Indexation des salaires sur les prix

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L'échelle mobile des salaires est l'indexation des salaires sur les prix : quand les prix augmentent, les salaires suivent. C'est une mesure destinée à préserver le salaire réel de l'inflation. L'échelle mobile des salaires est une des revendications historiques du mouvement ouvrier, aprement combattue par les capitalistes.

1 Exemples

1.1 France

L'échelle mobile des salaires a été introduite en France en juillet 1952 sous la présidence de Vincent Auriol (SFIO) par le gouvernement Antoine Pinay.

Elle a été supprimée en 1982 lorsque Mitterrand a entamé le tournant de la rigueur. Jacques Delors (PS) était ministre des Finances, dans le deuxième gouvernement de Pierre Mauroy (PS). La désindexation des salaires a été poursuivie par les gouvernements successifs (Fabius, Chirac, Rocard...). Dès 1990, d'après les statistiques de l'INSEE, l'effet cumulé représentait entre 6% et 7% des salaires versés.[1]

1.2 Belgique

En Belgique, l'indexation est toujours en vigueur. Mais l'index qui sert à calculer l'effet sur les salaires a été érodé en 1993 en ne tenant plus compte des prix de l’essence, du tabac, et de l’alcool (sous des prétextes de santé).

1.3 Italie

En Italie, l'échelle mobile des salaires a été obtenue dans les puissantes luttes des années 1970 (Mai rampant). En 1975, Luciano Lama, secrétaire de la Confédération générale italienne du travail, la négocie.

Puis dans le contexte international de stagnation économique des années 1980, la bourgeoisie italienne va tout faire pour en finir avec cet acquis. L'indexation est réduite sous le Gouvernement Craxi I le 14 Février 1984, puis en 1985, son abrogation est rejetée par la population lors d'un référendum. L'argument officiel est que c'est un passage obligé pour intégrer l'Union monétaire européenne. Finalement, l'échelle mobile est abrogée le 31 Juillet 1992 sous le Gouvernement Amato I, avec l'accord des bureaucraties syndicales.

1.4 Brésil

Sous la présidence de José Sarney (1985-1990), le Brésil essaie de lutter contre la stagnation et l'inflation par diverses mesures en opposition avec les recettes néolibérales prônées par le FMI. Une de ces mesures fut l'échelle mobile des salaires. Cette politique fut ensuite abandonnée pour se soumettre plus totalement à l'impérialisme.

2 Notes et sources

Pierre Ivorra, "OPA sur les salaires", L'Humanité, 19 avril 1990.