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===Finlande et Caréliens===
 
===Finlande et Caréliens===
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{{Article détaillé|Révolution finlandaise|}}
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La Finlande faisait partie des pays les plus développés de l'[[Empire_tsariste|Empire tsariste]], et sa classe dirigeante avait réussi à obtenir une petite part d'autonomie. Mais en ce moment-là le sentiment national ne joue pas contre l'essor de la conscience de classe. [[Trotsky|Trotsky]] raconte qu'en 1907, on appelait les nationalistes finnois révolutionnaire les ''« activistes »'', et que c'était des alliés des social-démocrates russes.
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La Finlande faisait partie des pays les plus développés de l'[[Empire_tsariste|Empire tsariste]], et sa classe dirigeante avait réussi à obtenir une petite part d'autonomie. [[Trotsky|Trotsky]] raconte qu'en 1907, on appelait les nationalistes finnois révolutionnaire les ''«&nbsp;activistes&nbsp;»'', et que c'était des alliés des social-démocrates russes.<ref name="MaVie15">Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/mavie/mv17.htm Ma vie, 15. Jugement, déportation, évasion]'', 1930</ref>
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Le parlement finlandais (Séim) fut le premier parlement au monde où les social-démocrates obtiennent une majorité (103 sièges sur 200), en 1916. Suivant l'élan de [[Révolution de Février 1917|Février]], le 5 juin 1917 le&nbsp;Séim se proclame souverain, exception faite des questions concernant l’armée et la politique extérieure, et la social-démocratie finlandaise s’adressa ''«&nbsp;aux partis frères de Russie&nbsp;»'' pour avoir leur appui. Mais les [[Menchéviks|menchéviks]] et les [[Parti_SR|SR]] de Petrograd soutiennent le [[Gouvernement provisoire russe|gouvernement provisoire]] lorsqu'il dissout le Séim le 18 juillet. Le chef d’État-major du Grand Quartier Général, le monarchiste Loukomsky, avertissait les finlandais qu'en cas d'insoumission, ''«&nbsp;leurs villes et, en première ligne, Helsingfors, seraient dévastées&nbsp;»''.
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La Finlande est très impactée par la [[Révolution_de_1917|révolution de 1917]] qui déclenche une véritable [[Guerre_civile_finlandaise|guerre civile dans le pays]]. Les ouvriers finlandais (14% de la population), entraînant les paysans pauvres (''torpari''), sont très infuencés par le [[Bolchévisme|bolchévisme]], et donc paradoxalement très liés aux soldats russes gagnés au bolchévisme stationnés chez eux. En particulier, c’est dans les eaux finnoises que se tenait la plus grosse partie de la [[Flotte_de_la_Baltique|flotte de la Baltique]]. Les [[Parti_SR|SR]] de Helsingfors, presque tous [[SR_de_gauche|SR de gauche]], exigeaient dès juillet ''«&nbsp;[[Tout_le_pouvoir_aux_soviets|tout le pouvoir aux soviets]]&nbsp;»''. En réaction, les [[Classes_possédantes|classes possédantes]] en Finlande s'appuient sur le sentiment anti-russe et hypocritement sur le [[Droit_à_l'autodétermination_des_peuples|droit à l'autodétermination]].
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Les ouvriers finlandais (14% de la population), entraînant les paysans pauvres (''torpari''), sont très influencés par le [[Bolchévisme|bolchévisme]], et donc paradoxalement très liés aux soldats russes gagnés au bolchévisme stationnés chez eux. En particulier, c’est dans les eaux finnoises que se tenait la plus grosse partie de la [[Flotte_de_la_Baltique|flotte de la Baltique]]. Les [[Parti_SR|SR]] de Helsingfors, presque tous [[SR_de_gauche|SR de gauche]], exigeaient dès juillet ''«&nbsp;[[Tout_le_pouvoir_aux_soviets|tout le pouvoir aux soviets]]&nbsp;»''. A tel point qu'en septembre, [[Kérenski|Kérenski]] tente de rappeler les troupes de Finlande afin de renforcer les [[Possédants|possédants]] finlandais. Le congrès des soviets d'Helsingfors de septembre se déclarait près à se défendre contre toute tentative de contre-révolution, mais la social-démocratie finlandaise n’était pas prête à s’engager dans la voie de l’insurrection.
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Le parlement finlandais (Séim) fut le premier parlement au monde où les social-démocrates obtiennent une majorité (103 sièges sur 200). Le 5 juin le&nbsp;Séim se proclame souverain, exception faite des questions concernant l’armée et la politique extérieure, et la social-démocratie finlandaise s’adressa ''«&nbsp;aux partis frères de Russie&nbsp;»'' pour avoir leur appui. Mais les [[Menchéviks|menchéviks]] et les [[Parti_SR|SR]] de Petrograd soutiennent le gouvernement provisoire lorsqu'il dissout le Séim le 18 juillet. Le chef d’État-major du Grand Quartier Général, le monarchiste Loukomsky, avertissait les finlandais qu'en cas d'insoumission, ''«&nbsp;leurs villes et, en première ligne, Helsingfors, seraient dévastées&nbsp;»''.
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Sous l'effet de la [[Lutte_de_classe|lutte de classe]] montante, même les cercles bourgeois de Finlande qui étaient disposés à un accord avec Petrograd lèvent soudain l'étendard du [[Nationalisme|nationalisme]]. Le journal Huvttdstatsbladet écrivait&nbsp;: ''«&nbsp;Le peuple russe est en proie à un déchaînement anarchique... Ne devons-nous pas dans ces conditions... nous détacher autant que possible de ce chaos&nbsp;?&nbsp;»'' Le 23 octobre, deux jours avant sa chute, [[Kerenski|Kerenski]] adopte sous la pression une ordonnance "de principe" sur l’indépendance de la Finlande, exception faite des affaires militaires et des relations extérieures.
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En septembre, le gouvernement [[Kérenski|Kérenski]] tente de rappeler les troupes de Finlande afin de renforcer les [[Possédants|possédants]] finlandais. Le congrès régional des soviets qui se tint à Helsingfors dans la première quinzaine de septembre déclara&nbsp;: ''«&nbsp;Si la démocratie finlandaise juge nécessaire de reprendre les séances du Séim, toutes tentatives pour s’opposer à cette mesure seront considérées par le congrès comme un acte contre-révolutionnaire.&nbsp;»'' C’était une offre directe d’assistance militaire. Mais la social-démocratie finlandaise, dans laquelle prédominaient les tendances conciliatrices, n’était pas prête à s’engager dans la voie de l’insurrection.
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Après la [[Révolution_d'octobre|révolution d'octobre]], le pouvoir soviétique tente d'intervenir dans la guerre civile finlandaise.<span>​</span><span>​ L</span>es nationalistes finlandais nobles et bourgeois annoncent aussitôt leur indépendance, mais sont en réalité prêts à se vassaliser devant le Reich allemand pour lui demander son aide contre la révolution attisée par les bolchéviks. Les rouges prennent bientôt Helsinki, et le gouvernement provisoire finlandais remplié à Vasaa demande l'aide des Allemands en février 1918. Ceux-ci fourniront des armes et des soldats. Au milieu des tergiversations des social-démocrates finlandais au pouvoir, les révolutionnaires finissent massacrés par la terreur blanche. Les anciens ''«&nbsp;activistes&nbsp;»'' finnois ''«&nbsp;devinrent fascistes et les pires ennemis de la révolution d'Octobre&nbsp;»'' (Trotsky).
 
