Différences entre les versions de « Racisme »

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Selon une autre vision, le problème principal résiderait dans le manque d'instruction de la population, qui laisserait le champ libre aux préjugés (préjugés là encore souvent vus comme ayant une part d'origine "naturelle"). Plus une société est cultivée et éclairée, plus il y aurait de chances que les gens comprennent qu’il n’y a pas de hiérarchie biologique entre Européens, Africains, Asiatiques... <br>  
 
Selon une autre vision, le problème principal résiderait dans le manque d'instruction de la population, qui laisserait le champ libre aux préjugés (préjugés là encore souvent vus comme ayant une part d'origine "naturelle"). Plus une société est cultivée et éclairée, plus il y aurait de chances que les gens comprennent qu’il n’y a pas de hiérarchie biologique entre Européens, Africains, Asiatiques... <br>  
  
Or, cette intuition est contredite par les faits. Le racisme a précisement atteint des sommets au sein de l'Europe des XIX<sup>ème</sup> et XX<sup>ème</sup> siècles, où l'éducation a connu les progrès les plus rapides. Paroxysme du contre-exemple&nbsp;: dans les années 1920, l’Allemagne est la capitale culturelle de l’Europe et c’est en son sein que l’idéologie antisémite va le plus se faire entendre. A l'inverse, les [[Commune_de_Paris_(1871)|communards de 1871]] faisaient preuve d'un remarquable antiracisme pratique, alors que leur niveau d'éducation était probablement bien en dessous des racistes français d'aujourd'hui.<br>
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Or, cette intuition est contredite par les faits. Le racisme a précisement atteint des sommets au sein de l'Europe des XIX<sup>ème</sup> et XX<sup>ème</sup> siècles, où l'éducation a connu les progrès les plus rapides. Paroxysme du contre-exemple&nbsp;: dans les années 1920, l’Allemagne est la capitale culturelle de l’Europe et c’est en son sein que l’idéologie antisémite va le plus se faire entendre. A l'inverse, les [[Commune de Paris (1871)|communards de 1871]] faisaient preuve d'un remarquable antiracisme pratique, alors que leur niveau d'éducation était probablement bien en dessous des racistes français d'aujourd'hui.<br>  
  
De façon plus générale, avec une telle logique, on devrait s'étonner que la [[classe capitaliste|classe capitaliste]], plus instruite, ne se "rende pas compte" qu'elle est exploiteuse, que les travailleurs sont traités injustement, etc... C'est l'erreur que l'on commet si l'on ne voit pas que les [[domination|dominations]] (de classe, de sexe...) ont des bases matérielles. Tant que ces bases existent, en réalité, la culture et la morale servent principalement de justification aux dominants, au lieu d'entrer en conflit avec cette domination. La [[culture dominante|culture dominante]] a vocation à montrer la supériorité de la [[classe dominante|classe dominante]], la [[morale dominante|morale dominante]] a vocation à faire paraître scandaleuse toute atteinte à l'ordre dominant...
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De façon plus générale, avec une telle logique, on devrait s'étonner que la [[Classe capitaliste|classe capitaliste]], plus instruite, ne se "rende pas compte" qu'elle est exploiteuse, que les travailleurs sont traités injustement, etc... C'est l'erreur que l'on commet si l'on ne voit pas que les [[Domination|dominations]] (de classe, de sexe...) ont des bases matérielles. Tant que ces bases existent, en réalité, la culture et la morale servent principalement de justification aux dominants, au lieu d'entrer en conflit avec cette domination. La [[Culture dominante|culture dominante]] a vocation à montrer la supériorité de la [[Classe dominante|classe dominante]], la [[Morale dominante|morale dominante]] a vocation à faire paraître scandaleuse toute atteinte à l'ordre dominant...  
  
 
=== Lutte de classe et impérialisme  ===
 
=== Lutte de classe et impérialisme  ===
  
En fait l’histoire du racisme est inséparable des principales contradictions qui divisent les sociétés et les peuples : la [[lutte de classe|lutte de classe]] et l'[[impérialisme|impérialisme]]. Le [[colonialisme|colonialisme]] est quasi-automatiquement empreint de racisme et de [[racialisme|racialisme]] pour légitimer l'invasion de pays étrangers, la domination de peuples éthniquement différents, etc... Cela permet de souder le peuple du pays envahisseur autour de ses chefs, et à l'inverse cela tend à humilier les vaincus en leur faisant intérioriser leur "infériorité".
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En fait l’histoire du racisme est inséparable des principales contradictions qui divisent les sociétés et les peuples&nbsp;: la [[Lutte de classe|lutte de classe]] et l'[[Impérialisme|impérialisme]]. Le [[Colonialisme|colonialisme]] est quasi-automatiquement empreint de racisme et de [[Racialisme|racialisme]] pour légitimer l'invasion de pays étrangers, la domination de peuples éthniquement différents, etc... Cela permet de souder le peuple du pays envahisseur autour de ses chefs, et à l'inverse cela tend à humilier les vaincus en leur faisant intérioriser leur "infériorité".  
  
