Karl Marx

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Karl Marx est un philosophe et militant du 19e siècle, dont la pensée a eu un impact révolutionnaire sur la pensée et la politique contemporaine. Avec Friedrich Engels, il est fondateur d'une synthèse théorique qui été nommée le marxisme, qui est à la fois une méthode d'analyse (historique, économique, sociologique...) et un guide pour l'action politique (socialisme scientifique). Par la suite, le marxisme a été tantôt édulcoré et neutralisé (révisionnisme réformiste et stalinien), tantôt enrichi et actualisé par de grands révolutionnaires : Rosa Luxemburg, Lénine, Trotsky "mai1818" ne peut pas être attribué à un type de déclaration de numéro avec une valeur de 5."mars1883" ne peut pas être attribué à un type de déclaration de numéro avec une valeur de 14.

1 BIOGRAPHIE

Karl Marx naît le 5 mai 1818 à Trèves, située en Prusse rhénane, c'est-à-dire à l'extrême-Ouest du Royaume de Prusse. Il est issu d'une famille aisée et cultivée. Il étudie le droit, l'histoire et la philosophie à l'Université de Bonn, puis à celle de Berlin. Il achève ses études en 1841, en soutenant une thèse de doctorat intitulée Différence de la philosophie de la nature chez Démocrite et Epicure. A l'époque, Marx fait partie des "hégéliens de gauche", ou "Jeunes hégéliens" : il s'agit d'un groupe de philosophes qui adhèrent aux conceptions idéalistes de Hegel mais en en rejetant le caractère réactionnaire, et en essayant d'en tirer des conclusions athées et révolutionnaires.

A la sortie de l'université, Marx tenta d'entamer une carrière de professeur à Bonn, mais la politique réactionnaire des autorités politiques, qui avaient déjà refusé une chaire à Bruno Bauer, lui aussi "jeune hégélien", l'en empêcha. A cette époque, les idées jeunes hégéliennes connaissaient un développement assez rapide : Marx et Bauer participent à partir de 1842 à un quotidien d'opposition, La Gazette rhénane, animée par des bourgeois radicaux liés aux hégéliens de gauche. Marx en devient même rédacteur en chef en octobre 1842 : il déménage alors à Cologne, siège du journal. La tendance révolutionnaire démocratique du journal s'affirme de plus en plus, et sa parutin est suspendue par le gouvernement en avril 1843.

Portrait de Marx avant 1840

En 1843, Marx épouse Jenny von Westphalen, issue d'une famille prussienne réactionnaire. A l'automne de cette même année, Marx se rend à Paris pour éditer à l'étranger une nouvelle revue d'opposition, les Annales franco-allemandes, qui ne feront paraître qu'un seul numéro. Dans cet unique numéro, Marx apparaît déjà comme un révolutionnaire, qui proclame "la critique implacable de tout ce qui existe", et fait déjà appel aux masses et au prolétariat.

En 1844, Engels rencontre Marx à Paris : ils deviennent des amis intimes. A partir de cette époque, Marx et Engels combattent âprement les doctrines du socialisme utopique, notamment celles de Proudhon. Ils commencent à jeter les bases de ce qui serait plus tard systématisé comme socialisme scientifique. Mais en 1845, Marx est expulsé de Paris à la requête du gouvernement prussien : il s'installe alors à Bruxelles. Marx et Engels adhèrent en 1847 à une société secrète, la Ligue des communistes : le célèbre Manifeste du parti communiste est rédigé en 1848 pour servir de programme à cette ligue. Cet ouvrage expose avec une clarté et une vigueur remarquables la nouvelle conception du monde, le matérialisme conséquent étendu à la vie sociale, la dialectique, science la plus vaste et la plus profonde de l'évolution, la théorie de la lutte des classes et du rôle révolutionnaire dévolu dans l'histoire mondiale au prolétariat, créateur d'une société nouvelle, la société communiste.

Avec la révolution de février 1848, Marx est expulsé de Belgique. Il se fixe à Paris, puis à Cologne, où il fait paraître pendant près d'un an la Nouvelle Gazette rhénane. Sa théorie nouvelle se trouve brillamment confirmée par le cours des événements révolutionnaires de 1848. Mais la contre-révolution victorieuse expulse Marx d'Allemagne en mai 1849. Marx se rend à Paris, puis à Londres, où il vivra jusqu'à la fin de ses jours. Il y mènera une vie d'émigré, dans des conditions très difficiles. Sans l'appui dévoué et constant d'Engels, sa misère et sa mauvaise santé l'auraient sans doute empêché d'avancer autant dans la rédaction du Capital. Pendant les longues années de son exil londonien, Marx s'attache à élaborer sa théorie matérialiste à partir de son étude de l'économie politique, science qu'il révolutionna grâce à sa Contribution à la critique de l'économie politique (1859) et à son Capital dont le livre I paraît en 1867.