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Sous l'effet de la [[Lutte_de_classe|lutte de classe]] montante, même les cercles bourgeois de Finlande qui étaient disposés à un accord avec Petrograd lèvent l'étendard du [[Nationalisme|nationalisme]]. Le journal Huvttdstatsbladet écrivait&nbsp;: ''«&nbsp;Le peuple russe est en proie à un déchaînement anarchique... Ne devons-nous pas dans ces conditions... nous détacher autant que possible de ce chaos&nbsp;?&nbsp;»'' Le 23 octobre, deux jours avant sa chute, [[Kerenski|Kerenski]] adopte sous la pression une ordonnance "de principe" sur l’indépendance de la Finlande, exception faite des affaires militaires et des relations extérieures.
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Après la [[Révolution_d'octobre|révolution d'octobre]], le pouvoir soviétique tente d'intervenir dans la guerre civile finlandaise.<span>​</span><ref>Yrjö Sirola, [https://www.marxists.org/francais/sirola/works/1920/08/finlande.htm ''La question nationale en Finlande''], 1920</ref><span>​ L</span>es nationalistes finlandais nobles et bourgeois annoncent aussitôt leur indépendance, mais sont en réalité prêts à se vassaliser devant le Reich allemand pour lui demander son aide contre la révolution attisée par les bolchéviks. Les rouges prennent bientôt Helsinki, et le gouvernement provisoire finlandais remplié à Vasaa demande l'aide des Allemands en février 1918. Ceux-ci fourniront des armes et des soldats. Les anciens ''«&nbsp;activistes&nbsp;»'' finnois ''«&nbsp;devinrent fascistes et les pires ennemis de la révolution d'Octobre&nbsp;»''.<ref name="MaVie15" />
      
