Différences entre les versions de « Seconde guerre mondiale »

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A l'issue de la [[Première_guerre_mondiale|Première_guerre_mondiale]] et de l'échec de la vague communiste, le [[Prolétariat|prolétariat]] est durement touché par les [[Plan_d'austérité|plans d'austérités]] gouvernementaux et le [[Chômage|chômage]]. Les gouvernements ex-alliés, jouissant du prestige de leurs victoires, sont dominés par les conservateurs chauvins. La timide reconstruction cède, en une décennie à peine, à une terrible [[Crise_économique|crise économique]], causée par une [[Vieillissement_du_capitalisme|crise du capitalisme vieillissant]], ébranlant les principaux pays industrialisés, à l'exception de l'[[URSS|URSS]] qui ne cesse de se développer. Le fascisme, idéologie à la base essentiellement [[Petite_bourgeoisie|petite-bourgeoise]] prônant un [[Etat|Etat]] fort et guerrier, se répand comme une traînée de poudre : Mussolini et les "chemises brunes" en Italie dans les années 1920, Hitler et les nazis en Allemagne en 1933, Franco soutenu par ces deux derniers juste avant la guerre...
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A l'issue de la [[Première_guerre_mondiale|Première guerre mondiale]] et de l'échec de la vague communiste, le [[Prolétariat|prolétariat]] est durement touché par les [[Plan_d'austérité|plans d'austérités]] gouvernementaux et le [[Chômage|chômage]]. Les gouvernements ex-alliés, jouissant du prestige de leurs victoires, sont dominés par les conservateurs chauvins. La timide reconstruction cède, en une décennie à peine, à une terrible [[Crise_économique|crise économique]], causée par une [[Vieillissement_du_capitalisme|crise du capitalisme vieillissant]], ébranlant les principaux pays industrialisés, à l'exception de l'[[URSS|URSS]] qui ne cesse de se développer. Le fascisme, idéologie à la base essentiellement [[Petite_bourgeoisie|petite-bourgeoise]] prônant un [[Etat|Etat]] fort et guerrier, se répand comme une traînée de poudre : Mussolini et les "chemises brunes" en Italie dans les années 1920, Hitler et les nazis en Allemagne en 1933, Franco soutenu par ces deux derniers juste avant la guerre...
  
