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== Marx et les problèmes de la révolution russe dans les années 1880 ==
 
== Marx et les problèmes de la révolution russe dans les années 1880 ==
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Les idées développées par Marx vers la fin de sa vie en relation aux perspectives de la Russie tsariste n'ont pas un rapport direct mais indirect avec la «révolution permanente». Plus précisément, elles relèvent de ce que Trotsky appellera plus tard le «développement inégale et combiné ». Marx et Engels se sont beaucoup occupés des développements économiques et sociaux dans la Russie des tsars, ils ont même beaucoup écrit à ce sujet. Leur correspondance avec des révolutionnaires russes publiée (en russe) en Union soviétique constitue un volume de près de 300 pages. L'intérêt de Marx pour ces questions était si grand qu'il se mit à apprendre le russe à l'âge de 50 ans. Ses idées avaient stimulé bien des révolutionnaires russes de son époque et c'est par eux qu'a été assurée la première traduction et la première publication en 1872, en une autre langue que l'allemand, d'une édition du Capital. Ils demandèrent à Marx d'être leur représentant dans la Première Internationale. Ces révolutionnaires étaient des populistes. Une scission se produisit chez eux en 1879 et un groupe animé par Plekhanov s'en sépara, qui, dans les 3 à 4 années suivantes, s'affirma marxiste et défendit l'idée que la Russie passerait nécessairement par une phase de développement capitaliste, contrairement à l'idée populiste que la Russie pourrait passer au socialisme sans connaître une telle phase. Marx soutint alors le point de vue des populistes. Dans une préface au Manifeste communiste qu'il écrivit en 1882 pour une édition russe de celui-ci publiée par Plekhanov, Marx dit : «Mais en Russie nous trouvons, face à l'escroquerie capitaliste florissant rapidement et à une propriété terrienne commençant à peine à se développer, la plus grande moitié du sol est propriété commune des paysans. La question se pose donc: l'obchina russe, une forme de l'antique propriété commune du sol, bien que fortement minée, peut-elle passer directement à la forme plus élevée de la propriété commune communiste? Ou bien doit-elle au contraire traverser d'abord le même processus de dissolution de celle-ci que le développement de l'Occident a traversé?» «La seule réponse aujourd'hui possible est la suivante: si la révolution russe devient le signal d'une révolution prolétarienne à l'Ouest, de telle sorte que toutes deux se complètent, la propriété commune du sol russe peut servir de point de départ à un développement communiste. » (21 janvier 1882). A la même époque, Marx s'exprimera - en langue française - de façon plus précise sur cette question, dans une lettre de novembre 1877 adressée à la revue russe Otetchestwennie Zapiski (Annales de la patrie) et dans une lettre à Vera Zassoulitch et des projets pour cette lettre de mars 1881. Engels transmit à celle-ci copie de la lettre à la revue russe, mais ne semble pas avoir eu connaissance de la lettre de mars 1881. Cette lettre et les projets avaient été oubliés par la destinatrice et par le groupe de Plekhanov et n'ont été retrouvés que beaucoup plus tard dans les archives de Lafargue et dans celles d' Axelrod par Riazanov qui les publia dans les années 1920. Voici quelques passages importants de ces textes: « Je parle d'un 'grand savant et critique russe' avec la haute considération qu'il mérite. Celui-ci (Tchernitchevsky) a traité, dans des articles remarquables, la question si la Russie doit commencer par détruire, comme le veulent les économistes libéraux, la commune rurale pour passer au régime capitaliste, ou si, au contraire, elle peut, sans éprouver les tortures de ce régime, s'en approprier tous les fruits en développant ses propres données historiques. Il se prononce dans le sens de la dernière solution... Je