Parti constitutionnel démocratique

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Affiche du parti KD

Le Parti constitutionnel démocratique est le principal parti bourgeois libéral de l'Empire russe. Les membres du parti étaient appelés cadets, de l'abréviation KD du nom du parti en russe (Конституционная Демократическая партия). Le parti « cadet » ne doit pas être confondu avec les « cadets » étudiants des écoles militaires de l'Empire russe.

Les écrits de Constantin Kaveline et de Boris Tchitcherine ont constitué la base théorique de la plate-forme du Parti. L'historien Pavel Milioukov a été chef du parti tout au long de son existence.

Le parti KD a d'abord un rôle dirigeant dans le gouvernement provisoire issu de la révolution de Février 1917, avant de céder peu à peu du terrain aux réformistes SR et menchéviks sous l'effet de la radicalisation des masses. Suite à la révolution d'Octobre, le parti KD, qui soutient la guerre civile contre l'Armée rouge, est interdit.

Le parti KD publia le journal Retch (« la parole ») de 1906 à 1917.

1 Des origines radicales (1905-1906)

Le Parti constitutionnel démocratique est créé dans le mouvement révolutionnaire de 1905. Déjà en 1904, notamment suite à la contestation de la guerre russo-japonaise, une campagne pour une réforme constitutionnelle est menée à partir des zemstvo et par des banquets (inspirés de la campagne des banquets).

Au début de la grève générale d'octobre 1905, la plupart des patrons libéraux soutiennent le mouvement, espérant que quelques sacrifices suffiraient à obtenir des gains politiques de l'action de la classe ouvrière. L’éditorialiste de Pravo, le principal organe de ceux qui devaient bientôt former le parti KD, déclarait : « La première grève restera une page lumineuse dans l’histoire du mouvement de libération, un monument au grand mérite de la classe ouvrière dans la lutte pour l’émancipation politique et sociale du peuple. »[1]

Le Parti constitutionnel démocratique est formé à Moscou du 12 au 18 octobre 1905, au plus du mouvement, quand le tsar Nicolas II est contraint de signer le Manifeste d'octobre octroyant des libertés civiques. Une résolution du congrès de fondation affirmait :

Les revendications des grévistes, telles qu’ils les ont eux-mêmes formulées, sont essentiellement limitées à la mise en place immédiate des libertés fondamentales, la libre élection des représentants du peuple à une assemblée constituante sur la base du suffrage universel, égal, direct et secret, et d’une amnistie politique générale. Il ne fait pas le moindre doute que ces revendications sont identiques à celles du Parti Constitutionnel-Démocrate. Etant donnée cet accord sur les buts, le congrès de fondation du Parti Constitutionnel-Démocrate considère de son devoir d’exprimer sa solidarité complète avec le mouvement de grève. A leur propre place et à l’aide des méthodes accessibles au parti, ses membres s’efforcent d’accomplir les mêmes tâches, et, comme tous les autres groupes participant à la lutte ont rejeté avec force l’idée d’atteindre leurs objectifs au moyen de négociations avec le pouvoir gouvernemental.

Mais très vite, le vent tourne. Comprenant très vite que les ouvriers ne limitent pas leurs revendications à la démocratie libérale, mais menacent aussi leurs profits, ils préfèrent se jeter dans les bras du tsarisme. Les industriels généralisent les lock-out, rendant un service inappréciable pour l'écrasement de la révolution. Là où auparavant la grève était célébrée, elle était maintenant appelée par le dirigeant KD Milioukov « un crime, un crime contre la révolution. »[2] Strouvé, qui au début de 1905 avait appelé à la révolution, écrivait désormais : « L’anarchie pernicieuse de la révolution russe est démontrée très clairement par le fait qu’elle désorganise beaucoup plus qu’elle n’organise le pays, aussi bien qu’elle-même. »[3]

La base sociale du parti était essentiellement des intellectuels et des professions libérales. Des universitaires et des avocats en particulier. Une grande partie des membres étaient des notables des zemstvos locaux. Le parti KD est constitué par la fusion de plusieurs regroupements libéraux : l'Union de Libération (dont d'anciens« marxistes légaux »), l'Union des Zemstvos Constitutionnalistes, et l'Union des unions, une organisation d'intellectuels et de professions libérales. Étant donné ses revendications de fin d'égalité des droits pour toutes les minorités nationales, le parti recevait beaucoup de soutien de la part des Juifs et des Allemands de la Volga. Ils défendaient aussi timidement quelques mesures sociales, comme la journée de huit heures.

