Parti de Gauche

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Le Parti de Gauche est un parti de gauche français créé en 2008, principalement organisé autour de sa figure Jean-Luc Mélenchon. Il est la 2ème force politique du Front de Gauche. Son objectif affiché est de proposer un débouché politique renouant avec le socialisme, face à un PS embourbé dans le "social-libéralisme". Pour les marxistes révolutionnaires, il s'agit d'un parti électoraliste alimentant de graves illusions sur la nature de la République bourgeoise.

1 Historique

🔍 Voir : Jean-Luc Mélenchon.

Le PG vient essentiellement du courant autour de Jean-Luc Mélenchon. Ce politicien professionnel a fait sa carrière au PS depuis l'époque de l'ascension de Mitterrand, figure qu'il a idolâtré même après le "tournant de la rigueur". Mélenchon s'est toujours inscrit dans la minorité qui a résisté à l'embourgeoisement du PS, mais cela ne l'a pas empêché de vivre de cette machine électoraliste : il a été sénateur pendant 20 ans, député européen, membre de la direction du Parti socialiste, et ministre du gouvernement Jospin (qui a privatisé plus que la droite auparavant, envoyé les CRS contre un mouvement de chômeurs, participé à l'invasion de l'Afghanistan...). Mélenchon dénonce depuis les années 1990 le néolibéralisme et à la financiarisation, mais cela ne l'empêche pas de voter le traité de Maastricht qui pose une brique de plus vers l'Union Européenne libérale.

La cinglante défaite du PS en avril 2002 commence à le faire douter de l'avenir du PS. En 2005, il se démarque en s'opposant à la ligne majoritaire du parti, en faisant compagne pour le Non à la Constitution européenne, aux côtés de Buffet, Besancenot, Bové et les collectifs unitaires. Mais lors du Congrès de 2008 du PS, la position droitière de Ségolène Royal l'emporte, et il estime que le seul moyen de secouer "la gauche" est de faire pression de l'extérieur.

Avec Marc Dolez, il fonde le Parti de Gauche, officiellement créé le 12 novembre.

À peine 6 jours plus tard, le 18 novembre, un cartel électoral est annoncé entre le PG et le PCF pour les européennes de 2009, c'est la naissance du Front de Gauche.

Le congrès fondateur du Parti de Gauche a eu lieu le 1er février 2009.

🔍 Le Front de Gauche et son programme : Front de Gauche.

2 Un corpus idéologique flou

Le parti de gauche n'a pas à ce jour de référentiel idéologique bien défini. C'est d'ailleurs en partie ce qui a frustré certains, comme l'économiste Christophe Ramaux, qui a démissionné.[1] Il peut sembler évident qu'il est en tout "à gauche du PS", mais de nombreux faits contredisent cette idée, comme son attitude lors du mouvement sur les retraites, ou son positionnement sur le terrain patriote républicain de Chevènement. Il est d'ailleurs symptomatique que Dupont-Aignan (souverainiste de droite) se félicite de ses proximités avec Mélenchon,[2] ou que le Front de Gauche ait fait appel à des organisations comme le MRC de Jean-Pierre Chevènement.

On peut à peu près définir le Parti de Gauche comme "anti-libéral de gauche", au sens d'une politique qui s'inscrirait implicitement dans le capitalisme, en remettant en cause le néo-libéralisme. En effet, un des points de repères du PG, partagé par le PCF, et qui est le dénominateur commun à la nébuleuse de la "gauche antilibérale", est de considérer que la politique économique menée depuis les années 1980 a été absurde, même du point de vue bourgeois ! Ainsi Dominique Plihon, économiste d'ATTAC, en parle comme d'un « choix politique »[3] et Jacques Généreux, "économiste" du PG, parle d'une « victoire d'une folie politique contre l’efficacité et le progrès économique. »[4] Or, c'est une position inconséquente, car c'est refuser de comprendre que si les capitalistes de tous les pays impérialistes ont poussé à l'adoption des mêmes politiques macro-économiques, c'est parce qu'il y a une base matérielle à cela. Cette base, c'est l'évolution du capitalisme : la baisse du taux de profit pendant les "30 glorieuses" a mené à une crise dans les années 1970, et le "néo-libéralisme" a été le moyen d'accroître l'exploitation des travailleurs et le pillage impérialiste. Présenter la dégradation sociale qui en a résulté comme une "erreur" est une illusion profonde, qui vient d'une pensée économique qui ignore tout du marxisme. Même une politique simplement antilibérale ne pourrait pas être mise en place par le Front de Gauche au pouvoir, exposerait donc les travailleurs à une nouvelle déception comparable à celle du tournant de la rigueur de 1983.