partageais ses vues sur cette question... Pour pouvoir juger en connaissance de cause du développement économique de la Russie contemporaine, j'ai appris le russe et puis étudié, pendant de longues années, les publications officielles et autres ayant rapport à ce sujet. Je suis arrivé à ce résultat: si la Russie continue à marcher dans le sentier suivi depuis 1861, elle perdra la plus belle chance que l'histoire ait jamais offerte à un peuple pour subir toutes les péripéties fatales du régime capitaliste... Si la Russie tend à devenir une nation capitaliste à l'instar des nations de l'Europe occidentale, et pendant les dernières années elle s'est donné beaucoup de mal en ce sens, elle n'y réussira pas sans avoir préalablement transformé une bonne partie de ses paysans en prolétaires et après cela, amenée une fois au giron du régime capitaliste, elle en subira les lois impitoyables comme d'autres peuples profanes.» (Lettre à Otetchestwennie Zapiski, novembre 1877) « La 'fatalité historique' de ce mouvement (la genèse de la production capitaliste) est donc expressément restreinte aux pays de l'Europe occidentale... Dans ce mouvement occidental, il s'agit donc de la transformation d'une forme de propriété privée en une autre forme de propriété privée. Chez les paysans russes, on aurait au contraire à transformer leur propriété commune en propriété privée. L'analyse donnée dans Le Capital n 'offre donc de raisons ni pour ni contre la vitalité de la commune rurale, mais l'étude spéciale que j'en ai faite, et dont j'ai cherché les matériaux dans les sources originales, m'a convaincu que cette commune est le point d'appui de la régénération sociale en Russie, mais afin qu'elle puisse fonctionner comme tel, il faudrait d'abord éliminer les influences délétères qui l'assaillent de tous les côtés et ensuite lui assurer les conditions normales d'un développement spontané.»(Lettre à Vera Zassou1itch , (8 mars 1881) « Parce qu'en Russie, grâce à une combinaison de circonstances unique, la commune rurale encore établie sur une échelle nationale, peut graduellement se débarasser de ses caractères primitifs et se développer directement comme élément de la production collective sur une échelle nationale. C'est justement grâce à la contemporanéité de la production capitaliste qu'elle s'en peut approprier tous les acquis positifs et sans passer par ses péripéties (terribles) affreuses. La Russie ne vit pas isolée du monde moderne; elle n'est pas non plus la proie d'un conquérant étranger à l'instar des Indes orientales. Si les amateurs russes du système capitaliste niaient la possibilité théorique d'une telle évolution, je leur poserais la question : pour exploiter les machines, les bâtiments à vapeur, les chemins de fer, etc. la Russie a-t-elle été forcée, à l'instar de l'Occident, de passer par une longue période d'incubation de l'industrie mécanique? Qu'ils m'expliquent enfin comment ils ont fait pour introduire chez eux en un clin d'oeil tout le mécanisme des échanges (banques, sociétés de crédit, etc.) dont l'élaboration a coûté des siècles à l'Occident? » (Ier projet de lettre à Vera Zassoulitch) Ces textes de Marx, dont nous n'avons cité que quelques phrases, méritent une étude très approfondie. Ils montrent comment à son époque, il envisageait les mesures susceptibles, dans une société encore arriérée économiquement, d'éviter le capitalisme et d'assurer un passage au socialisme d'une façon aussi rationnelle que possible. C'est le mode de penser de Marx, non les mesures en soi, qui est important. Mais, pour le sujet que nous traitons aujourd'hui,il nous suffira de dire que les textes mettent en lumière les idées suivantes : a) le « schéma » concernant le développement de la société -féodalisme-capitalisme-socialisme - exposé dans le Manifeste communiste n'est valable selon Marx que pour l'Europe, et plus précisément pour l'Europe occidentale et centrale; il ne