Les KD étaient à la gauche immédiate des octobristes, un autre parti organisé dans le même temps. Contrairement aux Octobristes, qui se sont engagés pour une monarchie constitutionnelle dès le début, les KD ont d'abord été ambigus sur le sujet, réclamant le suffrage universel (y compris le suffrage féminin) et une Assemblée constituante qui permette de déterminer la forme de gouvernement du pays. Les KD étaient l'un des partis invités par le Premier ministre Sergei Witte à rejoindre son cabinet, en octobre-novembre 1905, mais les négociations échouèrent du fait des exigences radicales des KD et du refus de Witte de chasser des réactionnaires notoires comme Petr Nikolaïevitch Durnovo du cabinet.

Le programme adopté au congrès de fondation du parti cadet comportait la revendication d’une assemblée constituante (article 13), et la monarchie n’était pas du tout mentionnée. Mais le congrès de janvier 1906 changea l’article 13, le remplaçant par la revendication d’une « monarchie constitutionnelle et parlementaire. »

Aux élections à la première Douma d'État de l'Empire russe en avril 1906, les KD ont reçu 37 % des voix de la population urbaine et remporté plus de 30 % des sièges. Ils interprétèrent leur victoire électorale comme un mandat et s'allièrent à la faction de la gauche paysanne troudovik, formant ainsi une majorité à la Douma. Lorsque leur déclaration d'intention législative a été rejetée par le gouvernement au début de la session parlementaire, au mois d'avril, ils ont adopté une ligne radicale d'opposition, en dénonçant le gouvernement à chaque occasion. Le 9 juillet, le gouvernement annonça que la Douma était dissoute en raison de ses dysfonctionnements. En réponse, 120 KD, 80 troudoviks et des députés sociaux-démocrates allèrent à Vyborg (alors une partie du Grand-Duché de Finlande, et donc hors de portée de la police russe) et ont signé le Manifeste de Vyborg (aussi nommé l'« appel de Vyborg »), écrit par Pavel Milioukov. Dans le manifeste, ils appelaient à la résistance passive et au non-paiement des impôts. L'appel n'a pas eu d'effet sur la population en général et se révéla inefficace, aboutissant à une interdiction de ses auteurs, y compris l'ensemble de la direction des KD, à participer aux futures doumas.

Ce n'est que plus tard en 1906, avec le repli de la révolution, que les KD abandonnèrent leurs aspirations révolutionnaires et républicaines et se déclarèrent en faveur d'une monarchie constitutionnelle. Le gouvernement, cependant, resta réticent envers les KD jusqu'à la chute de la monarchie en 1917. Trotski dresse le tableau suivant de la trajectoire sociologique des premiers KD :

« Les libéraux russes, jusqu'à 1905, se sentaient d'ordinaire gênés d'être des libéraux. Une teinte de populisme et, plus tard, de marxisme, fut longtemps pour eux l'indispensable couleur de protection. Cette capitulation honteuse, en fait peu profonde, d'assez larges cercles bourgeois, dont un certain nombre de jeunes industriels, devant le socialisme, exprimait le manque d'assurance intime d'une classe qui était survenue assez à temps pour ramasser des millions, mais trop tard pour prendre la tête de la nation. Des pères barbus, des moujiks et des boutiquiers enrichis, thésaurisaient sans réfléchir à leur rôle social. Les fils sortaient des universités en une période de fermentation prérévolutionnaire des idées et, lorsqu'ils essayaient de se trouver une place dans la société, ne s'empressaient pas à se mettre sous le drapeau du libéralisme, déjà usé par les pays avancés, déteint et tout couvert de reprises. Pendant un certain temps, ils abandonnèrent aux révolutionnaires une partie de leur âme et même une parcelle de leurs revenus. Plus encore, ceci concerne les représentants des professions libérales : en nombre considérable, ils avaient passé, dans leurs jeunes années, par une période de sympathies socialistes. »[4]

Dès 1906, contre les menchéviks qui en faisait de façon simpliste le parti de la bourgeoisie montante et donc révolutionnaire, Lénine soulignait que les KD étaient, en fait, largement liés aux propriétaires terriens, donc hostiles à un soulèvement paysan.

