Discours à la soirée de deuil consacrée à Lénine

De Marxists-fr
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Camarades,

Pendant ces journées où je me tenais debout auprès du cercueil de Vladimir Ilitch, j’ai revu en pensée toute sa vie, et voici ce que je tiens à vous dire. Son cœur battait d’un amour ardent pour tous les travailleurs, pour tous les opprimés.

Lui-même ne l’a jamais dit d’ailleurs, moi non plus, je ne vous en aurais probablement pas parlé à une minute moins solennelle. Si je le fais, c’est parce que ce sentiment, Vladimir Ilitch l’avait hérité de l’héroïque mouvement révolutionnaire russe. C’est ce sentiment qui le poussa à chercher ardemment, passionnément une réponse à la question : quelles doivent être les voies de l’affranchissement des travailleurs ?

La réponse, il l’a trouvée chez Marx. Il vint à lui non pas comme un érudit, un amateur de livres. Il vint à Marx en homme cherchant des réponses aux questions pressantes qui le tourmentaient. Il y trouva ces réponses. Et il alla les porter aux ouvriers.

C’était dans les années 90. Il ne pouvait alors parler aux meetings. Il alla à Pétrograd dans les cercles ouvriers pour raconter ce que lui-même avait appris dans Marx, pour leur communiquer les réponses qu’il y avait trouvées.

Il vint aux ouvriers non en professeur hautain, mais en camarade. Il ne se contentait pas de parler et de raconter, il écoutait attentivement ce que lui disaient les ouvriers. Et les ouvriers de Pétrograd ne lui parlaient pas seulement de ce qui se passait dans les fabriques, de l’oppression qu’ils subissaient. Ils lui parlaient de leur village.

Dans la salle de la Maison des syndicats, j’ai vu près du cercueil de Vladimir Ilitch un ouvrier qui avait fréquenté un cercle tenu par Lénine. C’est un paysan du gouvernement de Toula. Or, ce paysan de Toula, ouvrier de l’usine Sémiannikov, disait alors à Vladimir Ilitch :

— Ici, en ville, tout m’est difficile à expliquer. Je vais rentrer chez moi à Toula pour répéter tout ce que vous dites à mes parents et aux autres paysans. Ils me croiront, parce que je suis des leurs. Et là, les gendarmes ne viendront pas nous troubler.

Nous parlons beaucoup maintenant de l’alliance des ouvriers et des paysans. Cette alliance, camarades, l’histoire même nous l’a donnée. L’ouvrier russe est d’un côté un ouvrier et, de l’autre, un paysan. Le travail parmi les ouvriers de Pétrograd, les entretiens avec eux, la grande attention que Vladimir Ilitch prêtait à leurs discours lui firent comprendre la grande pensée de Marx, qui disait que la classe ouvrière était l’avant-garde de tous les travailleurs, qu’à sa suite marcheraient les masses 1 travailleuses, tous les opprimés, et que c’était là sa force et le gage de sa victoire. Ce n’est que comme chef de tous les travailleurs que la classe ouvrière peut vaincre.

Vladimir Ilitch le comprit alors qu’il travaillait parmi les ouvriers de Pétrograd. Et cette pensée, cette idée éclaira toute son activité ultérieure, chacun de ses pas. Il voulait le pouvoir pour la classe ouvrière. Il comprenait que la classe ouvrière n’en avait pas besoin pour se faire une vie douce aux dépens des autres travailleurs ; il savait que la tâche historique qui lui incombait était d’affranchir tous les travailleurs et tous les opprimés. Cette idée maîtresse mit son empreinte sur toute l’activité de Vladimir Ilitch.

Camarades représentants des Républiques soviétiques, des Républiques des travailleurs ! Je m’adresse à vous et vous prie de prendre particulièrement à cœur cette idée chère à Vladimir Ilitch.

Je n’ai plus à vous dire que quelques mots.

Camarades, Vladimir Ilitch est mort, notre cher, notre bien-aimé Vladimir Ilitch !

Camarades communistes, levez plus haut l’étendard cher à Lénine, l’étendard du communisme.

Camarades ouvriers et ouvrières, camarades paysans et paysannes, travailleurs du monde entier, serrez fraternellement vos rangs, mettez-vous sous le drapeau de Lénine, sous le drapeau du communisme !