Robert Grimm

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Robert-Grimm-1915.jpg

Robert Grimm, né le 16 avril 1881 à Wald et mort le 8 mars 1958 à Berne, est un homme politique suisse.

1 Biographie[modifier | modifier le wikicode]

1.1 Leader ouvrier suisse[modifier | modifier le wikicode]

Fils d'un ajusteur, et d'une tisserande, Robert Grimm suit un apprentissage d'imprimeur à Oerlikon puis travaille pendant son tour de compagnon comme typographe et rotativiste en Suisse, Allemagne (Berlin en 1905-1906), France, Autriche et Italie. Pendant ses voyages, il étudie le marxisme. Organisateur de grèves de typographes il est mis par les patrons sur la liste noire et devient permanent du mouvement ouvrier. Il devient bientôt une des personnalités les plus marquantes du mouvement ouvrier suisse.

Délégué du Parti socialiste suisse aux congrès de la Deuxième Internationale en 1907, 1910 et 1912, il entra en 1912 au conseil exécutif de l'Internationale. Il entre au Conseil national (parlement suisse) à partir de 1911.

1.2 Leader de Zimmerwald[modifier | modifier le wikicode]

Après l'échec de la Deuxième Internationale face à l'éclatement de la Première Guerre mondiale, il organise la conférence de Zimmerwald (1915) et plus tard celle de Kiental (1916).

Il devient un des leaders du mouvement Zimmerwald, aux côtés notamment d'Angelica Balabanova. La « gauche de Zimmerwald » dirigée par Lénine s'opposait à la majorité de Grimm, dénoncée comme centriste.

1.3 1917 et l'affaire Grimm-Hoffmann[modifier | modifier le wikicode]

Après que la Révolution de Février ait éclaté en Russie, Robert Grimm voit l'opportunité de pousser la Russie à signer une paix séparée avec l'Allemagne. Grimm espérait ainsi précipiter la paix. Il expose secrètement ce projet à Arthur Hoffmann, le conseiller fédéral responsable du Département politique (ministère des affaires étrangères), qui l'approuve.

Grimm part officiellement en Russie pour aider au retour des réfugiés russes dans leur pays, et y donne des conférences et participe à une réunion de la Commission socialiste internationale où il entre en relation avec plusieurs ministres et personnalités proches du gouvernement russe.

Le 26 mai, Grimm envoie un télégramme à Hoffmann où il estime qu'une paix séparée semble possible et demande des précisions quant aux buts de guerre des belligérants. La réponse de ce dernier est interceptée par le ministre français de l'armement, le socialiste Albert Thomas, en visite à Petrograd, qui la transmet au gouvernement russe et la rend publique. Cela déclenche aussitôt un scandale, les alliés critiquant vivement cette entorse à la neutralité suisse. Cela conduit même le premier congrès pan-russe des soviets (dirigé par les socialistes conciliateurs et pro-guerre) à se prononcer pour l'expulsion de Grimm.

Cette affaire fut largement utilisée par les réactionnaires pour discréditer le mouvement Zimmerwald.

1.4 Années 1920[modifier | modifier le wikicode]

Comme fondateur et président du comité d'Olten, il retrouve son rôle central au niveau national et prend la direction de la Grève générale de 1918 en Suisse. Condamné à six mois de prison par un tribunal militaire à cause de son appel aux soldats de refuser de tirer sur les grévistes, il en profite pour écrire une histoire de la Suisse où il défend en particulier l'idée que le mouvement ouvrier suisse n'est pas importé par des agitateurs étrangers, mais la conséquence logique des rapports de classe en Suisse.

D'abord favorable à une entrée du PSS dans la Troisième Internationale, il refuse ensuite les 21 conditions et devient un des fondateurs de l'Union des partis socialistes pour l'action internationale.

1.5 Années 1930-1940[modifier | modifier le wikicode]

Après la remise du pouvoir à Adolf Hitler en Allemagne et le « printemps des fronts » en Suisse, Grimm prend la menace du fascisme au sérieux et plaide pour un changement de la tactique socialiste : il n'exclut plus la participation dans des gouvernements à majorité bourgeoise et accédait lui-même en 1938 au Gouvernement cantonal bernois. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Grimm dirige la section énergie et chaleur de l'économie de guerre suisse.

1.6 Années 1950[modifier | modifier le wikicode]

Même devenu homme d'État, Grimm se revendique toujours marxiste. Il est ainsi opposé à la guerre froide, contrairement à la majorité du PSS et de la social-démocratie européenne. Au milieu du cycle de croissance des années 1950, il met en garde les ouvriers contre de nouvelles crises et reste favorable au dépassement du capitalisme. La participation dans les gouvernements n'est pour lui pas un but en soi, mais « une question tactique, à trancher en fonction des rapports de force et de pouvoir existants ».

2 Fonctions politiques de Grimm[modifier | modifier le wikicode]

  • Secrétaire de la Fédération des ouvriers métallurgiques (1906)
  • Secrétaire de la Fédération ouvrière de Bâle (1906-1909)
  • Cofondateur et premier secrétaire (1907-1909) de la Fédération des travailleurs du commerce et des transports.
  • Membre du Grand Conseil de Bâle-Ville (1907-1909).
  • Rédacteur en chef de la Berner Tagwacht (1909-1918).
  • Membre du Conseil de ville de Berne (1909-1918)
  • Membre du Grand Conseil du canton de Berne (1910-1938).
  • Président du PS Bernois (1911-1943)
  • Membre du comité directeur du Parti socialiste suisse (1915-1917, 1919-1936)
  • Membre du Conseil national (Suisse) (1911-1919 et 1920-1955)
  • Échec à la présidence du Conseil national en 1926 (à cause de sa virulence), président en 1946
  • Directeur des Services industriels au Conseil communal de Berne (1918-1938)
  • Chef du groupe parlementaire du PSS (1936-1945).
  • Membre du Conseil d’État Bernois 1938-1946 (comme premier socialiste avec le Jurassien Georges Moeckli)
  • Directeur de la section énergie et chaleur de l'économie de guerre 1939-1946)
  • Directeur du Berne-Lötschberg-Simplon de 1946 à 1953.

3 Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]

  • Bernard Degen, Hans Schäppi, Adrian Zimmermann (Hrsg.) : Robert Grimm. Marxist, Kämpfer, Politiker. Chronos, Zurich 2012.
  • Robert Grimm : Revolutionär und Staatsmann. Mit 8 Illustrationen. Schweizerischer Verband des Personals öffentlicher Dienste, Zurich 1958.
  • Christian Voigt : Robert Grimm. Kämpfer, Arbeiterführer, Parlamentarier. Eine politische Biographie. Zytglogge, Bern 1980
  • Adolf McCarthy : Robert Grimm: der schweizerische Revolutionär. Francke, Bern/Stuttgart 1989

4 Liens externes[modifier | modifier le wikicode]