A côté de cet antilibéralisme, le PG fustige également la "finance". La vision qui semble consensuelle au Front de Gauche est de distinguer le bon capitalisme industriel et entrepreneurial du mauvais capitalisme financier et parasitaire. On doit reconnaître à Jean-Luc Mélenchon qu'il ne suit pas une mode : il dénonçait déjà en 1993 au Sénat une « forme nouvelle de capitalisme financier transnational, qui se joue des frontières, qu'il utilise au profit de ses objectifs d'accumulation »[5]. 10 ans après le tournant de la rigueur sous Mitterrand, c'est vrai que la financiarisation s'est accrue, mais pas plus que son idole, il ne réussira par sa "force de l'esprit" et par les élections à humaniser le capitalisme.

Les responsables du PG n'ont absolument pas pour but d'avoir des repères théoriques clairs, mais plutôt d'attirer un électorat le plus large possible pour une victoire par les urnes. Il se revendique donc du "socialisme", de "l'écologie" et de la "République", et met côte à côte de multiples références en contradictions, parlant de Marx, de Jaurès, de Mitterrand, se revendiquant du "mouvement ouvrier" et du respect des "institutions de la République"... On peut trouver nombre de textes dans le PG exhortant au "dépassement" du capitalisme, avec des variantes destinées à l'écologie radicale ("la vraie écologie est incompatible avec le capitalisme"), mais les orientations plus circonstanciées, c'est-à-dire au PG pour les élections, sont beaucoup plus timorées, et dessinent des lendemains raisonnables : le PG se contenterait de défendre les services publics, d'interrompre les cotations boursières en continu[6]...

3 Nature du Parti de Gauche

3.1 Contre-feu à la "gauche de la gauche"

La création du PG répond aussi à un autre besoin, celui de lancer un contre-feu face au succès numérique du processus de fondation du NPA. Jean-Luc Mélenchon l'a clairement exprimé lors de la fondation de son parti, ajoutant que "contrairement à Besancenot, il n'était pas révolutionnaire". En 2008 il s'inquiétait : « l’organisation de l’autre gauche, avec ATTAC et Besancenot, a tendance à nous siphonner. »[7]

Le NPA et l'ex-LCR, Jean-Luc Mélenchon semble d'ailleurs les mépriser profondément. Il a notamment dit en off au journaliste Claude Barbier "Vous savez pourquoi le NPA est fichu ? on ne transforme pas un groupuscule d’intellectuels juifs du quartier latin en parti de masse des banlieues musulmanes"[8].

Sur son blog, le 30 septembre 2010, il écrit "C’est le retour attristant à la tradition de l’ancien criminel de droit commun argentin, Paolo Paranagua que l’amicale des anciens de la LCR au « Monde » avait fait embaucher. Son passé de voyou dans la branche dure de « l’Ejercito Revolutionario del Pueblo » attendrissait les révolutionnaires germanopratins, nonobstant les crimes et provocations de cette soi disant armée du peuple !". Ou encore le 12 fevrier 2011, "au congrès du NPA des rapporteurs de la majorité n’ont pas hésité à ressortir la veille artillerie lourde des canons à merde que leurs prédécesseurs".

Jean-Luc Mélenchon se voit clairement en homme fort pour diriger l'Etat bourgeois en récupérant la colère populaire. Et l'on aurait tort de ne pas le prendre au sérieux en croyant que seuls le bipartisme a de l'avenir. Au contraire, la crise érode de plus en plus les vieux partis de gouvernement, et Mélenchon en est bien conscient :

"Prenez-moi pour un fou, mais dans les révolutions par les urnes qui ont eu lieu en Amérique du Sud, c'est toujours un homme de l'Ancien Monde qui a fait le pont avec le nouveau. Quand la peur du déclassement est aussi forte qu'elle l'est actuellement en France, il suffit d'un rien pour que tout bascule. Alors je me mets en situation d'être cet homme-là. Si demain il fallait gouverner, je saurais comment m'y prendre."[9]

