Tour Tatline

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Maquette de la tour

Le monument à la Troisième-Internationale (ou tour Tatline) était un projet de bâtiment monumental dont les plans furent dessinés par l'artiste et architecte russe Vladimir Tatline en 1919-1920, mais qui ne fut jamais construit. Son emplacement prévu était Petrograd, où il aurait servi de quartiers généraux au Komintern.

1 Un projet irréalisé[modifier | modifier le wikicode]

Ce projet s'inscrivait dans le bouillonnement artistique qui fit suite à la révolution d'Octobre 1917. La maquette est terminée pour le troisième anniversaire de la Révolution, en 1920. La tour devait enjamber la Néva, ce qui nécessitait des fondations profondes et coûteuses. C'était un plan très ambitieux dans toutes ses dimensions. Malheureusement comme bien d'autres, il a subi les affres de la Guerre civile et de la pauvreté de la jeune URSS. Le monument ne fut jamais entrepris.

2 Un avatar de l'architecture moderne en rotation[modifier | modifier le wikicode]

La tour Tatline, chef d'œuvre de l'art constructiviste, devait être construite à partir de matériaux industriels comme le fer, le verre et l'acier. Elle était censée être un symbole de la modernité, tant dans sa forme et les matériaux la constituant que dans sa fonction, et par sa taille (400 mètres), dépasser la Tour Eiffel de Paris. La forme de cette tour était une double hélice, développée en spirale, que les visiteurs auraient pu parcourir par l'intermédiaire de dispositifs mécaniques variés. La cadre principal aurait contenu trois énormes structures géométriques en rotation.

Au pied de la tour se serait trouvé un cube effectuant une révolution en un an et servant de salle de conférences destinée principalement aux meetings politiques. En son centre serait situé un cône, consacré aux activités exécutives, et dont la vitesse de rotation serait d'un tour par mois. Sa partie supérieure, en forme de cylindre, devait accueillir un centre d'informations, publiant des bulletins d'information et des manifestes par télégraphe, radio et haut-parleur, et tournant une fois par jour sur lui-même. Des plans d'installation d'un écran géant à ciel ouvert sur le cylindre furent également dessinés, ainsi que ceux d'un projecteur affichant des messages dans les nuages. (Gray 1986)

3 Symbolique[modifier | modifier le wikicode]

Le tour devait symboliser la marche de l'humanité vers le progrès, en étant dédiée à ce qui était alors le principal instrument et espoir de ce progrès : l'Internationale communiste. Par le mouvement et l'oblique, Tatline veut exprimer le dynamisme révolutionnaire. La spirale représente « la ligne du mouvement de l'humanité libérée ». Elle exprime le mouvement, l'aspiration, le vol, une évasion de la terre le long des lignes les plus tendues et les plus rapides. Ce dynamisme est contrasté par la ligne horizontale qui représente le monde statique de l'ancien régime.

Pour Tatline, la tour est également une métaphore de la Ville, dans un sens opposé à la tour de Babel. Alors que cette dernière symbolise les divisions culturels et historiques entre les peuples; la Tour de Tatline annonce le triomphe de la révolution et la réconciliation de toutes les nations sous la bannière du communisme.

4 Miniatures et autres projets...[modifier | modifier le wikicode]

Un modèle réduit de la Tour Tatline est exposé au Musée d'Art de Stockholm, en Suède.

Un autre modèle, haut de 420 cm, appartient à la collection du Musée national d'art moderne, Centre Pompidou à Paris. Il fut réalisé en 1979, à l'occasion de l'exposition « Paris-Moscou, 1900-1930 ».

Un groupe d'artistes se donne pour projet de construire la tour à son échelle réelle : Tatlin's Tower and the World

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