Le racisme impérialiste, ce n'est donc pas l'[[idéologie|idéologie]] d'un peuple en général, mais l'idéologie de sa classe dominante, même si celle-ci se diffuse dans les autres classes. C'est "l'élite" de la nation française qui encourageait la haine du "boche" en préparation de la [[Première guerre mondiale|Première guerre mondiale]], bien plus qu'un racisme qui aurait spontanément surgit parmi les [[travailleurs|travailleurs]].
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Le racisme impérialiste, ce n'est donc pas l'[[Idéologie|idéologie]] d'un peuple en général, mais l'idéologie de sa classe dominante, même si celle-ci se diffuse dans les autres classes. C'est "l'élite" de la nation française qui encourageait la haine du "boche" en préparation de la [[Première guerre mondiale|Première guerre mondiale]], bien plus qu'un racisme qui aurait spontanément surgit parmi les [[Travailleurs|travailleurs]].  
  
La xénophobie, le fait de rechercher des boucs émissaires pour maintenir les inégalités dans une société existait dès l’Antiquité. Mais c’est avec le [[mondialisation|développement du marché mondial]] que le racisme va devenir un élément indispensable pour maintenir le système. Du XVI<sup>ème</sup> au XVIII<sup>ème</sup> siècle le capitalisme a connu sa première phase de mondialisation, au prix de la mise en [[esclavage|esclavage]] de plusieurs dizaines de millions d’Africains, qui étaient «&nbsp;importés&nbsp;» en Amérique, dans les plantations. Cette force de travail coûtait beaucoup moins cher qu’un salarié occidental.<br>  
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La xénophobie, le fait de rechercher des boucs émissaires pour maintenir les inégalités dans une société existait dès l’Antiquité. Mais c’est avec le [[Mondialisation|développement du marché mondial]] que le racisme va devenir un élément indispensable pour maintenir le système. Du XVI<sup>ème</sup> au XVIII<sup>ème</sup> siècle le capitalisme a connu sa première phase de mondialisation, au prix de la mise en [[Esclavage|esclavage]] de plusieurs dizaines de millions d’Africains, qui étaient «&nbsp;importés&nbsp;» en Amérique, dans les plantations. Cette force de travail coûtait beaucoup moins cher qu’un salarié occidental.<br>  
  
 
Ensuite, la fonction du racisme va surtout être politique. Pour maintenir une exploitation dans des conditions inhumaines des esclaves noirs et des travailleurs blancs pour les profits d’une minorité de privilégiés, une des meilleures tactiques consiste à diviser pour régner. Le danger pour la classe dominante était de voir se développer une lutte commune entre travailleurs blancs et esclaves. C’est ce qui s’était passé au cours de plusieurs rébellions , dès la fin du XVII<sup>ème</sup> siècle aux Etats Unis&nbsp;! La lutte antiraciste et le combat pour l’union des exploités au delà de la couleur de peau ne date pas d’aujourd’hui...  
 
Ensuite, la fonction du racisme va surtout être politique. Pour maintenir une exploitation dans des conditions inhumaines des esclaves noirs et des travailleurs blancs pour les profits d’une minorité de privilégiés, une des meilleures tactiques consiste à diviser pour régner. Le danger pour la classe dominante était de voir se développer une lutte commune entre travailleurs blancs et esclaves. C’est ce qui s’était passé au cours de plusieurs rébellions , dès la fin du XVII<sup>ème</sup> siècle aux Etats Unis&nbsp;! La lutte antiraciste et le combat pour l’union des exploités au delà de la couleur de peau ne date pas d’aujourd’hui...  
  