3.2 Parti réformiste ?

Historiquement, ce qu'on appelle un parti réformiste est un parti qui défend l'idée que par des réformes, le capitalisme peut aboutir progressivement au socialisme. C'est une idée que laisse entendre la notion de "dépassement" du capitalisme présente dans de nombreux textes du PG, mais qui n'est pas vraiment mise en avant face à l'opinion. De plus, à cause du profond recul de la conscience de classe, "être opposé au capitalisme" ne suffit pas à définir clairement une perspective. En particulier, les militants du PG l'assimilent plutôt confusément au "libéralisme" ou à "la finance", pas à l'exploitation salariale. Face aux signes d'allégeance répétés de Jean-Luc Mélenchon à la République bourgeoise, certains marxistes doutent même que cela soit la perspective véhiculée par le PG, et le caractérisent comme un parti pour la "régulation" du capitalisme, et en ce sens pensent qu'il n'entre même pas dans le champ du socialisme.

3.3 Parti de la classe laborieuse ?

Le Parti de Gauche et le Front de Gauche défendent officiellement les "pauvres", les "classes populaires", face aux politiques qui profitent aux "riches". Bien sûr, il parle aussi de "salariés" et de "grands patrons", mais c'est un élément parmi d'autres. Certes, là encore, en interne il arrive que des militants PG évoquent les classes sociales, mais ce n'est absolument pas ce qui vertèbre les raisonnements du parti et encore moins ce qui ressort publiquement. En réalité, derrière le flou, Jean-Luc Mélenchon s'est exprimé plusieurs fois pour dire qu'il se voyait plutôt porteur de la contestation des "classes moyennes". Implicitement, il prône une forme de front populaire dans lequel les prolétaires seraient à la remorque :

« Selon moi, c'est de la classe moyenne que viendra le déclenchement de ce que j'appelle "la révolution citoyenne". En le faisant, elle fait bloc avec les ouvriers et les employés dans un "front du peuple".»[10]

4 Le Parti de gauche, un obstacle au socialisme

Le Parti de Gauche n'est pas un parti qui serait dans notre camp, malgré "quelques limites". Il est un obstacle concret à la progression de la révolution socialiste, c'est-à-dire la nécessité pour les prolétaires de s'organiser, de comprendre la nature de classe de l'État, et de le renverser.

4.1 Allégeance aux patrons français

Jean-Luc Mélenchon se veut rassurant : « Les investisseurs n'ont aucune raison d'avoir peur. »[11] L'idée est clairement de rendre le capitalisme utile pour les besoins sociaux et environnementaux, en favorisant la relance et les investissements. « Dans mon programme, qui combine l'action de l'Etat et de forts amortisseurs sociaux, les entreprises y trouvent leur compte car il repose sur un élément de nature à les rassurer : la planification écologique qui donne une vision à long terme, permet d'organiser la production et l'investissement. » Mais ce capitalisme vert et social est impossible, car la crise du capitalisme est une crise de rentabilité, et les mesures du Front de Gauche réduiraient inévitablement le taux de profit et par conséquent l'investissement. Les capitalistes ont donc raison de craindre la candidature Mélenchon, comme ils craignaient celle de Mitterrand. C'est pourquoi comme son idole en 1981, Mélenchon fait son possible pour les rassurer. Et c'est pourquoi aussi dans l'éventualité où il parviendrait au pouvoir il serait contraint aussi de trahir la classe travailleuse.

Par ailleurs, ses liens avec l'industriel-politicien Serge Dassault sont éclairants. Non seulement il se réjouit "pour la France" de la vente d'avions militaires Rafales, mais il montre clairement à quel point sa vision de la "République au dessus des classes" est anti-socialiste. En effet, sur la simple question du conflit d'intérêt dans un mandat politique pour un industriel vivant des commandes de l'Etat, il est plus timide que la gauche bourgeoise traditionnelle qui fait mine de s'en inquiéter de temps en temps. Lui soutient que "c'est un petit peu bolchévique de faire des différences entre citoyens en fonction de leur capital"[12].