Des '''caréliens''', proches des finnois,vivent côté russe à la frontière avec la Finlande. A partir du 8 juillet 1920, une « commune ouvrière de Carélie » est créée. Elle devient la [[République socialiste soviétique autonome|RSSA]] de Carélie fin 1923.
 
Des '''caréliens''', proches des finnois,vivent côté russe à la frontière avec la Finlande. A partir du 8 juillet 1920, une « commune ouvrière de Carélie » est créée. Elle devient la [[République socialiste soviétique autonome|RSSA]] de Carélie fin 1923.
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Un [[Double pouvoir|double pouvoir]] s'instaure, comme en Russie, entre :
 
Un [[Double pouvoir|double pouvoir]] s'instaure, comme en Russie, entre :
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* Les soviets ouvriers et paysans, passés des conciliateurs aux bolchéviks au même rythme qu'en Russie.
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*Les soviets ouvriers et paysans, passés des conciliateurs aux bolchéviks au même rythme qu'en Russie.
* Les organisations [[transclassistes]], de fait dominées par la bourgeoisie, même si son influence diminuait.  
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*Les organisations [[transclassistes]], de fait dominées par la bourgeoisie, même si son influence diminuait.
    
Ainsi aux élections pour l’[[Assemblée constituante russe de 1918|Assemblée constituante]], qui ont eu lieu en novembre 1917, la masse écrasante des paysans de la Russie Blanche votera pour les bolcheviks. En décembre 1917, un congrès biélorusse réunit à Minsk des délégués de toutes sortes d'organisations, et élit un conseil sous la direction de [[Jan Sierada]] (qui deviendra la Rada). La droite du congrès (plutôt de l'ouest du pays) défendait la démocratie bourgeoise et l'indépendance immédiate, tandis que la gauche défendait plutôt un Etat soviétique fédéré avec la Russie. Dans la nuit du 18 décembre, les bolchéviks dispersent le congrès et arrêtent plusieurs participants.
 
Ainsi aux élections pour l’[[Assemblée constituante russe de 1918|Assemblée constituante]], qui ont eu lieu en novembre 1917, la masse écrasante des paysans de la Russie Blanche votera pour les bolcheviks. En décembre 1917, un congrès biélorusse réunit à Minsk des délégués de toutes sortes d'organisations, et élit un conseil sous la direction de [[Jan Sierada]] (qui deviendra la Rada). La droite du congrès (plutôt de l'ouest du pays) défendait la démocratie bourgeoise et l'indépendance immédiate, tandis que la gauche défendait plutôt un Etat soviétique fédéré avec la Russie. Dans la nuit du 18 décembre, les bolchéviks dispersent le congrès et arrêtent plusieurs participants.
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{{Article détaillé|Question juive en Russie}}
 