La recrudescence des mouvements démocratiques, à partir de la fin des années 1850, conduisent Marx à reprendre une activité politique. Il joue un grand rôle dans la fondation à Londres, en 1864, de l'Association internationale des travailleurs. Marx rédigera pour l'AIT un grand nombre de déclarations et de manifestes. En unissant le mouvement ouvrier des divers pays, en cherchant à orienter dans la voie d'une activité commune les différentes formes du socialisme non prolétarien, prémarxiste (Mazzini, Proudhon, Bakounine, le trade-unionisme libéral anglais, les oscillations vers la droite des lassalliens en Allemagne, etc.), en combattant les théories de toutes ces sectes et écoles, Marx forgea une tactique unique pour la lutte prolétarienne de la classe ouvrière dans les divers pays. Après la chute de la Commune de Paris (1871), dont il donna une appréciation révolutionnaire profonde et brillante dans La Guerre civile en France (1871), et à la suite de la scission de l'Internationale provoquée par les bakouninistes, il fut impossible à cette dernière de subsister en Europe. En 1872, Marx fait transférer le siège de l'Internationale à New York. Mais l'activité intense de Marx dans le cadre de l'A.I.T. et ses nombreux travaux théoriques avaient ébranlé sa santé. La maladie empêcha Marx de terminer Le Capital ; il mourut en 1883 et fut enterré au cimetière de Highgate à Londres, avec sa femme, morte en 1881.

2 Le marxisme

🔍 Voir : Marxisme.

On peut parler de « marxisme » parce que la pensée de Marx a une certaine cohérence, et fournit une méthode, qui a été partagée par de nombreux-se-s militant-e-s qui s'en sont inspirés (principalement, la conception matérialiste de l'histoire). Le marxisme constitue une synthèse de trois grands courants d'idées du 19e siècle : la philosophie classique allemande, l'économie politique classique anglaise et le socialisme français.

Il est certain que la pensée de Marx a évolué au cours de sa vie, ce que de nombreux académiciens étudient depuis sa mort (si bien qu'on peut parler de marxiens, ou de marxologues). Néanmoins l'essentiel de sa conception a été conservé. Engels dira de sa rencontre avec Marx en été 1844 : « Marx m’a raconté presque tout ce qu’il a développé plus tard ».

Par ailleurs, de nombreuses divergences existent entre courants marxistes, conduisants certains à refuser de parler de marxisme au singulier.

Mais à la différence de l'immense majorité des philosophes, Marx concevait l'élaboration théorique comme ayant vocation à servir directement à la transformation du monde. C'est pourquoi le corpus théorique que l'on a ensuite appelé "marxisme" a pour principal objet le socialisme scientifique, la plus grande tâche de l'époque contemporaine.

3 Bibliographie

Voici une liste des principaux ouvrages (les plus importants et/ou ou les plus connus) de Marx, écrits seuls ou avec Engels :

4 Notes et sources

Voir aussi la biographie de Marx réalisée par Lénine

Œuvres de Marx dans la Bibliothèque de la Pléiade


5 CITATIONS


6 Critique de la philosophie du droit de Hegel, 1843

La théorie se change [...] en force matérielle dès qu'elle saisit les masses. La théorie est capable de saisir les masses, dès qu'elle argumente ad hominem, et elle argumente ad hominem dès qu'elle devient radicale. Être radical, c'est saisir les choses à la racine, mais la racine, pour l'homme, c'est l'homme lui-même.

  • « Pour une critique de la philosophie du droit de Hegel », Karl Marx, dans Philosophie, Karl Marx, Maximilien Rubel (trad. Jules Molitor), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1982  (ISBN 2-07-032839-2), p. 99 (texte intégral sur Wikisource)

La misère religieuse est tout à la fois l’expression de la misère réelle et la protestation contre la misère réelle. La religion est le soupir de la créature accablée, l'âme d'un monde sans cœur, de même qu'elle est l'esprit d'un état de choses où il n'est point d'esprit. Elle est l’opium du peuple.

  • « Pour une critique de la philosophie du droit de Hegel », Karl Marx, dans Œuvres, Karl Marx, Maximilien Rubel (trad. Jules Molitor), éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1982  (ISBN 978-2070109913), vol. III (Philosophie), p. 383 (texte intégral sur Wikisource)

7 Manuscrits de 1844

Le travail lui-même est nuisible et funeste non seulement dans les conditions présentes, mais en général, dans la mesure où son but est le simple accroissement de la richesse.

  • Manuscrits de 1844, Karl Marx (trad. Jacques-Pierre Gougeon), éd. Flammarion, 1996, 1844, p. 62

8 Thèses sur Feuerbach, 1845

Les philosophes n'ont fait qu'interpréter le monde de diverses manières ; ce qui importe, c'est de le transformer.

  • « Thèses sur Feuerbach », Karl Marx, dans Œuvres, Karl Marx, Maximilien Rubel (trad. Maximilien Rubel), éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1982  (ISBN 978-2070109913), vol. III (Philosophie), p. 1033

9 La Sainte Famille, 1845 (avec Friedrich Engels)

L’Histoire ne fait rien, elle ne possède pas « de richesse immense », elle « ne livre point de combats » ! C’est plutôt l’homme, l’homme réel et vivant, qui fait tout cela, qui possède et combat. Ce n’est certes pas l’« Histoire » qui se sert de l’homme comme moyen pour œuvrer et parvenir – comme si elle était un personnage à part – à ses propres fins ; au contraire, elle n'est rien d’autre que l’activité de l'homme poursuivant ses fins.

