Maoïsme

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Statue de Mao Zedong à Lijiang.

Le maoïsme désigne la politique menée par Mao Zedung avant et après la prise du pouvoir en Chine en 1949.

Cela désigne aussi un ensemble de courants politiques se revendiquant du maoïsme dans plusieurs pays du monde, ces courants pouvant présenter de notables différences entre eux. Généralement, les maoïstes se désignent, comme les staliniens, comme des « marxistes-léninistes », ou des « marxistes-léninistes-maoïstes ».

Le maoïsme présente des points communs et des continuités avec le stalinisme, du fait d'être issu historiquement du Komintern stalinisé, et du fait d'avoir été également l'idéologie d'un parti-État bureaucratique.

Il présente cependant quelques nuances, issues du fait que Mao s'est autonomisé de Staline dans les années 1940, et du fait que la Chine maoïste a rompu par la suite avec l'URSS, et du fait de la révolution culturelle. Cela a pu rendre dans certains cas les maoïstes progressistes par rapport aux staliniens.

1 Le maoïsme en Chine

1.1 Origines

Après l’écrasement du processus révolutionnaire ouvrier en 1927 et le repli dans les campagnes, le Parti communiste chinois (PCC) devient un parti à base paysanne.

Au cours de la Longue marche (1935), la ligne de Mao l’emporte. Il met l’accent sur le « rôle révolutionnaire de la paysannerie » et la « guerre populaire » : partir des zones reculées où le pouvoir central est faible, gagner du terrain prudemment, gagner le soutien paysan en faisant des réformes agraires dans les zones contrôlées, puis s’emparer de l’État. Mao réaffirme de façon très nette la logique de révolution par étapes (devenue le discours dominant dans l'Internationale stalinisée) :

Durant la période de la révolution démocratique bourgeoise, la république populaire n’abolira pas la propriété privée, à l’exception de celle revêtant un caractère impérialiste ou féodal, et, loin de confisquer les entreprises industrielles et commerciales de la bourgeoisie nationale, elle en encouragera le développement. Nous devons protéger tout capitaliste national qui n’accorde pas son soutien aux impérialistes ou aux traîtres à la nation. A l’étape de la révolution démocratique, la lutte entre le Travail et le Capital a des limites.[1]

Mao renforce sa main-mise idéologique sur l'appareil militaire, et soutient la nécessité de « réprimer les traîtres à la nation et les trotskistes »[2]. Et dans la tradition stalinienne, il faisait dire aux trotskistes des choses qu'ils ne disaient absolument pas :

Seuls les contre-révolutionnaires trotskistes peuvent être assez insensés pour affirmer que la révolution démocratique bourgeoise en Chine est déjà accomplie et que tout développement ultérieur de la révolution ne saurait être que socialiste.[1]

A ce moment, Mao s'éloigne de Staline, et parvient à autonomiser le PCC par rapport aux consignes du Komintern. Il faut dire que les consignes de Staline, préconisant toujours un suivisme vis-à-vis du Kuomintang, n'avaient mené qu'à la catastrophe (liquidation de l'avant-garde ouvrière du parti). Pourtant, les émissaires de Staline continuaient à demander au PCC de se contenter d'un rôle d'appoint au Kuomintang : Moscou ne considérait ses sections nationales que comme des forces à sa dispositions pour négocier, mais à aucun moment il n'espérait ni ne souhaitait une prise du pouvoir.

1.2 Vers la prise du pouvoir

Le PCC va alors mettre en avant la ligne du « bloc des 4 classes ». C'est ce que représente le drapeau de la République populaire de Chine : 4 étoiles autour de la grande étoile (le parti) : la paysannerie, la classe ouvrière, la petite-bourgeoisie et la bourgeoisie « patriote ».

Il s'agit donc d'une ligne qui s'était alors, dans les années 1940, largement éloignée du modèle marxiste du parti ouvrier menant une révolution ouvrière. Concrètement, la révolution russe de 1917 avait elle aussi fait appel à l'énergie révolutionnaire de la paysannerie. Mais Lénine et les bolchéviks ont toujours insisté sur le fait que l'avant-garde, dans les villes et les usines, était le prolétariat.