peut et ne doit pas être appliqué mécaniquement ailleurs, notamment à la Russie. b) la Russie qui ne connaît pas la propriété privée pourrait, à partir de la « commune rurale », sauter par-dessus le mode de production capitaliste pour passer à la société socialiste. Elle aurait, ce faisant, une « grande chance » historique car elle éviterait ainsi de connaître les maux engendrés par le capitalisme. c) Elle pourrait parvenir à le faire grâce à une « aide extérieure », en utilisant les « acquis positifs » du capitalisme, et grâce au fait que cela coïnciderait avec une révolution prolétarienne en Occident ouvrant la voie à la société socialiste. Dans ces textes, Marx se garde de toute vision mécanique, figée, de l'histoire et envisage la possibilité de combinaisons, apparemment étranges, à première vue, de sociétés arriérées empruntant à un moment donné des éléments que d'autres sociétés, plus avancées, ont mis de longues périodes à conduire. C'est au fond ce que Trotsky, dans l « Histoire de la Révolution russe », a appelé le « développement inégal et combiné ». (9) Ces textes de Marx concernent spécifiquement la Russie dans laquelle il voyait d'ores et déjà d'énormes possibilités révolutionnaires ; mais il se garda bien d'écrire pareille chose pour les pays coloniaux où sévissaient des conquérants étrangers. Marx qui mourut peu d'années après avoir écrit ces textes se maintint sur ces positions jusqu'à la fin de sa vie. Après sa mort, Engels continua pendant quelques années à défendre le même point de vue, notamment contre Plekhanov et son groupe qui, dès 1877, considéraient inéluctable le développement du capitalisme en Russie. Autour des années 1890, c'est-à-dire vers la fin de sa vie, Engels estima que le développement du capitalisme en Russie avait fini par donner raison à Plekhanov et accepta le point de vue de celui-ci. Mais Plekhanov donna au Manifeste communiste et plus généralement au marxisme un tour assez mécaniste selon lequel les pays les plus arriérés devaient inévitablement suivre des développements identiques ou similaires à ceux des pays les plus avancés, oubliant en fait ce que Marx avait souligné dans les lignes mentionnées plus haut, à savoir la possibilité, par des emprunts, de sauter des phases données.  
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Les idées développées par [[Karl Marx|Marx]] vers la fin de sa vie en relation aux perspectives de la Russie tsariste n'ont pas un rapport direct mais indirect avec la «révolution permanente». Plus précisément, elles relèvent de ce que [[Léon Trotsky|Trotsky]] appellera plus tard le «[[développement inégale et combiné]] ». Marx et [[Friedrich Engels|Engels]] se sont beaucoup occupés des développements économiques et sociaux dans la Russie des tsars, ils ont même beaucoup écrit à ce sujet. Leur correspondance avec des révolutionnaires russes publiée (en russe) en [[U.R.S.S.|Union soviétique]] constitue un volume de près de 300 pages. L'intérêt de Marx pour ces questions était si grand qu'il se mit à apprendre le russe à l'âge de 50 ans. Ses idées avaient stimulé bien des révolutionnaires russes de son époque et c'est par eux qu'a été assurée la première traduction et la première publication en 1872, en une autre langue que l'allemand, d'une édition du [[Le Capital (Marx)|Capital]]. Ils demandèrent à Marx d'être leur représentant dans la [[Association internationale des Travailleurs|Première Internationale]]. Ces révolutionnaires étaient des [[Populisme (Russie)|populistes]]. Une scission se produisit chez eux en 1879 et un groupe animé par [[Gueorgui Plekhanov|Plekhanov]] s'en sépara, qui, dans les 3 à 4 années suivantes, s'affirma [[Marxisme|marxiste]] et défendit l'idée que la Russie passerait nécessairement par une phase de développement [[Capitalisme|capitaliste]], contrairement à l'idée populiste que la Russie pourrait passer au [[socialisme]] sans connaître une telle phase.  