4.2 Mouvement sur les retraites

Alors que seule une grève générale reconductible était en mesure de faire céder Sarkozy sur la contre-réforme des retraites, Jean-Luc Mélenchon s'y est nettement opposé. Par exemple en prime-time sur France 2 le 5 octobre, à la question "êtes-vous pour une grève générale reconductible" il répond "Je suis un républicain, je suis pour la démocratie et non pour le sang versé. Je suis donc pour un référendum sur la question pour régler le problème de façon démocratique. Je ne me prononce pas sur la grève, je laisse les syndicats faire leur boulot." [13]

Et en effet, le PG a fait campagne pour un référendum, ce qui est au mieux une grave illusion dans la nature de l'État, au pire un coup de couteau dans le dos d'une mobilisation qui allait en se renforçant. Même le PS s'est contenté (certes, hyprocritement) d'appeler à la mobilisation, comme lorsque Razzy Hammadi, en meeting unitaire à Toulouse appelait à un raz-de-marée dans la rue pour mettre Sarkozy à genoux, sans dire le moindre mot sur 2012 contrairement au président du parti de gauche qui lorgne sans cesse dessus.

La marque d'allégeance aux directions syndicales (qui "savent ce qu'elles font") est bien entendue intéressée elle aussi, alors qu'elles ont une responsabilité énorme dans l'essouflement de la mobilisation. Il s'agit se faire des alliés parmi la bureaucratie syndicale...

Dans les Bouches-du-Rhône, le Front de Gauche refuse d'aller à la rupture avec le système Guerini, pourtant un systeme mafieux, magouilleur, clientéliste... Guerini qui pendant le mouvement sur les retraites a stigmatisé les grévistes... Le PS aussi par la voix de Caselli, président de la communauté d'agglo, a utilisé l'armée pour mettre fin (ou essayer de) à la grève des éboueurs...

4.3 Les actes des élus contredisent leurs paroles

Après le temps des discours vient le temps des "mains dans le cambouis", c'est-à-dire très concrètement la cogestion du système actuel.

Dans la plupart des cas, les élus obtenus par le PG ont entériné le budget de la majorité PS. Par exemple en Rhône-Alpes, les élus du Front de Gauche ont voté le budget 2011 du socialiste Jean-Jacques Queyranne, c'est-à-dire concrètement la dégradation du service TER, les subventions massives aux entreprises, la réduction des moyens pour les personnels techniques des lycées, etc. En Midi-Pyrénées et à la mairie de Toulouse, le PG a voté des subventions mirobolantes à l'Institut Catholique de Toulouse, pour son budget de fonctionnement, comme pour son budget d'investissement.

Dans certaines villes comme Boissy Saint Léger et d'autres les élus de "gauche" sont restés fermes mais cela reste des exceptions.

Dans le Cher, le PG reste dans l'alliance cantonale, "Cher terre de gauche", alors que les élus PCF disent qu'ils iront directement siéger au sein de la majorité tenue par le PS. Une charte avait été signée entre autres par le PG, le PCF et le NPA, qui stipulait que si le PS devait accepter tous les points programmatiques pour une éventuelle participation à l'exécutif.

Le maire de Limeil Brevanne, Rossignol, est dans une association des élus du PG : "la gauche par l'exemple", qui entend démontrer au quotidien que les propositions du PG sont réalisables. En effet, cela donne un bon exemple de ce que signifie la subversion pour le PG : la gestion du téléphérique est confiée à Véolia[14], la construction d'un éco-quartier à Elyo[15][16], et la gestion des eaux à la Lyonnaise[17]...

Le 22 décembre 2011, les 7 élus du Front de Gauche de la Région Midi-Pyrénées ont voté pour le budget 2012 de la majorité "socialiste", qui comprend d'un côté 103 millions d'euros de subventions aux entreprises locales, le financement de lycées privés, la non-gratuité des livres scolaire (une promesse électorale) et de l'autre une forte réduction de fonds pour la culture (liquidation de l'ARDT, du théâtre de la Digue...), ou encore la hausse de la TIPP.

Par ailleurs, le PG reste attaché au PS par mille liens personnels, comme ceux Mélenchon, qui affirme avoir "du respect" pour Martine Aubry (celle qui ne défend pas la retraite à 60 ans[18]), une "guerrière", une "combattante", et que s’il pouvait être "implacable" avec le PS, ce parti n’en restait pas moins "un parti de gauche" et donc pas "ennemi". Battante", etc... c'est aussi ce qu'il dit de Ségolène Royal, qu'il accueille chaleureusement à la Fête de l'Huma 2011[19], celle-ci déclarant en plus « Nous avons des convergences sur le fond. Deux propositions du programme du Front de gauche sont communes avec ce que je défends : l’interdiction des licenciements boursiers et la mise en place d’une banque publique d’investissement »[20] Plus que la "gauchitude" de Royal, cela montre à quel point le programme de Mélenchon est peu subversif. Mélenchon ne présente pas le PS comme un parti tenue par une bureaucratie soumise aux capitalistes, mais comme un parti simplement "fourvoyé" dans une erreur "libérale".