{{Article détaillé|Question juive en Russie}}
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Il y avait environ 4% de [[Juifs|Juifs]] dans la population de l'Empire russe au début du 20<sup>e</sup> siècle.<ref>https://web.archive.org/web/20070328175501/http://www.jewishencyclopedia.com/table.jsp?table_id=427&volid=11&title=STATISTICS</ref> Les [[Pogroms|pogroms]] contre les juifs étaient fréquents et attisés par les nobles réactionnaires et les [[Cent-Noirs|Cent-Noirs]]. Un véritable [[racisme_d'État|racisme d'État]] avait été mis en place, avec une législation spécifique pour les Juifs.
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Il y avait environ 4% de [[Juifs|Juifs]] dans la population de l'Empire russe au début du 20<sup>e</sup> siècle. Les [[Pogroms|pogroms]] contre les juifs étaient fréquents et attisés par les nobles réactionnaires et les [[Cent-Noirs|Cent-Noirs]]. Un véritable [[racisme_d'État|racisme d'État]] avait été mis en place, avec une législation spécifique pour les Juifs.
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Les organisations juives de Russie ont été nombreuses à reprendre la revendication d'[[Autonomie nationale-culturelle|autonomie nationale-culturelle]] développée par les [[austro-marxistes]]. Notamment, le [[Bund juif|Bund]] défendit cette position qui fut très majoritairement rejetée lors du congrès du POSDR de 1903. Les bolchéviks comme les menchéviks étaient bien sûr pour la suppression de toutes les lois antisémites de Russie, mais opposés à des formes d'organisations séparées dans le mouvement ouvrier et dans l'Etat (ils défendaient le droit au séparatisme territorial des minorités nationales, mais cela ne concernait pas les Juifs qui n'avaient pas territoire spécifique). Dans un texte polémique<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1913/10/vil19131000e.htm Notes critiques sur la question nationale],'' 1913</ref>, Lénine compare même l’idée bundiste d’écoles juives distinctes avec celle des écoles ségréguées pour Noirs au sud des Etats-Unis.
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Les organisations juives de Russie ont été nombreuses à reprendre la revendication d'[[Autonomie nationale-culturelle|autonomie nationale-culturelle]] développée par les [[austro-marxistes]]. Notamment, le [[Bund juif|Bund]] défendit cette position qui fut très majoritairement rejetée lors du congrès du POSDR de 1903. Les bolchéviks comme les menchéviks étaient bien sûr pour la suppression de toutes les lois antisémites de Russie, mais opposés à des formes d'organisations séparées dans le mouvement ouvrier et dans l’État (ils défendaient le droit au séparatisme territorial des minorités nationales, mais cela ne concernait pas les Juifs qui n'avaient pas territoire spécifique). Dans un texte polémique, Lénine compare même l’idée bundiste d’écoles juives distinctes avec celle des écoles ségréguées pour Noirs au sud des Etats-Unis.
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Néanmoins aux lendemains de la prise du pouvoir, les bolcheviks adoptèrent une politique inspirée dans une large mesure par l’autonomie nationale culturelle. Le yiddish obtint le statut de langue officielle en Ukraine et en Biélorussie, et des revues, bibliothèques, journaux, maisons d’éditions, théâtres, et même des centaines d’écoles en yiddish se sont développés. À Kiev fut créé un Institut universitaire juif qui rivalisait avec le célèbre YIVO de Vilnius. Bref, sous l’égide des soviets, et dans le cadre d’une politique d’autonomie culturelle, on assista à une véritable floraison culturelle yiddish – encadrée, il est vrai, par le « despotisme éclairé » de la Yevsekzia, la section juive du parti bolchevique, composée en large partie d’anciens bundistes et sionistes de gauche gagnés au communisme par la Révolution d’Octobre.
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Néanmoins aux lendemains de la prise du pouvoir, les bolcheviks adoptèrent une politique inspirée dans une large mesure par l’autonomie nationale culturelle. Le yiddish obtint le statut de langue officielle en Ukraine et en Biélorussie, et des revues, bibliothèques, journaux, maisons d’éditions, théâtres, et même des centaines d’écoles en yiddish se sont développés. À Kiev fut créé un Institut universitaire juif qui rivalisait avec le célèbre YIVO de Vilnius. Bref, sous l’égide des soviets, et dans le cadre d’une politique d’autonomie culturelle, on assista à une véritable floraison culturelle yiddish – encadrée, il est vrai, par le « despotisme éclairé » de la Yevsekzia, la section juive du parti bolchevique, composée en large partie d’anciens bundistes et sionistes de gauche gagnés au communisme.
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L'[[Antisémitisme|antisémitisme]] était très répandu dans la population, et quand les [[Soviets|soviets]] se sont constitués en 1917, ils ont eu à le combattre parmi les soldats, les ouvriers et les paysans. Parmi l'influence de masse qu'ont atteinte les [[Bolchéviks|bolchéviks]], il y avait parfois des poussées ''«&nbsp;d'antisémitisme populaire&nbsp;»'', dirigées contre les [[Menchéviks|menchéviks]], le [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire]]...&nbsp; Les cadres du [[Parti_bolchévik|parti bolchévik]] tentaient de combattre ce phénomène comme ils pouvaient <ref>Brendan McGeever, ''[http://alencontre.org/societe/histoire/les-bolcheviks-et-lantisemitisme.html Les Bolcheviks et l’antisémitisme]'', 19 juillet 2017</ref>, incités par des groupes juifs auto-organisés au sein du camp révolutionnaire<ref>Revue Période, ''[http://revueperiode.net/auto-organisation-des-juifs-et-bolchevisme-lantisemitisme-dans-la-revolution-russe/ Auto-organisation des juifs et bolchévisme : l’antisémitisme dans la révolution russe]'', 2016</ref>.
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L'[[Antisémitisme|antisémitisme]] était très répandu dans la population, et quand les [[Soviets|soviets]] se sont constitués en 1917, ils ont eu à le combattre parmi les soldats, les ouvriers et les paysans. Parmi l'influence de masse qu'ont atteinte les [[Bolchéviks|bolchéviks]], il y avait parfois des poussées ''«&nbsp;d'antisémitisme populaire&nbsp;»'', dirigées contre les [[Menchéviks|menchéviks]], le [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire]]...&nbsp; Les cadres du [[Parti_bolchévik|parti bolchévik]] tentaient de combattre ce phénomène comme ils pouvaient, incités par des groupes juifs auto-organisés au sein du camp révolutionnaire.
    