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Marx soutint alors le point de vue des populistes. Dans une préface au [[Manifeste du Parti communiste|'Manifeste communiste']] qu'il écrivit en 1882 pour une édition russe de celui-ci publiée par Plekhanov, Marx dit : «Mais en Russie nous trouvons, face à l'escroquerie capitaliste florissant rapidement et à une propriété terrienne commençant à peine à se développer, la plus grande moitié du sol est propriété commune des [[Paysannerie|paysans]]. La question se pose donc : l'obchina russe, une forme de l'antique propriété commune du sol, bien que fortement minée, peut-elle passer directement à la forme plus élevée de la propriété commune communiste? Ou bien doit-elle au contraire traverser d'abord le même processus de dissolution de celle-ci que le développement de l'Occident a traversé?» «La seule réponse aujourd'hui possible est la suivante: si la révolution russe devient le signal d'une révolution prolétarienne à l'Ouest, de telle sorte que toutes deux se complètent, la propriété commune du sol russe peut servir de point de départ à un développement communiste. » (21 janvier 1882). A la même époque, Marx s'exprimera - en langue française - de façon plus précise sur cette question, dans une lettre de novembre 1877 adressée à la revue russe ''Otetchestwennie Zapiski'' (Annales de la patrie) et dans une lettre à [[Véra Zassoulitch]] et des projets pour cette lettre de mars 1881. Engels transmit à celle-ci copie de la lettre à la revue russe, mais ne semble pas avoir eu connaissance de la lettre de mars 1881. Cette lettre et les projets avaient été oubliés par la destinatrice et par le groupe de Plekhanov et n'ont été retrouvés que beaucoup plus tard dans les archives de [[Paul Lafargue|Lafargue]] et dans celles d'[[Pavel Axelrod|Axelrod]] par [[David Riazanov|Riazanov]] qui les publia dans les années 1920. Voici quelques passages importants de ces textes:  
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« Je parle d'un 'grand savant et critique russe' avec la haute considération qu'il mérite. Celui-ci ([[Nikolaï Tchernychevsky|Tchernitchevsky]]) a traité, dans des articles remarquables, la question si la Russie doit commencer par détruire, comme le veulent les économistes [[Libéralisme|libéraux]], la commune rurale pour passer au régime capitaliste, ou si, au contraire, elle peut, sans éprouver les tortures de ce régime, s'en approprier tous les fruits en développant ses propres données historiques. Il se prononce dans le sens de la dernière solution... Je partageais ses vues sur cette question... Pour pouvoir juger en connaissance de cause du développement économique de la Russie contemporaine, j'ai appris le russe et puis étudié, pendant de longues années, les publications officielles et autres ayant rapport à ce sujet. Je suis arrivé à ce résultat: si la Russie continue à marcher dans le sentier suivi depuis 1861, elle perdra la plus belle chance que l'histoire ait jamais offerte à un peuple pour subir toutes les péripéties fatales du régime capitaliste... Si la Russie tend à devenir une nation capitaliste à l'instar des nations de l'Europe occidentale, et pendant les dernières années elle s'est donné beaucoup de mal en ce sens, elle n'y réussira pas sans avoir préalablement transformé une bonne partie de ses paysans en prolétaires et après cela, amenée une fois au giron du régime capitaliste, elle en subira les lois impitoyables comme d'autres peuples profanes.» (Lettre à ''Otetchestwennie Zapiski'', novembre 1877)  
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« La 'fatalité historique' de ce mouvement (la genèse de la production capitaliste) est donc expressément restreinte aux pays de l'Europe occidentale... Dans ce mouvement occidental, il s'agit donc de la transformation d'une forme de propriété privée en une autre forme de propriété privée. Chez les paysans russes, on aurait au contraire à transformer leur propriété commune en propriété privée. L'analyse donnée dans [[Le Capital (Marx)|''Le Capital'']] n'offre donc de raisons ni pour ni contre la vitalité de la commune rurale, mais l'étude spéciale que j'en ai faite, et dont j'ai cherché les matériaux dans les sources originales, m'a convaincu que cette commune est le point d'appui de la régénération sociale en Russie, mais afin qu'elle puisse fonctionner comme tel, il faudrait d'abord éliminer les influences délétères qui l'assaillent de tous les côtés et ensuite lui assurer les conditions normales d'un développement spontané.»(Lettre à Véra Zassou1itch , (8 mars 1881)  
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« Parce qu'en Russie, grâce à une combinaison de circonstances unique, la commune rurale encore établie sur une échelle nationale, peut graduellement se débarrasser de ses caractères primitifs et se développer directement comme élément de la production collective sur une échelle nationale. C'est justement grâce à la contemporanéité de la production capitaliste qu'elle s'en peut approprier tous les acquis positifs et sans passer par ses péripéties (terribles) affreuses. La Russie ne vit pas isolée du monde moderne; elle n'est pas non plus la proie d'un conquérant étranger à l'instar des Indes orientales. Si les amateurs russes du système capitaliste niaient la possibilité théorique d'une telle évolution, je leur poserais la question : pour exploiter les machines, les bâtiments à vapeur, les chemins de fer, etc. la Russie a-t-elle été forcée, à l'instar de l'Occident, de passer par une longue période d'incubation de l'industrie mécanique? Qu'ils m'expliquent enfin comment ils ont fait pour introduire chez eux en un clin d'oeil tout le mécanisme des échanges (banques, sociétés de crédit, etc.) dont l'élaboration a coûté des siècles à l'Occident? » (premier projet de lettre à Véra Zassoulitch)  
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Ces textes de Marx, dont nous n'avons cité que quelques phrases, montrent comment à son époque, il envisageait les mesures susceptibles, dans une société encore arriérée économiquement, d'éviter le capitalisme et d'assurer un passage au socialisme d'une façon aussi rationnelle que possible.  