Début 2017, une trentaine d'élus quittent le PG isérois pour dénoncer la gestion locale par la majorité municipale PG de Grenoble.[21]

4.4 Positions internationales

Le Parti de Gauche se veut le "Die Linke" français. Les deux partis partagent dores et déjà la même compromission avec la gauche de gouvernement.

Le Parti de Gauche clame son soutien de façon répétée au PT brésilien de Lula[22], qu'il décrit comme un grand parti populaire en rupture avec la social-démocratie. Si Lula est effectivement populaire de par ses actes de charité envers les plus pauvres (possibles de par la puissance du capitalisme brésilien), son parti n'a amorcé aucune rupture avec le "business as usual", bien au contraire.[23]

Par ailleurs, le sacro-saint respect de Mélenchon pour le formalisme bourgeois des institutions l'amène à dire des monstruosités :

  • Ben Ali ne serait pas un dictateur, car il a été élu ! (LCP le 13 janvier)
  • "Le militant que je suis dit à "Moubarak, dégage !'", réplique Jean-Luc Mélenchon. "Par contre, en tant que président de la République je me garderais bien de tenir ce discours à l'égard d'un autre peuple souverain et libre" souligne-t-il. Quant à la sortie de Jeannette Bougrab, l'eurodéputé du Parti de gauche a tout simplement expliqué qui si un de ses ministres s'exprimait comme l'a fait la secrétaire d'Etat à la Jeunesse , "il prendrait la porte deux secondes après !". (Sur Europe 1) Autrement dit, sous Sarkozy comme sous Mélenchon, la France ne critiquerait pas ses amis dictateurs !
  • Plus généralement, Mélenchon développe des thèses de "géopolitique" qui signifient clairement que l'État qu'il dirigerait après une éventuelle victoire électorale serait le même État bourgeois qu'actuellement, inséré dans les relations impérialistes mondiales. (Par exemple son discours selon lequel il faudrait privilégier les partenaires chinois aux partenaires étatsunien parce que leur économie repose sur une production réelle, sans piper mot du fait que la croissance chinoise s'est bâtie sur l'exploitation sans frein de ses travailleurs).

Plus généralement, Jean-Luc Mélenchon affiche un niveau d'internationalisme extrêmement bas. Au contraire, il attise bein souvent des préjugés. "Les nouveaux entrants de l’est… eh ben qu’ils aillent se faire foutre ! Les Lituaniens, t’en connais un toi de Lituanien ? j’en ai jamais vu un moi."[24] Les états-uniens sont réduits à « un peuple d’incultes »[25]...

5 Manque de démocratie interne

Le PG est extrêmement hiérarchisé, et les mesures autoritaires y sont nombreuses comme les exclusions, mises sous tutelle de département entiers, etc... Le parti fonctionne autour d'une direction marchant à la cooptation, sans le moindre vote contradictoire, ni élection à la proportionnelle. Sans oublier le congrès organisé autour du texte unique de la direction (pour lancer un autre texte, il faut 10 signatures de délégués CN puis 20% des voix des délégués au CN d'avant Congrès...). Pour définir ses statuts, le PG a copié le fonctionnement du PCF stalinien, sous prétexte qu'autoriser les courants et tendances diviserait le parti.