D'un point de vue tactique et militaire, la ligne de Mao a été un succès pour accomplir une révolution nationale, c'est-à-dire chasser les colonisateurs et réunifier le pays en déliquescence depuis 1911. La rupture avec Staline a donc été une clairvoyance de Mao. Cependant le phénomène révolutionnaire de 1949 a été très différent de ce qui s'est passé en 1917, et l'on ne peut pas parler de révolution prolétarienne :

  • en 1917 l'auto-organisation (soviets et comités d'usine) était omniprésente, et avait son avant-garde dans les centre urbains, et le parti bolchévik a pris le pouvoir sur la base de la conquête de la majorité dans ces soviets ;
  • en 1949 une armée consolidée dans les campagne encercle les centres urbains et la prise du pouvoir se fait militairement, alors que les ouvriers comme les patrons restent relativement spectateurs.

1.3 Le nouveau régime

Au moment de la prise du pouvoir en 1949, les maoïstes n'ont d'ailleurs pas prétendu avoir accompli une révolution socialiste. Ils annonçaient la mise en place d'une « Nouvelle démocratie », cherchant à composer avec la bourgeoisie (les patrons restaient en place dans les entreprises, etc.). Ce n'est qu'en 1953, sous l'effet du sabotage des bourgeois qui refusaient de servir ce gouvernement, que le régime a commencé à étatiser l'économie, et à prétendre ouvertement construire un régime socialiste.

1.4 Discours à l'international

Comme le « marxisme-léninisme » en URSS, le discours officiel de l'État chinois va essentiellement être une idéologie servant à justifier la politique nationale et les intérêts des dirigeants du pays.

Pendant les premières années, le régime va s'allier à l'URSS.

En 1960, Mao accuse Khrouchtchev de « révisionnisme » parce qu’il négocie avec les USA.

Dès l'origine la Chine a utilisé l'aura de sa lutte anti-impérialiste pour se poser en modèle pour les pays coloniaux ou semi-coloniaux. Néanmoins, on peut constater que les conflits de lutte d'influence régionale éclatent aussitôt après que des États capitalistes décolonisés se sont constitués. Ainsi par exemple le guerre entre l'Inde et la Chine en 1962.

En 1972 la Chine amorce un rapprochement avec les États-Unis... Le régime critique alors le « social-impérialisme » de l’URSS, qui représenterait en fait un danger encore plus grand pour la Chine, et va mettre en avant la « théorie des 3 mondes » :

  1. USA/URSS
  2. Pays industrialisés vassaux
  3. Tiers monde, non-alignés, devant être guidés par la Chine.

Certains maoïstes considèrent que le maoïsme est le maintien d'une réelle pensée communiste, d'autres considèrent qu'il est « une troisième étape de la pensée communiste, complétant le marxisme et le léninisme. »

La plupart des maoïstes considèrent que la Chine d'aujourd'hui n'est plus un État communiste.

2 Succès hors de Chine

2.1 Influence internationale

Très vite après la mort de Staline, le régime maoïste tenta, comme l'avait fait le régime stalinien, d'user de son pouvoir d'État pour influencer le mouvement communiste international. Entre deux régimes bureaucratiques relativement puissants, il ne pouvait que naître des conflits, ce qui mena à la rupture sino-soviétique.

Une première période s'ouvre avec le XXe congrès du Parti communiste de l'Union soviétique en 1956. La critique du stalinisme se heurte à des oppositions importantes dans certains partis communistes européens (notamment celle de Maurice Thorez en France). Dans les années qui suivirent le XXe Congrès du PC soviétique, Mao avait appuyé la déstalinisation. Cependant, au fur et à mesure que les désaccords entre Chinois et Soviétiques s'envenimèrent (principalement à partir de 1960), les Chinois s'efforcèrent de rallier les éléments les plus staliniens des différents PC. Pour l'essentiel, cette tentative échoua. Les tendances anti-khrouchtchéviennes reculèrent généralement devant la perspective d'une scission.

La scission intervint au niveau international en 1963. Le PC chinois publia un long texte programmatique sur la ligne générale du mouvement communiste international (« les 25 points »)[3] et appela les « forces saines marxistes-léninistes » à se rassembler autour de cette plateforme, sur une ligne « anti-révisionniste ».

Un des facteurs qui a contribué à l'instabilité du courant maoïste a été le refus des dirigeants chinois de former un cadre international multilatéral. Pékin préférait attribuer et retirer des « reconnaissances » en fonction de la capacité des groupes à répéter textuellement les éditoriaux de Pékin Information. Une aide financière non négligeable récompensait les groupes les plus fidèles indépendamment de leurs activités réelles sur le terrain. Le cas des Pays-Bas résumait bien cette situation : les Chinois y finançaient abondamment un groupe créé de toutes pièces par la sûreté de l'État.