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Pour ce qui concerne le problème de la révolution permanente, ces textes mettent en lumière les idées suivantes : a) le « schéma » concernant le développement de la société -féodalisme-capitalisme-socialisme - exposé dans le ''Manifeste communiste'' n'est valable selon Marx que pour l'Europe, et plus précisément pour l'Europe occidentale et centrale; il ne peut et ne doit pas être appliqué mécaniquement ailleurs, notamment à la Russie. b) la Russie qui ne connaît pas la [[propriété privée]] pourrait, à partir de la « commune rurale », sauter par-dessus le mode de production capitaliste pour passer à la société socialiste. Elle aurait, ce faisant, une « grande chance » historique car elle éviterait ainsi de connaître les maux engendrés par le capitalisme. c) Elle pourrait parvenir à le faire grâce à une « aide extérieure », en utilisant les « acquis positifs » du capitalisme, et grâce au fait que cela coïnciderait avec une révolution prolétarienne en Occident ouvrant la voie à la société socialiste. Dans ces textes, Marx se garde de toute vision mécanique, figée, de l'histoire et envisage la possibilité de combinaisons, apparemment étranges, à première vue, de sociétés arriérées empruntant à un moment donné des éléments que d'autres sociétés, plus avancées, ont mis de longues périodes à conduire. C'est au fond ce que [[Léon Trotsky|Trotsky]], dans l « ''[[Histoire de la Révolution russe (Trotsky)|Histoire de la Révolution russe]]'' », a appelé le « ''développement inégal et combiné'' ». (9) Ces textes de Marx concernent spécifiquement la Russie dans laquelle il voyait d'ores et déjà d'énormes possibilités révolutionnaires ; mais il se garda bien d'écrire pareille chose pour les [[Colonialisme|pays coloniaux]] où sévissaient des conquérants étrangers. Marx qui mourut peu d'années après avoir écrit ces textes se maintint sur ces positions jusqu'à la fin de sa vie. Après sa mort, Engels continua pendant quelques années à défendre le même point de vue, notamment contre [[Georgui Plekhanov|Plekhanov]] et son groupe qui, dès 1877, considéraient inéluctable le développement du capitalisme en Russie. Autour des années 1890, c'est-à-dire vers la fin de sa vie, Engels estima que le développement du capitalisme en Russie avait fini par donner raison à Plekhanov et accepta le point de vue de celui-ci. Mais Plekhanov donna au ''Manifeste communiste'' et plus généralement au [[marxisme]] un tour assez mécaniste selon lequel les pays les plus arriérés devaient inévitablement suivre des développements identiques ou similaires à ceux des pays les plus avancés, oubliant en fait ce que Marx avait souligné dans les lignes mentionnées plus haut, à savoir la possibilité, par des emprunts, de sauter des phases données.
    
== La révolution permanente et les révolutions russes de 1905 et de 1917 ==
 
== La révolution permanente et les révolutions russes de 1905 et de 1917 ==
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