Parti communiste internationaliste (La Vérité)

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Le Parti Communiste Internationaliste (La Vérité) était un parti trotskyste français, issu de la scission entre les deux fractions du Parti Communiste Internationaliste (1944-1952), la section française de la Quatrième Internationale. Ce parti se considére comme la continuité du PCI, et on le désigne sous le nom de son journal, « La Vérité », ou sous le nom de « PCI-Majoritaire », afin de le distinguer de la minorité rassemblé dans le Parti communiste internationaliste (IVe Internationale).

1 Origines

Après la scission de sa minorité, le PCI majoritaire conserve le gros des militants, toute l’implantation ouvrière du parti, le journal La Vérité ainsi que le local du parti. L’organisation de jeunesse du PCI, le Mouvement révolutionnaire de la jeunesse (MRJ) qui tient son congrès le 12 juillet 1952, se rallie massivement aux majoritaires.

Néanmoins, le parti a des problèmes d’argent, et ne peut pas faire reparaître La Vérité avant le 18 septembre.

La démoralisation des militants après une scission peu comprise fait des ravages, les cellules de Lyon et Saint-Etienne disparaissent en 1952, et l’implantation en dehors de Paris est compromise, a part dans la région nantaise. Le PCI remobilise alors ses troupes sur les mots d’ordre d’unité et de démocratie syndicale.

Sur ce plan, L’Unité (journal syndical unitaire) explose en 1952, les membres réformistes de Force Ouvrière quittant la revue, laissant les trotskystes et les anarcho-syndicalistes autour d'un nouveau journal, l’Unité Syndicale.

Le PCI noue des contacts avec André Marty, isolé puis exclu du Parti Ccommuniste Français, via l’intermédiaire de Marcel Bleibtreu. Celui-ci pense que des pans du PCF sont susceptible de s'en détacher, sur une ligne de gauche. Il commence à s’opposer à Lambert, qui veut que les militants s’attachent à affermir leurs positions syndicales, notamment dans FO.

La Vérité s’implique dans le soutien à Marty, avec la fondation de « Comité de redressement communiste » à Paris. La mort de Staline fait espérer à la direction, autour de Bleibtreu et de Lequenne, que le soutien à Marty et l’autonomisation des partis communistes européens feront apparaître de nouvelles oppositions à leur gauche qu’il serait possible d’exploiter. Marty fait échouer ces plans en rompant les contacts, déçu par le peu de membres composant le PCI, et souhaitant surtout être réintégré dans le PCF.

Cela permet à Pierre Lambert de concentrer le PCI sur l’action syndicale. L’Unité Syndicale, mise en veille faute d'argent, reparaît en juin 1953.

En novembre 1953, le PCI est forcé de dissoudre le MRJ, pour cause de manque d’activité.

2 La Guerre d'Algérie

Le PCI avait conservé les liens tissés par le PCI d'avant la scission de 1952 avec Messali Hadj, important dirigeant indépendantiste algérien, et son Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD). Les deux organisations mènent des actions communes : meetings, manifestations, publication de communiqués, lutte contre la répression qui frappe les militants nationalistes algériens…

A la base, dans les entreprises, les trotskystes coopèrent avec les travailleurs algériens du MTLD. La Vérité diffuse des lettres de prisonniers politiques algériens, et critique les organisations syndicales qui refuse d'aider la lutte pour l'indépendance.

L’insurrection de la Toussaint prend le PCI-majoritaire et le MTLD au dépourvu. Celui-ci préparait sa propre tentative d’insurrection, et est doublé par le FLN. Le 4 novembre 1954, le Conseil des ministres décide la dissolution du MTLD.

En décembre 1954, le MTLD se reconstitue, en un Mouvement National Algérien, et s'engage lui aussi dans la lutte armée.

Messali Hadj, en théorie chef de ce mouvement, est emprisonné en France. Le PCI aide à fonder le « Comité pour la libération inconditionnelle de Messali Hadj ». L'appui au MNA deviens la pririté pour la direction, devant l'action syndicale, l'indépendance de l'Algérie étant conçue comme dirigé par le MNA, qui est selon le PCI un « parti prolétarien révolutionnaire »  Les militants s'improvisent porteurs de journaux et de fonds. Des comités contre la guerre et la repression sont organisés, et la Vérité revient à chauqe numéro sur la « sale guerre ».

