Union pour un Mouvement Populaire

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L'Union pour un Mouvement Populaire (UMP), créée le 23 avril 2002, est le principal parti de la droite française.

1 Historique

1.1 Elections présidentielles de 2002

Avant 2002, la droite était fragmentée entre le parti historique des gaullistes, le RPR, les centristes de l'UDF et d'autres formations gravitant autour.

Au fil des alternances, la situation sociale se dégradant et les marges de maneouvres des deux principaux partis (PS et RPR) diminuant, beaucoup d'électeurs tendent à se radicaliser ou à s'abstenir. D'où la montée de l'extrême gauche, mais surtout du Front National.

La 21 avril 2002, Jean-Marie Le Pen, leader du FN, arrive au second tour face à Jacques Chirac (RPR). C'est un séisme politique, à la fois parce que cela révèle combien la gauche embourgeoisée a perdu parmi son électorat populaire, et parce que cela révèle une crise des mécanismes de la démocratie bourgeoise. En effet, le FN a longtemps été considéré et est encore considéré comme beaucoup de politiciens bourgeois comme un parti non-républicain, même s'il lisse de plus en plus son discours.

Si c'est le PS qui en est directement la victime (il appellera d'ailleurs plus fortement que jamais au "vote utile" lors des élections de 2007 et 2012) la droite cherche aussi à resserer ses rangs. En particulier, les chiraquiens dirigeant le RPR vont alors fonder l'Union pour la Majorité Présidentielle, qui vise à assurer une large majorité de droite à l'Assemblée.

Après son succès, le parti décide lors de son congrès de fondation du 17 novembre 2002 de prendre le nom d'Union pour un Mouvement Populaire.

1.2 2012

En 2012, cette même UMP pourrait imploser sous l’impact des conséquences socio-politiques de la crise économique qui a fait resurgir la crise des mécanismes de représentation démocratiques bourgeois de la Vème République qui a perduré en sous-main. C’est ce que démontrent les résultats relativement importants de formation se voulant peu ou prou en dehors du système bipartite, comme le Modem ou le Front de Gauche, mais surtout le score de l’extrême droite. Loin de dicter le rythme au FN, Sarkozy le seconde idéologiquement. Dans ce cadre, si le président sortant est battu, il n’est pas à exclure que la tentation sera grande pour la droite de l’UMP de tisser des accords, notamment en cas de triangulaires, avec le FN, qui pourrait se maintenir, selon certaines estimations, dans plus de 300 circonscriptions (contre 76 en 1997 ou 9 en 2002). Copé et Fillon, qui se réjouissaient déjà de prendre le contrôle du parti en cas de défaite de Sarkozy risquent surtout d’hériter d’une Union pour un Mouvement Populaire plutôt désunie, voire en lambeaux. C’est le pari que fait Le Pen.

Par ailleurs, si la radicalisation à droite de Sarkozy en 2007 était une promesse de victoire de son camp, cette orientation risque aujourd’hui d’avoir un résultat inverse pour la droite française. En effet, ce que risque Sarkozy en mettant encore plus la barre à droite, c’est d’affaiblir à terme encore davantage l’UMP en faisant monter le FN.

2 Une droite Républicaine ?

L'UMP se présente comme le parti rassemblant toute la droite "républicaine", par opposition au Front National qui rassemble beaucoup de tendances historiquement hostiles à la répubique (pétainistes, royalistes...).

Mais il n'y a pas de frontière étanche. D'une part, la droite traditionnelle comporte dans ses rangs beaucoup de réactionnaires :

  • Patrick Devedjian - ex fasciste du groupe Occident / Ordre Nouveau
  • Hervé Novelli - idem
  • Charles Pasqua - idem

D'autre part avec la montée en puissance du FN, l'UMP multiplie les tentatives des récupération des voix d'extrême droite. Par exemple lors de l'élection présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy était parvenu à siphonner une partie des voix du FN en menant une campagne très à droite. En 2012, le même Sarkozy estime que Le Pen est "compatible avec la République"[1].

Plus généralement, alors qu'auparavant la force de la gauche obligeait la droite à nier sa proximité idéologique avec l'extrême droite, des cadres de l'UMP draguent de plus en plus ouvertement les lepénistes, à coup de petites phrases, sport dont Claude Guéant s'est fait l'expert :

  • « pour nous, toutes les civilisations ne se valent pas. Celles qui défendent l'humanité nous paraissent plus avancées que celles qui la nient. Celles qui défendent la liberté, l'égalité et la fraternité nous paraissent supérieures à celles qui acceptent la tyrannie, la minorité des femmes, la haine sociale ou ethnique. En tout état de cause, nous devons protéger notre civilisation. »[2]
  • « Heureusement, le Président a pris la tête de la croisade pour » mener la guerre en Libye[3]
  • «le quart des étrangers qui ne sont pas d'origine européenne sont au chômage, les deux tiers des échecs scolaires, c'est l'échec d'enfants d'immigrés. » (ces chiffres étant pipeau... et la cause étant sous-entendu cuturelle voire "raciale")[4]
  • «Il y a une immigration comorienne importante qui est la cause de beaucoup de violence… mais que je ne peux pas quantifier.»
  • «C’est vrai, la délinquance roumaine intervient pour 2% dans la délinquance générale en France et même pour la région parisienne, c’est 3% (…) D’ailleurs il suffit de se promener dans la rue pour voir qu’il y a une forte présence, pour autant qu’on puisse reconnaître la nationalité des gens sur leur visage. »[5]

3 Notes et sources