Ludwig Feuerbach
Ludwig Andreas Feuerbach (1804 - 1872) était un philosophe et socialiste allemand.
1 Biographie[modifier | modifier le wikicode]
Il étudie la théologie à Heidelberg, puis la philosophie à Berlin où il devient un disciple de Hegel. Il se détache progressivement de Hegel, en qui il voit un théologien travesti en philosophe, à la suite de ses travaux sur Bacon et Spinoza. Rejetant l'idéalisme hégélien, il se caractérise comme un "jeune hégélien" (ou "hégélien de gauche") et aura une forte influence sur Marx.
Sa philosophie est habituellement désignée comme étant un humanisme athée faisant de l'homme dont l'essence est le sentiment, le début et la fin de toute réalité. Cette philosophie sensualiste le conduit naturellement au matérialisme, privilégiant le champ de l'expérience par rapport aux créations de l'esprit.
Dans son écrit majeur, l'Essence du Christianisme, il conclut que la religion est une aliénation et Dieu un mirage dans lequel les Hommes projettent leurs besoins. Il ramène la religion à une vision anthropologique, dans laquelle Dieu n'est qu'un idéal concentrant des qualités humaines positives auquel l'homme s'asservit. Cependant, supprimer Dieu ne doit pas enlever à l'homme ses devoirs et ses responsabilités qui, au contraire, prennent plus d'importance, car elles ne sont pas imposées par la puissance divine.
Bien qu'il exerce une lourde influence parmi les hégéliens de gauche, il ne prendra jamais part à la politique.[1]
2 Critiques de Marx et Engels[modifier | modifier le wikicode]
Marx et Engels ont critiqué Feuerbach, tout en reconnaissant élogieusement ses apports.
Marx a écrit rapidement quelques notes en 1845, connues sous le nom de Thèses sur Feuerbach. Il y clarifie son rapport au matérialisme de Feuerbach et sa critique du matérialisme mécaniste en général.
« Le principal défaut, jusqu'ici, du matérialisme de tous les philosophes – y compris celui de Feuerbach est que l'objet, la réalité, le monde sensible n'y sont saisis que sous la forme d'objet ou d'intuition, mais non en tant qu'activité humaine concrète, en tant que pratique, de façon non subjective. C'est ce qui explique pourquoi l'aspect actif fut développé par l'idéalisme, en opposition au matérialisme. »
Engels écrit Ludwig Feuerbach et la fin de la philosophie classique allemande en 1888.
3 Quelques ouvrages[modifier | modifier le wikicode]
- Pensées sur la mort et sur l'immortalité (1830)
- Critique de l'Anti Hegel (1835)
- Histoire de la nouvelle philosophie (1836-1841)
- Critique de la philosophie hégélienne (1839)
- L'Essence du christianisme (1841)