2.2 Pays en développement

La politique internationale de la Chine et du PCC représente, sans doute encore plus que celle de l'URSS stalinienne, la progressive adaptation nationale du mouvement communiste et son alignement de plus en plus ouvert sur la politique étrangère des pays qui maniait le marxisme-léninisme.

Il n'y a aucune logique marxiste dans les revirements de la politique étrangère chinoise. La Chine a soutenu l'écrasement de l’insurrection hongroise puis le printemps de Prague. La Chine a soutenu l’insurrection naxalite en Inde, mais aussi l'écrasement des révoltes populaires au Pakistan et à Ceylan, car ces deux derniers pays étaient alliés aux USA, ceux-ci étant moins pire que le "social-impérialisme" soviétique.

Les plus grosses formations maoïstes dans les pays en voie de développement ont toute peu à peu abandonné le maoïsme, s'intégrant dans le mouvement ouvrier de leur pays, jusqu’à abandonner l'idée de révolution. On citera le PC du Brésil, aujourd'hui parti de masse et allié majeur du PT brésilien, le PC révolutionnaire d'Argentine qui soutient les gouvernements péronistes, ou le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de l'équateur, devenu pro-albanais, qui a soutenu Correa.

Plusieurs partis marxiste-léniniste se sont lancé dans des luttes armées plus ou moins couronnées de succès, la plupart s'étalant sur des années et conduisant à des exactions catastrophiques, comme en :

  • Inde[4]
  • Népal
  • Philippines
  • Turquie
  • Pérou

2.3 Pays impérialistes

🔍 Voir : Maoïsme en occident.

Très peu de militants communistes européens se rallièrent à la ligne chinoise en 1963, à part en Belgique.

Dans les pays impérialistes, le PCC impulsait dans ses partis-frères marxiste-léninistes des lignes politiques qui visaient au maintien du statu-quo. Au Japon, les propositions faites par le PC Japonais (maoïste jusqu'en 1967) étaient de constituer un large « front patriotique et uni de toutes les strates », incluant « de nombreux grands entrepreneurs japonais » pour s'opposer à l'impérialisme américain. En France, les slogans généraux des organisations maoïstes pendant Mai 68 étaient "l'union contre le pouvoir des monopoles" et le "front populaire pour la liberté"[5]. Il faut aussi rappeler l'affaire du télégramme de condoléance envoyé par Mao à la veuve du Général De Gaulle.

A contrario de ces slogans issus des vieux réflexes des PC stalinisés, vers 1966-1968, la radicalisation d'une partie de la jeunesse étudiante occidentale apporte de nouveaux partisans au maoïsme. Sur la base d'échos très partiaux de la Révolution culturelle, et sans doute avec un fond d'orientalisme, un grand engouement pour la Chine apparaît dans les milieux étudiants et intellectuels. Cela s'accompagne de nouveaux thèmes et lignes politiques, beaucoup plus gauchistes, appelant souvent à la lutte armée immédiate et à faire la révolution culturelle dès maintenant dans leurs pays respectif, refusant les syndicats contrôlé par les sociaux-démocrates ou les pro-soviétique et les elections. Cela contribue à un isolement assez visible du maoïsme hors de certains milieux, sapant sa volonté de conquête de la classe ouvrière et le faisant s'effondrer dès que les répercussions de la vague mondiale de Mai s'effaceront.

Organisations maoïstes en France

La nébuleuse des organisations maoïstes sera la principale force de l'extrême-gauche entre 1968 et 1975, à l'exception de la Grande-Bretagne et de la France où les trotskistes étaient plus structurés. En 1970, on dénombre plusieurs centaines d'organisations maoïstes en Europe, souvent minuscules. Le plus souvent, elles attaquent violemment les autres courants communistes, mais se livrent surtout une guerre impitoyable entre elles.

Après 1968 et jusqu'au miieu des années 70, on distinguait généralement :

  • les « mao-stals » : ceux qui se revendiquaient généralement les vrais « marxistes-léninistes », affichant souvent « Marx, Engels, Lénine, Staline, Mao » dans leur iconographie ;
  • les « mao-spontex » (spontanéistes) : représentant l'essentiel des jeunes recrues, mouvement éclectique, que certains ont rapproché des libertaires, ils s'appelaient généralement plutôt « maoïstes ».