Les cadets sont le parti des bourgeois libéraux, des propriétaires fonciers libéraux, des intellectuels bourgeois. Si (…) a des doutes quant à la réalité d’un état d’esprit de propriétaires fonciers parmi les cadets, nous attirerons son attention sur deux faits : 1° sur la composition du groupe cadet à la première Douma, (…) ; 2° sur le projet agraire des cadets qui est au fond le plan d’un propriétaire foncier capitaliste.[5]

Les KD avait un journal central qui s'appelait la Retch (« la parole »).

2 L'opposition parlementaire (1906-1917)

Lorsque la deuxième Douma a été convoquée le 20 février 1907, les KD se sont trouvés dans une position difficile. Leur leadership n'était pas représenté à la Douma après le fiasco du Manifeste de Vyborg, et le nombre de leurs députés a été ramené à une centaine. Tout en étant encore la plus grande faction de la Douma, ils ne dominaient plus le parlement et leurs tentatives de se concentrer sur les lois ont été frustrés par les radicaux, de gauche comme de droite, qui utilisaient la Douma comme un outil de propagande. Bien que les KD aient modéré leur position dans la deuxième Douma, en mai 1907 ils refusèrent de voter pour une résolution dénonçant la violence révolutionnaire. Celle-ci a donné au gouvernement de Piotr Stolypine un prétexte pour dissoudre la deuxième Douma, le 3 juin 1907 et pour modifier la loi électorale de façon à limiter de façon draconienne la représentation des partis de gauche et libéraux.

Compte tenu des changements dans la loi électorale, les KD ont été réduits à un relativement faible groupe d'opposition (54 sièges) dans la troisième Douma (1907-1912). Bien qu'exclus des plus importantes commissions de la Douma, les KD n'étaient pas complètement impuissants et pouvaient déterminer l'issue de certains votes quand ils s'alliaient à la faction centriste des octobristes contre l'aile droite nationaliste de l'assemblée.

En 1908, ils modéraient encore davantage leur position, votant pour dénoncer la violence révolutionnaire, ne cherchant plus l'affrontement avec le gouvernement et s'appliquant à influencer la législation dans la mesure du possible. En 1909 Pavel Milioukov pouvait affirmer que les KD étaient désormais « l'opposition de Sa Majesté, et non pas opposés à Sa Majesté », ce qui a seulement causé une dissidence modérée au sein de la faction de gauche du parti. Les KD, alliés avec la faction progressiste et les Octobristes, ont pu appuyer certains projets de loi libéraux (libertés religieuses, liberté de la presse et des syndicats) à la Douma, mais ces projets étaient soit dilués par la chambre haute du parlement, soit soumis au veto mis par l'empereur. L'échec de leur programme législatif a discrédité encore plus leur stratégie de changement pacifique grâce à la réforme progressive.

En 1910 le gouvernement a ravivé sa campagne de russification dans une tentative de restreindre les droits des minorités, notamment en réduisant radicalement l'autonomie de la Finlande. La plupart des KD étaient opposés à ces politiques et, alliés à l'aile gauche octobriste, ont tenté de les atténuer autant que possible, mais en vain. Toutefois, une minorité des KD dirigé par Pierre Struve a appuyé une version modérée de russification, sujet sur lequel le parti menaçait de se diviser. Avec l'augmentation du mécontentement populaire après le massacre de la Léna le 4 avril 1912 et une baisse continue des adhérents au parti après 1906, les dissensions au sein du parti s'accentuèrent. Les dirigeants de la gauche des KD, comme le membre du Comité central Nikolaï Nekrassov, ont fait valoir que l'expérience de la Douma avait été un échec et que le « travail constructif » était inutile dans le cadre d'un gouvernement autocratique. De leur côté, les dirigeants de la droite des KD, comme les membres du Comité central Vassili Maklakov, Mikhaïl Tchelnokov, Nikolaï Gredeskoul et Ariadna Tyrkova-Williams, ont plaidé en faveur d'une évolution vers la droite.

