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" Les ganaches libérales dissertent sur l'exemple d'une monarchie constitutionnelle de type anglais. Eh bien, si dans un pays aussi cultivé que l'Angleterre, qui n'a jamais connu le joug mongol, l'oppression de la bureaucratie, le déchaînement de la caste militaire, il a néanmoins fallu couper la tête à un bandit couronné pour apprendre aux rois à être des monarques "'constitutionnels", en Russie il faudra couper la tête à Cent Romanov au moins, pour enlever à leurs successeurs l'habitude d'organiser des bandes d'assassins [[ Cent-Noirs]] et de déchaîner des [[pogroms]]. Si la [[social-démocratie]] a retenu quelque chose de la première [[révolution russe de 1905]] elle doit maintenant bannir de tous nos discours, de tous nos tracts le mot d'ordre de "à bas l'autocratie", qui s'est révélé inadapté et vague, et défendre exclusivement celui de "A bas la monarchie tsariste, vive la république <ref> ''Œuvres de Lénine'', Paris, Editions sociales, tome 17, décembre 1910-avril 1912, "À propos des mots d'ordre et de la conception du travail social-démocrate à la Douma et en dehors ", {{p.|341}}(8-21 décembre 1911) </ref>
 
" Les ganaches libérales dissertent sur l'exemple d'une monarchie constitutionnelle de type anglais. Eh bien, si dans un pays aussi cultivé que l'Angleterre, qui n'a jamais connu le joug mongol, l'oppression de la bureaucratie, le déchaînement de la caste militaire, il a néanmoins fallu couper la tête à un bandit couronné pour apprendre aux rois à être des monarques "'constitutionnels", en Russie il faudra couper la tête à Cent Romanov au moins, pour enlever à leurs successeurs l'habitude d'organiser des bandes d'assassins [[ Cent-Noirs]] et de déchaîner des [[pogroms]]. Si la [[social-démocratie]] a retenu quelque chose de la première [[révolution russe de 1905]] elle doit maintenant bannir de tous nos discours, de tous nos tracts le mot d'ordre de "à bas l'autocratie", qui s'est révélé inadapté et vague, et défendre exclusivement celui de "A bas la monarchie tsariste, vive la république <ref> ''Œuvres de Lénine'', Paris, Editions sociales, tome 17, décembre 1910-avril 1912, "À propos des mots d'ordre et de la conception du travail social-démocrate à la Douma et en dehors ", {{p.|341}}(8-21 décembre 1911) </ref>
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Lénine  se livrait à un vibrant plaidoyer républicain destiné aux libéraux russes favorables à une monarchie constitutionnelle de type anglais. Celle-ci s'était imposée au XVII ème siècle  grâce à la décapitation d'un Stuart, Charles Ier et la nouvelle monarchie constitutionnelle russe devait, le cas échéant, frapper au centuple la Maison Romanov, les "Assassins Cent-Noirs" y ayant chacun au moins un complice.
    
Dès l'époque le caractère calomnieux de l'accusation de massacre des Romanov transparaît clairement en mai 1919 dans les propos du journaliste britannique ultra-conservateur et antisémite, Robert Wilton, au commandant français, Joseph Lasies, très dubitatif quant aux preuves matérielles : "Commandant Lasies, même si le tsar et la famille impériale sont en vie, il est nécessaire de dire qu'ils sont morts". En 1920 dans un pamphlet intitulé ''the Last Days of Romanov'' Wilton placera le prétendu massacre sous le signe du complot juif commandité par Jacob Sverdlov. Pourtant à Perm en septembre 1918, 18 témoins identifièrent la tsarine et ses quatre filles ensemble ou séparées puis déposèrent en ce sens devant le juge Sokolov chargé de l'enquête. Mais en 1924 celui-ci, proche des Blancs et de Wilton, expurgea de son rapport cette information ainsi que tous les autres éléments qui plaidaient contre la théorie du massacre (absence de toute trace des onze corps, impossibilité technique de faire assassiner dans une maison onze personnes par une dizaine de personnes).  Il fallut en 1976 la parution de l'enquête d'Anthony Summers et de Tom Mangold, qui retrouvèrent quelques années plus tôt  à Harvard un exemplaire intégral du rapport Sokolov pour que soit découverte la forfaiture de ce magistrat.  
 
Dès l'époque le caractère calomnieux de l'accusation de massacre des Romanov transparaît clairement en mai 1919 dans les propos du journaliste britannique ultra-conservateur et antisémite, Robert Wilton, au commandant français, Joseph Lasies, très dubitatif quant aux preuves matérielles : "Commandant Lasies, même si le tsar et la famille impériale sont en vie, il est nécessaire de dire qu'ils sont morts". En 1920 dans un pamphlet intitulé ''the Last Days of Romanov'' Wilton placera le prétendu massacre sous le signe du complot juif commandité par Jacob Sverdlov. Pourtant à Perm en septembre 1918, 18 témoins identifièrent la tsarine et ses quatre filles ensemble ou séparées puis déposèrent en ce sens devant le juge Sokolov chargé de l'enquête. Mais en 1924 celui-ci, proche des Blancs et de Wilton, expurgea de son rapport cette information ainsi que tous les autres éléments qui plaidaient contre la théorie du massacre (absence de toute trace des onze corps, impossibilité technique de faire assassiner dans une maison onze personnes par une dizaine de personnes).  Il fallut en 1976 la parution de l'enquête d'Anthony Summers et de Tom Mangold, qui retrouvèrent quelques années plus tôt  à Harvard un exemplaire intégral du rapport Sokolov pour que soit découverte la forfaiture de ce magistrat.  
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