  • « La Sainte Famille », Karl Marx, Friedrich Engels, dans Œuvres, Karl Marx, Maximilien Rubel (trad. Maximilien Rubel), éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1982  (ISBN 978-2070109913), vol. III (Philosophie), p. 526

10 L'Idéologie allemande, 1846 (avec Friedrich Engels)

On peut distinguer les hommes des animaux par la conscience, par la religion et par tout ce que l'on voudra. Eux-mêmes commencent à se distinguer des animaux dès qu'ils se mettent à produire leurs moyens d'existence [...]. En produisant leurs moyens d'existence les hommes produisent indirectement leur vie matérielle elle-même.

  • « L'Idéologie allemande », Karl Marx, Friedrich Engels (1845), dans Philosophie, Karl Marx (trad. Maximilien Rubel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1982  (ISBN 2-07-032839-2), p. 338

La morale, la religion, la métaphysique et tout le reste de l'idéologie [...] n'ont pas ni histoire ni développement. [...] Ce n'est pas la conscience qui détermine la vie, c'est la vie qui détermine la conscience.

  • « L'Idéologie allemande », Karl Marx, Friedrich Engels (1845), dans Philosophie, Karl Marx (trad. Maximilien Rubel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1982  (ISBN 2-07-032839-2), p. 308

Du moment où le travail commence à être réparti, chacun entre dans un cercle d'activités déterminé et exclusif, qui lui est imposé et donc il ne peut s'évader ; il est chasseur, pêcheur, berger ou « critique critique », et il doit le rester sous peine de perdre les moyens qui lui permettent de vivre. Dans la société communiste, c'est le contraire : personne n'est enfermé dans un cercle exclusif d'activités et chacun peut se former dans n'importe quelle branche de son choix ; c'est la société qui règle la production générale et qui me permet ainsi de faire aujourd'hui telle chose, demain telle autre, de chasser le matin, de pêcher l'après-midi, de m'occuper d'élevage le soir et de m'adonner à la critique après le repas, selon que j'en ai envie, sans jamais devenir chasseur, pêcheur, berger ou critique.

  • « L'Idéologie allemande », Karl Marx, Friedrich Engels (1845), dans Philosophie, Karl Marx (trad. Maximilien Rubel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1982  (ISBN 2-07-032839-2), p. 319

Pour nous, le communisme n'est pas un état de choses qu’il convient d’établir, un idéal auquel la réalité devra se conformer. Nous appelons communisme le mouvement réel qui abolit l'état actuel des choses. Les conditions de ce mouvement résultent des données préalables telles qu’elles existent actuellement.

  • L'Idéologie allemande, Karl Marx (trad. Maximilien Rubel), éd. La Pléiade, Œuvres tome 3, 1845, p. 1067

À toute époque, les idées de la classe dominante sont les idées dominantes ; autrement dit, la classe qui est la puissance matérielle dominante de la société est en même temps la puissance spirituelle dominante.

  • « L'Idéologie allemande », Karl Marx, Friedrich Engels (1845), dans Philosophie, Karl Marx (trad. Maximilien Rubel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1982  (ISBN 2-07-032839-2), p. 338

11 Misère de la philosophie, 1847

Le moulin à bras vous donnera la société avec le suzerain ; le moulin à vapeur, la société avec le capitaliste industriel.

  • Misère de la philosophie, Karl Marx (trad. Jean Kessler), éd. Payot, 2002  (ISBN 2-228-89616-0), p. 162

12 Manifeste du Parti communiste, 1848 (avec Friedrich Engels)

Un spectre hante l'Europe — le spectre du communisme.

  • (de) Ein Gespenst geht um in Europa, das Gespenst des Kommunismus.
  • Manifeste du Parti communiste (1848), Karl Marx et Friedrich Engels (trad. Émile Bottigelli), éd. Flammarion, coll. « GF », 1998  (ISBN 2-08-071002-8), Introduction, p. 71 (texte intégral sur Wikisource)

Que les classes dominantes tremblent devant une révolution communiste. Les prolétaires n'ont rien à y perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à gagner. Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !

  • (de) Mögen die herrschenden Klassen vor einer kommunistischen Revolution zittern. Die Proletarier haben nichts in ihr zu verlieren als ihre Ketten. Sie haben eine Welt zu gewinnen. Proletarier aller Länder, vereinigt euch !
  • Manifeste du Parti communiste (1848), Karl Marx et Friedrich Engels (trad. Émile Bottigelli), éd. Flammarion, coll. « GF », 1998  (ISBN 2-08-071002-8), partie IV (« Position des communistes à l'égard des divers partis d'opposition »), p. 119 (texte intégral sur Wikisource)
  • Citation choisie citation du jour pour le 4 août 2009.

À la place de l'ancienne société bourgeoise, avec ses classes et ses antagonismes de classe, surgit une association où le libre développement de chacun est la condition du libre développement pour tous.

  • (de) An die Stelle der alten bürgerlichen Gesellschaft mit ihren Klassen und Klassengegensätzen tritt eine Assoziation, worin die freie Entwicklung eines jeden die Bedingung für die freie Entwicklung aller ist.
  • Manifeste du Parti communiste (1848), Karl Marx et Friedrich Engels (trad. Laura Lafargue), éd. Champ libre, 1983  (ISBN 2-85184-138-6), partie II (« Prolétaires et communistes »), p. 55 (texte intégral sur Wikisource)

L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classes.

