Prolétariat

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Leprolétariat est l’ensemble des personnes obligées de vendre leur force de travail pour vivre, ne possédant pas de moyen de production. Par extension y sont aussi inclus ceux qui sont sans emploi (chômeurs), ceux qui en ont vécu (retraités) et ceux qui en vivront (jeunes de familles prolétaires).

C'est la classe sociale dont les intérêts objectifs sont diamétralement opposés à ceux de la bourgeoisie.

1 Étymologie

Le mot prolétaire désigne à l'origine un citoyen romain qui n'a que ses enfants (proles) comme richesse. Il forme la classe la moins considérée de la civitas (ensemble des citoyens), constituée de ceux qui ne peuvent s'acheter aucune pièce d'armure et qui ne possèdent le droit de vote qu'en théorie. C'est la dernière classe sociale.

2 Prolétariat et classe ouvrière

Le prolétariat est une catégorie plus générale que celle de "classe ouvrière", car on peut être prolétaire dans de nombreux secteurs non-industriels : saisonnier agricole, enseignant, dessinateur dans un bureau d'études, trader...

Toutefois, le terme de classe ouvrière est souvent employé au sens de "classe travailleuse", donc pour désigner le prolétariat dans son ensemble.

3 Distinctions possibles

Il peut être utile de distinguer, à des fins d'analyse, différentes sous-catégories dans le prolétariat. En premier lieu le prolétariat productif et le prolétariat non productif.

3.1 Prolétariat productif

Le prolétariat productif est celui qui créé de la valeur nouvelle et donc de la plus-value. On le trouve dans les usines, la conception de logiciels, les chantiers, les mines, les transports, l'agriculture...

3.2 Prolétariat non productif

Le prolétariat non productif ne créé pas directement de la plus-value, ce qui ne change rien au fait qu'il doive lui aussi vendre sa force de travail comme marchandise. Ce terme n'a pas de connotation dévalorisante, et ne signifie pas nécessairement qu'il soit inutile au fonctionnement du capitalisme, loin de là.

Il y a deux catégories dans cette partie.

3.2.1 Employés permettant la création de valeur par d'autres

A l'échelle d'une entreprise capitaliste

Dans une entreprise productive quelconque, il n'y pas seulement des ouvriers productifs, mais aussi un ensemble d'employés favorisant ou encadrant le travail.

Cela peut aller d'un travail de secrétariat à celui d'un chef d'atelier en passant par les agents d'entretiens des locaux.

A l'échelle sociale

Les employés des administrations ou des services publics remplissent aussi un rôle pour le capitalisme. L'Education par exemple a la fonction essentielle de formation professionnelle, la Santé celle d'éviter la perte de travailleurs, la Police et la Justice de garantir le cadre existant...

Certes c'est le domaine dans lequel on peut plus facilement trouver (récemment à l'échelle historique) quelques fonctions réellement sociales, arrachées de haute lutte. Elles sont toutefois toutes précaires et remises en cause.

3.2.2 Employés permettant la réalisation des profits

Ce sont par exemple les employés chargés de la vente, de rechercher des marchés...

En effet bien que la plus-value soit obtenue dans la production, la vente est un passage obligé pour que l'entreprise capitaliste la transforme effectivement en profit.

3.2.3 Employés permettant le partage du profit

Ce sont par exemples certains employés des banques, de fonds spéculatifs, etc... qui gèrent des transactions plus ou moins complexes revenant en dernière analyse à partager du profit obtenu dans une branche productive entre différentes détenteurs de capitaux.

3.3 Exceptions

Certains salariés, comme les ingénieurs ou les cadres ne possèdent pas non plus leur outil de travail. Mais leurs salaires et leurs fonctions dans les entreprises les rangent plus souvent dans le camp des patrons que dans celui des prolétaires. Pourtant aujourd'hui la catégorie des cadres n'est plus homogène, une partie de plus en plus grande se prolétarise. C'est-à-dire que ses conditions de travail sont régies par le capital : horaires, division et intensité du travail alors que la participation au profit est de plus en plus limitée. Par ailleurs dans des entreprises de plus en plus nombreuses la grande majorité du personnel est composée de cadres, ce qui les amène à des comportements proches de la classe ouvrière : syndicalisme, actions collectives. Seuls les cadres dits supérieurs échappent au processus.

4 Le prolétariat d'aujourd'hui

Depuis quelque temps certains sociologue, politologue ou journaliste voir encore plus marrant des patrons et des ténors de la droite et de la gauche libérale essayent de nous faire croire que la classe ouvrière n’existe plus. Alors est ce que la classe ouvrière a réellement disparu? Les Statistiques de l’INSEE sont éclairantes même si les définitions des catégories socioprofessionnelles utilisées ne recoupent pas la définition marxiste. Les ouvriers au sens le plus restrictif sont aujourd’hui environ 7 millions en France, soit a peu près 27% de la population active et les employés sont environ 7.8 millions soit 30% de la même population active. A cela s'ajoute les chômeurs et les retraités... et une bonne partie de ceux que l'INSEE classe comme « cadres » ou profession intermédiaires. Au total le salariat, la classe ouvrière au sens large représente entre 70 et 80% de la population adulte. C’est donc encore de loin la force sociale majoritaire dans la société. Nous sommes donc loin de sa « disparition ».