 
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Dans les années 1920 jusqu'aux années 1930, l'Allemagne est dominée par les [[Social-démocratie|"socialistes-démocrates"]], les mêmes qui écrasèrent le [[Révolution_allemande_(1918-1923)|soulèvement ouvrier à l'issue de la Grande Guerre]]. Grâce aux crédits américains, les industries se reconstruisent et le niveau de vie global augmente. Mais l'ancien Reich doit des milliards de dollars de frais et réparations aux pays victorieux. A la suite du crash boursier américain en 1930, la récession frappe le pays, et ce, d'autant plus que l'Etat n'a toujours pas remboursé la dette fixée par le traité de Versailles et les accords ultérieurs. Comme toujours, ce sont les prolétaires et petits-bourgeois qui en souffre. On assiste à une paupérisation de la société civile, dû notemment aux [[Chômage|licensiements (économiques) massifs]] et à l'[[Inflation|inflation]]. Un tel contexte aurait été propice à une [[Révolution_socialiste|révolution socialiste]], d'autant plus que les capitalistes avaient développées suffisamment les forces productives pour assurer du travail à tous. Mais le [[Parti_communiste_d'Allemagne|PCA]], inféodé au [[Komintern|Komintern]] stalinisé, suit une politique [[Réformiste|réformiste]], aux antipodes des idéaux prônés par [[Rosa_Luxemburg|Luxemburg]]. Les [[Communistes_révolutionnaires|communistes]], profondément divisés depuis [[Staline|Staline]], sont concurrencés par les [[Fascisme|nazis]], bien plus dynamiques et démagogues, constituant ainsi une force politique et populaire majeure. En 1933, les nazis obtiennent la majorité des sièges à l'Assemblée légale de l'époque, le Reichstag. Des partisans nazis incendient l'Assemblée, Hitler profitant de cet incident pour se faire voter les [[Dictature|pleins pouvoirs]], annihiler toute opposition, diffuser ses idées par une propagande intense et ainsi instaurer un régime totalitaire. Par la suite, les dignitaires nazis se débarasseront progressivement des milices (petites-bourgeoises) qu'ils intègreront à la police politique ou à l'Armée. L'épisode le plus marquant de cette purge est la [[Nuit_des_Longs_Couteaux|Nuit_des_Longs_Couteaux]], où la franche modérée du pouvoir, incarnée par Rommel et les SA, sont éliminés, les sympathisants déportés ou contraints à l'exil.
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Dans les années 1920 jusqu'aux années 1930, l'Allemagne est dominée par les "[[Social-démocratie|socialistes-démocrates]]", les mêmes qui écrasèrent le [[Révolution_allemande_(1918-1923)|soulèvement ouvrier à l'issue de la Grande Guerre]]. Grâce aux crédits américains, les industries se reconstruisent et le niveau de vie global augmente. Mais l'ancien Reich doit des milliards de dollars de frais et réparations aux pays victorieux. A la suite du crash boursier américain en 1930, la récession frappe le pays, et ce, d'autant plus que l'Etat n'a toujours pas remboursé la dette fixée par le traité de Versailles et les accords ultérieurs. Comme toujours, ce sont les prolétaires et petits-bourgeois qui en souffre. On assiste à une paupérisation de la société civile, dû notemment aux [[Chômage|licensiements (économiques) massifs]] et à l'[[Inflation|inflation]]. Un tel contexte aurait été propice à une [[Révolution_socialiste|révolution socialiste]], d'autant plus que les capitalistes avaient développées suffisamment les forces productives pour assurer du travail à tous. Mais le [[Parti_communiste_d'Allemagne|PCA]], inféodé au [[Komintern|Komintern]] stalinisé, suit une politique [[Réformiste|réformiste]], aux antipodes des idéaux prônés par [[Rosa_Luxemburg|Luxemburg]]. Les [[Communistes_révolutionnaires|communistes]], profondément divisés depuis [[Staline|Staline]], sont concurrencés par les [[Fascisme|nazis]], bien plus dynamiques et démagogues, constituant ainsi une force politique et populaire majeure. En 1933, les nazis obtiennent la majorité des sièges à l'Assemblée légale de l'époque, le Reichstag. Des partisans nazis incendient l'Assemblée, Hitler profitant de cet incident pour se faire voter les [[Dictature|pleins pouvoirs]], annihiler toute opposition, diffuser ses idées par une propagande intense et ainsi instaurer un régime totalitaire. Par la suite, les dignitaires nazis se débarasseront progressivement des milices (petites-bourgeoises) qu'ils intègreront à la police politique ou à l'Armée. L'épisode le plus marquant de cette purge est la [[Nuit_des_Longs_Couteaux|Nuit_des_Longs_Couteaux]], où la franche modérée du pouvoir, incarnée par Rommel et les SA, sont éliminés, les sympathisants déportés ou contraints à l'exil.
  
 
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Le Japon est assez durement impacté par la crise économique, mais l'Empereur, suscitant encore l'adhésion des foules (qui le considèrent encore comme un dieu, ou du moins comme un de leurs descendant/représentant), suit une politique guerrière. Dans les années 1930, les armées japonaises, entraînées, envahissent et annexent de force la Corée. Puis, c'est au tour de la Chine, avec l'annexion de la Mandchourie...
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Le Japon est assez durement impacté par la crise économique, mais le gouvernement suit une politique [[Impérialiste|impérialiste]] guerrière, dans le but de créer une zone d'influence économique et ainsi de s'isoler du monde. Dans cette optique, les armées nippones envahissent la Corée, puis la Mandchourie, avant de s'attaquer aux îles américaines dans les années 1940, entrant ainsi dans la guerre.
 