La plupart des jeunes qui forment ces organisations n'ont qu'une connaissance sommaire du marxisme, et même du maoïsme réellement existant. Si bien que le maoïsme des années 1970 retombera comme un soufflet, après l’essoufflement de ceux qui ne vivaient qu'une exaltation passagère, et après les révélations sur l'envers du décors du régime chinois.

Aujourd'hui, le Parti du travail de Belgique est l'un des rares anciens partis maoïstes occidentaux qui ait continué à exister sur le plan électoral.

En France aujourd'hui, les groupes maoïstes actifs sont :

  • l'Organisation communiste marxiste-léniniste Voie prolétarienne, OCML VP,
    • elle publie le mensuel Partisan et anime le blog "Où va la CGT?" (1976-) ;
    • elle ne se revendique pas de Staline, et caractérise l'ancien bloc de l’Est comme un capitalisme d’État.
  • le Parti Communiste Maoïste fondé en 2015 suite au congrès d'unification des maoïstes. Il publie la brochure "Le Drapeau Rouge"[6],[7].
  • L'Union Prolétarienne Marxiste-Léniniste, UPML, issu d'une scission d'OCML VP, en 2016, membre de l'ICOR, il produit régulièrement le bulletin Prolétaire Debout.[8]
  • L'Unité Communiste, UnCo, fondé en 2016, membre aussi de l'ICOR.

3 Particularités politiques

3.1 La base paysanne

La configuration sociologique de la Chine des années 1920-1940 avait des points communs avec celle de la Russie d'avant 1917. Dans les deux cas, la population paysanne était largement majoritaire, et dans les deux cas, un parti dont l'idéologie (marxisme) faisait du prolétariat le porteur du socialisme est arrivé au pouvoir. Mais l'articulation entre le parti et les classes était très différente.

Le parti bolchévik était très implanté dans la classe ouvrière, et puisait son dynamisme de son auto-organisation (soviets, comités d'usine, gardes rouges liés aux quartiers ouvriers...). A l'inverse, le parti maoïste avait perdu depuis longtemps tout lien avec le mouvement ouvrier au moment de la révolution de 1949. L'Armée rouge en Russie est devenue une armée majoritairement paysanne, mais à partir de son noyau ouvrier. L'Armée rouge en Chine s'était cristallisée en une armée paysanne dirigée par une couche d'intellectuels sans liens avec le mouvement ouvrier.

Dix-sept ans avant la prise du pouvoir par les maoïstes, Trotski analysait à quel point le pouvoir dont ils étaient porteur était de nature différente :

Lorsque le Parti communiste, fermement appuyé sur le prolétariat des villes, essaye de commander l'armée paysanne par une direction ouvrière, c'est une chose. C'est tout autre chose lorsque quelques milliers, ou même quelques dizaines de milliers de révolutionnaires qui dirigent la guerre paysanne, sont ou se déclarent communistes, sans avoir aucun appui sérieux dans le prolétariat. Or, telle est avant tout la situation en Chine. (...) Les cercles dirigeants de l'armée rouge chinoise ont, sans aucun doute, réussi à se créer une psychologie de commandement. En l'absence d'un fort parti révolutionnaire et d'organisations de masses prolétariennes, il ne peut y avoir en fait de contrôle sur les cercles dirigeants.[9]

3.2 Unité populaire et ligne de masse

En plus du parti, la maoïsme met l'accent sur le front uni, ensemble des organisations populaires (pas nécessairement communistes) appuyant le projet révolutionnaire.

Tenir une « ligne de masse » consiste à éviter l'erreur du suivisme (le parti suit les masses sans rien leur apporter) et de l’aventurisme (le parti se coupe des masses). Il s'agit d'une reformulation d'une conduite déjà présente dans le mouvement communiste.

3.3 La « lutte de ligne »

Mao a théorisé que toute organisation communiste importante connaît forcément une lutte de ligne en interne, entre une ligne représentant les intérêts de la classe dominante et qui freine voire trahit la révolution, et une ligne rouge, représentant les intérêts du prolétariat et portant la conception juste de la révolution.

Mao a utilisé cette conception pour lancer la révolution culturelle en 1966, en faisant passer le secteur de la bureaucratie qu'il dirigeait pour le camp réellement révolutionnaire. Selon les maoïstes, après 1976, la ligne rouge a été perdue.