2.1 L'Union sacrée de 1914

Les désaccords ont été provisoirement mis de côté en juillet 1914 au déclenchement de la Première Guerre mondiale lorsque les KD ont appuyé sans réserve le gouvernement et ont trouvé un moyen de s'investir dans divers types de travaux de secours sous l'égide de l'Union panrusse des zemstvos et de l'Union panrusse des villes de Russie. Au cours d'une séance solennelle de la Douma d'État, le 26 juillet 1914, le président de la fraction KD déclarait : « Nous ne posons ni conditions, ni revendications ; nous jetons seulement sur la balance notre ferme volonté de vaincre l'adversaire. »

Trotski souligne comment et pourquoi les KD se jetaient avec enthousiasme dans la guerre :

« Ce furent indiscutablement les KD qui jouèrent le rôle de coryphées dans le concert belliqueux des patriotes. Ayant rompu ses attaches problématiques avec la révolution dès la fin de 1905, le libéralisme, sitôt le début de la contre-révolution, leva le drapeau de l'impérialisme. Cette nouvelle attitude était la conséquence de la première : du moment qu'il était impossible de débarrasser le pays des antiquailles de la féodalité, pour assurer à la bourgeoisie une situation dominante, il ne restait qu'à conclure une alliance avec la monarchie et la noblesse, dans le but d'améliorer la situation du capital russe sur le marché mondial. »[6]

Courant 1915, alors que la période initiale des sentiments d'unité nationale s'était éteinte, et que le retrait russe de la Galicie avait montré l'incompétence du gouvernement, les KD, de concert avec la faction progressiste, les Octobristes et une partie du groupe nationaliste à la Douma, ont formé le Bloc progressif en août 1915. Celui-ci critiquait le gouvernement pour son incompétence à menser la guerre, et il exigeait un gouvernement de « confiance populaire ». Comme les défaites de la Russie dans la guerre se sont multipliées, l'opposition des KD est devenue plus prononcée, culminant avec le discours de Milioukov à la Douma, en octobre 1916, lorsqu'il a accusé tous les ministres du gouvernement de trahison. Les KD et le Bloc progressif accusaient la Cour d'avoir des sentiments germanophiles et de tramer une paix séparée. Dans ce bloc n'entrèrent pas, sur la gauche les social-démocrates et les travaillistes, et sur la droite les Cent-Noirs ultra-réactionnaires.

Néanmoins les KD sentaient bien qu'il y avait de moins en moins d'enthousiasme pour la guerre (ce n'était pas eux qui la faisait!). A la conférence du parti KD, en octobre 1916, la majorité des délégués signalèrent de l'apathie et du manque de foi en la victoire « dans toutes les couches de la population, particulièrement dans les campagnes et parmi la classe pauvre des villes ».

Et par ailleurs, ils sentaient qu'une colère sourde grondait dans les classes populaires, et que par conséquent, malgré toutes leurs revendications auprès du tsarisme, il fallait à tout prix conserver l'ordre. Ainsi Milioukov disait à une conférence de son parti : « Nous marchons sur un volcan... La tension a atteint son extrême degré... Il suffirait d'une allumette jetée par imprudence pour provoquer un épouvantable incendie... Quel que soit le pouvoir — mauvais ou bon — un pouvoir ferme est, pour l'instant, plus nécessaire que jamais. »

Certains dans le gouvernement de Tsar, un peu plus lucides sur la situation, étaient favorables à un accord avec les KD, et ils savaient que leur libéralisme était plus que modéré. Ainsi le ministre des Affaires étrangères Sazonov disait : « Si l'on conduit l'affaire convenablement et si l'on ouvre une échappée, les KD seront les premiers à chercher un accord. Milioukov est un bourgeois fieffé et il redoute plus que tout la révolution sociale. Au surplus, la plupart des KD tremblent pour leurs capitaux. »

Mais la monarchie reste intransigeante jusqu'à sa fin.

3 La révolution de 1917

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Affiche du parti KD pendant la révolution

Au cours de la révolution de Février, les députés KD à la Douma et d'autres personnalités KD ont formé le noyau du nouveau gouvernement provisoire russe avec cinq portefeuilles. Les KD ont présenté un projet de loi abolissant toutes les restrictions fondées sur la religion ou la nationalité et introduit un élément d'autodétermination par le transfert de pouvoir des gouverneurs généraux aux représentants locaux. Ils ont publié un décret reconnaissant l'autonomie polonaise, mais surtout comme un geste symbolique à la lumière de l'occupation allemande de ce territoire. Toutefois, cette tendance a été limitée, car la plupart des ministres craignaient un effondrement de l'empire.

