Protestantisme

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Le protestantisme est une religion chrétienne apparue en Allemagne au XVIe siècle, à la suite d'un schisme avec l'Eglise catholique. Son développement est concomittant de celui du capitalisme, et l'analyse des rapports entre ce mode de production et cette religion a fait l'objet de commentaires de la part d'auteurs marxistes, à commencer par Marx lui-même, mais aussi d'auteurs non marxistes, comme Max Weber

Les principaux apports de Marx sur la question se trouvent dans Le Capital.

L'analyse que fait Marx du protestantisme est en fait complexe :

1. La réforme protestante est le reflet de la société bourgeoise. AInsi, le catholicisme décadent de l'Ancien régime, étroitement associé à l'ancienne classe dominante et à ses privilèges, a été une des cibles idéologiques favorites de la bourgeoisie ascendante (Les Lumières...). Si en France notamment, c'est le matérialisme (surtout mécaniste) qui a été avancé, dans les pays anglo-saxons, le bouleversement principal que la lutte de classe a causé dans la sphère religieuse a été l'essor du protestantisme.

"Le monde religieux n'est que le reflet du monde réel. Une société où le produit du travail prend généralement la forme de marchandise [...] trouve dans le christianisme avec son culte de l'homme abstrait, et surtout dans ses types bourgeois, protestantisme, déisme, etc., le complément religieux le plus convenable[1]."

2. A l'inverse, le protestantisme joue un rôle actif dans la mise en place de la société bourgeoise. Ainsi, Marx a montré avec quelle netteté la Réforme en Angleterre a pu accompagner l'accumulation primitive du capital :

"La Réforme, et la spoliation des biens d'église qui en fut la suite, vint donner une nouvelle et terrible impulsion à l'expropriation violente du peuple au XVI° siècle. L'Église catholique était à cette époque propriétaire féodale de la plus grande partie du sol anglais. La suppression des cloîtres, etc., en jeta les habitants dans le prolétariat[2]." "Le protestantisme joue déjà par la transformation qu'il opère de presque tous les jours fériés en jours ouvrables, un rôle important dans la genèse du capital[3]."

La question de savoir si le protestantisme est plutôt le reflet ou la cause du capitalisme ne semble pas trop préoccuper Marx. L'important pour lui est surtout de montrer la connexion intime entre les deux, comme dans la phrase suivante, où Marx met le doigt, bien avant Weber, sur la correspondance entre l'éthique capitaliste et le protestantisme :

"Le culte de l’or a son ascétisme, ses renoncements et ses sacrifices : l’épargne, la frugalité, le mépris des jouissances terrestres, temporelles et passagères ; c’est la chasse au trésor éternel. Faire de l’argent est ainsi en connexion avec le puritanisme anglais et le protestantisme hollandais[4]."

1 Notes et sources

1.1 Notes

1.2 Sources

  • Michaël Löwy, "Karl Marx et Friedrich Engels comme sociologues de la religion", 2000.