Au delà de l’esclavage, le racisme va très vite devenir une institution indispensable au fonctionnement du capitalisme. Il va connaître différentes évolutions, il ne reste pas figé à travers l’histoire et prend différentes formes. <br>
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Au delà de l’esclavage, le racisme va très vite devenir une institution indispensable au fonctionnement du capitalisme. Il va connaître différentes évolutions, il ne reste pas figé à travers l’histoire et prend différentes formes. <br>  
  
 
== Exemples  ==
 
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=== La racisme en France ===
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Il est particulièrement important pour les militants communistes français d'étudier l'histoire du [[racisme en France|racisme en France]] et son actualité brûlante.
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Il est particulièrement important pour les militants communistes français d'étudier l'histoire du [[Racisme en France|racisme en France]] et son actualité brûlante.  
  
On peut notamment se rappeler qu'un fort racisme touchait les provinciaux (auvergnats, bretons...) immigrant à Paris, puis les travailleurs d'origine européenne (espagnols, italiens, portugais, polonais...). Aujourd'hui, le racisme se concentre sur les immigrés extra-européens (maghrébins, noirs africains, asiastiques...).<br>
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On peut notamment se rappeler qu'un fort racisme touchait les provinciaux (auvergnats, bretons...) immigrant à Paris, puis les travailleurs d'origine européenne (espagnols, italiens, portugais, polonais...). Aujourd'hui, le racisme se concentre sur les immigrés extra-européens (maghrébins, noirs africains, asiastiques...).<br>  
  
 
=== Une islamophobie qui vient de loin  ===
 
=== Une islamophobie qui vient de loin  ===
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L’islamophobie s’enracine dans l’histoire des Croisades menées à l’époque médiévale par les Etats européens. Elle s’appuie ensuite sur le refoulement des origines arabes et islamiques de la culture européennes. Il n’y aurait pas eu de développement des Lumières, de la culture occidentale et du capitalisme sans l’apport de la civilisation musulmane et de l’Islam qui font partie des bases de notre culture. Mais la culture bourgeoise européenne s’est développée depuis cette période en refoulant ce lien avec la culture musulman, ce qui participait de l’idée de la supériorité de l’occident sur le reste du monde. L’islamophobie n’est donc pas un phénomène isolé aujourd’hui. C’est une forme de racisme qui permet de justifier des politiques discriminatoires en France, aux Etats Unis et de multiplier des interventions contre «&nbsp;le soi-disant axe du Mal&nbsp;». C’est pourquoi il nous faut lutter en permanence contre toutes les discriminations islamophobes et plus largement contre toutes les formes de racisme en mettant en avant les intérêts communs des travailleurs, qu’ils soient blancs, noirs, chrétiens, musulmans... face à ceux qui nous dominent.  
 
L’islamophobie s’enracine dans l’histoire des Croisades menées à l’époque médiévale par les Etats européens. Elle s’appuie ensuite sur le refoulement des origines arabes et islamiques de la culture européennes. Il n’y aurait pas eu de développement des Lumières, de la culture occidentale et du capitalisme sans l’apport de la civilisation musulmane et de l’Islam qui font partie des bases de notre culture. Mais la culture bourgeoise européenne s’est développée depuis cette période en refoulant ce lien avec la culture musulman, ce qui participait de l’idée de la supériorité de l’occident sur le reste du monde. L’islamophobie n’est donc pas un phénomène isolé aujourd’hui. C’est une forme de racisme qui permet de justifier des politiques discriminatoires en France, aux Etats Unis et de multiplier des interventions contre «&nbsp;le soi-disant axe du Mal&nbsp;». C’est pourquoi il nous faut lutter en permanence contre toutes les discriminations islamophobes et plus largement contre toutes les formes de racisme en mettant en avant les intérêts communs des travailleurs, qu’ils soient blancs, noirs, chrétiens, musulmans... face à ceux qui nous dominent.  
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=== L'antisémitisme ===
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Parce qu'ils constituaient une minorité longtemps victime de préjugés en Europe, les Juifs ont été parmi les plus grandes victimes du racisme depuis l'essor du capitalisme. Le régime nazi en particulier a fait de l'antisémitisme son ciment, et transformé la colère issue de la décomposition sociale en la plus terrible boucherie de l'histoire humaine.
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Aujourd'hui, des éléments de cet antisémitisme sont encore présents de façon diffuse. Ils regagnent même en importance à mesure que la crise sociale s'approfondit. De nombreux courants tentent de brouiller les repères idéologiques entre l'[[extrême droite|extrême droite]] et l'extrême gauche, par exemple en assimilant les Juifs et une certaine "oligarchie financière" qui seraient "toute puissante", réalisant une sorte de déformation complotiste et raciste du [[communisme|communisme]].
  