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Version du 14 août 2015 à 19:57

La seconde guerre mondiale fût le conflit le plus meurtrier et le plus destructeur que l'humanité ait jamais connue, datée par les historiens de l'invasion de la Pologne par les armées nazies (3 septembre 1936) à la capitulation du Japon (et des dernières forces de l'Axe) consécutive aux bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki le 2 septembre 1945. Elle éleva les Etats-Unis d'Amérique et l'URSS (de Staline), les deux "Grands" vainqueurs au rang de superpuissances qui s'affronteront durant la guerre froide.

1 Contexte

1.1 Crise économique, fascisme et impérialisme

A l'issue de la Première guerre mondiale et de l'échec de la vague communiste, le prolétariat est durement touché par les plans d'austérités gouvernementaux et le chômage. Les gouvernements ex-alliés, jouissant du prestige de leurs victoires, sont dominés par les conservateurs chauvins. La timide reconstruction cède, en une décennie à peine, à une terrible crise économique, causée par une crise du capitalisme vieillissant, ébranlant les principaux pays industrialisés, à l'exception de l'URSS qui ne cesse de se développer. Le fascisme, idéologie à la base essentiellement petite-bourgeoise prônant un Etat fort et guerrier, se répand comme une traînée de poudre : Mussolini et les "chemises brunes" en Italie dans les années 1920, Hitler et les nazis en Allemagne en 1933, Franco soutenu par ces deux derniers juste avant la guerre...

1.1.1 En Allemagne

Dans les années 1920 jusqu'aux années 1930, l'Allemagne est dominée par les "socialistes-démocrates", les mêmes qui écrasèrent le soulèvement ouvrier à l'issue de la Grande Guerre. Grâce aux crédits américains, les industries se reconstruisent et le niveau de vie global augmente. Mais l'ancien Reich doit des milliards de dollars de frais et réparations aux pays victorieux. A la suite du crash boursier américain en 1930, la récession frappe le pays, et ce, d'autant plus que l'Etat n'a toujours pas remboursé la dette fixée par le traité de Versailles et les accords ultérieurs. Comme toujours, ce sont les prolétaires et petits-bourgeois qui en souffre. On assiste à une paupérisation de la société civile, dû notemment aux licensiements (économiques) massifs et à l'inflation. Un tel contexte aurait été propice à une révolution socialiste, d'autant plus que les capitalistes avaient développées suffisamment les forces productives pour assurer du travail à tous. Mais le PCA, inféodé au Komintern stalinisé, suit une politique réformiste, aux antipodes des idéaux prônés par Luxemburg. Les communistes, profondément divisés depuis Staline, sont concurrencés par les nazis, bien plus dynamiques et démagogues, constituant ainsi une force politique et populaire majeure. En 1933, les nazis obtiennent la majorité des sièges à l'Assemblée légale de l'époque, le Reichstag. Des partisans nazis incendient l'Assemblée, Hitler profitant de cet incident pour se faire voter les pleins pouvoirs, annihiler toute opposition, diffuser ses idées par une propagande intense et ainsi instaurer un régime totalitaire. Par la suite, les dignitaires nazis se débarasseront progressivement des milices (petites-bourgeoises) qu'ils intègreront à la police politique ou à l'Armée. L'épisode le plus marquant de cette purge est la Nuit_des_Longs_Couteaux, où la franche modérée du pouvoir, incarnée par Rommel et les SA, sont éliminés, les sympathisants déportés ou contraints à l'exil.

