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== Le régime stalinien ==
 
== Le régime stalinien ==
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La société sous Staline était bien sûr brutale (des millions de morts...), mais aussi profondément inégalitaire. La particularité par rapport aux sociétés capitalistes, c'était que cette inégalité ne se basait pas vraiment sur des différences de revenus, car les écarts sont restés relativement faibles depuis la révolution, même s'ils ont grandi. En revanche, les dirigeants de la production étatisée, c'est à dire la bureaucratie politique, s'est arrogée de grands privilèges dans l'accès aux biens.
 
La société sous Staline était bien sûr brutale (des millions de morts...), mais aussi profondément inégalitaire. La particularité par rapport aux sociétés capitalistes, c'était que cette inégalité ne se basait pas vraiment sur des différences de revenus, car les écarts sont restés relativement faibles depuis la révolution, même s'ils ont grandi. En revanche, les dirigeants de la production étatisée, c'est à dire la bureaucratie politique, s'est arrogée de grands privilèges dans l'accès aux biens.
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Staline justifiait cet état de fait par une des formules lapidaires et pseudo-léninistes dont il avait le secret :
 
Staline justifiait cet état de fait par une des formules lapidaires et pseudo-léninistes dont il avait le secret :
 
<blockquote>''«&nbsp;Tout léniniste sait (s’il est un véritable léniniste) que l’égalisation dans le domaine des nécessités et de la vie individuelle est une absurdité réactionnaire petite-bourgeoise.&nbsp;» <ref name="Hedrick">Hedrick Smith, [http://klima47.wordpress.com/2011/09/09/les-russes-hedrick-smith/ ''Les Russes''], 1976</ref>''</blockquote>  
 
<blockquote>''«&nbsp;Tout léniniste sait (s’il est un véritable léniniste) que l’égalisation dans le domaine des nécessités et de la vie individuelle est une absurdité réactionnaire petite-bourgeoise.&nbsp;» <ref name="Hedrick">Hedrick Smith, [http://klima47.wordpress.com/2011/09/09/les-russes-hedrick-smith/ ''Les Russes''], 1976</ref>''</blockquote>  
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La période stalinienne entraînera dans les domaines artistiques, scientifiques et culturels une véritable chape de plomb. Toute production intellectuelle (comme manuelle) est mise au pas au service du régime. Ceux qui étaient reconnus dans leur domaine sont souvent mis à l'écart, même ceux qui avaient percé dans la période de la fin des années 1920 déjà bureaucratisée. Staline se méfie d'eux parce que leur poste et leur influence n'est pas totalement subordonnée à lui, ou parce que les créations ou recherches qu'ils ont développées ne sont pas parfaitement adaptées à la propagande de l'Etat. Ainsi les recherches novatrices sur l'écologie sont mises de côté, les thèses de l'historien [[Pokrovsky|Pokrovsky]] sont rejetées... Le symbole le plus caricatural de la ''«&nbsp;science&nbsp;»'' manipulée (et donc non scientifique) est la doctrine de [[Affaire_Lyssenko|Lyssenko]], qui conduira au rejet pendant plusieurs années de la [[génétique|génétique]], considérée comme ''«&nbsp;bourgeoise&nbsp;»''.
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== Le stalinisme après Staline ==
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A la mort de Staline en 1953, le régime opère un léger assouplissement de son [[totalitarisme|totalitarisme]]. Les ''«&nbsp;excès&nbsp;»'' de Staline sont dénoncés par [[Krouchtchev|Krouchtchev]], ce qui sera appelé la ''«&nbsp;[[déstalinisation|déstalinisation]]&nbsp;»''. Mais les bases de la société resteront les mêmes.
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Les travailleurs d'URSS n'étaient pas dupes, et voyaient bien la contradiction avec le dogme officiel. On peut en voir un exemple dans cette blague qui circulait sur Leonid Brejnev (chef de l'URSS de 1964 à 1982)&nbsp;:
 
Les travailleurs d'URSS n'étaient pas dupes, et voyaient bien la contradiction avec le dogme officiel. On peut en voir un exemple dans cette blague qui circulait sur Leonid Brejnev (chef de l'URSS de 1964 à 1982)&nbsp;:
 
<blockquote>''Brejnev tenait [démontrer à sa mère] sa réussite. Il la fait venir de Dniéprodzerjinsk, en Ukraine, pour lui montrer son vaste appartement, mais elle reste muette, même un peu gênée. Alors il téléphone au Kremlin, ordonne qu’on lui amène sa Zil, et il conduit sa mère à sa datcha d’Ousovo, où ont résidé Staline et Khrouchtchev. Il lui fait tout visiter, lui montre les magnifiques jardins, mais elle ne dit toujours rien. Alors il commande son hélicoptère personnel et l’emmène droit à son pavillon de chasse de Zavidovo. Là, il la fait entrer dans la salle de banquet, lui fait admirer l’énorme cheminée, ses fusils, tout le luxe et, incapable de se retenir plus longtemps, il supplie&nbsp;: «&nbsp;Dis-moi, maman, qu’est-ce que tu en penses&nbsp;?&nbsp;» Elle hésite, et puis hasarde&nbsp;: «&nbsp;Ma foi, c’est bien beau. Leonid… Mais si les Rouges reviennent&nbsp;?&nbsp;»<ref name="Hedrick" />''</blockquote>  
 
<blockquote>''Brejnev tenait [démontrer à sa mère] sa réussite. Il la fait venir de Dniéprodzerjinsk, en Ukraine, pour lui montrer son vaste appartement, mais elle reste muette, même un peu gênée. Alors il téléphone au Kremlin, ordonne qu’on lui amène sa Zil, et il conduit sa mère à sa datcha d’Ousovo, où ont résidé Staline et Khrouchtchev. Il lui fait tout visiter, lui montre les magnifiques jardins, mais elle ne dit toujours rien. Alors il commande son hélicoptère personnel et l’emmène droit à son pavillon de chasse de Zavidovo. Là, il la fait entrer dans la salle de banquet, lui fait admirer l’énorme cheminée, ses fusils, tout le luxe et, incapable de se retenir plus longtemps, il supplie&nbsp;: «&nbsp;Dis-moi, maman, qu’est-ce que tu en penses&nbsp;?&nbsp;» Elle hésite, et puis hasarde&nbsp;: «&nbsp;Ma foi, c’est bien beau. Leonid… Mais si les Rouges reviennent&nbsp;?&nbsp;»<ref name="Hedrick" />''</blockquote>  

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