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=== Un régime semi-féodal ===
 
=== Un régime semi-féodal ===
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La Russie à la veille de la Révolution était une [[Monarchie_absolue|monarchie absolue]] très dure, mais empêtrée dans de grandes contradictions socio-économiques. La [[Classe_dominante|classe dominante]] restait la [[Noblesse|noblesse]] terrienne (30 000 propriétaires possédaient autant de terres que 10 millions de familles), mais pour tenter de rivaliser avec les puissances occidentales, le régime était poussé à introduire le [[Capitalisme|capitalisme]]. On peut parler de pays semi-féodal / semi-capitaliste. Le [[Servage|servage]] a été aboli en 1861, et le [[Marché|marché]] progresse. Si une partie des paysans, les [[Koulaks|koulaks]], s’est enrichie et constitue une sorte de bourgeoisie rurale soutenant le régime, le nombre de paysans sans terre a augmenté, créant un véritable prolétariat rural. Au tournant du 20<sup>e</sup> siècle, le pays est&nbsp;peu développé (rural à 85%) et en retard (la production industrielle de 1913 est deux fois et demi inférieure à celle de la France, six fois moins que celle de l’Allemagne...), et presque dominé par les capitaux étrangers<ref>Le statut impérialiste ou dominé de la Russie d'avant 1917 fait l'objet de [[Impérialisme_russe|débats entre marxistes]].</ref>. Mais l'[[Industrialisation|industrialisation]] est très rapide (croissance la plus rapide d'Europe) avec un [[Développement_inégal_et_combiné|développement inédit]] conduisant à des concentrations [[Classe_ouvrière|ouvrières]] sans précédent à Petrograd et à Moscou. La majorité de la population avait moins de vingt ans.
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La Russie à la veille de la Révolution était une [[Monarchie_absolue|monarchie absolue]] très dure, mais empêtrée dans de grandes contradictions socio-économiques. La [[Classe_dominante|classe dominante]] restait la [[Noblesse|noblesse]] terrienne (30 000 propriétaires possédaient autant de terres que 10 millions de familles), mais pour tenter de rivaliser avec les puissances occidentales, le régime était poussé à introduire le [[Capitalisme|capitalisme]]. On peut parler de pays semi-féodal / semi-capitaliste. Le [[Servage|servage]] a été aboli en 1861, et le [[Marché|marché]] progresse. Si une partie des paysans, les [[Koulaks|koulaks]], s’est enrichie et constitue une sorte de bourgeoisie rurale soutenant le régime, le nombre de paysans sans terre a augmenté, créant un véritable prolétariat rural. Au tournant du 20<sup>e</sup> siècle, le pays est&nbsp;peu développé (rural à 85%) et en retard (la production industrielle de 1913 est deux fois et demi inférieure à celle de la France, six fois moins que celle de l’Allemagne...), et presque dominé par les capitaux étrangers<ref>Le statut impérialiste ou dominé de la Russie d'avant 1917 fait l'objet de [[Impérialisme_russe|débats entre marxistes]].</ref>. Mais l'[[Industrialisation|industrialisation]] est très rapide (croissance la plus rapide d'Europe) avec un [[Développement_inégal_et_combiné|développement inédit]] conduisant à des concentrations [[Classe_ouvrière|ouvrières]] sans précédent à Petrograd et à Moscou. La majorité de la population avait moins de vingt ans, et il y avait environ 4 millions d'ouvriers/ères en 1914.
    
Ce [[Prolétariat|prolétariat]] a déja montré lors de la [[Révolution_russe_(1905)|révolution manquée de 1905]] son énergie impressionnante, qui a obligé le régime à se réformer (création de la [[Douma_d'État_de_l'Empire_russe|douma d'État de l'Empire russe]], promesse de constitution, apparition de partis politiques, etc.). Mais le régime et ses contradictions reste en place, de plus en plus discrédité. Le [[Terrorisme|terrorisme]] [[Populisme_(Russie)|populiste]] reste endémique et l'[[POSDR|opposition socialiste]] résolue. En 1913, la dynastie Romanov a célébré son tricentenaire dans le faste. Les libéraux de la Douma avaient averti le Tsar du risque d'instabilité politique et avaient proposé la formation d'un gouvernement constitutionnel, proposition rejetée. Le tsar est coupé de la réalité du pays. L’impopularité de son épouse, d’origine allemande, aggrave le discrédit du régime, ce que confirme en décembre 1916 l’assassinat par un jeune noble du conseiller occulte de l’impératrice, Raspoutine. La bourgeoisie libérale ne revendique que de timides réformes démocratiques. Elle préfère le compromis avec les monarchistes plutôt que l'agitation ouvrière.
 
Ce [[Prolétariat|prolétariat]] a déja montré lors de la [[Révolution_russe_(1905)|révolution manquée de 1905]] son énergie impressionnante, qui a obligé le régime à se réformer (création de la [[Douma_d'État_de_l'Empire_russe|douma d'État de l'Empire russe]], promesse de constitution, apparition de partis politiques, etc.). Mais le régime et ses contradictions reste en place, de plus en plus discrédité. Le [[Terrorisme|terrorisme]] [[Populisme_(Russie)|populiste]] reste endémique et l'[[POSDR|opposition socialiste]] résolue. En 1913, la dynastie Romanov a célébré son tricentenaire dans le faste. Les libéraux de la Douma avaient averti le Tsar du risque d'instabilité politique et avaient proposé la formation d'un gouvernement constitutionnel, proposition rejetée. Le tsar est coupé de la réalité du pays. L’impopularité de son épouse, d’origine allemande, aggrave le discrédit du régime, ce que confirme en décembre 1916 l’assassinat par un jeune noble du conseiller occulte de l’impératrice, Raspoutine. La bourgeoisie libérale ne revendique que de timides réformes démocratiques. Elle préfère le compromis avec les monarchistes plutôt que l'agitation ouvrière.

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