  • (de) Die Geschichte aller bisherigen Gesellschaft ist die Geschichte von Klassenkämpfen.
  • Manifeste du Parti communiste (1848), Karl Marx et Friedrich Engels (trad. Laura Lafargue), éd. Champ libre, 1983  (ISBN 2-85184-138-6), partie I (« Bourgeois et prolétaires »), p. 28 (texte intégral sur Wikisource)

Les idées dominantes d’une époque n’ont jamais été que les idées de la classe dominante.

  • (de) Die herrschenden Ideen einer Zeit waren stets nur die Ideen der herrschenden Klasse.
  • Manifeste du Parti communiste (1848), Karl Marx et Friedrich Engels (trad. Laura Lafargue), éd. Champ libre, 1983  (ISBN 2-85184-138-6), partie II (« Prolétaires et communistes »), p. 52 (texte intégral sur Wikisource)

Tous les mouvements historiques ont été, jusqu’ici, des mouvements de minorités au profit des minorités. Le mouvement prolétarien est le mouvement spontané de l’immense majorité au profit de l’immense majorité.

  • (de) Alle bisherigen Bewegungen waren Bewegungen von Minoritäten oder im Interesse von Minoritäten. Die proletarische Bewegung ist die selbständige Bewegung der ungeheuren Mehrzahl im Interesse der ungeheuren Mehrzahl.
  • Manifeste du Parti communiste (1848), Karl Marx et Friedrich Engels (trad. Laura Lafargue), éd. Champ libre, 1983  (ISBN 2-85184-138-6), partie I (« Bourgeois et prolétaires »), p. 42 (texte intégral sur Wikisource)

Vous êtes saisis d’horreur parce que nous voulons abolir la propriété privée. Mais, dans votre société, la propriété privée est abolie pour les neuf dixièmes de ses membres. C’est précisément parce qu’elle n’existe pas pour ces neuf dixièmes qu’elle existe pour vous. Vous nous reprochez donc de vouloir abolir une forme de propriété qui ne peut se constituer qu'à la condition de priver l'immense majorité de la société de toute propriété.

En un mot, vous nous accusez de vouloir abolir votre propriété à vous. En vérité, c’est bien là notre intention.

  • (de) Ihr entsetzt euch darüber, daß wir das Privateigentum aufheben wollen. Aber in eurer bestehenden Gesellschaft ist das Privateigentum für neun Zehntel ihrer Mitglieder aufgehoben; es existiert gerade dadurch, daß es für neun Zehntel nicht existiert. Ihr werft uns also vor, daß wir ein Eigentum aufheben wollen, welches die Eigentumslosigkeit der ungeheuren Mehrzahl der Gesellschaft als notwendige Bedingung voraussetzt. Ihr werft uns mit einem Worte vor, daß wir euer Eigentum aufheben wollen. Allerdings, das wollen wir.
  • Manifeste du Parti communiste (1848), Karl Marx et Friedrich Engels (trad. Laura Lafargue), éd. Champ libre, 1983  (ISBN 2-85184-138-6), partie II (« Prolétaires et communistes »), p. 47-48 (texte intégral sur Wikisource)

Le communisme n'enlève à personne le pouvoir de s'approprier des produits sociaux; il n'ôte que le pouvoir d'asservir à l'aide de cette appropriation le travail d'autrui.

  • Manifeste du Parti communiste (1848), Karl Marx et Friedrich Engels (trad. Laura Lafargue), éd. Champ libre, 1983  (ISBN 2-85184-138-6), partie II (« Prolétaires et communistes »), p. 47-48 (texte intégral sur Wikisource)

Les ouvriers n'ont pas de patrie. […] Abolissez l’exploitation de l’homme par l’homme, et vous abolirez l’exploitation d’une nation par une autre nation.

  • (de) Die Arbeiter haben kein Vaterland. […] In dem Maße, wie die Exploitation des einen Individuums durch das andere aufgehoben wird, wird die Exploitation einer Nation durch die andere aufgehoben.
  • Manifeste du Parti communiste (1848), Karl Marx et Friedrich Engels (trad. Laura Lafargue), éd. Champ libre, 1983  (ISBN 2-85184-138-6), partie II (« Prolétaires et communistes »), p. 51-52 (texte intégral sur Wikisource)

La condition essentielle d’existence et de suprêmatie pour la classe bourgeoise est l’accumulation de la richesse dans des mains privées, la formation et l’accroissement du capital ; la condition du capital est le salariat. Le salariat repose exclusivement sur la concurrence des ouvriers entre eux.

  • (de) Die wesentliche Bedingung für die Existenz und für die Herrschaft der Bourgeoisklasse ist die Anhäufung des Reichtums in den Händen von Privaten, die Bildung und Vermehrung des Kapitals; die Bedingung des Kapitals ist die Lohnarbeit. Die Lohnarbeit beruht ausschließlich auf der Konkurrenz der Arbeiter unter sich.
  • Manifeste du Parti communiste (1848), Karl Marx et Friedrich Engels (trad. Laura Lafargue), éd. Champ libre, 1983  (ISBN 2-85184-138-6), partie I (« Bourgeois et prolétaires »), p. 43 (texte intégral sur Wikisource)

Poussée par le besoin de débouchés toujours nouveaux, la bourgeoisie envahit le globe entier. Il lui faut pénétrer partout, s'établir partout, créer partout des moyens de communication.

