Mouvement trotskiste en Grèce

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Les militants du KKE des origines soutenaient majoritairement l'opposition de gauche à Staline

Cette page revient sur l'histoire du mouvement trotskiste en Grèce.

1 Origines[modifier | modifier le wikicode]

1.1 Une scission non négligeable du KKE[modifier | modifier le wikicode]

En 1928 le « Groupe Spartakos » (qui publiait un journal du même nom) a été fondé en tant qu'opposition de gauche dans le Parti Communiste Grec (KKE). Le dirigeant de ce groupe était Pantelís Pouliópoulos anciennement premier secrétaire du KKE, un intellectuel important et un membre dirigeant du groupe de soldats communistes s'opposant à la guerre avec la Turquie en 1922. Le groupe "trotskiste" comprenait aussi le premier secrétaire des jeunesses communistes et le premier directeur du journal du KKE.

Les mémoires du révolutionnaire Agis Stinas relatent le combat qui a eu lieu au sein du KKE, où les staliniens n'étaient pas a priori majoritaires et ont reçu un soutien du Komintern pour écraser les trotskistes.

Le journal « Spartakos » publiait des traductions en grec des documents de l'Opposition de gauche internationale et aussi des analyses conjoncturelles du capitalisme grec. En 1934 des militants principalement issus du « Groupe Spartakos » ainsi qu'une fraction du groupe des archeomarxistes (dirigés par Michel Raptis – Pablo) fondèrent l'Organisation des Communistes Internationalistes de Grèce, l'OKDE.

1.2 Fondation de la Quatrième internationale[modifier | modifier le wikicode]

En 1938, l'OKDE était représentée au congrès de fondation de la QI par Michel Raptis (Pablo). Juste après la création de la QI l'OKDE en est devenue la section grecque.

2 Sous la dictature de Metaxas[modifier | modifier le wikicode]

En 1936 la dictature de Metaxas fut imposée au peuple grec, avec ensuite 9 mois de guerre et l'occupation du pays par les nazis jusqu'en 1944. En conséquence de persécutions par la dictature metaxiste (1936-1940) puis plus tard de celles des nazis et des staliniens, la section grecque de la QI fut quasiment éliminée physiquement.

Pouliopoulos lui-même a été exécuté par un peloton d'exécution dirigé par des fascistes italiens en 1943, comme cela a été le cas pour d'autres camarades. Il y a encore matière à des recherches historiques de savoir combien de militants de la QI ont été exécutes ou assassinés par les fascistes grecs, les nazis et les staliniens dans la période 1936-1945.

3 Pendant la guerre civile[modifier | modifier le wikicode]

Les camarades ayant survécu, analysant la guerre comme inter-impérialiste, continuèrent à combattre les impérialismes allemands et britanniques ainsi que la bourgeoisie grecque, dans des circonstances très difficiles.

La majorité de la direction de la section grecque fit cependant une erreur majeure en sous-estimant l'importance de la revendication de libération nationale sous l'occupation allemande et pris une position sectaire contre l'EAM (Front de Libération Nationale – front de la résistance). L'EAM était dirigée par le KKE et sa direction suivait l'orientation traitre du Front Populaire de collaboration avec la bourgeoisie nationale dont le résultat final fut la défaite du KKE. Cependant le mouvement qu'elle dirigeait était un authentique soulèvement populaire avec une dynamique révolutionnaire.

Malheureusement seulement une minorité de la direction de la section grecque de la QI de l'époque défendait une orientation non-sectaire vis-à-vis des masses de l'EAM, en application de la ligne du secrétariat européen de la QI. Le choix de la majorité de la direction de la section grecque a marginalisé politiquement la section grecque pour une dizaine d'années.

4 Pendant et après la dictature des colonels[modifier | modifier le wikicode]

Après la Deuxième Guerre Mondiale, suite à une conférence d'unification avec d'autres forces trotskystes en 1946, le Parti Communiste Internationaliste de Grèce (KDKE) fut fondé et constitua la section grecque de la QI jusqu'en 1974. Dans les années soixante, sous la direction de ceux qui étaient minoritaires à la fin des années quarante, le KDKE était le plus gros groupe à gauche du KKE. Une persécution intense sous la dictature militaire (1967-1974) eut un impact négatif sur cette dynamique. Nombre de camarades furent emprisonnés ou exilés. Malgré cela, ces militants ont joué un rôle clé dans la révolte de l'Institut Polytechnique en 1973, en particulier dans l'organisation de l'assemblée des travailleurs, et en 1974 (après l'effondrement de la junte militaire) leur journal fut le premier a être vendu dans les rues bien avant que le journal du KKE réapparaisse.

Après la chute de la dictature militaire en 1974, le KDKE redevint OKDE et suite à une scission avec des forces qui se sont graduellement éloignées de la QI, il est devenu OKDE-Spartakos (Section Grecque de la QI). 2014 marque donc les 80 ans de la présence continue en Grèce de la Section Grecque de la QI.

5 Notes et sources[modifier | modifier le wikicode]

Manos Skoufoglou, L'intervention de la Quatrième internationale en Grèce, introduction lors de la conférence célébrant les 75 ans de la Quatrième Internationale, à Mannheim, en novembre 2013