C'est d'ailleurs la principale raison de démission du PG, comme l'exprime par exemple Christophe Ramaux : "Je m’imaginais un parti ouvert, où l’on réfléchit, discute, débat (…). Le PG fonctionne, au contraire, comme un petit groupe ’discipliné’"[1] Jean Michel Tarrin, qui a également quitté le PG, s'est heurté à de la censure à Politis[26], lorsqu'il a voulu écrire sur "la crise du PG", en avançant les éléments suivants :

- le congrès du PG est reporté pour la 2ème fois,
- il n’y a eu aucune consultation des adhérents quant à la stratégie électorale,
- les « parachutages » se sont multipliés  pour les élections régionales : ainsi la conseillère municipale PG de Colombes a été imposée comme chef de file PG dans l’Oise. Ce qui a entraîné le départ de la majorité des adhérents du PG de l’Oise,
- la moitié des adhérents des Alpes Maritimes a quitté le PG suite à des dysfonctionnements bureaucratiques,
- la quasi-totalité des adhérents d’Argenteuil (95) a quitté le PG suite à un « parachutage » lors d’une élection cantonale et suite au non-respect des décisions prises par les adhérents,
- le PG s’est transformé en « parti de Mélenchon », relayé par Michel Soudais qui illustre systématiquement ses articles de photos de Mélenchon comme si le PG se réduisait à son président,
- la direction du PG « propose » systématiquement des candidatures « officielles »  lors des élections internes, les candidatures venant des comtés de base sont rejetées sans explication,
- les propositions d’amendements aux textes soumis aux militants, amendements proposés par les comités de base, ont été purement et simplement mis à la poubelle,
- les sanctions disciplinaires se sont multipliées et sans procédure d’appel,
- le droit de tendance demeure interdit.

Le flou programmatique du PG n'est pas un hasard, en ce qu'il laisse les mains libres à son président pour dire ce qu'il veut sans avoir de compte à rendre. Il n'est pas le porte-parole du parti, c'est le parti qui adhère au tribun.

6 Notes et sources

L'humain d'abord, ou l'impasse antilibérale. NPA, 2 janvier 2012
Mélenchon, un sauveur pour les travailleurs ? Tendance Claire du NPA, avril 2012
Ne mélenchon pas le Front de Gauche et les soviets. avril 2012

  1. 1,0 et 1,1 http://bellaciao.org/fr/spip.php?article112736
  2. http://www.20minutes.fr/article/625391/politique-presidentielle-2012-dupont-aignan-couche
  3. D. Plihon : le nouveau capitalisme (La Découverte, 2004).
  4. J. Généreux : la grande régression (Seuil, 2010).
  5. http://www.senat.fr/comptes-rendus-seances/5eme/pdf/1993/11/s19931103_3709_3788.pdf
  6. Une révolution aura lieu en France, 29/01/2011, Amélie DUCHAMPT, Libération
  7. Mélenchon : « Quand Benoît Hamon aura choisi entre maman et papa… », 30/08/2008
  8. http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/Il-n-y-en-a-pas-deux-comme-Elle/Sons/Il-n-y-en-a-pas-deux-comme-Elle-19-02-12-954547/
  9. http://www.lepoint.fr/politique/24-heures-dans-la-vie-de-melenchon-14-04-2011-1321784_20.php
  10. Classes moyennes : les réponses de Moscovici, Joly, Mélenchon et Guaino, janvier 2012
  11. «Les investisseurs n'ont aucune raison d'avoir peur de mon programme», Les Echos, 2012
  12. http://www.dailymotion.com/video/xo8r94_jean-luc-melenchon_news
  13. http://bellaciao.org/fr/spip.php?article107265
  14. http://fr.groups.yahoo.com/group/TFMR/message/121
  15. http://www.usinenouvelle.com/article/elyo-equipera-l-ecoquartier-de-limeil-brevannes.123379
  16. http://www.limeil-brevannes.fr/data/articles/Castor_114_-_03_2008/article_04/article.pdf
  17. http://www.limeil-brevannes.fr/49-nouveaux-brevannais.html
  18. http://www.20minutes.fr/article/377864/Economie-Reforme-des-retraites-pourquoi-Martine-Aubry-propose-de-supprimer-la-retraite-a-60-ans.php
  19. Fête de l'Huma : Royal accueillie par Mélenchon
  20. Royal-Mélenchon, le retour de flamme, Libération, 2011
  21. http://www.placegrenet.fr/2017/02/02/trentaine-de-militants-grenoblois-demissionnent-parti-de-gauche/121505
  22. Les élections présidentielles au Brésil, PG
  23. Bilan de Lula, un social-libéralisme à la brésilienne, NPA, Octobre 2010
  24. http://www.taurillon.org/Carton-rouge-a-Jean-Luc-Melenchon
  25. Le Monde, 26/01/11
  26. Lettre au directeur de Politis, 13 avril 2010