  • (de) Das Bedürfnis nach einem stets ausgedehnteren Absatz für ihre Produkte jagt die Bourgeoisie über die ganze Erdkugel. Überall muß sie sich einnisten, überall anbauen, überall Verbindungen herstellen.
  • Manifeste du Parti communiste (1848), Karl Marx et Friedrich Engels (trad. Laura Lafargue), éd. Champ libre, 1983  (ISBN 2-85184-138-6), partie I (« Bourgeois et prolétaires »), p. 32 (texte intégral sur Wikisource)

La société se trouve subitement rejetée dans un état de barbarie momentanée ; on dirait qu'une famine, une guerre d'extermination lui coupent tous les moyens de subsistance.

  • Manifeste du Parti communiste (1848), Karl Marx et Friedrich Engels (trad. Laura Lafargue), éd. Champ libre, 1983  (ISBN 2-85184-138-6), partie I (« Bourgeois et prolétaires »), p. 35 (texte intégral sur Wikisource)

La bourgeoisie produit avant tout ses propres fossoyeurs. Sa chute et la victoire du prolétariat sont également inévitables.

  • Manifeste du Parti communiste (1848), Karl Marx et Friedrich Engels (trad. Laura Lafargue), éd. Champ libre, 1983  (ISBN 2-85184-138-6), partie I (« Bourgeois et prolétaires »), p. 43 (texte intégral sur Wikisource)

13 Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, 1852

Hegel fait remarquer quelque part que, dans l'histoire universelle, les grands faits et les grands personnages se produisent, pour ainsi dire, deux fois. Il a oublié d'ajouter : la première fois comme tragédie, la seconde comme farce. Caussidière et Danton, Louis Blanc et Robespierre, la Montagne de 1848-1851 et la Montagne de 1793-1795, le neveu et l'oncle.

  • Le 18 brumaire de Louis Bonaparte (1853), Karl Marx (trad. Léon Rémy et Jules Molitor), éd. La Table Ronde, 2001  (ISBN 2-7103-2414-8), p. 172

C'est ainsi qu'en Angleterre, les tories se sont longtemps imaginés qu'ils étaient enthousiastes de la royauté, de l'Église et des beautés de la vieille Constitution anglaise jusqu'au jour où le danger [des corns laws, lois de libéralisation du commerce du grain] leur arracha l'aveu qu'ils n'étaient enthousiastes que de la rente foncière.

  • Le 18 brumaire de Louis Bonaparte (1853), Karl Marx (trad. Léon Rémy et Jules Molitor), éd. La Table Ronde, 2001  (ISBN 2-7103-2414-8), p. 172

14 Contribution à la critique de l'économie politique, 1859

L'humanité ne se pose jamais que les problèmes qu'elle peut résoudre, car, à regarder de plus près, il se trouvera toujours que le problème lui-même ne se présente que lorsque les conditions matérielles pour le résoudre existent ou du moins sont en voie de devenir.

  • Contribution à la critique de l'économie politique, Karl Marx (trad. Laura Lafargue), éd. Giard et Brière, coll. « Bibliothèque socialiste internationale », 1909, préface, p. 7 (texte intégral sur Wikisource)

15 Herr Vogt (1860)

en tout lieux et en tous temps les sycophantes de la classe dirigeante ont calomnié de cette façon infâme les champions littéraires et politiques des classes opprimées.

  • Herr Vogt (1860), Karl Marx (trad. J. Molitor), éd. Alfred Costes, 1927, t. I sur III, p. 87

Chose bizarre, il ne raconte que des conflits qu'il n'a jamais vécus et ne vit que des conflits qu'il n'a jamais racontés. A ses histoires de chasse il me faut donc opposer un peu d'histoire réelle.

  • Herr Vogt (1860), Karl Marx (trad. J. Molitor), éd. Alfred Costes, 1927, t. I sur III, p. 149

16 Salaires, prix, profits, 1865

Ce que vend l'ouvrier, ce n'est pas directement son travail, mais sa force de travail, qu'il met temporairement à la disposition du capitaliste. Cela est si vrai que la loi […] fixe le maximum de la durée pour laquelle un homme a le droit d'aliéner sa force de travail. S'il lui était permis de le faire pour une période de temps indéfinie, l'esclavage serait du même coup rétabli. Si, par exemple, une telle aliénation s'étendait à sa vie entière, elle ferait de lui l'esclave à vie de son patron.

  • Salaires, prix, profits, Karl Marx (trad. Charles Longuet), éd. V. Giard et E. Brière, 1912, chap. VII (« La force de travail »), p. 58 (texte intégral sur Wikisource)

17 Le Capital, 1867

Il fallait à Persée pour poursuivre les monstres une capuche de nuages. Cette capuche nous nous la sommes tirée sur les yeux et les oreilles, pour pouvoir faire comme si les monstres n'existaient pas.

  • « Préface à la première édition allemande », dans Le Capital, Karl Marx (trad. Jean-Pierre Lefebvre (dir.)), éd. Quadrige / PUF, 1993  (ISBN 2-13-045124-1), p. 6 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)

Même lorsqu'une société est sur le point de parvenir à la connaissance de la loi naturelle qui préside à son évolution […], elle ne peut cependant ni sauter, ni rayer par décret les phases naturelles de son développement. Mais elle peut abréger et atténuer les douleurs de l'enfantement.

