Novaïa Jizn

De Wikirouge
Révision datée du 3 janvier 2021 à 17:55 par Wikirouge (discussion | contributions)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Aller à la navigation Aller à la recherche
Jusqu'en 1918, la Russie utilisait le calendrier julien, qui avait à l'époque 13 jours de retard sur le calendrier grégorien. Le 23 février « ancien style » correspond donc au 8 mars « nouveau style » (n.s.).


Novaïa Jizn de 1905

Novaïa Jizn (en russe : Новая Жизнь, La Vie nouvelle) fut le nom de plusieurs journaux russes.

1 1905[modifier | modifier le wikicode]

Au moment de la vague révolutionnaire de 1905 les bolchéviks font paraître le premier quotidien du Parti ouvrier social-démocrate de Russie. Il parut à Saint-Pétersbourg du 27 octobre (9 novembre, nouveau style) au 3 (16) décembre 1905. Vingt-sept numéros furent publiés.

Son premier rédacteur en chef était Maxime Litvinov. Il fut ensuite interdit le 2 décembre 1905 et le numéro 28 sortit illégalement.

Ce quotidien, qui jouait le rôle d'organe central du POSDR, tirait à 80 000 exemplaires et avait parmi ses rédacteurs Lénine, Lounatcharski, Gorki. Il était édité par Maria Andreïeva (maîtresse de Gorki) qui disposait des moyens financiers du richissime Savva Morozov. A propos des débuts de la Novaïa Jizn, Zinoviev dira plus tard :

Son rédacteur en chef était Roumiantsev, qui, par la suite, se détacha de la révolution. Elle comptait parmi ses collaborateurs réguliers non seulement Gorki, mais aussi des intellectuels petits-bourgeois comme Monski, Teffi et autres, qui sont depuis longtemps passés de l’autre côté de la barricade. Maintenant, on a même peine à croire que ces gens aient pu être, un certain temps, dans le camp bolchéviste.[1]

2 1917-1918[modifier | modifier le wikicode]

Novaïa Jizn de 1917-1918, premier numéro

Un autre journal nommé Novaïa Jizn fut publié en 1917-1918 à Petrograd, parle groupe « POSDR (internationaliste) » et par des écrivains réunis autour de la revue Letopis.

Ce groupe se positionnait entre les menchéviks et les bolchéviks.

Il est lancé le 1er mai 1917 en tant que quotidien social et littéraire. En plus d'articles sur la situation politique et économique, étaient proposés aux lecteurs des feuilletons, des poèmes, des critiques de nouveaux livres, des critiques de productions théâtrales.

Le rédacteur en chef est Maxime Gorki, son éditeur est Alexandre Nikolaïevitch Tikhonov. Parmi les contributeurs figurèrent Nicolas Soukhanov, Boris Avilov, Vladimir Bazarov, Vassili Desnitski, David Daline, Anatoli Lounatcharski, Grigori Tsiperovitch, Larissa Reisner et beaucoup d'autres.

Novaïa Jizn était un journal très populaire à Pétrograd.

« La Novaïa jizn a été lue par tout le monde. Principalement les masses populaires. À quelques exceptions près, son tirage égalait celui additionné de tous les journaux de Saint-Pétersbourg… La société russe entendait bien le message de Novaïa jizn. Et plusieurs dizaines si pas des centaines de milliers de lecteurs quotidiens, répartis dans différents partis, (…) ont connu son influence. »

Nicolas Soukhanov, Écrits sur la révolution Tome III, Moscou, page 21

Au début du mois de septembre le journal est attaqué par la presse de droite, notamment la Retch, qui accuse Gorki de défaitisme. Le 1er septembre, le journal est suspendu une semaine par le gouvernement.

Les bolchéviks critiquaient la Novaïa Jizn pour sa modération, surtout après la révolution d'Octobre (la publication la plus emblématique était celle de Maxime Gorki intitulée pensées inopportunes).

A la veille de l'insurrection, les cadres bolchéviks Kamenev et Zinoviev publient dans la Novaïa Jizn du une dénonciation ouverte de l'insurrection voulue par Lénine et Trotski.

En été 1918, le gouvernement bolchévique ferme les éditions de journaux qui ne sont pas soviétiques et la Novaïa jizn est tombée sous cette vague et sort son dernier numéro le .

Du 1er juin 1918 au 3 juin 1918 une édition de même nom est publiée à Moscou.

Le dernier numéro paraîtra le 16 juillet 1918.

3 Notes et sources[modifier | modifier le wikicode]

  • Korosteliov (Коростелёв С. Г.)(ru) Condition de la censure en Russie après les révolutions de février et d'octobre 1917; Bulletin de l'université de Moscou (N° 3 page 103-118) Газета «Новая жизнь» (1917—1918) и цензурные условия в России после Февральской и Октябрьской революций // [Вестник Московского университета], 2014, № 3. С. 103—118.
  • (ru) S. Korosteliov (Коростелёв С. Г.), La revue Letopis et le journal Novaïa jizn dans leur contexte historico-culturel (Журнал «Летопись» (1915—1917) и газета «Новая жизнь» (1917—1918) в историко-культурном контексте), Saint-Pétersbourg., Дмитрий Буланин,‎ , 416 p. (ISBN 978-5-86007-797-3)
  • Bibliothèque nationale russe, journaux en ligne Novaïa jizn {газеты в сети|126741|Новой жизни|}
  1. Grigori Zinoviev, Histoire du Parti Bolchevik, 31 mars 1924