 
== Notes et sources  ==
 
== Notes et sources  ==

Version du 3 avril 2013 à 22:58

Le racisme est une attitude ou un sentiment d'hostilité envers des personnes d'ethnies différentes. Le racisme se base souvent sur des théories des races (racialisme) plus ou moins formalisées, qui sont elles mêmes fréquemment partie intégrante d'une idéologie d'extrême droite.

1 Causes du racisme

1.1 La "nature humaine" ?

Un discours parmi les plus courants, qui se veut découler du "bon sens", est que la tendance au racisme serait inscrite dans la "nature humaine". De la même façon que l'exploitation ou la guerre, ce serait le produit de la "méchanceté" éternelle de l'homme.

Les études scientifiques sur le sujet semblent peu nombreuses et ne permettent pas vraiment de conclure. Chez l'enfant par exemple, on observerait une tendance raciste, mais qui serait due au fait que l'enfant se conforme au sentiment le plus répandu dans la société[1].

Quoi qu'il en soit, et même en admettant que le racisme latent pourrait avoir une racine dans une peur de la différence (hétérophobie), cette explication est bien insuffisante pour expliquer les grands mouvements racistes, en particulier ceux qu'a connu l'époque contemporaine. Comment une société peut-elle fortement développer un sentiment racisme et l'abandonner ensuite ? L'explication de ces dynamiques, complètement liées au plan politique, ne peuvent pas reposer sur la biologie.

1.2 Une population trop ignorante ?

Selon une autre vision, le problème principal résiderait dans le manque d'instruction de la population, qui laisserait le champ libre aux préjugés (préjugés là encore souvent vus comme ayant une part d'origine "naturelle"). Plus une société est cultivée et éclairée, plus il y aurait de chances que les gens comprennent qu’il n’y a pas de hiérarchie biologique entre Européens, Africains, Asiatiques...

Or, cette intuition est contredite par les faits. Le racisme a précisement atteint des sommets au sein de l'Europe des XIXème et XXème siècles, où l'éducation a connu les progrès les plus rapides. Paroxysme du contre-exemple : dans les années 1920, l’Allemagne est la capitale culturelle de l’Europe et c’est en son sein que l’idéologie antisémite va le plus se faire entendre. A l'inverse, les communards de 1871 faisaient preuve d'un remarquable antiracisme pratique, alors que leur niveau d'éducation était probablement bien en dessous des racistes français d'aujourd'hui.

De façon plus générale, avec une telle logique, on devrait s'étonner que la classe capitaliste, plus instruite, ne se "rende pas compte" qu'elle est exploiteuse, que les travailleurs sont traités injustement, etc... C'est l'erreur que l'on commet si l'on ne voit pas que les dominations (de classe, de sexe...) ont des bases matérielles. Tant que ces bases existent, en réalité, la culture et la morale servent principalement de justification aux dominants, au lieu d'entrer en conflit avec cette domination. La culture dominante a vocation à montrer la supériorité de la classe dominante, la morale dominante a vocation à faire paraître scandaleuse toute atteinte à l'ordre dominant...

1.3 Lutte de classe et impérialisme

En fait l’histoire du racisme est inséparable des principales contradictions qui divisent les sociétés et les peuples : la lutte de classe et l'impérialisme. Le colonialisme est quasi-automatiquement empreint de racisme et de racialisme pour légitimer l'invasion de pays étrangers, la domination de peuples éthniquement différents, etc... Cela permet de souder le peuple du pays envahisseur autour de ses chefs, et à l'inverse cela tend à humilier les vaincus en leur faisant intérioriser leur "infériorité".

Le racisme impérialiste, ce n'est donc pas l'idéologie d'un peuple en général, mais l'idéologie de sa classe dominante, même si celle-ci se diffuse dans les autres classes. C'est "l'élite" de la nation française qui encourageait la haine du "boche" en préparation de la Première guerre mondiale, bien plus qu'un racisme qui aurait spontanément surgit parmi les travailleurs.

La xénophobie, le fait de rechercher des boucs émissaires pour maintenir les inégalités dans une société existait dès l’Antiquité. Mais c’est avec le développement du marché mondial que le racisme va devenir un élément indispensable pour maintenir le système. Du XVIème au XVIIIème siècle le capitalisme a connu sa première phase de mondialisation, au prix de la mise en esclavage de plusieurs dizaines de millions d’Africains, qui étaient « importés » en Amérique, dans les plantations. Cette force de travail coûtait beaucoup moins cher qu’un salarié occidental.

