André Léo

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André Léo (Victoire Léodile CHAMPSEIX)

Née le 18 août 1824 à Lusignan (Vienne), morte le 20 mai 1900 à Saint-Maurice ; écrivaine ; socialiste et féministe ; communarde, présidente de la commission de l’enseignement professionnel des jeunes filles.

1 Biographie[modifier | modifier le wikicode]

Née à Lusignan (Vienne) en 1824, Léodile Bréa (ou Béra) était la fille d’un ancien officier de marine qui s’était retiré dans ses propriétés et était juge de paix. Sa famille s’était installée en 1830 à Champagné-Saint-Hilaire. Elle reçut une excellente éducation. Son grand-père avait été fondateur, en 1791, de la Société des Amis de la Constitution.

Après le coup d’État de décembre 1851, elle fit la connaissance de Grégoire Champseix, un Limousin, qui vivait exilé à Lausanne où il était professeur et qui, séduit par les qualités d’intelligence et de cœur de Léodile Bréa, demanda sa main. Le mariage fut heureux : ils eurent deux enfants jumeaux, André et Léo. De Lausanne, ils allèrent à Genève, puis l’amnistie de 1860 les ramena à Paris.

Mme Champseix entreprit alors une carrière de romancière : elle publia dans Le Siècle : « Le Divorce », puis édita à ses frais, faute de pouvoir trouver un éditeur, Le Mariage scandaleux, deux romans commencés en Suisse et achevés à Paris. Elle signait ses ouvrages André Léo, pseudonyme formé du nom de ses deux enfants jumeaux. Plus tard, Elisa Lemonnier lui trouva un éditeur.

En décembre 1863, Grégoire Champseix mourut, épuisé par les épreuves et la maladie. Seule, elle poursuivit sa carrière d’écrivain, tout en assurant l’éducation de ses enfants. En 1870, en hommage au pays de Grégoire Champseix, elle publia un volume : Légendes corréziennes.

1.1 Socialisme et féminisme sous le Second Empire[modifier | modifier le wikicode]

Dans les dernières années du Second Empire, elle se lança dans la bataille politique et sociale. C’est chez elle que fut élaboré en 1868 le programme de la « Société de revendication des droits de la femme », avec la participation d’Élie Reclus et de Marthe Noémie Reclus.

1.2 La Commune de Paris et le journal La Sociale[modifier | modifier le wikicode]

En 1870, elle fréquenta les clubs ; elle se rangea parmi les combattants de la Commune en 1871. Avec Mme Jaclard, elle fonda le journal La Sociale (31 mars-17 mai 1871) où, tout en protestant contre certains excès du Comité central, elle soutint avec énergie les droits de Paris ; elle y publia son « appel aux travailleurs des champs ». Elle appartint à l’Union des Femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés, et collabora, avec les « citoyennes » Jaclard, Périer, Reclus, Sapia (cf. J.O. Commune, 22 mai), à la commission instituée par Vaillant Édouard « pour organiser et surveiller l’enseignement dans les écoles de filles ». Avec Louise Michel et Paule Minck, elle fit partie du Comité de Vigilance des citoyennes de Montmartre. Dans le journal La Commune, elle formula ainsi son programme (10 avril 1871) : « la terre au paysan, l’outil à l’ouvrier, le travail pour tous ». Ce fut « une grande journaliste », et É. Thomas lui consacre un chapitre sous ce titre dans son ouvrage Les « Pétroleuses ».

1.3 La semaine sanglante et la fuite[modifier | modifier le wikicode]

Après l’entrée des Versailles dans Paris, elle se rendit en Suisse où elle prit fait et cause pour les bakouninistes « avec son impétuosité féminine ». (J. Guillaume, L’Internationale, t. II, p. 219). C’est là qu’elle fit la connaissance de Benoît Malon avec lequel elle vécut en union libre, de 1872 à 1878. (Lettre écrite par André Léo, Lugano, 13 mars 1878 : « Mon union avec Benoît Malon va se rompre, ou plutôt elle est rompue déjà depuis longtemps ; mais nous sommes à la veille d’une séparation de fait » d’après J. Guillaume, L’Internationale, documents et souvenirs, t. IV, p. 309). Elle vécut à Genève où elle put ainsi se soustraire à la condamnation prononcée par les conseils de guerre. Elle collabora au journal La Révolution sociale, en 1871, dans lequel elle se livra à de violentes attaques contre Marx. Elle publia la même année, à Neuchâtel, La Guerre sociale où elle racontait l’histoire de la Commune, texte du discours qu’elle prononça au 5e congrès de la Ligue de la Paix et de la Liberté, Lausanne, septembre 1871. (Bibl. Nat., in-8°, 39 p. Lb 57/2770).

Elle vécut ainsi longtemps à l’étranger, trouvant quelques ressources dans la publication de romans parus en feuilleton dans les journaux républicains : Le Siècle, La République française.

Rentrée en France, elle resta oubliée et malheureuse, surtout après la mort de Benoît Malon. Elle collabora cependant aux journaux d’avant-garde et fut rédactrice à l’Aurore.

Elle mourut en 1900. Elle a légué par testament une rente à la première commune de France qui voudra faire un essai de collectivisme par l’achat d’un terrain communal, travaillé en commun avec partage des fruits.

Les principales féministes dans le Maitron :

https://maitron.fr/spip.php?mot192

2 Source[modifier | modifier le wikicode]

Le Maitron : https://maitron.fr/spip.php?article54997