  • « Préface à la première édition allemande », dans Le Capital, Karl Marx (trad. Jean-Pierre Lefebvre (dir.)), éd. Quadrige / PUF, 1993  (ISBN 2-13-045124-1), p. 6 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)

Je ne peins pas en rose, loin s'en faut, le personnage du capitaliste et du propriétaire foncier. Mais ces personnes n'interviennent ici que comme personnification de catégories économiques, comme porteurs de rapports de classe et d'intérêts déterminés. Moins que toute autre encore, ma perspective, qui consiste à appréhender le développement de la formation économico-sociale comme un processus historique naturel, ne saurait rendre un individu singulier responsable de rapports et de conditions dont il demeure socialement le produit, quand bien même il parviendrait à s'élever, subjectivement, au-dessus de ceux-ci.

  • « Préface à la première édition allemande », dans Le Capital, Karl Marx (trad. Jean-Pierre Lefebvre (dir.)), éd. Quadrige / PUF, 1993  (ISBN 2-13-045124-1), p. 6 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)

Face aux préjugés de l'"opinion publique" à laquelle je n'ai jamais fait de concessions, je continue à faire mienne la devise du grand Florentin :

Segui il tuo corso, et lascia dir le genti

  • Va ton chemin, et laisse dire les gens ! (Dante Alighieri, La Divine comédie, le Purgatoire, Ve Chant).
  • « Préface à la première édition allemande », dans Le Capital, Karl Marx (trad. Jean-Pierre Lefebvre (dir.)), éd. Quadrige / PUF, 1993  (ISBN 2-13-045124-1), p. 8 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)

Je fais remarquer une fois pour toutes que j'entends par économie politique classique toute économie qui, à partir de William Petty, cherche à pénétrer l'ensemble réel et intime des rapports de production dans la société bourgeoise, par opposition à l'économie vulgaire qui se contente des apparences, rumine sans cesse pour son propre besoin et pour la vulgarisation des plus grossiers phénomènes les matériaux déjà élaborés par ses prédécesseurs, et se borne à ériger pédantesquement en système et à proclamer comme vérités éternelles les illusions dont le bourgeois aime à peupler son monde à lui, le meilleur des mondes possibles.

  • Le Capital (1867), Karl Marx (trad. Joseph Roy), éd. sociales, 1871, chap. premier (« La Marchandise »), section 3 (« Forme de la valeur »), point D (« Forme-monnaie »), p. 83 (texte intégral sur Wikisource)

En fait, le caractère valeur des produits du travail ne s'établit fermement qu'une fois que ceux-ci sont pratiqués comme grandeurs de valeur. Or, ces grandeurs changent constamment, indépendamment de la volonté, des prévisions et des actes des gens qui échangent. Leur mouvement social propre a pour les échangistes la forme d'un mouvement de choses qu'ils ne contrôlent pas, mais dont ils subissent au contraire le contrôle. Il faut attendre un développement complet de la production marchande avant que l'expérience même fasse germer l'intelligence scientifique de la chose: on comprend alors que ces travaux privés, menés indépendamments par tous les côtés en tant que branches naturelles de la division sociale du travail sont réduits en permanence à leur mesure sociale proportionnelle, parce que la contingence et les oscillation constante des rapports dans lesquels s'échanges leurs produits le temps de travail socialement nécessaire régulatrice, au même titre que la loi de la pesanteur s'impose quand quelqu'un prend sa maison sur le coin de la figure. La détermination de la grandeur de valeur par le temps de travail est donc un secret caché sous la phénoménalité des mouvements des valeurs relatives des marchandises. En découvrant ce secret, on lève l'apparence d'une détermination purement aléatoire des grandeurs de valeurs des produits du travail, mais on ne supprime nullement leur forme de choses.

  • Le Capital, Livre 1 (1890), Karl Marx (trad. Jean-Pierre Lefebvre), éd. Quadrige Puf, 2006, partie I, chap. 1, p. 86 (texte intégral sur Wikisource)

Ce qui distingue d'emblée le plus mauvais architecte de la meilleure abeille, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la cire. Le résultat auquel aboutit le procès de travail était déjà au commencement dans l'imagination du travailleur, existait donc déjà en idée.

  • Le Capital, Karl Marx (trad. Jean-Pierre Lefebvre (dir.)), éd. Quadrige / PUF, 1993  (ISBN 2-13-045124-1), chap. V (« Procès de travail et procès de valorisation »), Procès de travail, p. 200 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)

Seule la forme sous laquelle [le] surtravail est extorqué au producteur immédiat, l'ouvrier, distingue les formations sociales économiques, par exemple la société esclavagiste de celle du travail salarié.

  • Le Capital, Karl Marx (trad. Jean-Pierre Lefebvre (dir.)), éd. Quadrige / PUF, 1993  (ISBN 2-13-045124-1), chap. VII (« Le Taux de survaleur »), Le degré d'exploitation de la force de travail, p. 242-243 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)

Le capital est du travail mort, qui ne s'anime qu'en suçant tel un vampire du travail vivant, et qui est d'autant plus vivant qu'il en suce davantage.