Alors pourquoi se sentiment d’appartenir à une classe à tendance à disparaître pour le prolétariat ? Voici quelques raisons :

• D’abord, les attaques des capitalistes remettant en cause les acquis se sont multipliés et continuent. Les politiques de Reagan et Thatcher ont lancé cette vague ultra libérale et ont provoqué des luttes très dures qui ont souvent débouché sur des défaites. La montée du capitalisme a été accompagnée d’une montée de l’individualisme face à la misère et à la précarité. Ex : mineurs en Angleterre qui ont été réprimés de façon très virulente

• Aussi, en développant la flexibilité les capitalistes ont répondu à deux choses : à la fois, cela leur permet de faire plus de profit, mais aussi, ça empêche les travailleurs de se rencontrer et donc de s’organiser :Ex : Mac Do : Tu finis de bosser, on te relaye, tu ne te retrouve jamais avec tout tes collègues réunis et vu les horaires d’ouverture, tu ne peux te réunir que de 1h à 8h30 du matin avec tout le monde (ce qui revient à dire jamais…)

• Ensuite les partis socialistes et ses partis de gouvernement (Verts, PC…) ont été intégrées au processus et ont menés des politiques antisociales ce qui a amené un brouillage important des cartes politiques. En France les politiques menés par le PS et les réformistes de la gauche pluriel ont amené autant de privatisation, d’attaque contre les immigrés etc… que des gouvernements défendant les intérêts de la bourgeoisie.

• L’effondrement de l’ex bloc de l’est et la mise a nu de la réalité sociale de ces pays à fait aussi disparaître pour des milliers de personnes toutes perspective de changement de monde. .

• Enfin, les directions syndicales n’ont pas cherché à construire un rapport de force permettant de satisfaire les revendications des travailleurs, étant de plus en plus intégrées à l’appareil d’Etat Tout ceci explique que l'offensive idéologique capitaliste ait rencontré un certains succès: Quand les luttes collectives échouent, il est plus facile de persuader les gens que les solutions sont individuelles et que chacun à sa chance. De toute façon la conscience de la classe ouvrière est une construction permanente et n'est jamais définitivement acquise. Néanmoins, depuis le début des années 90 : la conscience de classe ce reconstruit et c’est une de nos tâches essentielles que de pousser à cela. C’est par l’intermédiaire des luttes que les travailleurs prennent conscience qu’ils sont dans le même bateau. Comme nous l’avons vue précédemment la classe ouvrière reste dominante dans notre société ce n'est donc pas un problème sociologique mais sociale et politique. Nous avons vu quelques raisons en voici d’autres qui reviennent souvent dans les discussions et qui provoque une division importante:

• Eclatement entre travailleurs secteur privé et public

• Eclatement entre travailleurs à statuts différents et précaires (CDI//CDDD/Intérimaires…)

• Eclatement entre actif et chômeur • Eclatement entre travailleurs qualifié et non qualifié

• Eclatement entre français et immigrés

• Sans oublier l éclatement entre les hommes et les femmes.

Même si cet éclatement existait avant les années 70, la division de la classe ouvrière s’est considérablement accrue depuis. Il n’y avait pas d’âge d’or avant car elle était déjà très hétérogène mais le mouvement ouvrier (syndicat et parti) assurait son unité et une certaine identification collective. Les travailleurs avaient conscience d’appartenir à la même catégorie sociale, occupant la même place dans les rapports de production et d’exploitation. Cette conscience était porteuse d’un projet de transformation collective de la société. Donc le principal problème c’est la crise du mouvement ouvrier comme expression collective du salariat, de son organisation et de son projet de transformation de la société et c’est la dessus que les socilogues et autre affabulateur s’appuie pour dire que la classe ouvrière a disparu. Pour Conclure :

• Les classes sociales existent toujours, leurs intérêts s’opposent et restent inconciliables. • La bourgeoisie étant organisée et ayant conscience d’avoir des intérêts communs, il est nécessaire d’organiser les salariés en reconstruisant la conscience d’être une classe, d’avoir des intérêts communs : C'est-à-dire la conscience de classe.

• Enfin, le prolétariat :

- Puisqu’il fait tourner la société en produisant toutes les richesses.

- Puisqu’il constitue la grande majorité de la population.

- Puisqu’il est concentré dans les villes ou dans une entreprise et que donc il est lié, qu’il discute de ses problèmes et se rend compte qu’il a les mêmes que ses collègues : il a par conséquent la capacité de s’organiser

• Pour toutes ces raisons, seul le prolétariat est donc capable de mener la bataille pour une transformation révolutionnaire de la société

5 Notes et sources