1.1.2 En France

En 1918, la situation de la France est analogue à celle des allemands. Le nord est dévasté par les batailles, même Paris a été fortement touché par les bombardements allemands. Mais, profitant de leur victoire, des indemnitées reversées par l'Allemagne et notemment de l'annexion de l'Alsace-Moselle, les industries et communes, pilotées temporairement par l'Etat, se reconstruiront plus vite. Cela n'empêche pas les ouvriers de rester, pour la plupart, dans la misère, la plupart de ceux du Nord vivant dans des taudis, gagnant à peine de quoi se nourrir, se vêtir et se chauffer. Cette situation se globalise en se détériorant lorsque la France est frappée par la crise dans les années 1930. Les ligues, ces forces d'extrême-droite profitant du succès des fascistes et des nazis, profondément antisémites et antiparlementaristes, ne cessent de gagner de l'ampleur. Le PCF, stalinisé, décide de passer un compromis avec les forces socialistes, elles-même alliées aux forces radicales (moyennes-bourgeoises) : le Front Populaire, immense vecteur d'espoir, naît et emporte la majorité des sièges lors des élections législatives de 1936. Mais ce n'est pas un front unique ouvrier (théorisé par Trotsky), dans le sens où les communistes, inféodés aux bourgeois sous ordre de Staline (qui ne souhaite pas étendre la révolution, depuis longtemps consummée en URSS), suivent une ligne réformiste qui ne peut qu'aboutir à la victoire du grand capital. Bien que des mesures exemplaires soient prises par le Front Populaire (toutefois sous l'empressement des travailleurs lors des grandes grèves consécutives aux élections), comme les congés_payés, la semaine_de_quarante_heures ou encore la nationalisation des industries de l'armement et des chemins de fer, cela ne suffit pas pour enrayer la crise. Le FP se déchire, les communistes, radicaux quittant l'alliance, laissant la SFIO seule. Cette dernière perd les élections législatives suivantes, récupérées par la droite tradionnelle qui ne fait qu'aggraver la crise, mais signe un "compromis" (très laxiste) avec les forces allemandes, s'attirant ainsi la sympathie de la population, redoutant une autre guerre.

1.1.3 En Angleterre

Le Royaume-Uni fût assez peu frappé par la crise, mais la paupérisation des masses facilita l'émergence des forces socialistes révolutionnaires (Parti des Travailleurs...), cependant sans suites particulières. Peu avant l'invasion de la Pologne, les Britanniques signeront un compromis avec les forces nazies, avec le succès qu'on lui connaîtra...

1.1.4 En URSS

L'URSS, autarcique car isolée depuis l'échec de la révolution mondiale, n'est pas impactée par la crise_économique. Au contraire, ses industries, civiles comme militaires, ne cesseront de se développer, et ce, grâce aux destructions de la Guerre Civile et de la mise en place des plans quinquennaux. Mais, politiquement, l'URSS est un pays aux institutions gelées. Staline, s'érigeant de plus en plus comme une divinité vivante (à l'instar de l'empereur du Japon), ne tolère aucune opposition, même partielle, dirige d'innombrables purges, calomnie les dissidents révolutionnaires comme Trotsky. Opposé à l'idée d'une révolution mondiale et favorable à l'expansion de son empire, Staline décourage les communistes révolutionnaires de passer à l'action et les encourage, au contraire, à suivre une ligne réformiste, respectueuse de l'Etat_bourgeois et du capitalisme. En 1936, Staline mène une très grande purge, se soldant par des déportations massives dans les camps de la mort (goulags) et des condamnations à morts, contre les apparetchik du système soviétique et leurs sympathisants : ce sont les Grandes Purges. Au cours de parodies de procès, où les accusés sont contraints d'avouer des crimes imaginaires, d'anciens bolchéviks, compagnons de Lénine mais critiques (ou supposés en tant que tels), sont mis à morts, parfois sous ordre personnel de l'homme de fer. En 1936, les soviétiques signent un Pacte avec les nazies : ces derniers se partagent ainsi la Pologne, démembrée, au début de la Grande Guerre, avant que la confiance de Staline ne soit trahie par l'invasion de l'URSS au début des années 1940.

1.1.5 Au Japon

Le Japon est assez durement impacté par la crise économique, mais le gouvernement suit une politique impérialiste guerrière, dans le but de créer une zone d'influence économique et ainsi de s'isoler du monde. Dans cette optique, les armées nippones envahissent la Corée, puis la Mandchourie, avant de s'attaquer aux îles américaines dans les années 1940, entrant ainsi dans la guerre.