Ensuite, la fonction du racisme va surtout être politique. Pour maintenir une exploitation dans des conditions inhumaines des esclaves noirs et des travailleurs blancs pour les profits d’une minorité de privilégiés, une des meilleures tactiques consiste à diviser pour régner. Le danger pour la classe dominante était de voir se développer une lutte commune entre travailleurs blancs et esclaves. C’est ce qui s’était passé au cours de plusieurs rébellions , dès la fin du XVIIème siècle aux Etats Unis ! La lutte antiraciste et le combat pour l’union des exploités au delà de la couleur de peau ne date pas d’aujourd’hui...

Au delà de l’esclavage, le racisme va très vite devenir une institution indispensable au fonctionnement du capitalisme. Il va connaître différentes évolutions, il ne reste pas figé à travers l’histoire et prend différentes formes.

2 Exemples

2.1 La racisme en France

Il est particulièrement important pour les militants communistes français d'étudier l'histoire du racisme en France et son actualité brûlante.

On peut notamment se rappeler qu'un fort racisme touchait les provinciaux (auvergnats, bretons...) immigrant à Paris, puis les travailleurs d'origine européenne (espagnols, italiens, portugais, polonais...). Aujourd'hui, le racisme se concentre sur les immigrés extra-européens (maghrébins, noirs africains, asiastiques...).

2.2 Une islamophobie qui vient de loin

Aujourd’hui, l’islamophobie constitue une forme de racisme qui prend de plus en plus de place. C’est lié à la stratégie des grandes puissances occidentales, qui depuis la chute de l’Union soviétique ont besoin de se trouver un nouvel ennemi pour maintenir l’ordre et faire taire les critiques de la mondialisation capitaliste qui se développent de plus en plus. Il était impossible pour les gouvernements occidentaux, pour le G8 de dire que les « Arabes » ou les « Africains » sont nos ennemis.

Par contre dénoncer la barbarie de l’Islam et chercher à faire des musulmans des boucs émissaires, c’est clairement la stratégie qui se développe de plus en plus. Plusieurs raisons expliquent le succès de l’Islamophobie, l’habileté consiste à laisser se développer les discriminations qui visent spécifiquement les musulmans (dont la loi sur le voile n’est qu’un aspect) tout en affirmant que l’islamophobie n’existe pas, car c’est un mot qui serait répandu par les intégristes musulmans.

Or l’islamophobie ne date pas du 11 septembre 2001 et de la chasse à Ben Laden, l’islamophobie est historiquement bien plus ancienne que le racisme anti arabe qui s’est développé avec la colonisation du Maghreb.

L’islamophobie s’enracine dans l’histoire des Croisades menées à l’époque médiévale par les Etats européens. Elle s’appuie ensuite sur le refoulement des origines arabes et islamiques de la culture européennes. Il n’y aurait pas eu de développement des Lumières, de la culture occidentale et du capitalisme sans l’apport de la civilisation musulmane et de l’Islam qui font partie des bases de notre culture. Mais la culture bourgeoise européenne s’est développée depuis cette période en refoulant ce lien avec la culture musulman, ce qui participait de l’idée de la supériorité de l’occident sur le reste du monde. L’islamophobie n’est donc pas un phénomène isolé aujourd’hui. C’est une forme de racisme qui permet de justifier des politiques discriminatoires en France, aux Etats Unis et de multiplier des interventions contre « le soi-disant axe du Mal ». C’est pourquoi il nous faut lutter en permanence contre toutes les discriminations islamophobes et plus largement contre toutes les formes de racisme en mettant en avant les intérêts communs des travailleurs, qu’ils soient blancs, noirs, chrétiens, musulmans... face à ceux qui nous dominent.

2.3 L'antisémitisme

🔍 Voir : Antisémitisme.

Parce qu'ils constituaient une minorité longtemps victime de préjugés en Europe, les Juifs ont été parmi les plus grandes victimes du racisme depuis l'essor du capitalisme. Le régime nazi en particulier a fait de l'antisémitisme son ciment, et transformé la colère issue de la décomposition sociale en la plus terrible boucherie de l'histoire humaine.

Aujourd'hui, des éléments de cet antisémitisme sont encore présents de façon diffuse. Ils regagnent même en importance à mesure que la crise sociale s'approfondit. De nombreux courants tentent de brouiller les repères idéologiques entre l'extrême droite et l'extrême gauche, par exemple en assimilant les Juifs et une certaine "oligarchie financière" qui seraient "toute puissante", réalisant une sorte de déformation complotiste et raciste du communisme.

3 Notes et sources

http://www.preavis.org/formation-mr/Antifascisme-antiracisme/racisme.doc