;» du jeune «&nbsp;''Nota Bene''&nbsp;». La dispute est vive, mais elle n’empêche pas Lénine d’apprécier un essai comme ''L’Économie mondiale et l’impérialisme'' (achevé en 1916) pour lequel il écrit une préface et qu’il utilise dans son propre travail sur ''[[L’Impérialisme,_stade_suprême_du_capitalisme|L’Impérialisme, stade suprême du capitalisme]]''.
 
Le premier contact direct avec Lénine est assez difficile car il ne parvient pas à le convaincre que Malinovski, chef de la fraction bolchevique des députés à la Douma, est en fait un policier qui espionne le parti, mais il sait vite se faire reconnaître comme un économiste marxiste et un critique compétent, publié régulièrement dans les journaux sociaux-démocrates. En 1913, c’est lui que Lénine sollicite pour aider un Géorgien de passage à Vienne, [[Joseph_Staline|Joseph Staline]], afin de rédiger un article sur ''Le Marxisme et la question nationale''. Dans les premières années de la guerre mondiale des controverses multiples opposent Boukharine à Lénine. D’abord au cours de la conférence de Berne (où les bolcheviks débattent de la «&nbsp;transformation de la guerre impérialiste en guerre civile&nbsp;») lorsque Boukharine pose à sa manière des questions politiques particulières (Quelle alliance tactique avec la petite bourgeoisie&nbsp;? Qui peut-on rassembler dans une nouvelle internationale&nbsp;? Etc.). La querelle s’envenime ensuite principalement sur l’importance de la question nationale (Boukharine, comme [[Karl_Radek|Karl Radek]] ou [[Rosa_Luxemburg|Rosa Luxemburg]], ne voit aucune raison de soutenir le droit des nations à l’autodétermination quand la révolution mondiale est à l’ordre du jour) et sur la conception marxiste de l’État, car Boukharine, en travaillant sur l’État impérialiste, a redécouvert la nécessité révolutionnaire de «&nbsp;briser&nbsp;» l’État pour réussir la révolution. Lénine ne le rejoindra qu’en préparant son livre sur ''L’État et la Révolution'', à la veille de la révolution d’Octobre. En attendant le «&nbsp;vieux&nbsp;» chef des bolcheviks condamne «&nbsp;l’économisme&nbsp;» et le «&nbsp;semi anarchisme&nbsp;» du jeune «&nbsp;''Nota Bene''&nbsp;». La dispute est vive, mais elle n’empêche pas Lénine d’apprécier un essai comme ''L’Économie mondiale et l’impérialisme'' (achevé en 1916) pour lequel il écrit une préface et qu’il utilise dans son propre travail sur ''[[L’Impérialisme,_stade_suprême_du_capitalisme|L’Impérialisme, stade suprême du capitalisme]]''.
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| ''L'économie politique du rentier'''''— critique de l'économie marginaliste''(réédition en français avec un avant-propos de Michel Husson, Éditions Syllepse, 2010)''
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| ''L'économie politique du rentier'''''— critique de l'économie marginaliste''(réédition en français avec un avant-propos de Michel Husson, Éditions Syllepse, 2010)'''''
 
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