Le MNA, qui apparait comme l'ennemi principal pour les autorités françaises, attire la repression sur ses soutiens. La Fédération Communiste Libertaire est démantelée, la Vérité est saisie plusieurs fois et plusieurs membres du PCI sont interrogés. C'est ce qui méne Bleibtreu et ses alliés a le quitter, le 20 mars 1955. Bleibtreu veut soutenir le FLN, et ne souhaite pas subir plus longtemps la repression due au soutien au MNA. Ils fondent le Groupe bolchevik-léniniste, qui intégrera plus tard le PSU.

A l'été 1958, le PCI rompt avec le MNA, suite à des affaires de collaboration entre des maquis de ce mouvement et l'armée française.

3 Du PCI à l'OCI

Cette rupture, couplée avec le coup d'état de De Gaulle en mai, affaiblit encore les maigres forces du parti, qui perd ses soutiens parmi les travailleurs algériens. Il ne compte plus que 57 militants. Pour sauvegarder ce qu’il reste, la direction réorganise complément ses activités autour de La Vérité, transformée en revue en octobre 1958. Sa parution, d'hebdomadaire, passe à mensuel et son contenu se fait plus théorique. Le PCI ne mène plus d'activités politique, et ses dirigeants considèrent qu'il ne s'agit plus d'un parti.

Le champ d'action du groupe de la Vérité se recentre sur le mouvement syndical. Il aide à organiser le CLADO (Comité de liaison et d’action pour la démocratie ouvrière), fondé en 1956 sur l'initiative de Marceau Pivert, au côté des anarcho-syndicalistes de FO. Il tente de rallier le groupe Voix Ouvrière avec la création de bulletins d'usines communs. Son principal champ d'action est néanmoins le syndicat Force Ouvrière.

En 1960 le groupe relance un hebdomadaire, baptisé Informations Ouvrières, qui se transformera en journal mensuel en février 1964. Ce journal permet au groupe de sortir de l'anonymat relatif dans lequel il était confiné et de commencer à rallier des groupes de militants, de lecteurs et de sympathisants.

Le groupe de la Vérité prend également des initiatives pour bâtir un groupe étudiant, devant agir en direction des syndicats étudiants comme l'UNEF. Le Comité de Liaison des Etudiants Révolutionnaire est mis sur pied au printemps 1961, et une série de bulletins ronéotypés, Révoltes, est organisé en parralléle pour toucher les étudiants non politisés.

En décembre 1965, considérant que ses effectifs sont assez importants, se tient le congrès de fondation d'un nouveau parti, conçu comme héritier du PCI majoritaire, l’Organisation Communiste Internationaliste.

4 Le Comité International

Au niveau international, le PCI, d’abord isolé et refusant de construire une organisation extérieure à la Quatrième internationale, se lie avec le POR argentin de Nahuel Moreno, la section suisse de la QI, et la majorité du SWP américain. Le but est de constituer une tendance internationale, et de prendre le contrôle de la Quatrième Internationale aux pablistes au 4ème Congrès mondial.

Devant le verrouillage du Comité Exécutif International par Pablo, ce qui rend impossible ce changement de majorité, le PCI et le SWP décident de créer un Comité International, en opposition au Secrétariat International existant.

Ce comité fonctionne mal, d’abord parce que sa plus puissante section, le SWP, est soumis à la pression maccarthyste et ne peut s’impliquer à fond, ensuite parce que le SI fait pression pour une réunification sur ses conditions.

Cela aboutit en 1963 : le PCI et la Socialist Labour League anglaise restent isolés alors que le reste du comité rejoint le Secrétariat Unifié.

Les efforts du PCI vont alors se porter sur la reconstruction de l'Internationale. Une première ébauche de rassemblement internationale est réalisée en 1966, lors de la Conférence de Londres, qui rassemble outre le PCI et la SLL le Workers Party et la Spartacist League, ainsi que Voix Ouvrière.

5 Notes et Références

Jean Hentzgen, Agir au sein de la classe, Les trotskystes français majoritaires de 1952 à 1955, 2006

Robert J. Alexander, International Trotskiism, 1929-1985: A Documented Analysis of the Movement