Planisme

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Le planisme est un courant économique qui se développe au cours des années 1930 parmi les milieux bourgeois ou réformistes, en réaction à la Grande dépression (1929-1939). Ce courant considérait qu'il fallait mettre en oeuvre une planification pour contrer les « effets pervers » et la « myopie » du marché.

Ce courant eut une influence au sein des milieux socialistes et syndicalistes. L'un de ses théoriciens fut le Belge Henri De Man. Il fut porté en France par le groupe X-Crise[1] qui inspira aussi bien la SFIO que les pétainistes. Pour Karl Polanyi, il représente une révolte de la société contre le marché, que l'on retrouve (sur le plan économique) dans toutes les familles politiques : communistes, sociaux-démocrates, fascistes, mais aussi futurs démocrates-chrétiens. Dans sa forme de droite et d'extrême droite, le planisme rejoint l'idée de corporatisme, qui vise à créer plus ou moins de force une union des syndicats ouvriers et patronaux, pour cimenter une unité nationale contre la lutte de classes.

Aux États-Unis on retrouve un mouvement analogue, le Mouvement technocratique[2].

Ce courant a par exemple été représenté par les Nouveaux cahiers[3], revue bimensuelle publiée à Paris d'avril 1937 à 1940. Celle-ci défendait une collaboration économique franco-allemande, une sorte de technocratie au nom d'une gestion rationnelle de l'économie. La revue réunissait à la fois des banquiers (banque Worms, notamment), des industriels, des hauts fonctionnaires et des syndicalistes. Durant l’Occupation, plusieurs membres des Nouveaux cahiers, tel Georges Albertini, s’impliquèrent activement dans la collaboration ou occupèrent des postes importants dans le régime de Vichy. D'autres, comme Simone Weil se sont consacrés à une œuvre personnelle (philosophie).

Beaucoup de ses idées se retrouvent dans le Programme du Conseil national de la Résistance. On peut dire qu'il a intellectuellement inspiré la Reconstruction d'après 1945 et le fordisme à la française.

Notes[modifier | modifier le wikicode]