Paradoxalement, cela n'a pas empêché les réactionnaires d'attaquer les bolchéviks en les traitant de juifs, surtout après [[Révolution_d'Octobre_1917|Octobre]]. Les [[Juifs|Juifs]] étaient légèrement surreprésentés parmi les cadres social-démocrates (et légèrement plus nombreux parmi les [[Menchéviks|menchéviks]]). Mais ils ne représentaient bien entendu qu'une minorité, comme dans l'ensemble de la population de Russie.
 
Paradoxalement, cela n'a pas empêché les réactionnaires d'attaquer les bolchéviks en les traitant de juifs, surtout après [[Révolution_d'Octobre_1917|Octobre]]. Les [[Juifs|Juifs]] étaient légèrement surreprésentés parmi les cadres social-démocrates (et légèrement plus nombreux parmi les [[Menchéviks|menchéviks]]). Mais ils ne représentaient bien entendu qu'une minorité, comme dans l'ensemble de la population de Russie.
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Les [[Armées_blanches|armées blanches]] et surtout l'armée [[Simon_Petlioura|Petlioura]] ponctuent leurs avancées de [[Pogrom|pogroms]] [[Antisémitisme|antisémites]] systématiques et à grande échelle, d'une violence meurtrière alors sans précédent dans l'histoire européenne. Les victimes s'élèvent à près de 150000 morts (dont un certain nombre morts lors des combats et non au cours de pogroms), auxquels il faut ajouter de nombreux viols, vols et vandalismes. Il est arrivé que des régiments de l'armée rouge commettent aussi des pogroms. Sur les 1236 pogroms antisémites recensés par l’historien Kostyrtchenko 40&nbsp;% sont à mettre au compte des troupes Petlioura, 25&nbsp;% à celui des troupes «&nbsp;vertes&nbsp;», 17&nbsp;% aux armées blanches et 8&nbsp;% à l’armée rouge<ref>G. Kostyrtchenko, ''La politique secrète de Staline : pouvoir et antisémitisme'', Moscou, Relations internationales, 2001, p. 56.</ref>.
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Les [[Armées_blanches|armées blanches]] et surtout l'armée [[Simon_Petlioura|Petlioura]] ponctuent leurs avancées de [[Pogrom|pogroms]] [[Antisémitisme|antisémites]] systématiques et à grande échelle, d'une violence meurtrière alors sans précédent dans l'histoire européenne. Les victimes s'élèvent à près de 150000 morts (dont un certain nombre morts lors des combats et non au cours de pogroms), auxquels il faut ajouter de nombreux viols, vols et vandalismes. Il est arrivé que des régiments de l'armée rouge commettent aussi des pogroms. Sur les 1236 pogroms antisémites recensés par l’historien Kostyrtchenko 40&nbsp;% sont à mettre au compte des troupes Petlioura, 25&nbsp;% à celui des troupes «&nbsp;vertes&nbsp;», 17&nbsp;% aux armées blanches et 8&nbsp;% à l’armée rouge.
 
