Vperiod

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Vperiod (Вперед!, En avant en russe) est le nom de plusieurs publications qui ont existé en Russie.

Ce nom est l'équivalent russe de Vörwarts, Avanti, Forward...

1 Un journal populiste (1873-1877)

L'émigré Piotr Lavrov, populiste russe, publia un journal nommé Vperiod.[1] Il est d'abord publié à Zurich en 1873 et ensuite à Londres de 1874 à 1877. La rédaction incluait Aaron Lieberman, qui écrivait et s'occupait de l'impression.

Il rendit compte, par exemple, des grèves des travailleurs juifs de l'industrie du tabac à Vilnius, notamment par un article (publié anonymement en raison de la répression) écrit par Zundelevitch, un jeune ami de Lieberman.

2 L'organe de la Fraction bolchévique (1905)

L'Iskra (1900-1903) fut fondée notamment par Lénine, Martov et Plekhanov pour être l'organe central du Parti ouvrier social-démocrate de Russie (POSDR) en cours de formation.

Suite au Second congrès du POSDR, l'Iksra passe aux mains des menchéviks.

Deux ans plus tard, Lénine et ses partisans (les bolchéviks) décident de doter leur fraction de leur propre journal, nommé Vperiod. Il paraît à Genève de janvier à mai 1905 (18 numéros furent publiés).

A dater de mai 1905, Vperiod est remplacé par le Prolétari.

3 La fraction de Bogdanov (1909)

En 1909, Alexandre Bogdanov dirige un groupe influent au sein des bolchéviks, qui se revendique du vrai bolchévisme et critique la ligne de Lénine.[2] Il reprend le nom de Vperiod. Ce groupe comprenait Gorki, LounatcharskiPokrovski, Alexinski, Volski, et Liadov.

Un premier désaccord émerge autour de 1908, lorsque Bogdanov reproche à la direction de ne pas assez mener de travail intellectuel pour former les ouvriers du parti. Bogdanov s'appuie sur le Que faire ? de Lénine, qui selon lui donne un grand rôle aux intellectuels.  Bogdanov propose notamment de lancer des universités prolétariennes.

Dans une réunion de la rédaction du Proletarii de fin juin 1908, Lénine obtient une majorité pour l'exclusion de Bogdanov de la rédaction et de la conférence élargie de la rédaction, prévue en juin 1909 à Paris. Bogdanov créé alors sa propre fraction.[3] Il écrit en juillet 1909 que Lénine a dévié du marxisme révolutionnaire et de la centralité de la classe ouvrière dans la révolution démocratique à venir.[4] Bogdanov et Krassine dénoncent le fait que le Proletarii n'ait pas produit un seul pamphlet en 18 mois, et accusent le parti d'avoir abandonné le travail de propragande pour le socialisme.

Le groupe Vperiod organisa une université prolétarienne expérimentale sur l'île de Capri, d'août à décembre 1909, dans la maison de Gorki. Une suivante fut organisée à Bologne de novembre 1910 à mars 1911. Lénine accusa les partisans de Bogdanov d'avoir dépensé 80 000 roubles du parti dans l'affaire, et défendit leur exclusion du POSDR.

Un autre désaccord portait notamment sur la participation électorale à la Douma. La gauche des bolchéviks considérait que Lénine était opportuniste et défendait le « parlementarisme à tout prix ». Dans cette période de reflux qui fait suite à la révolution de 1905, les grèves ouvrières et a fortiori les possibilités insurrectionnelles reculent, face au libéralisme bourgeois. Lénine considérait que la participation aux élections, malgré toutes leurs limites, permettait de garder le lien avec les masses (plusieurs députés socialistes sont élus malgré la répression du régime). A l'inverse, les « otzovistes » voulaient rappeler les députés social-démocrates qui avaient été élus. Cependant Bogdanov gardait un peu de distance avec les otzovistes les plus radicaux, considérant que le rappel des députés était impraticable.

Par ailleurs, Bogdanov et beaucoup d'autres à ce moment-là défendent aussi une conception philosophique idéaliste, l'empiriocriticisme., qui conduit Lénine à écrire Matérialisme et empiriocriticisme.

Le groupe se scinde en deux principales branches :

  • celle de Bogdanov et de Lounatcharski s'éloigne de la politique, et se centre sur « la culture et la science prolétarienne ».
  • celle d'Alexinski, Pokrovski et Menjinski, met l'accent sur la tradition de militantisme illégal du bolchévisme, et parvient momentanément à gagner une majorité au sein du Proletarii.

Le groupe Vperiod s'essoufle et disparaît en 1912.

4 Journal des Interrayons

Le comité Interrayons, un groupe social-démocrate intermédiaire entre menchéviks et bolchéviks, publia en 1917 un journal nommé Vperiod.

5 Notes et sources

  1. Vpered! 1873-1877, editor Boris Sapir, translator Brian Pearce, Springer, 2013, ISBN 9789401022811
  2. C. Read, Lenin: a revolutionary life., Routledge, 2013 ISBN 1134624719, 9781134624713.
  3. J. E, Marot, The October Revolution in Prospect and Retrospect: Interventions in Russian and Soviet History, BRILL, 2012 ISBN 9004229876, 9789004229877.
  4. M. Waller, Democratic Centralism: An Historical Commentary, Manchester University Press, 1981 p28 ISBN 0719008026, 9780719008023.