D'emblée le gouvernement provisoire ne contrôle pas totalement le pays, qui est couvert de soviets d'ouvriers, de paysans et de soldats qui pratiquement largement l'autogestion (situation de double pouvoir).

Un des dirigeants des KD, le prince Lvov, est devenu Premier ministre et Pavel Milioukov a été ministre des Affaires étrangères de Russie. Parti radical juste 11 ans plus tôt, après la révolution de Février, les KD occupaient à présent l'extrémité droite de l'éventail politique puisque toutes les partis monarchistes avaient été dissous. Tous les autres partis, à sa gauche, se revendiquaient du socialisme, dont les principaux étaient le parti populiste des S-R, suivis par les deux fractions du POSDR, menchéviks et bolchéviks. Et les ex monarchistes se rabattaient sur le parti KD.« Le Novoié Vremia, ancien organe officieux du gouvernement tsariste, un des journaux les plus malhonnêtes du monde – et ce n'est pas peu dire ! – exhortait les gens de droite, les nationalistes, les octobristes, à voter pour les KD. »[7]

Bien que l'ancien programme KD parlât d'une « expropriation obligatoire des terres de propriétaires nobles d'après une juste estimation », plus personne ne prenait encore ce programme au sérieux. Le ministre de l'Agriculture, le KD Chingarev, médecin de province, différait sans cesse la solution du problème agraire en donnant aux paysans de l'espoir, avec le mirage d'une Assemblée constituante que les KD ne voulaient pas convoquer.

La position des KD dans le gouvernement provisoire a été compromise quand la promesse de Milioukov aux alliés de l'Entente de continuer la guerre (18 avril) a été rendue publique le 26 avril 1917. La crise gouvernementale a conduit Milioukov à la démission et à un accord entre partis socialistes modérés les 4 et 5 mai. La position des KD s'est encore érodée durant la crise des Journées de juillet 1917 quand ils ont démissionné du gouvernement pour protester contre les concessions au mouvement indépendantiste ukrainien. Pourtant, la coalition a été réformée plus tard en juillet sous Alexandre Kerenski et le gouvernement a survécu à une autre crise au début de septembre. Sergueï Fedorovitch Oldenburg a été ministre de l'Éducation et brièvement président de la commission sur les nationalités.

Les KD étaient devenus un handicap pour leurs partenaires de la coalition socialiste et un paratonnerre pour la propagande bolchevique. Avec la prise de pouvoir bolchevique le 25 octobre 1917, la presse des KD (en particulier la Retch) est interdite et le parti est supprimé par le nouveau régime. Oldenburg avec un groupe d'universitaires sont allés voir Lénine à l'institut Smolny pour se plaindre de l'arrestation de plusieurs ministres de l'ancien gouvernement provisoire.

4 La guerre civile russe et le déclin (1918-1940)

Après la victoire bolchevique dans la guerre civile russe, la plupart de la direction des KD a été contrainte à émigrer et a continué de publier des journaux à l'étranger, principalement à Paris, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Toutefois Oldenburg a négocié une relation de travail entre l'Académie des sciences de Russie et les bolcheviks, signant un accord selon lequel l'Académie appuyait l'État soviétique en février 1918.

5 Liste des principaux KD

6 Notes

  1. M.N. Pokrovsky, Русская История в самом сжатом очерке, 1933
  2. P. N. Milioukov, Год борьбы. Публицистическая хроника 1905-1906, Saint-Pétersbourg, 1907, p. 171.
  3. S.E. Sef, Буржуазия в 1905 году, Moscow-Leningrad 1926, p. 82.
  4. Léon Trotski, Histoire de la révolution russe - 10. Le nouveau pouvoir, 1932
  5. Lenin, Cadets and Trudoviks, 1er mars 1907
  6. Léon Trotski, Histoire de la révolution russe - 2. La Russie tsariste et la guerre, 1932
  7. Trotski, Histoire de la révolution russe - 18. La première coalition, 1932

7 Références

  • Melissa Kirschke Stockdale, « The Constitutional Democratic Party », in Anna Geifman (éd.), Russia Under the Last Tsar, Blackwell Publishers, 1999, (ISBN 1-55786-995-2) p. 164-169.
  • Melissa Kirschke Stockdale, Paul Miliukov and the Quest for a Liberal Russia, 1880-1918