| En 1921, [[Radek|Radek]] écrit un article intitulé ''La révolution russe est-elle une révolution bourgeoise ?<ref>Karl Radek, ''[https://www.marxists.org/archive/radek/1921/xx/russrev.html Is the Russian Revolution a Bourgeois Revolution?]'', 1921</ref>'' Il y a défend l'idée que la révolution russe est historiquement une forme transitoire entre [[Révolution_bourgeoise|révolution bourgeoise]] et [[Révolution_socialiste|révolution socialiste]], qu'elle est une [[Révolution_prolétarienne|révolution prolétarienne]] dans un pays petit-bourgeois, mais que puisque le prolétariat est la classe en essor, la révolution est une révolution socialiste. | | En 1921, [[Radek|Radek]] écrit un article intitulé ''La révolution russe est-elle une révolution bourgeoise ?<ref>Karl Radek, ''[https://www.marxists.org/archive/radek/1921/xx/russrev.html Is the Russian Revolution a Bourgeois Revolution?]'', 1921</ref>'' Il y a défend l'idée que la révolution russe est historiquement une forme transitoire entre [[Révolution_bourgeoise|révolution bourgeoise]] et [[Révolution_socialiste|révolution socialiste]], qu'elle est une [[Révolution_prolétarienne|révolution prolétarienne]] dans un pays petit-bourgeois, mais que puisque le prolétariat est la classe en essor, la révolution est une révolution socialiste. |
− | Au moment de la révolution d'Octobre, les socialistes [[Réformistes|réformistes]] (à commencer par les [[Menchéviks|menchéviks]]) condamnent la prise du pouvoir par les bolchéviks de la même façon que les bourgeois, comme un ''« [[Putsch|putsch]] anti-démocratique »''. En France [[L'Humanité|''L'Humanité'']] titre le 9 novembre sur le « coup d’État en Russie » qui vient d’amener Lénine et les « [[Maximalisme|maximalistes]] » au pouvoir. Les théoriciens réformistes ajoutent souvent que l'échec des bolchéviks était inévitable parce qu'ils auraient voulu violer les lois de l'histoire... | + | Au moment de la révolution d'Octobre, les socialistes [[Réformistes|réformistes]] (à commencer par les [[Menchéviks|menchéviks]]) condamnent la prise du pouvoir par les bolchéviks de la même façon que les bourgeois, comme un ''« [[Putsch|putsch]] anti-démocratique »''. En France [[L'Humanité|''L'Humanité'']] titre le 9 novembre sur le « coup d’État en Russie » qui vient d’amener Lénine et les « [[Maximalisme|maximalistes]] » au pouvoir. Les théoriciens réformistes ajoutent souvent que l'échec des bolchéviks était inévitable parce qu'ils auraient voulu violer les lois de l'histoire... [[Rosa_Luxemburg_et_les_bolchéviks|Rosa Luxemburg critique durement les bolchéviks]], mais elle et [[Ligue_spartakiste|ses partisans]] ne seront en Allemagne pas du tout sur la ligne réformiste. |
| On peut noter qu'à l'époque, les [[Marxistes_révolutionnaires|marxistes révolutionnaires]] n'ont pas peur de parler de ''« coup d'Etat »'' pour désigner l'insurrection du 7 novembre (n.s). Dans les années suivantes, les bolcheviks eux-mêmes n’hésitent pas à parler entre eux de leur « coup » d’Octobre (''perevorot''). Dans son autobiographie, [[Trotsky|Trotsky]] utilise indifféremment les termes « insurrection », « conquête du pouvoir » et « coup d’État »<ref>Léon Trotsky, ''[[Ma vie]]'', Gallimard, coll. « Folio », Paris, 2004, p. 403-408</ref>. La communiste allemande [[Rosa_Luxemburg|Rosa Luxemburg]] parle elle aussi du « coup d’État d’octobre ».<ref>Rosa Luxemburg, ''La Révolution russe'', septembre 1918 (publié en 1922)</ref> Mais cela ne désigne qu'un moment de la révolution, qui ne donne pas en lui-même sa signification. Un coup d'Etat qui renverse un gouvernement haï pour s'en remettre le lendemain à un [[Congrès_des_soviets|Congrès des soviets]] n'a rien avoir avec, par exemple, un coup d'Etat qui renverse un gouvernement aimé pour le remplacer par une dictature militaire ([[Coup_d'État_de_1973_au_Chili|Chili, 1973]]). | | On peut noter qu'à l'époque, les [[Marxistes_révolutionnaires|marxistes révolutionnaires]] n'ont pas peur de parler de ''« coup d'Etat »'' pour désigner l'insurrection du 7 novembre (n.s). Dans les années suivantes, les bolcheviks eux-mêmes n’hésitent pas à parler entre eux de leur « coup » d’Octobre (''perevorot''). Dans son autobiographie, [[Trotsky|Trotsky]] utilise indifféremment les termes « insurrection », « conquête du pouvoir » et « coup d’État »<ref>Léon Trotsky, ''[[Ma vie]]'', Gallimard, coll. « Folio », Paris, 2004, p. 403-408</ref>. La communiste allemande [[Rosa_Luxemburg|Rosa Luxemburg]] parle elle aussi du « coup d’État d’octobre ».<ref>Rosa Luxemburg, ''La Révolution russe'', septembre 1918 (publié en 1922)</ref> Mais cela ne désigne qu'un moment de la révolution, qui ne donne pas en lui-même sa signification. Un coup d'Etat qui renverse un gouvernement haï pour s'en remettre le lendemain à un [[Congrès_des_soviets|Congrès des soviets]] n'a rien avoir avec, par exemple, un coup d'Etat qui renverse un gouvernement aimé pour le remplacer par une dictature militaire ([[Coup_d'État_de_1973_au_Chili|Chili, 1973]]). |