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Le régime bolchevik a fini par interdire le [[Bund_juif|Bund]], non pas en tant qu'organisation juive mais en tant qu'organisation combattant le nouveau pouvoir, comme les [[Menchéviks|menchéviks]] auxquels il était lié. Sous le régime stalinien, l'antisémitisme a vite connu une résurgence, finissant par frapper même ceux des juifs qui étaient les plus zélés staliniens, comme le journaliste/dénonciateur [[David_Zaslavski|David Zaslavski]]<ref>Mediapart, [https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/120817/octobre-17-david-zaslavski-le-zele-travailleur-de-la-libre-presse-sovietique ''Octobre 17. David Zaslavski, le zélé «travailleur de la libre presse soviétique»''], Août 2017</ref>.
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Suite à l'[[Assassinat_de_la_famille_impériale_russe|assassinat de la famille impériale]], un mythe antisémite va circuler dans les milieux les plus réactionnaires&nbsp;: celui selon lequel il s'agirait d'un ''«&nbsp;meurtre rituel juif&nbsp;»''. En 2017, sous le régime de Poutine, la justice ouvre offciellement une enquête pour étudier cette thèse.<ref>Le Monde, [http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/11/29/la-justice-russe-etudie-la-theorie-antisemite-d-un-meurtre-rituel-de-la-famille-imperiale-en-1918_5222258_3214.html ''La justice russe étudie la théorie antisémite d’un « meurtre rituel » de la famille impériale en 1918''], 29 novembre 1917</ref>
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Le régime bolchevik a fini par interdire le [[Bund_juif|Bund]], non pas en tant qu'organisation juive mais en tant qu'organisation combattant le nouveau pouvoir, comme les [[Menchéviks|menchéviks]] auxquels il était lié. Sous le régime stalinien, l'antisémitisme a vite connu une résurgence, finissant par frapper même ceux des juifs qui étaient les plus zélés staliniens, comme le journaliste/dénonciateur [[David_Zaslavski|David Zaslavski]].
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Un grand nombre de juifs figureront parmi les dissidents russes émigrés. Certains ont remarqué, que parmi les juifs résidant aux Etats-Unis, les juifs d'origine soviétique étaient plus racistes que la moyenne, ce qui s'expliquerait par un rejet de la politique soviétique de soutien aux tiers-mondistes et à son opposition à Israël.<ref>AntidoteZine, ''[https://antidotezine.com/2017/11/27/peculiar-racism/ On the Peculiar Racism of Soviet Émigrés]'', 27 novembre 2017</ref>
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Suite à l'[[Assassinat_de_la_famille_impériale_russe|assassinat de la famille impériale]], un mythe antisémite va circuler dans les milieux les plus réactionnaires&nbsp;: celui selon lequel il s'agirait d'un ''«&nbsp;meurtre rituel juif&nbsp;»''. En 2017, sous le régime de Poutine, la justice ouvre officiellement une enquête pour étudier cette thèse.
    
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