3.4 La guerre populaire prolongée

La maoïsme donne généralement une grande place à la lutte armée dans sa stratégie révolutionnaire. Il répète souvent que le pouvoir est “au bout du fusil”.

Généralisant l'expérience chinoise, le maoïsme a théorisé la guerre populaire prolongée. Celle-ci est censée se développer en trois phases:

  • une longue phase de défensive stratégique, durant laquelle le camp révolutionnaire se défend, accumule des forces et commence à porter des coups à l’appareil d’État;
  • puis un équilibre stratégique, durant lequel les forces de la révolution son équivalentes à celles de l’État;
  • enfin l’offensive stratégique, durant laquelle les centres du pouvoir sont encerclées par les périphéries (banlieues populaires, campagnes, régions excentrées…) et prises d’assaut.

Pendant la guerre civile, en insistant sur la guerre prolongée, Mao insistait sur la nécessité de maintenir à tout prix le front unique avec le Kuomintang (et donc de repousser toute revendication de type lutte des classes) et de stigmatiser les « partisans d'une victoire rapide », assimilés aux trotskistes.[2]

3.5 « Contre-pouvoir »

Durant cette guerre populaire prolongée, les maoïstes sont censés créer un contre pouvoir dans des zones libérées, appelées “zones rouges” (quartiers, zones isolées, puis villages et petites villes…), avec une redistribution des terres, de nouveaux droits et devoirs, une nouvelle culture...  L’existence même de ce contre pouvoir sabote la légitimité et l’activité de l’État.

Dans les théorisations des débuts du mouvement communiste, c'est la notion de double pouvoir qui était centrale. La différence est nette :

  • le contre-pouvoir maoïste est une logique militaro-territoriale, subordonnant le social : c'est par la conquête militaire d'une zone que l'on gagne du terrain vers la prise du pouvoir (un pouvoir qui est alors pris de façon totalement substitutiste, donc bureaucratique), les éventuelles conquêtes sociales sont octroyées d'en haut ;
  • le double pouvoir est une logique centrée sur la lutte de classe au sein d'un même territoire, subordonnant la question militaire comme moyen de se défendre.

3.6 Anti-impérialisme

Les maoïstes sont généralement actifs dans les mouvements internationalistes et anti-impérialistes, plus que les courants staliniens.

En Inde par exemple, les maoïstes soutiennent le droit à l'auto-détermination du Cachemire, contrairement aux staliniens.

Cela peut être expliqué par le fait que la révolution chinoise a eu lieu dans un pays semi-colonisé, qui a dû se libérer militairement face à l'impérialisme japonais. (La Russie soviétique a dû se défendre contre les impérialistes, mais elle était la veille encore une puissance impérialiste, bien que sur le déclin). Et également par le fait que la révolution chinoise de 1949 est arrivée dans un contexte mondial de décolonisation, qui a fait que beaucoup de courant nationalistes se sont emparés de cette idéologie.

3.7 Dialectique

Selon les maoïstes, Mao a produit certains apports au matérialisme dialectique dans ses essais, notamment dans ses Quatre essais philosophiques.

4 Culture de la personnalité

Le régime chinois a immédiatement développé un culte de la personnalité de Mao.

A l'international également, les organisations maoïstes ont davantage que les staliniens colporté ce travers. Une de leurs caractéristiques est aussi d'avoir créé un culte de leurs propres dirigeants locaux : Aldo Brandirali en Italie, Arnaldo Matos au Portugal, Hardial Bains au Canada, Abimael Guzmán (alias « Président Gonzalo ») au Pérou...

5 Notes et sources

  1. 1,0 et 1,1 Mao Zedong, La tactique de la lutte contre l’impérialisme japonais, décembre 1935
  2. 2,0 et 2,1 Mao Zedung, De la guerre prolongée, mai-juin 1938
  3. La proposition du parti communiste chinois concernant la ligne générale du mouvement communiste international
  4. massline.info, Maoist-Influenced Revolutionary Organizations in India
  5. Le mouvement "maoïste" en France, Patrick Kessel, Union Générale d'Editions, Paris, 1978.
  6. « Parti Communiste Maoïste » (consulté le 1er juillet 2019)
  7. « Le Drapeau Rouge – Parti Communiste Maoïste » (consulté le 1er juillet 2019)
  8. « UPML | Union Prolétarienne Marxiste-Léniniste » (consulté le 26 août 2019)
  9. Léon Trotski, La guerre des paysans en Chine et le prolétariat, 22 septembre 1932