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Le ''[[Testament_de_Lénine|testament politique]]'' qu’il rédige auprès de Kroupskaïa en décembre 1922 exprime beaucoup de réserves envers ses collaborateurs les plus proches, mais ses critiques les plus fermes sont dirigées contre [[Staline|Staline]]. Il faut, sans doute, pour expliquer ces remarques acerbes, datées de janvier 1923, considérer son récent manque de respect envers Nadejda, le secrétaire général ayant osé dire publiquement, par des mots aussi crus que violents, que le partage du lit de Lénine ne lui donne aucune légitimité politique. <span class="reference-text">Kroupskaïa écrit en <time datetime="1923-12" class="nowrap">décembre 1923</time> à [[Kamenev|Kamenev]] à cette époque chef du Politburo&nbsp;:</span>
 
Le ''[[Testament_de_Lénine|testament politique]]'' qu’il rédige auprès de Kroupskaïa en décembre 1922 exprime beaucoup de réserves envers ses collaborateurs les plus proches, mais ses critiques les plus fermes sont dirigées contre [[Staline|Staline]]. Il faut, sans doute, pour expliquer ces remarques acerbes, datées de janvier 1923, considérer son récent manque de respect envers Nadejda, le secrétaire général ayant osé dire publiquement, par des mots aussi crus que violents, que le partage du lit de Lénine ne lui donne aucune légitimité politique. <span class="reference-text">Kroupskaïa écrit en <time datetime="1923-12" class="nowrap">décembre 1923</time> à [[Kamenev|Kamenev]] à cette époque chef du Politburo&nbsp;:</span>
<blockquote>«&nbsp;Léon Borisovitch&nbsp;! À la suite d'une courte lettre que m'a dictée, avec l'autorisation des médecins, Vladimir Ilitch, Staline est entré hier dans une violente et inhabituelle colère contre moi. Ce n'est pas d'hier que je suis au Parti. Au cours de ces trente années je n'ai jamais entendu d'aucun camarade un mot grossier. Les affaires du Parti et celles d'Ilitch me sont aussi chères qu'à Staline. J'ai besoin aujourd'hui d'un maximum de sang-froid. Ce que l'on peut —&nbsp;et ce que l'on ne peut pas&nbsp;— discuter avec Ilitch je le sais mieux que n'importe quel médecin, parce que je sais ce qui le rend ou ne le rend pas nerveux. En tout état de cause, je le sais mieux que Staline. Je m'adresse à vous et à Grigori (nda&nbsp;: Zinoviev) comme à de vieux camarades de Vladimir Ilitch, et vous supplie de me protéger contre des ingérences brutales dans ma vie privée, de viles invectives et de basses menaces. Je n'ai aucun doute quant à ce que sera la décision unanime de la Commission de contrôle, de laquelle Staline a jugé bon de me menacer. Quoi qu'il en soit, je n'ai ni force, ni temps à perdre dans cette stupide querelle. Je suis un être humain, et mes nerfs sont tendus à l'extrême. N. Kroupskaïa.&nbsp;»<ref>Cité par [[Khrouchtchev|Khrouchtchev]] au <abbr title=</ref></blockquote>  
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<blockquote>«&nbsp;Léon Borisovitch&nbsp;! À la suite d'une courte lettre que m'a dictée, avec l'autorisation des médecins, Vladimir Ilitch, Staline est entré hier dans une violente et inhabituelle colère contre moi. Ce n'est pas d'hier que je suis au Parti. Au cours de ces trente années je n'ai jamais entendu d'aucun camarade un mot grossier. Les affaires du Parti et celles d'Ilitch me sont aussi chères qu'à Staline. J'ai besoin aujourd'hui d'un maximum de sang-froid. Ce que l'on peut —&nbsp;et ce que l'on ne peut pas&nbsp;— discuter avec Ilitch je le sais mieux que n'importe quel médecin, parce que je sais ce qui le rend ou ne le rend pas nerveux. En tout état de cause, je le sais mieux que Staline. Je m'adresse à vous et à Grigori (nda&nbsp;: Zinoviev) comme à de vieux camarades de Vladimir Ilitch, et vous supplie de me protéger contre des ingérences brutales dans ma vie privée, de viles invectives et de basses menaces. Je n'ai aucun doute quant à ce que sera la décision unanime de la Commission de contrôle, de laquelle Staline a jugé bon de me menacer. Quoi qu'il en soit, je n'ai ni force, ni temps à perdre dans cette stupide querelle. Je suis un être humain, et mes nerfs sont tendus à l'extrême. N. Kroupskaïa.&nbsp;»<ref>Cité par [[Khrouchtchev|Khrouchtchev]] au XXe congrès de 1956.</ref></blockquote>  
 
Participant comme déléguée à tous les congrès du Parti, y compris après la mort de Lénine en janvier 1924, Kroupskaïa essaie de jouer un rôle dans la guerre de succession qui fait rage. Sa tentative de faire connaître le testament d'Illitch lors du congrès du Parti en avril 1924- se solde par un échec. Durant trois ans, elle appuie les factions contre Staline, soutenant même quelque temps l'[[Opposition_unifiée|Opposition unifiée]]. Elle capitule rapidement en 1927 mais éprouve beaucoup de mal à accepter le culte inouï du leader bolchévique que le nouveau maître du Kremlin organise à son plus grand bénéfice.
 
Participant comme déléguée à tous les congrès du Parti, y compris après la mort de Lénine en janvier 1924, Kroupskaïa essaie de jouer un rôle dans la guerre de succession qui fait rage. Sa tentative de faire connaître le testament d'Illitch lors du congrès du Parti en avril 1924- se solde par un échec. Durant trois ans, elle appuie les factions contre Staline, soutenant même quelque temps l'[[Opposition_unifiée|Opposition unifiée]]. Elle capitule rapidement en 1927 mais éprouve beaucoup de mal à accepter le culte inouï du leader bolchévique que le nouveau maître du Kremlin organise à son plus grand bénéfice.
  

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