Police (institution)

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Le rôle essentiel de la police, sa raison d'être, est un rôle politique. Elle existe pour défendre la propriété et l'ordre des capitalistes.

Accessoirement, elle sert aussi à défendre les personnes des citoyens contre les voyous criminels ou les fous, qui sont pour le plus grand nombre d'ailleurs eux-mêmes des produits de la société capitaliste. Mais c'est évidemment ce rôle secondaire et accessoire qui est mis en avant par les tenants du système pour justifier l'existence de cette police.

1 La police est-elle nécessaire ?

Les travailleurs n'ont aucun besoin de la fonction politique de la police qui est directement dirigée contre eux.

La seconde fonction policière - la protection des personnes - qui disparaîtrait largement dans une société communiste, aura pourtant sans doute encore un certain temps sa raison d'être, l'influence et les tares de la société capitaliste lui survivant certainement un bon moment.

Aussi si toute la police politique doit être désarmée et mise sans délai hors d'état de nuire (par exemple CRS et gendarmerie mobile en France), les hommes chargés de veiller spécialement à la protection des personnes devront être en tout état de cause constamment contrôlés par les travailleurs et la population si ceux-ci ne veulent pas voir leurs « défenseurs » se retourner un jour contre eux.

2 La révolution face à la police

2.1 Désarmer la police, armer le prolétariat

Un tel programme, quand il est défendu par les révolutionnaires, paraît à beaucoup, aujourd'hui en France, utopique ou hors d'atteinte. Pourtant les exemples abondent dans l'histoire où on a vu la police mise hors d'état de nuire, de gré ou de force, et la population et les travailleurs s'armer.

Et même si sa réalisation paraît bien difficile, les travailleurs doivent pourtant prendre conscience que c'est le seul moyen qui puisse leur garantir non seulement la victoire de la classe ouvrière et le socialisme, mais ne serait-ce qu'un certain nombre de conquêtes politiques ou sociales arrachées dans le cadre même de la démocratie bourgeoise et du système capitaliste.

2.2 Instaurer une police populaire

Contrôler une police, cantonnée dans le seul rôle de défense des citoyens, cela signifie la mettre sous la surveillance constante de ces citoyens.

Tous les policiers doivent être élus et révocables à tout moment par les travailleurs de la localité où ils ont mission d'exercer leur fonction. Ces travailleurs doivent pouvoir à tout moment contrôler comment ils l'exercent, c'est à-dire pouvoir visiter jour et nuit les commissariats, et aussi les prisons, demander et exiger des comptes et des explications.

Une police soumise à ce contrôle constant, qui ne serait pas encasernée mais vivrait au milieu de la population de la même vie qu'elle, qui n'aurait pas non plus le monopole des armes puisque l'ensemble des travailleurs serait armé, une telle police ne présenterait alors effectivement plus de risque de constituer un corps à part ni de possibilité de défendre d'autres intérêts que ceux des travailleurs et de l'ensemble de la population laborieuse.

3 Les policiers sont-ils des prolétaires ?

De fait, le métier de policier étant un métier de terrain et parfois assez difficile, ceux-ci sont souvent recrutés au sein de la classe ouvrière. Certains s'appuient sur cette origine sociale pour affirmer qu'ils seraient des « travailleurs comme les autres ». Mais il faut bien voir que l'origine sociale ne fait pas tout, la condition de travailleur au quotidien est déterminante. A l'inverse, l'enrôlement dans cette insitution d'Etat qu'est la police produit un détachement de la condition ouvrière et une soumission aux ordres et à l'idéologie dominante :

« Le fait que les policiers ont été choisi pour une part importante parmi les ouvriers sociaux-démocrates ne veut rien dire du tout. Ici encore c'est l'existence qui détermine la conscience. L'ouvrier, devenu policier au service de l'Etat capitaliste, est un policier bourgeois et non un ouvrier. »[1]

4 Exemples historiques

Sous l'effet de la révolution russe de février 1917, la police s'est trouvée largement désorganisée. Aussitôt, Lénine écrit de son exil :

« Ne pas laisser rétablir la police ! Garder bien en main les  pouvoirs publics locaux ! Créer une milice véritablement populaire embrassant le peuple tout entier et dirigée par le prolétariat ! - telle est la tâche pressante, tel est le mot d'ordre de l'heure, qui répond pareillement aux intérêts bien compris de la lutte de classe ultérieure, du mouvement révolutionnaire ultérieur, et à l'instinct démocratique de tout ouvrier, de tout paysan, de tout travailleur et de tout exploité, lequel ne peut pas ne pas haïr la police, ses gardes, ses sous-officiers, tous ces hommes armés qui, sous le commandement des gros propriétaires  et des capitalistes, exercent le pouvoir sur le peuple »[2]

5 Notes