  • Le Capital, Karl Marx (trad. Jean-Pierre Lefebvre (dir.)), éd. Quadrige / PUF, 1993  (ISBN 2-13-045124-1), chap. VIII (« La Journée de travail »), Les limites de la journée de travail, p. 259 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)

Aux États-Unis d'Amérique du Nord, toute espèce de mouvement ouvrier autonome a été paralysée tant que l'esclavage défigurait une partie de la république. Le travail des peaux blanches ne peut pas s'émanciper là où le travail des peaux noires demeure marqué d'infamie.

  • Le Capital, Karl Marx (trad. Jean-Pierre Lefebvre (dir.)), éd. Quadrige / PUF, 1993  (ISBN 2-13-045124-1), chap. VIII (« La Journée de travail »), La lutte pour la journée de travail normale. Rétroaction de la législation anglaise sur les fabriques dans les autres pays, p. 336 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)

Il est tout aussi stupide de tenir pour absolue la forme chrétienne-germanique [de la famille] que la forme antique romaine ou grecque ou la forme orientale, qui constituent d'ailleurs entre elles toutes une ligne de développement historique.

  • Le Capital, Karl Marx (trad. Jean-Pierre Lefebvre (dir.)), éd. Quadrige / PUF, 1993  (ISBN 2-13-045124-1), chap. XIII (« La Machinerie et la grande industrie »), Législation sur les fabriques, p. 550 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)

Sur une plaine toute plate un petit tas de terre semble une colline ; on jugera de la platitude de notre bourgeoisie actuelle en prenant le calibre de ses « grands esprits ».

  • À propos de John Stuart Mill.
  • Le Capital, Karl Marx (trad. Jean-Pierre Lefebvre (dir.)), éd. Quadrige / PUF, 1993  (ISBN 2-13-045124-1), chap. XIV (« La Production de la survaleur absolue et relative »), p. 580 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)

La loi qui maintient constamment l'équilibre entre la surpopulation relative, ou l'armée industrielle de réserve, et l'ampleur et l'énergie de l'accumulation, rive beaucoup plus fermement le travailleur au capital que les coins d'Héphaistos ne clouèrent jamais Prométhée à son rocher. Elle implique une accumulation de misère proportionnelle à l'accumulation du capital. L'accumulation de richesse à un pôle signifie donc en même temps à l'autre pôle une accumulation de misère, de torture à la tâche, d'esclavage, d'ignorance, de brutalité et de dégradation morale pour la classe dont le produit propre est, d'emblée, capital.

  • Le Capital, Karl Marx (trad. Jean-Pierre Lefebvre (dir.)), éd. Quadrige / PUF, 1993  (ISBN 2-13-045124-1), chap. XXIII (« Loi générale de l'accumulation capitaliste »), Les diverses formes d'existence de la surpopulation relative, p. 724-725 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)

Le Japon, avec son organisation purement féodale de la propriété foncière et sa petite exploitation paysanne développée, offre une image beaucoup plus fidèle du Moyen Âge européen que tous nos livres d'histoire, qui sont le plus souvent écrits sous la dictée des préjugés bourgeois. Il est par top commode d'être « libéral » aux dépens du Moyen Âge.

  • Le Capital, Karl Marx (trad. Jean-Pierre Lefebvre (dir.)), éd. Quadrige / PUF, 1993  (ISBN 2-13-045124-1), chap. XXIV (« La prétendue "accumulation initiale" »), Genèse du capitaliste industriel, p. 853 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)

La découverte des contrées aurifères et argentifères d'Amérique, l'extermination et l'asservissement de la population indigène, son ensevelissement dans les mines, les débuts de la conquête et du sac des Indes orientales, la transformation de l'Afrique en garenne commerciale pour la chasse aux peaux noires, voilà de quoi est faite l'aurore de l'ère de la production capitaliste.

  • Le Capital, Karl Marx (trad. Jean-Pierre Lefebvre (dir.)), éd. Quadrige / PUF, 1993  (ISBN 2-13-045124-1), chap. XXIV (« La prétendue "accumulation initiale" »), Genèse du capitaliste industriel, p. 843 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)

Si l'argent, comme dit Augier, « vient au monde avec des taches de sang naturelles sur une joue », le capital quant à lui vient au monde dégoulinant de sang et de saleté par tous ses pores, de la tête aux pieds.

  • Le Capital, Karl Marx (trad. Jean-Pierre Lefebvre (dir.)), éd. Quadrige / PUF, 1993  (ISBN 2-13-045124-1), chap. XXIV (« La prétendue "accumulation initiale" »), Genèse du capitaliste industriel, p. 853 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)

18 Sur Karl Marx et le Capital

Le Capital est un livre austère [...]. C'est un peu comme l'annuaire, on tourne trois pages et on décroche.

  • Les réquisitoires du tribunal des flagrants délires - Tome II, Pierre Desproges, éd. Points, 2003  (ISBN 978-2020685375), Réquisitoire contre Jean-Marc Reiser le 8 novembre 1982, p. 30-35

[Karl Marx est] un esprit d'une nature dissolvante, d'un caractère dominateur, sans fortes croyances philosophiques ou religieuses, et inspiré par des haines plutôt que par l'amour.

  • « Bulletin de l'étranger », Giuseppe Mazzini, La Presse, 21 juillet 1871, p. 2 (lire en ligne)

Pour Marx, les applaudissements de la foule, la popularité, prouvaient que l'on était sur une voie fausse et sa devise favorite était le vers altier de Dante : Segui il tui corso, e lascia dir le gentá (Suis ton chemin et laisse dire les gens !).

