Alain Testart

De Wikirouge
Révision datée du 23 janvier 2020 à 19:41 par 90.6.100.120 (discussion) (S.L. Préform + nv cit)
Aller à la navigation Aller à la recherche

Alain Testart (30 décembre 1945, 2 septembre 2013 à Paris) est un anthropologue français spécialiste des sociétés communalistes primitives, de la sociologie comparative (esclavagisme, don) et du développement historique des sociétés.

Comme Lewis H. Morgan à la fin du XIX qui a inspiré Marx et Engels pour l'écriture de L'Origine de la famille, de la propriété privée et de l'État, son regard anthropologique est de type évolutionniste et non structuraliste (Ferdinand de Saussure, Claude Lévi-Strauss).

Le communisme primitif n'est plus ce qu'il était - Aux origines de l'oppression des femmes (SMOLNY éd, 2009; 2nd éd corrigé, 2012) du marxiste Christophe Darmangeat - une mise à jour de l'Origine de la famille - s'appuie sur les travaux d'Alain Testart. Il affine par ailleurs les travaux de ce dernier qu'il présente au public sur son blog la Hutte des classes. Il déconstruit ainsi les fausses idées véhiculées par la sociologie sociale, l'anthropologie structuraliste et postmoderne, le romantisme ethnique, une majorité de marxistes du XX et de militants actuels notamment sur le sujet de l'égalité au sein des sociétés en générales : cf Conversation sur la naissance des inégalités (éd. Textuel 2013).


1 BIBLIOGRAPHIE :

  • 1978 Des classifications dualistes en Australie : Essai sur l'évolution de l'organisation sociale. Paris et Lille : Maison des Sciences de l'Homme & Lille III, 222 p.
  • 1982 Les chasseurs-cueilleurs ou l'origine des inégalités. Paris : Société d'Ethnographie (Université Paris X-Nanterre), 254 p.
  • 1985 Le communisme primitif : Économie et idéologie. Paris : Maison des Sciences de l'Homme, 549 p.
  • 1985 Préface à L. H. Morgan : La société archaïque. Paris : Anthropos.
  • 1986 Essai sur les fondements de la division sexuelle du travail chez les chasseurs-cueilleurs. Paris : EHESS (Cahiers de l'Homme), 102 p.
  • 1991 Des mythes et des croyances : Esquisse d'une théorie générale. Paris : Maison des Sciences de l'Homme, 441 p.
  • 1991 Pour les sciences sociales : Essai d'épistémologie. Paris : Christian Bourgois, 174 p.
  • 1992 De la nécessité d'être initié : Rites d'Australie. Paris : Société d'Ethnologie (Université Paris-X-Nanterre), 290 p.
  • 1992 La question de l'évolutionnisme dans l'anthropologie sociale. Revue Française de Sociologie 33 : 155-187.
  • 1996 La parenté australienne : Étude morphologique. Paris : Ed. du CNRS, 392 p.
  • 2001 L'esclave, la dette et le pouvoir : Études de sociologie comparative. Paris : Errance, 238 p.
  • 2004 La servitude volontaire (2 vols.) : I, Les morts d’accompagnement ; II, L’origine de l’État. Paris : Errance, 264 p. et 140 p.
  • 2005 Éléments de classification des sociétés. Paris : Errance, 160 p.
  • 2006 (2e édition, révisée) Des dons et des dieux : Anthropologie religieuse et sociologie comparative. Paris : Errance, 160 p.
  • 2006 Interprétation symbolique et interprétation religieuse en archéologie : L’exemple du taureau à Çatal Höyük. Paléorient 32(2) : 23-57.
  • 2007 Critique du don : Études sur la circulation non marchande. Paris : Syllepse, 268 p. Extrait, chapitre 1: Qu'est-ce qu'un don ? [archive]
  • 2010 La déesse et le grain : trois essais sur les religions néolithiques. Arles, Actes Sud, 304 p. Extrait du premier chapitre. [archive]
  • 2012 Avant l'histoire : l'évolution des sociétés, de Lascaux à Carnac. Gallimard - Prix Guizot en 2013
  • 2013 Les armes dans les eaux. Questions d'interprétation en archéologie (sous la direction d'Alain Testart), Paris, Errance


2 CITATIONS

2.1 Éléments de classification des sociétés, 2005

2.1.1 Des classifications critiques et méthode (Introduction)

2.1.1.1 Critique des classifications anthropologiques : une conception aberrante de l'évolution

Quand à la conception que les tenants des classifications anthropologiques américaines se font de l'évolution sociale, elle me paraît proprement invraisemblable.

je ne les critiquerai pas pour l'idée qu'il convient de ne pas mélanger classification et évolution, puisque c'est l'idée que je viens juste de former et qui n'avait pas du moins à ma connaissance, été exprimé auparavant. Je ne le critiquerai pas non plus pour les évolutionnisme, ayant toujours été partisan de l'évolutionnisme en anthropologie sociale.

Je la critiquerai seulement pour leur conception, qu'ils font de l'évolution. Or celle-ci me semble abominable. Si abominable, qu'il me semble qu'elle n'a pu que renforcer l'antiévolutionnisme traditionnel de l'anthropologie sociale en France et en Angleterre.

D'abord, elle est conçue en termes de progression du simple vers le complexe. Et on peut affirmer sans grand risque de se tromper que la plupart des aberrations qui ont grevé l'anthropologie sociales proviennent de l'idée comme quoi les sociétés primitives (sans États) seraient “simples”.

  • Éléments de classification des sociétés, Alain Testart, éd. Errance, 2005, p. 14

2.1.2 Du simple et du complexe de la métaphore biologique et des attendus implicites du terme d'“organisation“ (Annexe I)

La société n'est pas, à la différence de l'animal, organisée (spontanément) ni, à la différence de l'entreprise, organisée (intentionnellement) en vue d'une fin ou en fonction de problème à résoudre.


... la terminologie traditionnelle en termes d'“organisation” politique ou d'“organisation” sociale véhicule une idée erronée.


Une société est au contraire caractérisée par un ensemble de structures qui précèdent toute action possible des hommes et sur lesquels ils ont très difficilement prise. Et il n'y a aucune raison de penser que les structures d'une société puissent être qualifiées de “plus simples” que celles d'une autre.
  • Éléments de classification des sociétés, Alain Testart, éd. Errance, 2005, p. 144