Anton Pannekoek

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'Anton Pannekoek (1873—1960) est un astrophysicien et militant marxiste néerlandais. Il participa au développement du mouvement communiste aux Pays-Bas et en Allemagne et devint dans les années 1920 une figure du communisme de conseils opposé aux conceptions de Lénine. Son courant politique a été appelé « Gauche germano-hollandaise » et est généralement classé "ultra-gauche".[1]

1 Biographie

Né à Vaassen le 2 janvier 1873, il fut militant de l'aile gauche de la IIe Internationale, luttant aux côtés de Rosa Luxemburg contre le révisionnisme opportuniste.

Membre du groupe hollandais regroupé autour du journal De Tribune.

Pannekoek a critiqué très tôt le centrisme du principal dirigeant de la IIe Internationale, Karl Kautsky. Dans un article de 1912, L'action de masse et la révolution, Pannekoek définissait la position de Kautsky comme un "radicalisme passif", comme une "théorie de l'attente inactive". Il disait « Kautsky ne veut pas voir le processus de la révolution ». Lénine reconnaîtra en 1917 sa clairvoyance.[2]

Opposant résolu à la Première Guerre mondiale et à l'Union sacrée, il rejoint dès 1919 la IIIe Internationale.

A partir de 1919, il se montre critique envers la ligne suivie par l'Internationale communiste, ce qui en fait une des prnicipales cibles de Lenine dans La maladie infantile du communisme. Pour certains Trotskistes, sa critique est considérée comme idéaliste et gauchiste.

Dès 1921, il considère que l'URSS est une nouvelle forme d'Etat despotique, un capitalisme d'État, et il critique "l'autoritarisme" de Lénine. En conséquence, il sera exclu de l'Internationale communiste.

Le courant de Pannekoek voyait le système stalinien comme un capitalisme d'État risquant d'être le futur des sociétés occidentales que leurs crises et leurs convulsions conduisaient à leur tour vers une étatisation toujours plus accentuée de l'économie. Le capitalisme d'État qui avait surgi en Russie de l'atrophie de la société bourgeoise pouvait naître dans les pays avancés du déclin et du délabre­ment de l'économie bourgeoise. Mais pour les théoriciens germano-hollandais, le pas­sage au capitalisme d'État ne conduisait pas au-delà du capitalisme : il ne constituait qu'une métamorphose du capitalisme lui-même. La thèse centrale du marxisme qui fait du prolétariat la seule force historique capable d'être le fossoyeur du capitalisme n'était pas remise en cause.

En 1938 il publie Lénine comme philosophe sous le nom de John Harper. Pendant la Seconde Guerre mondiale il rédige son ouvrage majeur, Les Conseils ouvriers, publié en 1946 en deux parties sous le pseudonyme de P. Aartsz. En 1944 alors qu'il rédige cet ouvrage, la plus grande partie de ses archives brûle lors de la bataille d'Arnhem. Pannekoek restera fidèle à ses convictions et correspondra par exemple avec Cornelius Castoriadis[3]. Son autobiographie Souvenirs est parue 22 ans plus tard aux Pays-Bas.

Il a suivi des études scientifiques, obtenant son doctorat en 1902. Professeur au sein de l'université d'Amsterdam, il y a fondé un institut d'astronomie qui porte aujourd'hui son nom[4]. Docteur honoris causa de l'université Harvard, il a reçu en 1951 la médaille d'or de la Royal Astronomical Society. Un cratère lunaire de 71 km de diamètre porte son nom, ainsi que l'astéroïde (2378) Pannekoek. Il est également l'auteur d'une Histoire de l'astronomie, publiée en néerlandais puis traduite en anglais.

Il meurt le 28 avril 1960 à Wageningue.

2 Quelques textes

3 Notes et références

  1. Philippe Bourrinet, La Gauche communiste Germano-hollandaise : des origines à 1968, partiellement disponible en ligne, ce livre est cité par Christophe Bourseiller, Histoire générale de l'Ultra-gauche, Denoël, 2003
  2. Lénine, L'État et la révolution, 1917
  3. Correspondance Chaulieu-Pannekoek
  4. Site de l'institut Pannekoek

4 Voir aussi

Notices d’autorité : Fichier d’autorité international virtuel • Bibliothèque nationale de France • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • Gemeinsame Normdatei • WorldCat

4.1 Articles connexes

4.2 Liens externes