Stepan Chahoumian

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Stepan Chahoumian (1878-1918), en arménien Ստեփան Շահումյան, était un bolchévik arménien. Son rôle en tant que dirigeant de la révolution russe dans le Caucase lui a valu le surnom de « Lénine du Caucase ».

Bien que fondateur et rédacteur en chef de plusieurs journaux et revues, Chahoumian est surtout connu comme commissaire de la commune de Bakou. Il était connu sous divers pseudonymes, dont « Souren », « Sourenine » et « Ayaks ».

1 Biographie

1.1 Débuts

Stepan Georgievitch Chahoumian naît le 1 octobre 1878 à Tiflis (actuellement en Géorgie), dans ce qui est alors l'Empire russe, au sein d'une famille de marchands de vêtements.

Il étudie à l'Université polytechnique de Saint Pétersbourg et à l'Université technique de Riga, où il rejoint le Parti ouvrier social-démocrate de Russie en 1900. Il est arrêté par le gouvernement tsariste pour avoir pris part à des activités politiques étudiantes sur le campus et est exilé en Transcaucasie.

Chahoumian s'enfuit vers l'Allemagne, où il rencontre des exilés de l'Empire russe comme Lénine, Martov et Plekhanov. Il se range du côté bolchévik dès le congrès de 1903. En 1905 il obtient un diplôme du département de philosophie de l'Université Humboldt de Berlin.

De retour en Transcaucasie, il devint professeur et leader des sociaux-démocrates locaux à Tiflis, produisant beaucoup de littérature marxiste. En 1907, il déménage à Bakou pour diriger l'important mouvement bolchevique de la ville. En 1914, il dirige une grève générale dans la ville, qui est écrasée par l'armée impériale. Chahoumian est arrêté et envoyé en prison. Il s'échappe au moment où commençait la révolution de février 1917.

1.2 La Commune de Bakou

Un comité de courte durée désigné par Lénine en mars 1918, avec l'énorme tâche de diriger la révolution dans le Caucase et en Asie occidentale. Son mandat en tant que commissaire de la Commune de Bakou a été entaché de nombreux problèmes, y compris la violence ethnique entre les populations arménienne et azerbaïdjanaise de Bakou, mais aussi l'avancée de l'armée turque vers la ville, tout en essayant de répandre la cause de la révolution dans toute la région. Contrairement à beaucoup d'autres bolcheviks au moment cependant, il préférait résoudre bon nombre des conflits qu'il a affrontés pacifiquement, plutôt que par la force et la terreur.

Il est contraint à la fuite par la mer Caspienne à la suite de la dissolution de la commune de Bakou. Cependant, lui et le reste des commissaires sont capturés et exécutés par les forces anti-bolcheviques le 20 septembre 1918 à Krasnovodsk, en Transcaspie.

2 Hommages

Après la mort de Chahoumian, le gouvernement soviétique le dépeint comme un martyr de la révolution russe. Cela tend fortement les relations avec les britanniques complices, d'autant plus que Chahoumian était proche de Lénine.

Heydar Aliyev, leader de l'Azerbaïdjan soviétique, déclarera :

« Aujourd'hui nous disons avec fierté et amour, que Stepan le grand fils du peuple arménien est aussi le fils du peuple azerbaïdjanais, de tous les peuples de Transcaucasie, de tout le peuple soviétique multinational et uni . »

Les autorités soviétiques renommèrent Khankendi (la capitale du Haut-Karabagh) en Stepanakert, en hommage à Chahoumian. En 1992, l'Azerbaïdjan rétablit l'ancien nom, mais les autorités du Haut-Karabagh l'appellent toujours Stepanakert.

La ville de Jalaloghli en Arménie a également été renommée en Stepanavan, nom qu'elle conserve aujourd'hui. Des rues à Lipetsk, Yekaterinburg, Stavropol et Rostov-sur-le-Don (Russie), ainsi qu'une avenue de Saint Petersburg portent le nom de Chahoumian. Une statue de lui a été érigée en 1931 à Erevan, la capitale de l'Arménie.

3 Bibliographie

  • Ronald Grigor Suny, The Baku Commune, 1917-18. Princeton: Princeton University Press, 1972. (ISBN 0-691-05193-3).