Lettre à Alfred Rosmer , 21 novembre 1929

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Prinkipo, le 21 novembre 1929

Cher ami,

Le hasard veut que ma lettre précédente ait été retenue une journée, ce qui me permet d'y joindre cette seconde lettre, qui contient une nouvelle commission concernant mon livre sur le programme et la politique du Komintern.

Magdeleine Paz va remettre la traduction de ce livre (traduction de Body, je suppose ?) à Rieder. Je vous joins d'ailleurs la copie de sa lettre. Cette traduction nécessite une rédaction soignée et des annotations. Qui pourrait faire ce travail, qui doit être naturellement payé par Rieder ? N'est-il pas possible qu'il soit fait par quelqu'un de l'équipe de La Lutte de Classes ? Peut-être par la camarade Denise, qui est tout à fait douée comme traductrice ? C'est juste qu'elle ne comprend pas le russe, mais peut-être pourrait-elle comparer le texte français avec le texte allemand (misérablement traduit d'ailleurs) ou se faire aider pour les passages difficiles par quelque camarade connaissant le russe, comme Jean-Jacques ou la camarade française ?

La critique française se plaint beaucoup - et avec raison - du manque d'annotations et d'explications pour La Révolution défigurée. J'avais insisté sur la nécessité de pareils commentaires depuis le commencement, mais malheureusement sans succès. Le livre sur le Komintern en exige beaucoup moins que La Révolution défigurée, mais, tout de même, je crois qu'un rédacteur attentif trouvera pas mal de points qui nécessitent quelques commentaires des faits. Je demande de nouveau : qui pourra le faire ? Je ne vois, d'ici tout au moins, personne, sauf l'équipe de La Lutte [de Classes]. Naturellement à condition que Rieder paye ce travail. J'attendrai votre décision, que j'accepte par avance. Je voudrais bien que le livre parût enfin en français !

Si vous voulez connaître ma pensée - mais c'est pour vous seul que je la dis - je crois que ce travail pourrait être fait magistralement par la collaboration de Naville et Denise. Mais je n'ose m'adresser à eux directement sans connaître leurs occupations. Décidez et agissez.

J'ai vraiment des scrupules à vous demander de vous occuper de la ficelle anglaise, mais j'espère bien que ce ne sera pas vous qui vous en occuperez, mais que vous transmettrez tout simplement la lettre et la somme nécessaire (que je rendrai ici à M[arguerite]) à quelque jeune que la pêche intéresse.