  • Souvenirs sur Marx (1935), Paul Lafargue et Wilhem Liebnknecht, éd. Éditions de Sandre, 2008  (ISBN 978-2-914958-84-4), chap. III, Souvenirs sur Marx (Extraits), p. 34

Tout en estimant que toute science doit-être cultivée pour elle-même et que, dans aucune recherche scientifique, on ne doit se soucier de ces conséquences éventuelles, [Marx] était cependant d'avis que le savant, s'il ne voulait pas s'abaisser lui-même, ne devait jamais cesser de participer activement à la vie publique et ne devait rester confiné dans son cabinet de travail ou dans son laboratoire, comme un ver dans son fromage, sans jamais se mêler à la vie et aux luttes politiques et sociales de ses contemporains

  • Souvenirs sur Marx (1935), Paul Lafargue et Wilhem Liebnknecht, éd. Éditions de Sandre, 2008  (ISBN 978-2-914958-84-4), chap. I, Karl Marx, Souvenirs personnels, p. 4

Marx et Engels ont réalisé, dans notre temps, l'idéal de l'amitié que dépeignent les poêtes de l'antiquité.

  • Souvenirs sur Marx (1935), Paul Lafargue et Wilhem Liebnknecht, éd. Éditions de Sandre, 2008  (ISBN 978-2-914958-84-4), chap. II, Karl Marx, Souvenirs personnels, p. 20

Le Capital est devenu aujourd'hui en réalité, comme l'a dit le congrès de l'internationale, la Bible de la classe ouvrière

  • Souvenirs sur Marx (1935), Paul Lafargue et Wilhem Liebnknecht, éd. Éditions de Sandre, 2008  (ISBN 978-2-914958-84-4), chap. II, Karl Marx, Souvenirs personnels, p. 23

Se plaindre du style lourd, difficile à comprendre ou même pénible du Capital, c'est simplement reconnaître sa propre paresse d'esprit ou sa propre incapacité de penser.

  • Souvenirs sur Marx (1935), Paul Lafargue et Wilhem Liebnknecht, éd. Éditions de Sandre, 2008  (ISBN 978-2-914958-84-4), chap. IV, Souvenirs sur Marx (Extraits), p. 38
  • Citation choisie citation du jour pour le 20 mai 2009.

La méthode de pensée dialectique ne se réduit pas aux "lois de la dialectique" connues. Elle inclut un certain nombre de procédés d'expérimentation mentale que Hegel et Marx appelaient la méthode d'ascension de l'abstrait vers le concret. (...) Je suis persuadé que cette méthode pourrait-être très utile à la description de l'occidentisme, mais, à ce jour, Le Capital de Marx reste l'exemple unique de son application.

  • L'Occidentisme - essai sur le triomphe d'une idéologie, Alexandre Zinoviev, éd. Plon, 1996  (ISBN 978-2259-183-178), chap. L'idéologie, Antidialectisme de l'idéologie de l'occidentisme, p. 208

La meilleure étude de ces crises capitalistes reste, de mon point de vue, les travaux de K. Marx qu'il est bon ton aujourd'hui de juger erronés. En fait, c'est exactement le contraire.

  • Perestroïka et contre-perestroïka, Alexandre Zinoviev, éd. Olivier Orban, 1991, chap. La crise de l'économie, p. 106

D'après la conception matérialiste de l'histoire, le facteur déterminant dans l'histoire est, en dernière instance, la production et la reproduction de la vie réelle. Ni Marx, ni moi n'avons jamais affirmé davantage. Si, ensuite, quelqu'un torture cette proposition pour lui faire dire que le facteur économique est le seul déterminant, il la transforme en une phrase vide, abstraite, absurde.

  • Lettre à Joseph Bloch (Publiée pour la première fois dans le Sozialistische Akademiker, 1895. Berlin, pp. 351-353), Friedrich Engels, éd. marxist.org, 1880, p. [en ligne]

C'est Marx et moi-même, partiellement, qui devons porter la responsabilité du fait que, parfois, les jeunes donnent plus de poids qu'il ne lui est dû au côté économique. Face à nos adversaires, il nous fallait souligner le principe essentiel nié par eux, et alors nous ne trouvions pas toujours le temps, le lieu, ni l'occasion de donner leur place aux autres facteurs qui participent à l'action réciproque. Mais dès qu'il s'agissait de présenter une tranche d'histoire, c’est-à-dire de passer à l'application pratique, la chose changeait et il n'y avait pas d'erreur possible.

  • Lettre à Joseph Bloch (Publiée pour la première fois dans le Sozialistische Akademiker, 1895. Berlin, pp. 351-353), Friedrich Engels, éd. marxist.org, 1880, p. [en ligne]

19 Citation rapportée de Karl Marx

Que démontre l'histoire des idées, si ce n'est que la production intellectuelle se transforme avec la production matérielle ?

  • Le manifeste du parti communiste
  • « Réalités criminologiques, camouflages médiatiques : pourquoi ce virage idéologique libertarien des néo-médias », Xavier Raufer, Le Nouvel économiste, nº 1631, 27 septembre au 3 octobre 2012, p. 14